15.04.2021 Views

Red Bulletin Innovator

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

INFOS<br />

Soutenir le projet<br />

de Copenhagen<br />

Suborbitals<br />

CROWDFUNDING<br />

Pour faire décoller<br />

Spica d’ici 2030,<br />

l’association a besoin<br />

du soutien de ses<br />

adhérents. Au choix :<br />

MACH 2<br />

Une adhésion de<br />

niveau « Mach 2 »<br />

vous ouvre l’accès à<br />

tous les tests publics<br />

et coûte 10 dollars<br />

par mois.<br />

MACH 3<br />

Les adhérents « Mach<br />

3 » auront en plus la<br />

chance de voir leur<br />

nom figurer sur la<br />

fusée Spica, pour<br />

20 dollars par mois.<br />

Infos : copenhagen<br />

suborbitals.com<br />

Rocket Man<br />

Mads Wilson est<br />

le porte-parole<br />

de Copenhagen<br />

Suborbitals,<br />

conférencier<br />

TED et membre<br />

du conseil de<br />

l’association.<br />

lié au carburant du moteur, alimenté<br />

par un mélange d’éthanol<br />

et d’oxygène liquide : or, ce dernier<br />

est d’une manipulation très<br />

complexe, puisque l’oxygène<br />

ne devient liquide qu’à une température<br />

de – 183 °C et que tout<br />

réchauffement entraîne une évaporation<br />

– ce qui peut s’avérer<br />

dangereux. Rendu à l’état<br />

gazeux, l’oxygène prend alors<br />

860 fois plus de place, et doit<br />

s’échapper. Le remplissage du<br />

réservoir est donc une étape délicate,<br />

toujours réalisée au dernier<br />

moment. Malgré cela, il a fallu<br />

trois essais pour que les ingénieurs<br />

parviennent à déterminer<br />

la quantité d’oxygène liquide<br />

dans le réservoir. Trois essais<br />

qui illustrent la ténacité de ces<br />

astro- bricoleurs. Le premier essai<br />

a consisté à peser la fusée avant<br />

et après remplissage. Une technique<br />

qui fonctionnait sur la<br />

terre ferme, mais pas sur la plateforme<br />

flottante de lancement.<br />

L’équipe a alors eu l’idée d’installer<br />

une tige au milieu du réservoir,<br />

sur laquelle étaient fixés des<br />

capteurs de température tous les<br />

cinq centimètres. Cette jauge permettait<br />

certes de vérifier la quantité<br />

d’oxygène, mais n’était pas<br />

encore assez précise. La troisième<br />

tentative, qui consista en un capteur<br />

de niveau, fut la bonne : une<br />

fois l’idée validée, le zèle et l’orgueil<br />

des rois de la bidouille ont<br />

fait le reste. Au lieu de s’en payer<br />

un neuf à 8 000 dollars, les<br />

membres de CS ont décidé de<br />

se fabriquer un capteur à partir<br />

d’un réservoir d’oxygène liquide<br />

provenant d’un hôpital « On l’a<br />

démonté et on en a construit un<br />

plus petit pour le faire rentrer<br />

dans notre réservoir. »<br />

Cette créativité, les Suborbitals<br />

veulent en faire profiter le plus<br />

grand nombre. Une transparence<br />

qui s’explique évidemment par<br />

le caractère participatif de leur<br />

financement, mais aussi parce<br />

que le projet spatial est, depuis<br />

son lancement, conçu dans l’esprit<br />

open source. CS a ainsi<br />

publié près de 300 vidéos You-<br />

Tube sur ses avancées et les principes<br />

de physique et d’ingénierie<br />

« CE QUE NOUS<br />

RÉALISONS EN-<br />

SEMBLE EST PLUS<br />

GRAND QUE CE QUE<br />

NOUS SOMMES<br />

INDIVIDUELLE-<br />

MENT. »<br />

qui les sous-tendent, donné des<br />

cours de technologie spatiale à<br />

l’université et aidé à la création<br />

d’une start-up. L’un de ses<br />

membres, Jacob Skov Larsen<br />

figure également dans le jury du<br />

concours EuRoc (European Rocketery<br />

Challenge). « Nous voulons,<br />

par notre travail, inspirer les gens<br />

et les motiver à entreprendre l’impossible.<br />

Le message que nous<br />

voulons transmettre, c’est que<br />

ce que nous réalisons ensemble<br />

est plus grand que ce que nous<br />

sommes individuellement. »<br />

Plus de douze ans après la création<br />

du projet, la passion et<br />

l’acharnement qui animent ces<br />

bricoleurs de l’espace – et toutes<br />

celles et ceux qui les soutiennent<br />

– demeurent intacts. Le rêve se<br />

poursuit, malgré les défaites et<br />

les déceptions… Mais déjà, le<br />

chemin parcouru par Copenhagen<br />

Suborbitals force le respect :<br />

ils entrent maintenant dans la<br />

dernière phase du projet, la plus<br />

compliquée aussi. Tous y croient<br />

dur comme fer : ils réussiront<br />

à envoyer un astronaute dans<br />

l’espace. Bientôt. C’est juste une<br />

question de temps.<br />

INNOVATOR 67

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!