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Production Maintenance n°36

La gestion des stocks, les solutions pour optimiser une fonction stratégique

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Dossier technologies<br />

uniforme. On peut aussi installer des<br />

éprouvettes au niveau des différentes<br />

zones affectées afin de mesurer la cinétique<br />

de corrosion (c’est-à-dire la vitesse<br />

de certaines zones) en raison d’une perte<br />

de masse uniforme, chose que l’on peut<br />

détecter assez facilement. Néanmoins,<br />

selon certaines zones, cela peut cacher<br />

d’autres formes de corrosion.<br />

Pour lutter contre la corrosion, il est<br />

essentiel d’en connaître les facteurs<br />

aggravants. Cela peut être l’atmosphère<br />

ou l’humidité relative tout simplement.<br />

Si on a une concentration de dioxyde de<br />

soufre plus importante ou de chlore, il<br />

faut le mettre en évidence et savoir de<br />

combien. De même, si la pièce est en<br />

contact avec de l’eau, il faut savoir s’il<br />

s’agit d’une eau de ville et de quelle ville<br />

(d’une ville à l’autre, cela peut changer<br />

du tout au tout), ou s’il s’agit d’un lieu<br />

proche de la mer ou d’une canalisation<br />

d’un réseau enterré. Ces facteurs doivent<br />

être clairement déterminés ; l’objectif est<br />

toujours de lutter contre. Pour choisir un<br />

bon type de protection, il faut connaître<br />

l’environnement et les matériaux en<br />

présence ainsi que la nature et la durée<br />

de vie de la protection, si c’est quelque<br />

chose de temporaire (dans le cas du<br />

transport maritime par exemple) ou au<br />

contraire quelque chose de pérenne. « Il<br />

est essentiel de savoir cela car il va<br />

falloir ensuite s’adapter et faire des<br />

compromis. Il convient de regarder les<br />

caractéristiques technico-économiques<br />

pour ne pas choisir n’importe quel matériau,<br />

rappelle Laurent Régnier. Enfin, il<br />

existe des problèmes d’approvisionnement<br />

de la matière. Tout cela a un coût ;<br />

il convient donc d’être très vigilent et<br />

de bien choisir en fonction des besoins.<br />

De nombreuses solutions de protection<br />

existent et passent aussi par la nature des<br />

revêtements, les limiteurs de corrosion<br />

pour le transport, les protections<br />

anodiques pour protéger par exemple la<br />

coque d’un bateau ».<br />

Plusieurs exemples<br />

de corrosions localisées<br />

Parmi les corrosions localisées, la plus<br />

célèbre reste la corrosion galvanique. Elle<br />

apparaît lorsque deux matériaux se<br />

touchent et que l’un des deux commence<br />

à « se manger » ou à « se consommer ».<br />

DR<br />

Pourquoi ? Car il existe entre les deux<br />

matériaux une différence de potentiel.<br />

Cette différence va faire que l’un des<br />

deux matériaux sera plus noble que<br />

l’autre. De ce fait, l’autre se consomme<br />

jusqu’à disparaître complètement. Il s’y<br />

opère un passage de courant ; « concrètement,<br />

on va former une pile – c’est<br />

pourquoi il faut toujours un électrolyte –<br />

et un échange d’électrons se forme. Dans<br />

ce cas précis, on perd de la matière d’un<br />

côté ou de l’autre. »<br />

Parmi les facteurs d’influence de cette<br />

maladie qu’est la corrosion figure la<br />

température : plus le milieu est chaud,<br />

plus la cinétique ou la vitesse de corrosion<br />

sera importante. De même, certains<br />

milieux sont plus conducteurs que d’autres<br />

donc le passage des électrons sera<br />

plus rapide.<br />

Au niveau de la corrosion galvanique, il<br />

existe deux zones de contact à travers<br />

laquelle les électrons vont s’échanger.<br />

Plus la zone de contact sera importante,<br />

plus l’échange sera rapide. Enfin, la<br />

différence de potentiels selon les milieux<br />

sera exprimée en millivolts ; au-delà de<br />

250-300 MV, on a un risque potentiel<br />

d’avoir de la corrosion galvanique. La<br />

solution est d’isoler électriquement les<br />

deux matériaux hétérogènes de manière<br />

Logiciel Pipecheck, de Creaform<br />

à éviter ce passage d’électrons. On peut<br />

le cas échéant minimiser ces échanges ;<br />

« dans tous les cas, ce ne sont que des<br />

compromis. Il convient donc de favoriser<br />

le dialogue ».<br />

Autre « best-seller », la corrosion par<br />

piqûres. Il s’agit d’une corrosion formée<br />

de petits trous, très localisée. Cela va<br />

jusqu’à la perforation du matériau. La<br />

piqûre (équivalant à la pointe d’une<br />

épingle à nourrice) se retrouve la plupart<br />

du temps sur les aciers inoxydables. Pourquoi<br />

? Tout simplement parce que ce qui<br />

confère l’inoxydabilité de ces matériaux,<br />

c’est la couche protectrice qu’ils disposent<br />

en surface.<br />

Si l’on vient rompre cette couche de<br />

passivation (pollution et infection chi -<br />

miques, présence d’une autre surface<br />

ferreuse, soudage thermique, etc.), on va<br />

créer localement une discontinuité et<br />

insérer des éléments agressifs ; « Inexorablement,<br />

lorsque l’on va initier une<br />

piqûre, percer ou déchirer, on va dé -<br />

grader le matériau ». Concrètement –<br />

et visuellement –, s’il apparaît des pointes<br />

brillantes, cela signifie que la piqûre est<br />

active. Si au contraire les pointes sont<br />

plutôt mâtes, les piqûres seront moins<br />

rapides. Pour lutter contre les piqûres, il<br />

est possible de « doper » les matériaux ;<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2012 ➤ PAGE 21

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