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Production Maintenance n°36

La gestion des stocks, les solutions pour optimiser une fonction stratégique

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DR<br />

« si l’on met un peu plus de molybdènes<br />

en passant d’un 304 à un 316, on pourra<br />

davantage lutter contre ce type de corrosion.<br />

Un 316 TI sera quant à lui plus<br />

efficace en cas de soudage. On va évi -<br />

demment éviter l’aspect pollution. Si on<br />

peut mesurer les enchlorures, on va<br />

pouvoir agir sur des environnements<br />

potentiellement agressifs en choisissant<br />

un autre type de matériau. Il faut<br />

s’adapter ».<br />

La corrosion dite caverneuse<br />

Celle-ci se caractérise par de nombreux<br />

dépôts sur la pièce, lesquels sont relativement<br />

friables et peu adhérents. Ils vont<br />

donc polluer l’installation. Sous ces<br />

dépôts s’y trouve une corrosion caverneuse<br />

qui risque de former des cratères.<br />

On distingue ce type de corrosion en<br />

procédant à une coupe métallo-graphique.<br />

Inexorablement, il va se créer des perforations.<br />

Ici, on va dès lors parler de corrosion<br />

par aération différentielle. C’està-dire<br />

que l’on sera en présence d’une<br />

zone faiblement oxygénée et une autre<br />

fortement oxygénée.<br />

Les facteurs d’influence sont les joints<br />

et les lignes d’eau, avec des gouttes ou<br />

des éclaboussures. Un aspect blanchâtre<br />

puis de couleur rouille en sont l’indicateur.<br />

Que faire ? Assurer l’étanchéité,<br />

éviter les zones stagnantes, éliminer les<br />

dépôts (ce qui passe par l’isolement des<br />

pièces dans des environnements plutôt<br />

sains), sécher les pièces, etc. « Tout cela,<br />

c’est du bon sens ».<br />

Enfin, la corrosion sélective fait intervenir<br />

des phases plus électronégatives au<br />

sein d’un matériau qui vont se dissoudre<br />

de façon préférentielle. On obtient donc<br />

un micro-couplage galvanique (car cela<br />

se passe à l’intérieur même du matériau).<br />

La plupart du temps, on subit une perte<br />

de résistance élevée. On peut assister par<br />

exemple à une « graphitisation » qui se<br />

révèle par des zones de couleur grise au<br />

sein du matériau. Des produits de corrosion<br />

se forment alors sur la pièce. Il y a<br />

donc des risques de fissures et de cassures.<br />

Lorsqu’on parle de « désinsification »<br />

d’un laiton, on voit des zones rouges en<br />

surface, révélant une dualité entre le cuivre<br />

et le zinc. Il n’y a alors plus de propriété<br />

mécanique, ce qui mène à une dégradation<br />

redoutée du matériau. Que faire ?<br />

Avant de choisir un matériau, il faut<br />

maîtriser la connaissance du milieu.<br />

Comment mener<br />

une expertise ?<br />

L’objectif de l’expertise, que ce soit en<br />

termes de conception au niveau de la<br />

réalisation ou de l’utilisation, est d’établir<br />

une analyse d’avaries de manière à<br />

proposer des remèdes. Cela s’effectue en<br />

trois étapes : la première est celle de l’enquête<br />

préliminaire (on pose des questions),<br />

la deuxième consiste à réaliser des<br />

examens morphologiques (les premières<br />

constatations) puis, lors de la troisième<br />

étape, on va réaliser des examens com -<br />

plémentaires à l’issu desquels il faudra<br />

rédiger une synthèse. Celle-ci va servir<br />

à confronter les différents résultats<br />

obtenus puis proposer des remèdes.<br />

« Pour réaliser une bonne expertise, il<br />

faut avant tout qu’il y ait un dialogue, un<br />

échange entre l’expert et le sinistré. La<br />

personne sinistrée connaît parfaitement<br />

sa pièce, l'expert, les problèmes de corrosion.<br />

Il faut que les deux parties puissent<br />

se parler. Nous allons poser des questions<br />

sur l’avarie, si elle a eu lieu il y a<br />

trois jours ou il y a un mois, s’il y a eu<br />

des phases d’arrêts de la pièce ou de<br />

l’installation, quels sont les types de<br />

matériaux concernés, s’ils sont hétérogènes,<br />

le milieu véhiculé, l’environnement<br />

etc. Il faut récupérer toutes les<br />

données avant de récupérer la pièce ellemême<br />

».<br />

Lors de cette phase, les experts regardent<br />

sa morphologie ; tout se fait, dans un<br />

premier temps, à l’œil, de manière à ne<br />

rien toucher ni dégrader. Cela permet de<br />

classer l’avarie (rupture, corrosion, frottement...).<br />

Les experts vont ensuite définir le mode<br />

de sollicitation, la forme de corrosion,<br />

définir le ou les scénarios possibles pour<br />

ensuite approfondir la question à travers<br />

des examens complémentaires ; « l’idée<br />

est de choisir dès le début le ou les bons<br />

moyens d’investigation pour aller directement<br />

à l’essentiel ».<br />

Les moyens pour réaliser ces examens<br />

complémentaires passent par les coupes<br />

métallo-graphiques, les microscopes<br />

optiques, l’analyse de dépôts via un<br />

microscope électronique à balayage, la<br />

diffraction de rayons X, etc. « C’est à<br />

nous de choisir et de proposer au sinistré<br />

quel moyen d’investigation nous allons<br />

mettre en œuvre ».<br />

Après la synthèse, il faut proposer des<br />

remèdes. Cela passe toujours par le<br />

dialogue puis par une modification de<br />

la forme des composants, des étapes<br />

ou des conditions de fonctionnement<br />

(sur-régime ou sous-régime), de nou -<br />

veaux choix de matériaux, de traitements<br />

de surface, l’utilisation même, le process<br />

de fabrication... Car dans tous les cas, il<br />

y a toujours une remise en question,<br />

quelle qu’elle soit ; c’est un peu la rançon<br />

du remède ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2012 ➤ PAGE 22

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