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Production Maintenance n°36

La gestion des stocks, les solutions pour optimiser une fonction stratégique

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Dossier management<br />

Que stocke-t-on<br />

ou plutôt que devrait-on stocker ?<br />

La gestion des stocks est une question cruciale et revêt de multiples aspects. Pour entamer ce dossier<br />

consacré à une problématique qui s'apparente parfois – voire souvent – à un véritable casse-tête, nous<br />

avons choisi de donner la parole à un spécialiste de la question, le centre de formations dédiées à la<br />

maintenance, le Cimi.<br />

L<br />

ors de visites ou lors d’un diagnostic de<br />

l’organisation de la fonction maintenance<br />

d’une entreprise, quelque soit sa taille, il est<br />

habituel de passer par le magasin de pièces détachées.<br />

Quand bien même le magasin semble<br />

correctement tenu, rangé, étiqueté, propre etc.,<br />

il n’est pas rare qu’un moteur CC, par exemple,<br />

soit présent en plusieurs exemplaires, tandis<br />

que tous ceux de l’usine sont asynchrones ou<br />

Brushless ! Il est également possible de<br />

constater parfois que des capteurs ou variateurs<br />

apparemment neufs sont en fait inutilisables<br />

car remis en stock « par erreur » ou consciemment<br />

après de mauvaises manipulations<br />

ou essais. Il en est de même pour les mauvaises<br />

conditions de stockage, faciles à détecter et<br />

les pièces de rechanges sujettes à péremption<br />

ou à stockage limité. Ces exemples sont multiples<br />

et indiquent tous que le stock n’est pas<br />

réellement géré.<br />

Historiquement et pour de nombreuses<br />

raisons, parfois valables, il semblait rassurant<br />

pour un département maintenance d’avoir<br />

beaucoup de pièces en stocks, voire des stocks<br />

« pirates » proches des machines ou pour les<br />

équipes de nuit, etc. Pourquoi pas ? En fait,<br />

comme souvent, on oublie l’aspect économique<br />

et les vrais enjeux. Les coûts « du<br />

stock » augmentent avec la quantité de pièces<br />

et leur valeur respective ; il peut atteindre un<br />

tiers des coûts directs de maintenance, ce qui<br />

n’est pas négligeable.<br />

Adopter une approche<br />

par le « bon sens »<br />

Quand il semble acquis que l’on doit mieux<br />

gérer ce stock, il faut maintenant décider avec<br />

un peu d’appréhension de se débarrasser de<br />

certaines références. Mais comment choisir ?<br />

Dans un premier temps, comme dans d’autres<br />

domaines, l’approche par le « Bon Sens »<br />

permet déjà de rationaliser le stock en recherchant<br />

les références qui sont inutiles et celles<br />

qui sont oubliées par les gestionnaires.<br />

- Les PDR* dont les équipements ne sont plus<br />

dans l’entreprise.<br />

- Les PDR à durée de stockage limité.<br />

- Les PDR destinées au préventif.<br />

- Les doublons stockés à différents endroits du<br />

magasin ou sur plusieurs références dans la<br />

GMAO (on pourra aussi réduire, si cela est<br />

possible, la variété de références pour un<br />

même type de composant : capteur, moteur...)<br />

- La mise en stock de petits consommables.<br />

- La mise en stock d’outillage de dotation<br />

pour la maintenance.<br />

Dans un second temps, il devient indispensable<br />

de passer à des méthodes plus « mathématiques<br />

» puisqu’il s’agit ici de probabilité, en<br />

privilégiant autant que possible des méthodes<br />

limitant les calculs par exemple par l’utilisation<br />

d’abaques. Il est alors nécessaire de prendre<br />

en compte le coût de rupture ; le coût de rupture<br />

de stock intègre tous les coûts directs ou indirects<br />

générés par l’arrêt de l’équipement<br />

concerné par le manque de pièces :<br />

- Perte de production (manque à gagner)<br />

- Amortissements non couverts<br />

- Main d’œuvre « inoccupée »<br />

- Surcoût entraîné par une production déportée<br />

- Pénalités de retard<br />

- …<br />

Le coût de rupture de stock est variable en fonction<br />

de la situation du moment pour l’entreprise<br />

:<br />

- Nul si l’arrêt inopiné de l’équipement n’a<br />

aucune conséquence sur la production : situation<br />

par exemple, de sous-charge pour l’usine.<br />

- Maximum, si la production fonctionne en<br />

flux tendu.<br />

Il doit être estimé, équipement par équipement,<br />

en privilégiant les équipements critiques<br />

et les pièces critiques qui les composent.<br />

Vers quelles méthodes<br />

se tourner ?<br />

Beaucoup de méthodes peuvent permettre de<br />

classer les différents équipements du site en<br />

plusieurs catégories (vitaux, essentiels, utiles),<br />

en fonction de l’historique, des prévisions,…<br />

Parmi celles-ci figure l’Amdec, relativement<br />

connue, qui permet de mettre en évidence les<br />

défaillances, de calculer la probabilité pour<br />

chacune d’elles et leur fré quence d’apparition<br />

sur une période. Cette valeur permet de<br />

déterminer la quantité de pièces consommées<br />

probable sur cette même période. En tenant<br />

compte des contraintes fournisseurs (délais,<br />

conditionnement…), nous pouvons déduire<br />

le niveau de stock. Il reste ensuite, à l’aide<br />

la loi de Gauss, à définir le stock de sécurité…<br />

Notez que cette mé thode est relativement<br />

fastidieuse.<br />

Il en existe d’autres plus simples, comme déjà<br />

indiqué plus haut, utilisant des abaques où il<br />

est possible de prendre la bonne décision en<br />

fonction du délai d’approvisionnement, du<br />

coût de défaillance, du coût de la pièce et<br />

toujours la probabilité de défaillance sur<br />

l’année ; par exemple, l’abaque de Molina<br />

(loi de Poisson) ou encore l’abaque ATS.<br />

D’autres idées peuvent être mises en œuvre<br />

pour réduire le stock en gardant une souplesse<br />

de disponibilité :<br />

- Le rapprochement du fournisseur qui met à<br />

disposition des références dans les locaux<br />

du client, qui lui appartiendront après<br />

consommation uniquement<br />

- La standardisation induisant la réduction<br />

du stock<br />

- La mutualisation des références entre les<br />

entreprises voisines ou du même groupe.<br />

Chaque méthode demande, pour être maî -<br />

trisée, une bonne pratique et souvent une<br />

formation, car avec un outil mal utilisé, il<br />

est possible d’obtenir des résultats erronés<br />

ayant à terme des conséquences lourdes ■<br />

➟ www.cimi.fr<br />

* Pièces de rechanges<br />

Cimi<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2012 ➤ PAGE 32

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