Journal asmac No 3 - juin 2021
Ennui - Un sentiment exaltant Cardiologie - Nouvelles thérapies pour l’amyloïdose cardiaque Hématologie - Traiter les néoplasies sans chimiothérapie? Politique - La durée de travail doit baisser
Ennui - Un sentiment exaltant
Cardiologie - Nouvelles thérapies pour l’amyloïdose cardiaque
Hématologie - Traiter les néoplasies sans chimiothérapie?
Politique - La durée de travail doit baisser
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<strong>Journal</strong><br />
N o 3, <strong>juin</strong> <strong>2021</strong><br />
<strong>asmac</strong><br />
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Ennui<br />
Un sentiment exaltant<br />
Page 27<br />
Cardiologie<br />
<strong>No</strong>uvelles thérapies pour<br />
l’amyloïdose cardiaque<br />
Page 36<br />
Hématologie<br />
Traiter les néoplasies<br />
sans chimiothérapie?<br />
Page 39<br />
Politique<br />
La durée de travail doit baisser<br />
Page 6
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2 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Sommaire<br />
Ennui<br />
Un sentiment exaltant<br />
Illustration de la page<br />
de couverture: Till Lauer<br />
Editorial<br />
5 Ennuyeux à bâiller?<br />
Politique<br />
6 La durée de travail doit baisser<br />
8 La pandémie continue à donner le ton<br />
Formation postgraduée/<br />
Conditions de travail<br />
11 L’améliorateur<br />
14 Une année pleine de soucis<br />
17 L’essentiel en bref<br />
18 ISFM Award<br />
20 Recherche clinique<br />
21 Le regard d’une sous-assistante<br />
<strong>asmac</strong><br />
22 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />
24 <strong>asmac</strong>-inside<br />
25 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Perspectives<br />
36 Actualités en cardiologie –<br />
l’amyloïdose cardiaque:<br />
De nouvelles thérapies pour<br />
une maladie ancienne<br />
39 Aus der «Praxis» – Chemotherapie-freie<br />
Behandlung von hämatologischen<br />
Neoplasien: Zukunftstraum oder<br />
beginnende Realität?<br />
47 Les artistes de la médecine<br />
mediservice<br />
49 Boîte aux lettres<br />
50 L’été en pleine forme<br />
Medpension<br />
53 Résultats une nouvelle fois supérieurs<br />
à la moyenne<br />
54 Impressum<br />
Point de mire: Ennui<br />
27 Vive l’ennui!!<br />
28 Pourquoi bâillons-nous au juste?<br />
30 Quand l’ennui au travail rend malade<br />
32 Les poissons connaissent-ils l’ennui?<br />
34 La retraite et après?<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 3
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4 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Editorial<br />
Ennuyeux à<br />
bâiller?<br />
Catherine Aeschbacher<br />
Rédactrice en chef<br />
du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
L’ennui figure parmi les quelques moins bons souvenirs<br />
d’enfance. Les déplacements apparemment interminables<br />
en voiture où même la bagarre avec les frères et sœurs sur la<br />
banquette arrière finissait par s’essouffler. Ou la rencontre<br />
fortuite de la mère avec une connaissance dans la rue dont le flot de<br />
paroles ne voulait plus s’arrêter. Et bien sûr, ces connaissances<br />
n’étaient jamais accompagnées d’un enfant ni même d’un chien.<br />
<strong>No</strong>us les adultes pouvons combler les attentes, même si elles sont<br />
longues, grâce au téléphone portable. L’ennui ne survient plus que<br />
lorsque l’on ne peut pas s’en échapper, lors de séances par exemple.<br />
Ainsi se passaient les choses, du moins jusqu’au printemps 2020.<br />
Car la pandémie a véritablement fait ressortir l’ennui des oubliettes.<br />
Le nombre d’articles et études consacrés à ce sujet au cours des<br />
derniers mois le prouve. Ils montrent tous clairement une chose:<br />
l’ennui est un sentiment exaltant.<br />
Dans notre Point de mire, nous nous intéressons à l’ennui. Mais aussi<br />
au bore-out, c’est-à-dire au manque permanent de défis au travail qui<br />
peut aboutir à une spirale descendante. Ironiquement, ses conséquences<br />
ressemblent à celles du burn-out. Quant à l’expression physique<br />
de l’ennui, le bâillement, il a jusqu’ici été plus ou moins négligé<br />
par la science. L’article dans notre rubrique Point de mire montre que<br />
ce réflexe est plus complexe qu’il n’y paraît. Les animaux bâillent, mais<br />
peuvent-ils aussi s’ennuyer? Dans les parcs zoologiques, le confinement<br />
a permis d’observer comment les animaux réagissent à l’absence<br />
de visiteurs. Vous en saurez également plus en lisant notre article qui<br />
y est consacré. Et pour finir, un psychiatre retraité prouve que l’âge de<br />
la retraite n’est aucunement synonyme d’inactivité ou d’ennui.<br />
Il est très peu probable que nos membres soient touchés par un boreout.<br />
Le risque de subir un burn-out est par contre bien plus aigu. Dans<br />
beaucoup d’hôpitaux, la durée de travail reste trop élevée. L’association<br />
a donc – une fois de plus – envisagé différentes mesures pour<br />
remédier à ce problème. Vous trouverez plus de détails à ce sujet dans<br />
la partie Politique. Vous y lirez également les décisions de la séance de<br />
printemps du Comité central de l’<strong>asmac</strong>.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 5
Politique<br />
La durée de travail<br />
doit baisser<br />
Pour la plupart des membres de l’<strong>asmac</strong>, les violations de la loi sur le travail<br />
font partie du quotidien. Pourtant, ils sont de moins en moins nombreux à<br />
l’accepter – et de plus en plus nombreux à vouloir travailler moins.<br />
L’association ficelle maintenant un paquet de mesures.<br />
Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
Il ne suffit pas de parler. C’est pourquoi l’<strong>asmac</strong> emprunte de nouvelles voies pour réduire la charge de travail des<br />
jeunes médecins.<br />
Oui, et cela à l’unanimité: le verdict<br />
du Comité central n’aurait<br />
pas pu être plus clair. Les délégués<br />
des sections réunis au<br />
sein de l’organe suprême de l’<strong>asmac</strong><br />
étaient unanimes sur le fait qu’il faut de<br />
nouvelles idées et une intervention plus<br />
ferme avec plus de sanctions pour que la<br />
charge de travail des jeunes médecins<br />
baisse. «Baisse enfin», comme le souligne<br />
la co-vice-présidente Patrizia Kündig.<br />
Car le malaise dans les hôpitaux est par<br />
trop connu et établi, en dernier lieu par le<br />
grand sondage auprès des membres réalisé<br />
au printemps dernier. Ainsi, environ<br />
une personne interrogée sur deux travaille<br />
en moyenne hebdomadaire plus<br />
longtemps que les 50 heures autorisées<br />
par la loi. «Calculé sur un plein temps, ce<br />
sont toujours encore en moyenne près de<br />
56 heures!»<br />
Pourtant, ce ne sont pas seulement les<br />
chiffres concernant les violations de la<br />
protection des employés et la charge de<br />
travail qui sont sans équivoque. La même<br />
chose vaut aussi pour le désir de punir les<br />
violations de la loi et des contrats, comme<br />
pour celui de devoir travailler moins. Ce<br />
dernier point est étayé non seulement par<br />
l’étude mentionnée, mais aussi par deux<br />
autres portant sur une semaine de travail<br />
de 42 heures. L’une réalisée par l’<strong>asmac</strong>,<br />
l’autre par un groupe de médecins-assistant(e)s<br />
de la région de Bâle.<br />
Une course de relais plutôt<br />
qu’un sprint<br />
Une équipe de douze personnes est donc à<br />
l’ouvrage depuis le mois de mars. Outre<br />
des représentants des sections, elle<br />
compte deux personnes du groupe d’action<br />
bâlois dans ses rangs. «L’objectif est<br />
de réduire la durée de travail en obtenant<br />
dans un premier temps que les dispositions<br />
de la loi sur le travail soient mieux<br />
Photo: Robert Kneschke/Adobe Stock<br />
6 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
respectées et qu’une plus grande importance<br />
soit accordée à la formation médicale<br />
postgraduée», résume Patrizia Kündig.<br />
En effet, ni les directions d’hôpitaux,<br />
ni le Conseil fédéral ou le Parlement<br />
n’attendent des revendications tonitruantes<br />
pour une réduction de la durée de<br />
travail – «surtout pas tant que le coronavirus<br />
nous tient tous en haleine et vide les<br />
caisses». D’ailleurs, une modification dans<br />
la loi sur le travail de la durée maximale de<br />
travail actuelle de 45 ou 50 heures (suivant<br />
la branche) par semaine ne trouverait pas<br />
de majorité.<br />
«Et probablement pas non plus auprès<br />
du public; car malgré toute la reconnaissance<br />
dont le corps médical jouit quant à<br />
la charge de travail qu’il assume, il reste<br />
perçu comme un groupe professionnel<br />
privilégié. <strong>No</strong>us devons donc emprunter<br />
une voie avec des étapes et jalons», ajoute<br />
le directeur de l’<strong>asmac</strong> et juriste Simon<br />
Stettler. «Même si nous aimerions évidemment<br />
franchir la ligne d’arrivée dès la semaine<br />
prochaine si cela ne dépendait que<br />
de nous.»<br />
Les quatre axes<br />
Et comme ce n’est pas le cas, le Comité<br />
central a examiné les propositions qui<br />
peuvent être réalisées et sont susceptibles<br />
d’engendrer des progrès concrets dans un<br />
futur proche.<br />
Imposer la saisie électronique du<br />
temps de travail<br />
De tels systèmes qui permettent à tous les<br />
collaborateurs et collaboratrices de saisir<br />
et contrôler eux-mêmes leur temps de<br />
travail et leurs pauses doivent être introduits<br />
dans tous les hôpitaux. Cela permettrait<br />
de déceler à temps les irrégularités et<br />
erreurs, et d’intervenir de manière plus<br />
ciblée sur le plan juridique.<br />
de formation postgraduée. Pour ce faire, le<br />
groupe de travail de l’<strong>asmac</strong> planche sur<br />
une procédure à plusieurs étapes allant<br />
d’entretiens avec les responsables de la<br />
formation postgraduée et des cliniques<br />
sur place jusqu’à des dénonciations et une<br />
pression politique accrue.<br />
Informer les membres de l’<strong>asmac</strong> sur<br />
leurs droits<br />
Il s’agit d’une part d’une tâche permanente.<br />
D’autre part, il faut entreprendre<br />
des efforts supplémentaires, car ce n’est<br />
que si les membres connaissent leurs<br />
droits et sont prêts à les revendiquer qu’il<br />
sera possible d’obtenir des changements à<br />
large échelle. Une offensive de communication<br />
sera préparée à cet effet.<br />
Promotion des postes à temps partiel<br />
Les postes à temps partiel figurent aussi<br />
parmi les facteurs déterminants pour des<br />
conditions de travail attractives et modernes.<br />
«Parmi nos membres, la demande<br />
pour le travail à temps partiel augmente<br />
depuis longtemps. Beaucoup d’hôpitaux<br />
ne proposent pas encore suffisamment de<br />
tels postes. C’est pourquoi nous avons pris<br />
les choses en main», déclare Sarina Keller.<br />
La responsable du département formation<br />
postgraduée et droit au secrétariat de<br />
l’<strong>asmac</strong> dirige le projet Promotion du<br />
travail à temps partiel qui est sur le point<br />
d’aboutir, après trois ans de travaux.<br />
Son principal constat? «Trois facteurs<br />
sont déterminants pour permettre aux<br />
cliniques de proposer davantage de postes<br />
à temps partiel: la culture, la structure et<br />
l’organisation.» L’association a maintenant<br />
élaboré des aides concrètes dans ces<br />
«Le groupe de travail concrétise actuellement<br />
les mesures», déclare Patrizia Kündig<br />
à propos de la marche à suivre. Les<br />
résultats intermédiaires et les prochaines<br />
étapes seront communiqués au fur et à<br />
mesure de leur avancement. «Mais une<br />
chose est sûre, nous n’allons pas relâcher la<br />
pression, même si la voie que nous empruntons<br />
ne sera pas une partie de plaisir!»<br />
Vous trouverez plus d’informations sur<br />
le sujet sur <strong>asmac</strong>.ch/conditions-detravail/droit-du-travail<br />
et <strong>asmac</strong>.ch/<br />
medias-et-publications/etudes-etsondages.<br />
trois domaines avec le concours de la<br />
Clinique de médecine du Centre hospitalier<br />
Bienne, du Centre interdisciplinaire<br />
des urgences de l’Hôpital cantonal de<br />
Baden et du Département de chirurgie de<br />
l’Hôpital cantonal de Winterthour. Le tout<br />
a été résumé dans un guide pour les<br />
sections et les responsables d’hôpitaux.<br />
«Il montre par exemple de quels points il<br />
faut tenir compte pour la planification des<br />
services avec les temps partiels et ce qu’il<br />
faut observer pour les femmes enceintes<br />
et les mères», explique Sarina Keller.<br />
Différents clips vidéo apportent d’autres<br />
informations.<br />
Vous trouverez plus d’informations sur<br />
le sujet sur <strong>asmac</strong>.ch/professionmedicale-<br />
famille/promotion-du-travaila-temps-partiel.<br />
Création d’un bureau de notification<br />
<strong>No</strong>us prévoyons de mettre à disposition<br />
sur le site web de l’association faîtière un<br />
formulaire que toutes les sections pourront<br />
mettre en lien sur leurs sites web. Il<br />
pourra être rempli en ligne et servira à<br />
notifier les violations de la loi sur le travail<br />
et/ou des conventions relatives à la formation<br />
médicale postgraduée. Cet outil permettra<br />
également de réduire la durée et la<br />
charge de travail.<br />
Imposer la formation médicale<br />
postgraduée<br />
L’essentiel est d’exiger les droits découlant<br />
du programme, du concept et du contrat<br />
Il n’y a pas que les mamans qui profitent du travail à temps partiel. Un guide présente les<br />
points importants dont il faut tenir compte pour l’encourager.<br />
Photo: shurkin_son/Adobe Stock<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 7
La pandémie<br />
continue à donner<br />
le ton<br />
Les séances de printemps du Comité central de l’<strong>asmac</strong> et de l’assemblée des<br />
délégués de mediservice vsao-<strong>asmac</strong> ont été relativement calmes et<br />
efficaces, malgré le contexte perturbé par le coronavirus. Les discussions<br />
ont principalement porté sur la question du temps de travail.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>. Photo: Martin Guggisberg.<br />
8 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
Une image symbolique de l’époque coronavirus<br />
qui, espérons-le, ne sera bientôt plus qu’un<br />
lointain souvenir: Patrizia Kündig, co-viceprésidente<br />
de l’<strong>asmac</strong>, via zoom lors de la<br />
séance de printemps du Comité central de<br />
l’<strong>asmac</strong>.<br />
«<strong>No</strong>us commençons tous à être un<br />
peu rodés avec ces séances.» C’est<br />
par cette déclaration que <strong>No</strong>ra<br />
Bienz, vice-présidente de l’<strong>asmac</strong>,<br />
a ouvert la séance de printemps du Comité<br />
central (CC) de cette année. En effet,<br />
tous les délégués du CC ont eu amplement<br />
l’occasion de participer à des réunions en<br />
ligne au cours de ces derniers mois. Le<br />
coronavirus a influencé et continue d’influencer<br />
les séances et les affaires de<br />
l’<strong>asmac</strong> au niveau de la forme du CC, mais<br />
pas seulement.<br />
Une pandémie ne peut être budgétisée,<br />
mais elle entraîne des coûts sensiblement<br />
plus élevés. Les comptes annuels de<br />
l’<strong>asmac</strong> bouclent par conséquent sur un<br />
léger déficit. Bien que cette situation soit<br />
inhabituelle, elle est facilement soutenable<br />
étant donné la solide base financière<br />
de l’association. En 2020, l’<strong>asmac</strong> aurait<br />
dû fêter son 75 e anniversaire et diverses<br />
activités étaient prévues. Pour le 77 e anniversaire<br />
en 2022, on peut espérer que les<br />
activités sans cesse reportées pourront se<br />
concrétiser. La stratégie de 2017 à 2020 a<br />
pris fin l’année passée. Toutefois, les circonstances<br />
actuelles mobilisent trop de<br />
ressources pour permettre de s’atteler sérieusement<br />
à la nouvelle planification<br />
stratégique. Les propositions à ce sujet ont<br />
donc été reportées à la séance du CC qui se<br />
tiendra cet automne.<br />
Les essais-pilotes réalisés dans deux<br />
cliniques dans le cadre de la campagne<br />
«Plus de médecine et moins de bureaucratie!»<br />
progressent malgré tout, mais plus<br />
lentement que prévu. Cela implique des<br />
mesures concrètes dans la lutte contre le<br />
surcroît de travail administratif. Alors qu’à<br />
la Clinique psychiatrique de Marsens (FR),<br />
les décisions concernant la mise en œuvre<br />
des idées tests se font toujours attendre,<br />
celles-ci sont déjà appliquées au sein de<br />
l’Hôpital cantonal d’Aarau. L’évaluation<br />
commencera prochainement. Les expériences<br />
et les résultats découlant de la<br />
campagne doivent ensuite être compilés<br />
dans une sorte de manuel, qui servira de<br />
support aux autres cliniques pour l’introduction<br />
d’améliorations.<br />
Malgré des retards, un projet visant à<br />
promouvoir le travail à temps partiel est<br />
sur le point d’être achevé. Des mesures et<br />
des aides ont été développées avec plusieurs<br />
hôpitaux et cliniques ainsi que des<br />
bureaux, notamment au niveau des conditions<br />
d’engagement et de la planification<br />
des services. Les membres de l’<strong>asmac</strong><br />
peuvent s’adresser à leurs sections ainsi<br />
qu’au bureau UND pour des conseils individuels<br />
sur des questions relatives à la<br />
compatibilité entre profession et vie privée.<br />
L’offre de ce dernier a, du reste, été<br />
fortement sollicitée l’année passée (voir<br />
article p. 14).<br />
La loi sur le travail en ligne de mire<br />
Bien que des améliorations aient été apportées<br />
dans de nombreux établissements<br />
ces dernières années, les violations des<br />
dispositions de la loi sur le travail sont un<br />
sujet de préoccupation constante. L’<strong>asmac</strong><br />
a donc constitué un groupe de travail chargé<br />
d’entreprendre des efforts supplémentaires<br />
pour éliminer ces problèmes et parvenir<br />
à une réduction du temps de travail.<br />
Quatre priorités ont été formulées dans ce<br />
cadre, puis discutées et approuvées par les<br />
délégués du CC. Vous trouverez plus de<br />
détails à ce sujet dans l’article consacré à la<br />
politique de la santé (p. 6).<br />
Pour être aussi efficace que possible,<br />
une association doit compter un nombre<br />
suffisant de membres, de préférence actifs.<br />
Le degré d’organisation chez les<br />
médecins-assistant(e)s et les chef(fe)s de<br />
clinique a beau être relativement élevé, il<br />
existe encore un potentiel inexploité.<br />
Cette question a été examinée par l’<strong>asmac</strong><br />
en collaboration avec l’EPF dans le cadre<br />
de l’enquête annuelle de l’ISFM. Les résultats<br />
ont montré qu’il est utile de mener<br />
une campagne de recrutement de nouveaux<br />
membres. Trois agences travaillant<br />
dans ce domaine ont développé des idées<br />
possibles. Les délégués ont pris note des<br />
concepts, ont approuvé la voie entamée et<br />
<strong>No</strong>uveau membre du<br />
Comité directeur de<br />
l’<strong>asmac</strong><br />
Richard Mansky<br />
Médecin-assistant à<br />
la clinique de gériatrie,<br />
Hôpital universitaire<br />
de Zurich<br />
Membre de la direction de la section<br />
<strong>asmac</strong> Zurich/Schaffhouse<br />
ont ensuite confié le choix du partenaire<br />
potentiel et la mise en œuvre au Comité<br />
directeur.<br />
Richard Mansky n’a eu besoin d’aucune<br />
publicité particulière. Médecin-assistant<br />
en médecine interne, il est depuis<br />
longtemps un membre très actif de l’<strong>asmac</strong><br />
et siège également au sein de la direction<br />
de la section de Zurich/Schaffhouse.<br />
Il est en outre un nouveau membre du Comité<br />
directeur. Les délégués du CC l’ont<br />
élu à l’unanimité au sein de l’organe exécutif<br />
suprême de l’association faîtière (voir<br />
encadré).<br />
Les roses fleurissent aussi en ligne<br />
Selon Marcel Marti, responsable politique<br />
et communication/directeur adjoint de<br />
l’<strong>asmac</strong>, la remise de la Rose d’hôpital a été<br />
le meilleur moment de la séance de printemps<br />
du CC. Ce prix est décerné aux hôpitaux<br />
ou cliniques qui font preuve d’initiatives<br />
exceptionnelles en matière de formation<br />
postgraduée et/ou de conditions de<br />
travail. Il s’est véritablement développé au<br />
fil des ans, puisque les délégués du CC ont<br />
depuis longtemps la possibilité de choisir<br />
leur favori parmi plusieurs nominations<br />
soumises par les sections. Cette année, un<br />
accent particulier a été mis sur la formation<br />
postgraduée malgré le coronavirus.<br />
La maternité de l’Hôpital de l’Ile à Berne,<br />
l’institution Unisanté (Centre universitaire<br />
de médecine générale et santé publique)<br />
à Lausanne et la clinique de médecine<br />
interne de l’Hôpital cantonal Münsterlingen<br />
en Thurgovie étaient nommées.<br />
Les délégués ont jeté leur dévolu sur Unisanté,<br />
notamment pour ses conditions de<br />
travail quasi exemplaires, mais aussi parce<br />
qu’elle entreprend d’importants efforts<br />
dans le domaine de la formation postgraduée<br />
(plus d’informations à ce sujet dans<br />
un prochain numéro du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>).<br />
Le fait que de nombreuses manifestations<br />
de formation postgraduée aient été<br />
annulées l’année dernière n’est une surprise<br />
pour personne. Mais quelle est la situation<br />
actuelle? En un mot: hétérogène.<br />
Dans certains hôpitaux ou cliniques, il n’y<br />
a toujours pas ou très peu de formations<br />
postgraduées. D’autres institutions ont<br />
découvert les possibilités de la communication<br />
moderne et proposent leurs événements<br />
en ligne ou sous forme de podcasts.<br />
Une lueur d’espoir vient de Genève: les<br />
Hôpitaux Universitaires (HUG) ont décidé<br />
que les jours de formation postgraduée<br />
non pris l’année passée ne seront pas perdus,<br />
mais pourront être pris en plus en<br />
<strong>2021</strong>.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 9
Politique<br />
Relève, CCT, réseau<br />
De nombreuses sections participaient et<br />
participent encore – ce qui n’est guère surprenant<br />
– aux négociations avec les employeurs.<br />
Qu’il s’agisse de l’élaboration ou<br />
du renouvellement de conventions collectives<br />
de travail ou de négociations salariales.<br />
Souvent, ces négociations sont longues<br />
et difficiles. La promotion de la relève<br />
est également une question d’actualité,<br />
qui touche principalement les petites et<br />
moyennes sections. Les grandes sections<br />
ont beaucoup moins de difficultés à pourvoir<br />
leurs sièges vacants. Des sections<br />
telles que les Grisons ou la Suisse centrale<br />
travaillent également en permanence à<br />
l’extension de leurs réseaux dans les hôpitaux<br />
périphériques.<br />
La section Vaud a présenté une enquête<br />
sur le harcèlement, le sexisme, la<br />
grossesse et la maternité sur le lieu de travail.<br />
Résultat: le harcèlement sexuel n’est<br />
certes pas la norme, mais il n’est pas rare<br />
non plus. De nombreuses femmes subissent<br />
en outre des préjudices en raison<br />
de leur grossesse ou de leur maternité. Les<br />
représentantes de la section Vaud ont encouragé<br />
les autres sections à réaliser des<br />
enquêtes similaires afin de pouvoir comparer<br />
les résultats et ont proposé leur soutien.<br />
Une année presque normale<br />
Daniel Schröpfer, président de mediservice<br />
vsao-<strong>asmac</strong>, a ouvert l’assemblée des<br />
délégués en remerciant personnellement<br />
toutes les personnes présentes pour leur<br />
engagement au cours de l’année écoulée.<br />
Des mois difficiles nous attendent encore,<br />
a-t-il souligné. Toutefois, le fait que le<br />
congrès de carrière MEDIfuture en novembre<br />
soit à nouveau prévu en présentiel<br />
donne de l’espoir.<br />
Si l’on s’en tient aux chiffres, 2020 a<br />
été une année presque normale pour l’organisation<br />
de services, ce qui se reflète notamment<br />
dans le volume des activités de<br />
conseil. Cependant, ce travail est effectué<br />
depuis la maison depuis le printemps dernier.<br />
Bien que tous les événements n’aient<br />
eu lieu que virtuellement et qu’il n’y ait<br />
pas eu de contact personnel, mediservice<br />
a enregistré une augmentation nette du<br />
nombre de membres de 55 personnes, ce<br />
qui peut être considéré comme un succès.<br />
Le guide du cabinet médical pour devenir<br />
indépendant(e) a été mis à jour et complété<br />
par des listes de contrôle pratiques.<br />
Les délégués ont réglé les affaires<br />
courantes et approuvé la nouvelle orthographe<br />
de «mediservice vsao-<strong>asmac</strong>». Enfin,<br />
ils ont élu à l’unanimité Lara Theresa<br />
Schraml comme nouveau membre du<br />
Comité directeur de mediservice (voir encadré).<br />
<strong>No</strong>uveau membre du<br />
Comité directeur de<br />
mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />
Lara Theresa Schraml<br />
Médecin-assistante<br />
en médecine interne,<br />
Hôpital de l’île Berne<br />
Membre de la<br />
section <strong>asmac</strong> Berne<br />
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Kathrin Grüneis<br />
10 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
L’améliorateur<br />
Ils ne manquent pas, ceux qui savent tout mieux. Lui, par contre,<br />
il veut tout savoir pour améliorer les choses: Nicola Rüegsegger, jeune médecin<br />
hors service et jeune entrepreneur. Il nous raconte dans le portrait comment<br />
il en est arrivé là. Et nous parle de ses limites.<br />
Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
SkriptenService, Reviewed, Medicus,<br />
Care <strong>No</strong>w, Medison: cinq<br />
noms et toujours la même personne<br />
derrière. Un homme de<br />
33 ans originaire de Kandersteg qui a<br />
étudié la médecine et l’informatique, qui<br />
habite dans la vieille ville de Berne. Les<br />
noms? Ce sont ceux des quatre projets<br />
qu’il a lancés et de son entreprise.<br />
Voilà donc le cadre fixé. Ou comme il<br />
le dirait: le contexte. Et à l’instar de Nicola<br />
Rüegsegger pour ses projets, nous commençons<br />
par le contexte pour en savoir<br />
plus, comprendre les tenants et aboutissants<br />
et nous faire une idée. Une idée de<br />
lui.<br />
Nicola, qu’est-ce qui t’a conduit à tes<br />
deux professions ou vocations?<br />
Elles ont un point de départ commun et<br />
restent fortement liées jusqu’à ce jour.<br />
Quand j’étais jeune, je voulais devenir inventeur<br />
pour aider les autres. La médecine<br />
n’a été d’actualité que lorsque j’ai rédigé<br />
mon travail de maturité sur le traitement<br />
des allergies. Et que j’ai moi-même reçu ce<br />
diagnostic. A partir de ce moment-là, ça<br />
m’a fasciné. De plus, j’avais eu la possibilité<br />
de passer une année aux Etats-Unis pendant<br />
le gymnase. Un ami de ma famille y<br />
travaillait comme médecin. Par curiosité,<br />
je l’ai donc accompagné lors de ses visites.<br />
Cela m’a permis de clarifier les choses: je<br />
veux faire la même chose!<br />
Il y a différentes manières d’aider les<br />
gens. Plus tard, tu en as choisi encore<br />
une autre. Pourquoi es-tu d’abord<br />
devenu médecin?<br />
C’était la fascination de découvrir comment<br />
l’être humain fonctionne du point de<br />
Le médecin: Nicola Rüegsegger (au centre) avec Gary Schoenhals et Isabelle Müller à l’hôpital de<br />
Savognin, la première étape professionnelle après l’examen fédéral. Une expérience dont il garde un<br />
excellent souvenir.<br />
vue médical. Et de pouvoir ensuite utiliser<br />
ce savoir pour les autres et cela de manière<br />
très concrète.<br />
L’inventeur-chercheur donc?<br />
Oui, c’est ainsi que je l’imaginais. C’est<br />
pourquoi j’ai choisi de faire mes études de<br />
médecine à Bâle. Cette université proposait<br />
une filière avec deux orientations différentes<br />
et aussi des options dans la recherche.<br />
Cela a été supprimé une année plus tard et<br />
dans l’intervalle, j’avais réalisé que bricoler<br />
dans un laboratoire ne correspondait pas à<br />
mes envies. Cela me semblait trop éloigné de<br />
la réalité et de l’application concrète. Mais<br />
comme j’étais à Bâle, j’y suis resté …<br />
… jusqu’à l’examen fédéral en 2013.<br />
Pour entamer sa formation postgraduée,<br />
Photo: màd<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 11
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Nicola Rüegsegger a choisi Savognin aux<br />
Grisons. C’était un choix délibéré. Une<br />
phrase peu surprenante si on le connaît,<br />
car il aborde les choses de manière analytique<br />
et ciblée. Il a choisi Savognin parce<br />
que «c’était un petit hôpital de montagne<br />
éloigné qui couvrait toute la palette des<br />
prestations». Cela lui a d’ailleurs permis<br />
de trouver la discipline à laquelle il allait<br />
rester fidèle ...<br />
… la médecine d’urgence. Pourquoi?<br />
Je cherchais le défi et l’aventure. Au service<br />
des urgences, on apprend à traiter 70 à<br />
80% des problèmes médicaux fréquents. La<br />
confiance de mes collègues en mes capacités<br />
et l’indépendance nécessaire dès le début<br />
étaient cool et passionnantes. Par exemple<br />
lorsque la nuit, une agricultrice nous appelait<br />
parce que son enfant avait de forts<br />
maux de ventre. Dans de telles situations, il<br />
faut non seulement poser les bonnes questions,<br />
mais aussi trouver des réponses<br />
adaptées à la situation.<br />
D’excellentes expériences,<br />
semble-t-il …<br />
On peut directement traiter de nombreux<br />
cas, c’est ce qui est sympa dans la médecine<br />
d’urgence. De plus, les tâches administratives<br />
sont moins présentes que dans le<br />
secteur stationnaire. Je trouve cela très<br />
important. <strong>No</strong>us sommes formés pour les<br />
patientes et les patients. Pas pour être assis<br />
derrière un bureau.<br />
Le revers de la médaille?<br />
Evidemment, pour moi en tant que médecin<br />
fraîchement diplômé, c’était le saut<br />
dans l’inconnu, donc une vraie aventure!<br />
Effectuer seul le service de nuit déjà le<br />
deuxième jour …! Les choses se sont bien<br />
passées grâce à deux facteurs: je pouvais<br />
toujours poser des questions quand je ne<br />
savais plus quoi faire. Car il faut bien<br />
admettre qu’après les études, on ne sait pas<br />
grand-chose de concret. Et nous étions trois<br />
médecins-assistants avec une très forte<br />
cohésion. Sans cela, nous n’aurions pas pu<br />
assurer une couverture 24 heures sur 24.<br />
<strong>No</strong>tamment pendant la haute saison,<br />
quand les urgences étaient inondées par les<br />
accidents de ski ...<br />
Beaucoup de travail donc – ou même<br />
trop?<br />
Je devais assurer le service de piquet une<br />
nuit sur deux ou trois et être sur place en<br />
l’espace de dix minutes. A l’époque, je considérais<br />
que c’était acceptable. Dans d’autres<br />
circonstances, cela n’aurait évidemment<br />
pas été possible. Mais je n’ai pas non plus<br />
tout accepté.<br />
En effet, déjà comme étudiant du premier<br />
semestre, Nicola Rüegsegger a été<br />
confronté au thème des bonnes conditions<br />
de travail et de formation postgraduée<br />
dans les hôpitaux. Jusqu’à la fin de<br />
ses études, il a siégé comme délégué de<br />
l’Association Suisse des Etudiants en Médecine<br />
(swimsa) au Comité directeur et au<br />
Comité central de l’<strong>asmac</strong>. Sa motivation?<br />
«J’aimais l’ambiance chez vous. Car à<br />
l’<strong>asmac</strong>, il s’agit finalement aussi de faire<br />
bouger les choses et d’aider les médecins.<br />
Avec d’autres moyens et à un autre niveau.»<br />
Quels que soient les moyens et l’endroit:<br />
on ne peut pas simplement foncer à<br />
tête baissée.<br />
Même si en l’écoutant, on se demande<br />
comment cela peut fonctionner: d’un côté,<br />
ce gars agité à la longue silhouette, très direct,<br />
duquel les idées jaillissent en permanence<br />
et qui voudrait les mettre en œuvre<br />
plutôt hier qu’aujourd’hui pour avoir fini<br />
avant demain. Et de l’autre, cette grande<br />
association qui doit d’abord trouver le bon<br />
équilibre entre les intérêts et avis de ses<br />
membres avant de se mettre à l’ouvrage.<br />
Qui ressemble d’ailleurs souvent à une<br />
roue de hamster, car de nombreux efforts<br />
et discussions dans la politique de la santé<br />
tournent en rond jusqu’au moment où il y<br />
a enfin un changement et des améliorations.<br />
«Nicu le gérait bien et savait différencier<br />
les choses», se souvient Simon Stettler,<br />
directeur de l’<strong>asmac</strong> de longue date. Il<br />
l’a connu comme un gars honnête et bon.<br />
Comme authentique et battant.<br />
Revenons donc à l’hôpital de Savognin<br />
et à ce qu’il y a fait.<br />
Tu dis: «Je n’ai pas non plus tout<br />
accepté.» Quoi concrètement?<br />
Je savais sur la base de mon expérience<br />
dans votre association ce qui était conforme<br />
à la loi sur le travail et ce qui l’était moins.<br />
Je suis donc entré en contact avec le directeur<br />
de l’hôpital pour trouver des solutions<br />
à différents problèmes. La réaction a été<br />
positive. Ainsi, l’organisation de la pause<br />
de midi a rapidement été améliorée.<br />
Tu ne craignais pas de te rendre<br />
impopulaire?<br />
<strong>No</strong>n. Pourquoi? Mon intention était bonne:<br />
je me suis présenté avec mes revendications<br />
pour montrer que je me considérais comme<br />
le partenaire de l’hôpital.<br />
Il estime que l’on peut toujours changer<br />
et influencer les choses. Un éternel optimiste?<br />
Pour une fois, il lui faut un peu<br />
plus de temps pour répondre: «Oui, dans la<br />
mesure où je tente de trouver une approche<br />
positive.» Ce qui le dérange cependant:<br />
«Si on fait quelque chose seulement<br />
pour que ce soit fait, sans améliorer les<br />
choses. Si un système nous empêche<br />
d’avancer.» Il cite comme exemple le logiciel<br />
de l’hôpital. «Chacun saurait comment<br />
mieux faire et ce ne serait même pas<br />
si compliqué du point de vue technique.<br />
Mais on se dit simplement: on ne peut rien<br />
y changer!» Il trouve cela frustrant.<br />
<strong>No</strong>us savons cependant que Nicola<br />
Rüegsegger ne serait pas fidèle à lui-même<br />
s’il acceptait les choses sans broncher. Il<br />
veut faire mieux – il le voulait déjà lorsqu’il<br />
était étudiant. Cela a commencé à<br />
Bâle.<br />
Quel a été le déclencheur?<br />
A l’époque, il fallait télécharger soi-même<br />
les documents pour les cours depuis le<br />
serveur de l’université et les imprimer. Je<br />
me suis dit que cela serait plus simple et<br />
rapide avec une solution centralisée. Un<br />
collègue a donc développé un logiciel pour<br />
télécharger les documents. <strong>No</strong>us les avons<br />
ensuite imprimés, rassemblés et rapidement<br />
mis à disposition des étudiants. On<br />
pouvait utiliser ce service par un abonnement.<br />
Cela a tellement bien fonctionné qu’il<br />
en a résulté 20 emplois accessoires pour des<br />
étudiant(e)s.<br />
Quelles étaient tes connaissances<br />
informatiques à ce moment-là?<br />
Mon intérêt pour la technique remonte<br />
loin, au point qu’en deuxième année d’école,<br />
j’avais acheté pour 300 francs un ordina-<br />
«Moi, médecinassistant<br />
…»<br />
Dans sa série, le <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> donne<br />
la parole à des médecins-assistant(e)s<br />
– anciens et contemporains, avec<br />
différentes biographies et de toute la<br />
Suisse. L’article veut dresser une<br />
image multidimensionnelle et personnelle<br />
de la formation postgraduée et<br />
du parcours professionnel. Déjà paru:<br />
Dina-Maria Jakob (n° 5/2018),<br />
Lisa Bircher (n° 1/2019), Jürg Schlup<br />
(n° 3/2019), Christoph Jans (n° 5/2019),<br />
Agathe Evain (n° 4/2020) et<br />
Herbert Aschwanden (n° 1/<strong>2021</strong>).<br />
Vous souhaitez y participer?<br />
Alors, écrivez à marti@<strong>asmac</strong>.ch.<br />
12<br />
3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Le fondateur: s’accorde rarement un instant de repos. Pour Pascal Wacker (à gauche, avec le chien Bean) et Lorena Oberlin, deux (trois) compagnons<br />
dans son entreprise Medison, le jeune Bernois fait de temps à autre une exception.<br />
Photo: màd<br />
teur d’occasion pour la famille. Mais je<br />
n’avais pas grande notion de la technique.<br />
Une bonne base pour t’intéresser<br />
davantage aux questions informatiques?<br />
Oui, parce que j’ai constaté que ce service<br />
d’impression pour les cours rendait service<br />
à des centaines de personnes. Ce que je<br />
trouvais très beau! Je voulais donc moimême<br />
acquérir les connaissances techniques<br />
afin de pouvoir en faire plus.<br />
Il a toutefois dû faire preuve de patience<br />
avant de pouvoir s’atteler à cela.<br />
Après l’examen fédéral et Savognin, son<br />
parcours l’a conduit à Berne où il a travaillé<br />
aux services des urgences du groupe<br />
Hirslanden. Ensuite, la démission pour<br />
écrire sa thèse de doctorat en orthopédie<br />
et réfléchir à son avenir. Avec pour résultat<br />
de commencer ses études d’informatique<br />
à l’EPF de Zurich en 2015.<br />
Pourtant, il a vite constaté que la<br />
médecine lui manquait. Au City <strong>No</strong>tfall à<br />
la gare de Berne, il a eu l’opportunité de<br />
retourner dans la pratique. Le poste était<br />
publié avec un taux d’occupation de 10 à<br />
100%, pour un médecin-assistant(e) ou un<br />
médecin spécialiste. «Super, des conditions<br />
de travail exemplaires!» L’idéal donc<br />
pour combiner le travail, les études – et se<br />
consacrer à de nouveaux projets …<br />
Ce qui dans ton cas signifiait?<br />
Que j’ai lancé il y a bientôt quatre ans avec<br />
l’<strong>asmac</strong> et la swimsa la plate-forme de<br />
carrière en ligne Reviewed – aujourd’hui<br />
Medicus. En effet, une fois que les études de<br />
médecine sont terminées, on se demande<br />
comment trouver son premier emploi. Une<br />
question difficile à résoudre. Elle est pourtant<br />
essentielle, mais on ne dispose pas de<br />
bases de données suffisantes pour faire son<br />
choix. Je savais à quel point les expériences<br />
des autres étaient importantes dans ce<br />
contexte. Il s’agissait donc de les partager à<br />
large échelle en intégrant la possibilité de<br />
soi-même évaluer son employeur.<br />
<strong>No</strong>uveau job, nouvelles études,<br />
nouvelle plate-forme: combien<br />
d’heures ta journée comptait-elle?<br />
Ce n’était pas un problème pour moi de<br />
concilier toutes ces activités. Par contre, le<br />
fait de devoir partager mon attention sur<br />
trois choses en même temps était plus difficile.<br />
J’ai alors pour la première fois eu l’impression<br />
d’atteindre mes limites. J’ai donc<br />
décidé de conclure un contrat free-lance au<br />
City <strong>No</strong>tfall et de ne travailler que sur appel.<br />
Fin 2020, j’ai mis un terme à mon engagement<br />
– après une année sans appel.<br />
Parce que dans l’intervalle, tu es<br />
devenu un entrepreneur à part entière?<br />
Oui, d’une part. Avec la pandémie de<br />
coronavirus, j’ai eu l’idée de fonder Care<br />
<strong>No</strong>w – une autre plate-forme soutenue par<br />
votre association qui propose du personnel<br />
médical aux hôpitaux et cliniques<br />
confrontés à une pénurie. Care <strong>No</strong>w et Medicus<br />
fonctionnent maintenant sous le<br />
toit de mon entreprise Medison Sàrl qui<br />
emploie une équipe de six personnes.<br />
D’autre part, j’ai terminé mes études d’informatique<br />
au début mars. Je suis donc<br />
effectivement entrepreneur à part entière!<br />
Quel sera ton prochain projet? On<br />
verra – «Aucune idée où je serai dans cinq<br />
ans.» Il réfléchit à tellement de nouvelles<br />
idées. Par exemple à la question de savoir<br />
comment les besoins des médecins en matière<br />
de taux d’occupation et de planification<br />
des services pourraient être mieux<br />
conciliés avec ceux des hôpitaux. «Les employeurs<br />
se concurrencent pour recruter<br />
les spécialistes, ce qui devrait davantage<br />
se répercuter sur les conditions d’engagement.<br />
Chaque clinique devrait aspirer à<br />
être la meilleure et à proposer une formation<br />
médicale postgraduée d’excellente<br />
qualité – telle devrait être l’approche!»<br />
On sent à quel point il reste attaché à<br />
sa première profession – à sa première vocation.<br />
Sans sentimentalisme: «Pour moi,<br />
mon chemin a été le bon. Je referais exactement<br />
la même chose.»<br />
Une jolie manière d’en venir à la phrase<br />
finale. Je te prie de terminer la phrase:<br />
«Moi, jeune médecin …<br />
… je me suis fixé comme objectif d’influencer<br />
positivement les choses pour mes collègues,<br />
afin que tous puissent travailler au<br />
mieux selon leurs besoins.»<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 13
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Une année pleine<br />
de soucis<br />
Pour le Bureau UND aussi, l’année dernière a été particulière. La directrice<br />
suppléante Sandra Zurbuchen nous parle des médecins hommes face au<br />
dilemme, des médecins femmes à la croisée des chemins – et de chiffres<br />
jamais atteints jusqu’ici.<br />
Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
Les personnes qui composent le numéro du Bureau UND le font le plus souvent pour des questions concernant la<br />
manière de concilier les obligations professionnelles et privées, l’orientation dans la profession et la parentalité.<br />
Madame Zurbuchen, quel<br />
bilan tirez-vous de<br />
l’année 2020?<br />
Comparativement à l’année<br />
précédente, nous avons enregistré un<br />
doublement du nombre de demandes de<br />
la part de médecins en quête de conseils,<br />
concrètement de 15 à 28. Même si les<br />
femmes représentaient clairement la majorité,<br />
la part des hommes a atteint un<br />
nouveau record avec 38%. De plus, nous<br />
avons constaté une forte augmentation de<br />
la part des personnes âgées de 25 à 30 ans.<br />
Où situez-vous les raisons de ces<br />
changements? Sont-elles liées au<br />
COVID-19?<br />
Le thème de la compatibilité entre profession<br />
et famille ou vie privée était omniprésent<br />
au cours des dernières années. Cela a<br />
permis de réduire les obstacles pour demander<br />
conseil en cas de difficultés. Ce<br />
n’est que rétrospectivement que l’on pourra<br />
dire dans quelle mesure cela était lié au<br />
COVID-19.<br />
Quels étaient les thèmes le plus souvent<br />
abordés dans les conseils?<br />
Sur ce point, les expériences du passé se<br />
sont confirmées. Les préoccupations<br />
concernaient surtout la compatibilité<br />
entre obligations professionnelles et privées,<br />
l’orientation dans la profession et la<br />
parentalité.<br />
Sur quels points les questions<br />
des femmes et des hommes se<br />
distinguent-elles?<br />
On ne constate pas de différence fondamentale.<br />
Certaines demandes émanant<br />
des hommes portaient, comme chez les<br />
femmes, sur la manière de concilier la profession<br />
de médecin et le rôle de parent.<br />
D’autres voulaient discuter de difficultés<br />
par rapport à l’attitude et aux attentes des<br />
supérieurs hiérarchiques ou de réflexions<br />
en matière de carrière dans le contexte de<br />
la paternité.<br />
Quelles sont par exemple les<br />
revendications concrètes?<br />
Un médecin-assistant se trouvait dans un<br />
dilemme et voulait clarifier avec notre<br />
aide dans quel domaine il était plus facile<br />
Photo: vectorfusionart/Adobe Stock<br />
14 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
de concilier travail et famille: à l’hôpital ou<br />
dans un cabinet? Ou autrement dit, quels<br />
compromis sont judicieux de part et<br />
d’autre. <strong>No</strong>us avons discuté avec lui les<br />
avantages et inconvénients des différentes<br />
solutions et lui avons présenté les stratégies<br />
envisageables pour prendre une décision.<br />
A propos du Bureau<br />
UND<br />
Comment puis-je concilier profession<br />
de médecin et vie privée? Et comment<br />
puis-je reprendre mon travail après la<br />
pause bébé ou plus tard? Le Bureau<br />
UND vous conseille sur ces questions.<br />
L’organisme responsable du Bureau<br />
UND est l’association «Equilibre entre<br />
famille et emploi pour les hommes et<br />
les femmes». Le Bureau UND bénéficie<br />
des aides financières de la Confédération<br />
au sens de la loi sur l’égalité.<br />
Parmi les soutiens de longue date<br />
figure aussi l’<strong>asmac</strong>.<br />
Celui qui cherche une oreille attentive<br />
obtient, sur prise de rendez-vous, un<br />
coaching individuel gratuit par un<br />
spécialiste. Ce conseil s’effectue par<br />
téléphone et dure environ 30 minutes.<br />
Si nécessaire, il est possible de convenir<br />
d’un entretien confidentiel supplémentaire.<br />
Vous trouverez de plus<br />
amples informations sur fach stelleund.ch,<br />
tél. 044 462 71 23 ou<br />
info@fachstelle-und.ch.<br />
Les juristes de l’<strong>asmac</strong> sont constamment<br />
confrontés au problème de la<br />
poursuite des rapports de travail après<br />
le congé maternité. Faites-vous le<br />
même constat?<br />
Oui. J’évoquerais le cas d’une jeune femme<br />
médecin dont le contrat de travail expirait<br />
à la fin de la grossesse. Elle s’intéressait<br />
aussi aux aspects concernant les assurances<br />
ou la situation financière en cas de<br />
chômage prolongé après le congé maternité.<br />
Dans notre conseil, nous nous sommes<br />
donc efforcés de lui fournir des explications<br />
sur le soutien aux chômeurs et sur les<br />
possibles conséquences d’une pause prolongée.<br />
Avez-vous aussi connaissance de cas<br />
où la situation de la personne concernée<br />
s’est déjà traduite par une mise en<br />
danger de sa santé?<br />
Cela arrive, notamment lorsqu’une personne<br />
est dépassée, stressée et sous pression,<br />
que ce soit en lien avec son supérieur<br />
ou à cause du changement constant des<br />
horaires de service. Il s’agit alors de montrer<br />
comment les personnes concernées<br />
peuvent se défendre et si nécessaire bénéficier<br />
d’un soutien supplémentaire, par<br />
exemple si elles sont susceptibles de faire<br />
un burn-out ou que des pensées suicidaires<br />
les habitent. <strong>No</strong>us clarifions aussi la<br />
situation personnelle et la motivation<br />
pour la profession, car bien des choses dépendent<br />
de la capacité de fixer des limites<br />
et de remettre en question ses attentes<br />
(éventuellement trop élevées) vis-à-vis de<br />
soi-même et de son entourage. L’objectif<br />
doit être d’ouvrir de nouvelles perspectives<br />
– de quelque nature qu’elles soient.<br />
«Le fait que le nombre de<br />
demandes ait aussi fortement<br />
augmenté est principalement<br />
dû à la demande des<br />
médecins de sexe masculin»,<br />
déclare Sandra Zurbuchen.<br />
Que recommandez-vous aux médecins<br />
qui ont des questions ou des problèmes:<br />
à quel moment est-il judicieux<br />
de contacter le Bureau UND – et quand<br />
peut-on (encore) attendre?<br />
Si des problèmes concernant la compatibilité<br />
entre profession et famille ou vie privée<br />
surviennent, nous sommes le bon interlocuteur.<br />
Pour les questions concernant<br />
la formation pré- et postgraduée ou<br />
l’orientation, nous renvoyons aux sections<br />
de l’<strong>asmac</strong> ou à d’autres services. En cas de<br />
doute, nous clarifions la demande par téléphone<br />
et décidons conjointement avec la<br />
personne si nous pouvons lui apporter une<br />
aide ou lui recommander d’autres sources<br />
d’information.<br />
Vous trouverez de plus amples informations<br />
à ce sujet sur fhnw.ch/focus-healtcare.<br />
Annonce<br />
Photo: màd<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 15
Vos besoins, notre<br />
centre d’intérêt<br />
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et bien plus encore: Medicus<br />
est le portail global pour votre<br />
carrière. Vous y trouverez le<br />
poste parfaitement adapté à vos<br />
attentes!<br />
Les hôpitaux et sections de<br />
l’<strong>asmac</strong> mettent à disposition des<br />
informations importantes relatives<br />
aux conditions de travail.<br />
Toutefois, c’est vous qui apportez<br />
la contribution la plus importante:<br />
en évaluant de manière<br />
anonyme votre ancien employeur.<br />
Vous aidez ainsi les autres et profitez<br />
de leurs expériences.<br />
Quelle est la qualité de la formation<br />
postgraduée dans les cliniques?<br />
Les visites se penchent en détail<br />
sur cette question. Il y a toujours un<br />
membre de l’<strong>asmac</strong> qui fait partie<br />
de l’équipe d’experts. Les visites<br />
sur place permettent d’identifier les<br />
possibilités d’amélioration. Car en<br />
tant que membre, nous voulons que<br />
vous puissiez profiter d’une formation<br />
postgraduée de qualité.<br />
Si vous souhaitez accompagner<br />
des visites, envoyez un e-mail<br />
à ribeaud@<strong>asmac</strong>.ch et vous en<br />
saurez plus!<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/visites<br />
www.medicus.ch<br />
Feedback-<br />
Pool<br />
Pour vous en tant que membre,<br />
elle est fondamentale: la formation<br />
postgraduée. C’est pourquoi nous<br />
réalisons régulièrement des sondages<br />
à ce sujet auprès de notre<br />
base. Grâce au Feedback-Pool,<br />
nous pouvons orienter notre travail<br />
de manière ciblée sur vos attentes.<br />
Vous voulez y participer? Alors écrivez<br />
un e-mail à ribeaud@<strong>asmac</strong>.ch.<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/etudes-etsondages<br />
Profession de<br />
médecin et famille<br />
• Comment puis-je concilier famille, loisirs et<br />
profession?<br />
• Comment puis-je reprendre mon travail<br />
après mon congé maternité?<br />
• Comment puis-je surmonter les défis<br />
quotidiens?<br />
En tant que membre de l’<strong>asmac</strong>, vous obtiendrez<br />
des réponses à ces questions avec notre<br />
coaching gratuit. Le conseil téléphonique est<br />
assuré par le Bureau UND.<br />
044 462 71 23<br />
info@und-online.ch<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/coaching-telephonique
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Pour un choix<br />
sans embarras<br />
La profession de médecin est variée et son domaine<br />
d’activité en constante mutation. Les collègues plus<br />
âgés prétendent qu’une carrière médicale se termine<br />
toujours par une surprise – au même titre qu’elle a<br />
débuté par une surprise. Cela est évidemment lié au développement<br />
de la médecine: grand nombre de disciplines, augmentation<br />
constante des connaissances scientifiques, spécialisation<br />
accrue.<br />
Une telle diversité peut être pénible. Au terme<br />
de leurs études, les étudiants en médecine<br />
disposent de possibilités quasi illimitées<br />
pour se spécialiser. Aujourd’hui, les<br />
médecins peuvent choisir parmi<br />
45 titres de spécialiste et 37 attestations<br />
de formation complémentaire.<br />
Sans oublier les carrières dans la<br />
recherche, l’enseignement ou<br />
l’industrie pharmaceutique.<br />
L’embarras du choix donc!<br />
Souvent, le parcours d’un médecin<br />
n’est pas rectiligne et planifié dans<br />
tous les détails, mais plutôt le fruit<br />
du hasard et parsemé de détours et<br />
changements d’orientation. Cela pour<br />
différentes raisons. Tout d’abord, les<br />
médecins fraîchement diplômés ne<br />
connaissent pas toutes les options envisageables.<br />
De plus, les études ne nous préparent<br />
que de façon limitée à la vie professionnelle, et après<br />
l’examen fédéral, on ne sait souvent pas quelle discipline nous<br />
convient vraiment et quel type de travail peut être concilié avec<br />
les besoins privés.<br />
Pour que le choix ne se transforme pas en casse-tête, l’<strong>asmac</strong><br />
et d’autres partenaires ont lancé en 2018 le projet intergénérationnel<br />
«Coach my Career». Dans ce cadre, deux coaches – un<br />
représentant de la discipline et un hors discipline – conseillent<br />
le mentee. Il s’agit de permettre aux jeunes médecins d’avoir un<br />
échange avec des collègues expérimentés, de poser des questions<br />
et d’entendre un avis si possible impartial. Car parfois, il<br />
nous manque un interlocuteur disposant de la distance et de<br />
l’objectivité nécessaires quand il s’agit de planifier notre carrière.<br />
«Coach my Career» peut aider à trouver des voies alternatives,<br />
à clarifier la situation et à se laisser inspirer par le savoir et<br />
l’expérience de l’ancienne génération.<br />
L’essentiel<br />
en bref<br />
Un bon conseil ne coûte pas cher. Les retours que nous<br />
avons obtenus après plus de 60 entretiens de coaching le<br />
montrent. Les mentees apprécient de découvrir de nouvelles<br />
perspectives. Cette vision détendue sur la planification de la<br />
carrière leur fait du bien. Et apparemment, les conseils permettent<br />
aussi d’atténuer les craintes par rapport à ce qui ne peut<br />
pas être planifié. La plupart des jeunes collègues ont apprécié de<br />
pouvoir nouer des contacts et d’une manière générale, ils ont<br />
déclaré gagner en courage et confiance grâce au<br />
coaching.<br />
Cela n’est possible que grâce à l’infatigable<br />
engagement bénévole de nos<br />
mentors. Entre-temps, ce sont une<br />
septantaine de médecins dans toute<br />
la Suisse alémanique qui y<br />
consacrent leur temps. Et ce n’est<br />
pas la vanité qui les motive. Jürg<br />
Unger, fondateur du programme et<br />
ancien membre du CC FMH,<br />
déclare: «L’échange avec les<br />
mentees et les cocoaches me<br />
maintient l’esprit en forme, encourage<br />
la réflexion et m’ouvre aussi de<br />
nouvelles perspectives.»<br />
Comme le disait déjà le philosophe,<br />
juriste et homme d’Etat anglais Francis<br />
Bacon (1561–1626): «La plus grande marque<br />
de confiance des hommes est d’accepter le conseil<br />
des autres.» Ce qui s’applique aux hommes en général<br />
devrait aussi être possible dans une profession qui est à ce point<br />
existentiellement liée à l’humain.<br />
<strong>No</strong>ra Bienz<br />
Co-vice-présidente<br />
de l’<strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 17
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
ISFM Award:<br />
un engagement exceptionnel<br />
pour la formation postgraduée<br />
Au cours de votre formation<br />
postgraduée, avez-vous eu<br />
l’opportunité de vous former<br />
auprès d’une personne<br />
faisant preuve d’un engagement exemplaire?<br />
Ses compétences didactiques<br />
particulières vous ont-elles permis de<br />
réaliser des progrès réjouissants? Alors<br />
n’hésitez pas à nommer cette personne<br />
pour l’ISFM Award et à récompenser<br />
ainsi son engagement exceptionnel en<br />
faveur de la formation postgraduée des<br />
médecins. Cette année encore, vous<br />
pouvez nommer aussi bien des personnes<br />
en particulier que des équipes en<br />
charge de la formation postgraduée.<br />
D r Raphael Stolz,<br />
vice-président de l’Institut suisse pour la<br />
formation médicale postgraduée et continue<br />
(ISFM)<br />
Nadja Jenni,<br />
M. Sc. et MPH, collaboratrice scientifique FMH/<br />
ISFM<br />
D re Monika Brodmann Maeder,<br />
PD et MME, présidente de l’ISFM<br />
<strong>No</strong>us avons le plaisir de publier pour la<br />
huitième fois la mise au concours de<br />
l’ISFM Award. Les nombreuses personnes<br />
nommées et l’écho positif que nous avons<br />
reçu confirment la pertinence et le<br />
bien-fondé de cette récompense. La<br />
remise de ce prix est devenue un événement<br />
fixe dans l’agenda de l’ISFM.<br />
La responsabilité que portent les<br />
médecins-cadres en matière de formation<br />
postgraduée constitue un des principes<br />
fondamentaux du transfert de connaissances<br />
et de compétences aux jeunes<br />
médecins. Or cette tâche ne peut guère<br />
être définie par le seul cahier des charges;<br />
l’engagement personnel et l’enthousiasme<br />
jouent un rôle bien plus important.<br />
Dans le domaine médical, les<br />
charges qui pèsent sur les médecins sont<br />
nombreuses et les ressources en matière<br />
de temps et de moyens à disposition se<br />
réduisent sans cesse. Il est donc important<br />
que les personnes particulièrement<br />
actives et motivées dans l’enseignement<br />
soient reconnues. C’est pourquoi l’ISFM<br />
entend donner la possibilité aux jeunes<br />
médecins de témoigner leur reconnaissance<br />
à des personnes ou à des équipes<br />
en charge de la formation postgraduée<br />
qui se distinguent par leur engagement<br />
extraordinaire, sans pour autant établir<br />
un classement.<br />
<strong>No</strong>mination par les<br />
médecins en formation<br />
postgraduée<br />
Pour être nommé(e)s à l’ISFM Award, les<br />
médecins doivent participer activement à<br />
la formation médicale postgraduée. Il<br />
s’agit notamment de médecins-cadres qui<br />
s’engagent personnellement en faveur de<br />
la formation des futur(e)s spécialistes et<br />
qui font preuve de compétences exceptionnelles<br />
et d’initiative dans la manière<br />
de transmettre les connaissances et<br />
compétences. Cette année encore, il est<br />
également possible de nommer des<br />
équipes en charge de la formation<br />
postgraduée. Pour que la nomination soit<br />
valable, elle doit être déposée par un(e)<br />
médecin en formation postgraduée ou<br />
qui a obtenu un titre de spécialiste il y a<br />
moins d’un an. De plus, elle doit être<br />
déposée conjointement par deux personnes<br />
et exprimer une reconnaissance<br />
personnelle pour la qualité de la formation<br />
dispensée par la personne nommée<br />
et pour son engagement. Afin qu’il ne<br />
résulte ni avantage ni conflit en raison du<br />
processus de nomination, vous ne pouvez<br />
nommer que les personnes ou les équipes<br />
chez qui vous ne travaillez plus. Les noms<br />
des personnes qui ont déposé une<br />
nomination ne seront ni publiés, ni<br />
communiqués. Aucun classement ne sera<br />
établi.<br />
Critères de nomination<br />
– Seul(e)s les médecins en formation<br />
postgraduée ou ayant obtenu un titre de<br />
spécialiste il y a moins d’un an peuvent<br />
déposer une nomination.<br />
– Une nomination doit être déposée<br />
conjointement par deux personnes.<br />
– Les personnes qui déposent une<br />
nomination ne doivent plus travailler<br />
auprès des personnes qu’elles nomment.<br />
– La personne nommée doit toujours<br />
exercer dans le domaine de la formation<br />
postgraduée.<br />
18<br />
3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Déposez votre nomination<br />
sans attendre!<br />
Pour nommer quelqu’un, vous pouvez<br />
remplir le formulaire prévu à cet effet sur<br />
le site internet de l’ISFM (www.siwf.ch –<br />
Projets – ISFM Award) d’ici le 31 juillet<br />
<strong>2021</strong>.<br />
La direction de l’ISFM contrôlera si la<br />
nomination est correcte du point de vue<br />
formel avant de la valider.<br />
Toutes les personnes dont la nomination<br />
a été validée recevront un acte de<br />
reconnaissance et un cadeau en récompense<br />
de leur engagement exceptionnel<br />
pour la formation postgraduée. Elles<br />
seront citées nommément (après accord)<br />
sur le site web de l’ISFM (www.siwf.ch) et<br />
lors du Symposium MedEd du 29 septembre<br />
<strong>2021</strong>.<br />
Correspondance<br />
Institut suisse pour la formation médicale<br />
postgraduée et continue (ISFM)<br />
FMH<br />
Nussbaumstrasse 29<br />
Case postale<br />
CH-3000 Berne 16<br />
Tél. 031 503 06 00<br />
info@siwf.ch<br />
<strong>No</strong>mmez sans attendre<br />
des responsables de<br />
formation!<br />
L’ISFM Award permet d’exprimer une<br />
reconnaissance appuyée aux responsables<br />
de formation postgraduée, mais<br />
également à des équipes, qui font<br />
preuve d’un engagement exemplaire<br />
et de compétences particulières. Une<br />
ancienne formatrice ou un ancien<br />
formateur vous a laissé une impression<br />
durable? Alors n’hésitez pas à<br />
nommer cette personne pour l’ISFM<br />
Award!<br />
Pour cela, veuillez remplir le formulaire<br />
prévu à cet effet sur le site internet<br />
de l’ISFM (www.siwf.ch – Projets –<br />
ISFM Award).<br />
Délai d’envoi: 31 juillet <strong>2021</strong><br />
Vous trouverez d’autres informations<br />
sur www.siwf.ch. Si vous avez des<br />
questions, nous sommes à votre<br />
entière disposition à l’adresse<br />
info@siwf.ch ou au 031 503 06 00.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 19
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Recherche clinique<br />
C’était quoi la question?<br />
Dans l’excellent roman de<br />
science-fiction de Douglas<br />
Adams Le Guide du voyageur<br />
galactique, un superordinateur<br />
est chargé de trouver la réponse à la<br />
question «du sens de la vie, de l’univers et<br />
de tout le reste». Après un long temps de<br />
calcul, il répond: 42. Les chercheurs<br />
demandent à l’ordinateur de fournir une<br />
interprétation de ce simple résultat.<br />
Celui-ci les critique en leur disant qu’ils<br />
sont incapables de comprendre une<br />
question aussi complexe et qu’ils ne<br />
comprendront donc jamais la réponse.<br />
Dans la recherche clinique aussi, de<br />
nombreuses études se terminent sans<br />
succès parce que l’on collecte des données<br />
sans avoir préalablement formulé<br />
une question précise. Les problèmes<br />
surviendront alors au plus tard au<br />
moment de l’analyse statistique.<br />
Lorsque vous élaborez une question<br />
d’étude, je vous recommande d’appliquer<br />
les principes pour la rédaction de revues<br />
systématiques. Vous pouvez décomposer<br />
la question à l’aide de l’acronyme anglais<br />
PICOT. Si vous voulez étudier si une otite<br />
moyenne doit être traitée par antibiotiques,<br />
vous devez réfléchir aux points<br />
suivants:<br />
• Patients: Comment la population de<br />
l’étude est-elle définie? S’agit-il de<br />
patients pédiatriques? Excluez-vous<br />
certains groupes de patients présentant<br />
des pathologies préexistantes?<br />
• Intervention: Quels antibiotiques<br />
voulez-vous étudier? Comment sont-ils<br />
administrés? Pour quelle durée et selon<br />
quel dosage?<br />
• Comparator: Quel est le traitement<br />
alternatif? Un placebo, aucun traitement<br />
ou un autre traitement? Comment<br />
est-il administré? Pour quelle durée et<br />
selon quel dosage?<br />
• Outcome: Comment définissez-vous le<br />
succès du traitement? Mesurez-vous des<br />
résultats objectifs (p. ex. paramètres<br />
d’inflammation) ou aussi subjectifs<br />
(p. ex. douleurs)?<br />
• Time: Quel est l’intervalle du traitement<br />
jusqu’à la mesure du résultat?<br />
Si les points PICOT sont clairement<br />
établis, vous disposez d’une bonne base<br />
pour la suite de la réflexion sur le design<br />
de l’étude – et établissez donc les conditions<br />
pour que votre étude ne produise<br />
pas un banal numéro à deux chiffres.<br />
Lukas Staub<br />
spécialiste en<br />
épidémiologie<br />
clinique, membre<br />
de la rédaction du<br />
<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Annonce<br />
Engagement, motivation, compétence<br />
Voila ce qui définit le Service Croix-Rouge.<br />
Vous aussi, vous souhaitez faire bénéficier le Service Croix-Rouge<br />
de vos compétences techniques et de votre sens de l’engagement?<br />
Pour plus d’informations:<br />
Service Croix-Rouge, 058 400 41 70<br />
info@rkd-scr.ch, www.rkd-scr.ch<br />
20 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Le regard d’une sous-assistante<br />
Que diriez-vous d’un petit<br />
lavage d’oreille?<br />
Celle qui a eu les oreilles bouchées<br />
comme enfant se souviendra<br />
peut-être encore du<br />
produit pour dissoudre le<br />
cérumen que l’on pouvait acheter à la<br />
pharmacie. Celui qui a eu la chance de<br />
consulter un médecin de famille équipé<br />
d’appareils ORL modernes ou directement<br />
le spécialiste ORL a déjà eu l’honneur<br />
de se faire aspirer le cérumen en<br />
seulement quelques secondes.<br />
J’ai cependant récemment constaté<br />
que des appareils encore bien plus<br />
curieux sont utilisés aujourd’hui pour se<br />
faire retirer le cerumen obturans. Si l’on a<br />
donc une oreille bouchée que l’on ne<br />
supporte plus à 21h, on se rendra de<br />
préférence directement au service des<br />
urgences le plus proche. Le sous-assistant<br />
impatient de réaliser cette intervention<br />
tout seul vous accueillera à bras ouverts.<br />
C’est ainsi que l’on m’a donné un<br />
appareil en plastique (semblable à un<br />
humidificateur) que j’ai pu remplir avec<br />
de l’eau tiède et brancher à une rallonge<br />
électrique pour pouvoir atteindre l’oreille<br />
du patient. Ensuite, j’ai fixé un embout<br />
sur l’extrémité du tuyau duquel devait<br />
jaillir un jet d’eau.<br />
Tout était prêt – j’ai donc appuyé sur<br />
ON. Et hop, l’eau a jailli du tuyau. D’abord<br />
sur moi, ensuite sur l’assistante et<br />
finalement sur le patient. Avec le temps,<br />
j’ai compris qu’il fallait fermement tenir<br />
l’embout dans l’oreille si l’on voulait<br />
éviter d’en prendre plein la figure (cérumen<br />
inclus). Après une douche d’environ<br />
30 minutes, six remplissages du réservoir<br />
d’eau, 500 grammes de cérumen récolté,<br />
j’ai pu renvoyer à la maison un patient<br />
douché dans un état cardiopulmonaire<br />
stable. Ce dernier point figurait dans son<br />
rapport de sortie. Cela m’a donc permis<br />
de faire la connaissance d’un appareil de<br />
rinçage des oreilles modernes et de<br />
réaliser que suivant le type d’intervention,<br />
la douche peut aussi faire partie du<br />
service aux urgences.<br />
Camille Bertossa<br />
étudiante en médecine<br />
de 5 e année<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 21
<strong>asmac</strong><br />
<strong>No</strong>uvelles<br />
des sections<br />
Berne<br />
<strong>No</strong>uveaux visages à<br />
l’ASMAC Berne<br />
La première assemblée générale de l’AS<br />
MAC Berne par Zoom a eu lieu récemment.<br />
Après avoir repoussé l’assemblée générale<br />
de l’année dernière en automne, nous<br />
avons décidé de la tenir à la date prévue,<br />
mais en ligne. L’assemblée s’est déroulée<br />
sans problème – nous avons évidemment<br />
vivement regretté de ne pas pouvoir nous<br />
rencontrer, notamment pour la légendaire<br />
tombola prévue après la partie statutaire.<br />
Mais nous sommes optimistes et pensons<br />
que l’assemblée générale 2022 pourra à<br />
nouveau se tenir en présentiel!<br />
Valentine Mercier, Alina Stamm et<br />
Katharina Stegmayer ont démissionné du<br />
comité après un engagement de plusieurs<br />
années. <strong>No</strong>us les remercions chaleureusement<br />
pour leur engagement et leurs précieuses<br />
contributions pour les médecins<br />
du futur.<br />
Suite à son départ à la retraite, Gerhard<br />
Hauser, suppléant de longue date de<br />
la directrice, a été remplacé au 1 er janvier<br />
<strong>2021</strong> par Simon Schneider. <strong>No</strong>us avons<br />
également pris congé de lui et rendu hommage<br />
à son travail pour l’ASMAC Berne<br />
lors de l’assemblée générale.<br />
Fort heureusement, nous avons pu recruter<br />
quatre nouvelles personnes pour le<br />
comité qui ont déjà toutes participé aux<br />
séances à titre d’invitées. Eveline Tissot<br />
nous soutient depuis l’automne dernier<br />
dans le domaine de la communication et<br />
des médias sociaux. <strong>No</strong>us nous réjouissons<br />
particulièrement de pouvoir également<br />
compter une députée au Grand<br />
Conseil au sein de notre comité, en la personne<br />
de Belinda Nazan Walpoth. <strong>No</strong>us<br />
sommes confiants de pouvoir ainsi encore<br />
davantage faire entendre notre voix au niveau<br />
politique. <strong>No</strong>ëmi Allemann s’engage<br />
en particulier pour le conseil en matière de<br />
planification des services et assure un précieux<br />
travail dans ce domaine. Florine<br />
Guenat représente la partie francophone<br />
du canton, ce qui est particulièrement important.<br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons de collaborer<br />
avec ce nouveau quatuor et de profiter<br />
de leurs idées et suggestions.<br />
<strong>No</strong>ëmi Allemann<br />
Belinda Nazan Walpoth<br />
Florine Guenat<br />
Eveline Tissot<br />
<strong>No</strong>us travaillons en permanence à notre<br />
présence dans les médias sociaux et nous<br />
réjouissons de vous compter parmi nos<br />
followers, sur Facebook et LinkedIn. Dans<br />
la série #Ärztealltag consacrée au quotidien<br />
des médecins, nous donnons la parole<br />
aux médecins qui nous parlent des<br />
défis et de la situation pendant la pandémie.<br />
Il vaut la peine d’y jeter un coup d’œil.<br />
Janine Junker, directrice de l’ASMAC Berne<br />
Grisons<br />
De nombreux changements<br />
autour d’un noyau fort<br />
2020 a été une année particulière pour<br />
nous tous. Aux Grisons aussi, nous avons<br />
fait preuve de flexibilité et renvoyé l’assemblée<br />
générale 2020 du printemps en<br />
été, pour élire une nouvelle présidente.<br />
Heureusement, Manuel Vestner a continué<br />
d’assumer avec bravoure la direction<br />
du comité malgré son nouvel engagement<br />
à Berne et son statut de nouveau papa. Un<br />
grand merci à toi cher Manuel!<br />
<strong>No</strong>us avons mis à profit la période<br />
entre la première et la deuxième vague de<br />
coronavirus pour faire avancer les discussions<br />
pour enfin conclure une CCT aux<br />
Grisons. Les discussions sont actuellement<br />
sur le point d’être institutionnalisées.<br />
<strong>No</strong>us restons à l’affût. <strong>No</strong>us avons<br />
nouvellement fondé le groupe de travail<br />
«Enceinte – et maintenant?» pour résumer<br />
de manière structurée et compréhensible<br />
les droits et obligations en matière de droit<br />
du travail pour les futures mamans. Pour<br />
cela, nous sommes en contact avec le<br />
département des ressources humaines de<br />
l’Hôpital cantonal des Grisons et avec des<br />
représentants et juristes d’autres sections.<br />
L’objectif est de créer un manuel pratique<br />
(tel qu’il existe déjà pour le personnel<br />
soignant) pour toutes les personnes<br />
concernées et donc aussi un guide pour les<br />
employées et les services du personnel.<br />
L’assemblée générale <strong>2021</strong> s’est pour la<br />
première fois déroulée sous forme virtuelle<br />
via Zoom le 18 mars. La participation<br />
a été faible, comme les années précédentes,<br />
et s’est cette fois limitée aux<br />
nouveaux et anciens membres du comité.<br />
<strong>No</strong>us avons donc pu élire dans un cercle<br />
restreint un comité prometteur composé<br />
de nouveaux membres et d’un noyau fort,<br />
22 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
ainsi que la nouvelle présidente Stefanie<br />
Herzog. <strong>No</strong>us nous réjouissons d’entamer<br />
notre travail et de répondre aux défis à<br />
venir.<br />
Stephanie Eich, section Grisons<br />
Zurich /<br />
Schaffhouse<br />
La formation postgraduée –<br />
un sujet de préoccupation<br />
constante pour la section<br />
Les demandes adressées à notre section<br />
concernant le droit à la formation postgraduée<br />
s’accumulent. Il y a celles et ceux<br />
qui n’obtiennent quasiment pas de formation<br />
postgraduée et les autres seulement<br />
de manière insuffisante. Le sondage en<br />
cours de notre ressort chirurgie montre<br />
clairement qu’il reste un potentiel d’amélioration<br />
important. Près de 46% des participants<br />
indiquent que dans leurs services,<br />
la formation postgraduée en chirurgie ne<br />
se déroule pas conformément au niveau<br />
d’expérience. De plus, 42,5% des participants<br />
bénéficient au maximum d’une<br />
heure de formation postgraduée structurée<br />
par semaine. Cela doit changer!<br />
L’ASMAC Zurich s’engage actuellement<br />
pour que les médecinsassistant(e)s<br />
obtiennent (à nouveau) la formation<br />
postgraduée à laquelle ils ont droit pendant<br />
leurs heures de travail, c’estàdire<br />
8 sur les 50 heures de travail prévues dans<br />
le contrat (dont 4 heures de formation<br />
postgraduée structurée et 4 heures de formation<br />
postgraduée non structurée). Par<br />
ailleurs, la formation postgraduée devrait<br />
davantage utiliser les canaux numériques<br />
modernes et devenir plus novatrice. A<br />
l’heure actuelle, on constate d’importants<br />
écarts dans ce domaine entre les différents<br />
établissements de formation postgraduée.<br />
Ils devraient être obligés de coopérer. Il<br />
n’est pas nécessaire de réinventer la roue<br />
partout. Le but est de permettre à tous<br />
d’avoir accès à la formation postgraduée<br />
nécessaire à l’obtention de leur titre de<br />
spécialiste. Cela indépendamment de la<br />
charge de travail ou d’autres obligations,<br />
p. ex. familiales. Le travail avec le patient<br />
et les tâches qui y sont associées devraient<br />
se limiter aux 42 heures.<br />
La pénurie de personnel et les mesures<br />
visant à freiner la hausse des coûts<br />
envisagées par la politique aggravent hélas<br />
ce problème. <strong>No</strong>us avons donc clairement<br />
pris position sur le rapport sur la<br />
planification des soins du canton de<br />
Zurich dans le cadre de la planification<br />
hospitalière 2023. Dans le cadre de cette<br />
planification, il s’agit également d’assurer<br />
la qualité de la médecine à l’avenir. Car le<br />
thème de la formation postgraduée est<br />
tout simplement absent du rapport en<br />
question. La politique ne se focalise que<br />
sur la qualité actuelle et une fourniture<br />
des prestations efficace en termes de<br />
coûts. Différentes mesures sont prises à ce<br />
titre (concentration des prestations rares,<br />
nombres minimums de cas et l’ambulatoire<br />
avant le stationnaire). Elles torpillent<br />
de ce fait un bon enseignement. Il est<br />
inadmissible que les médecins spécialistes<br />
ne connaissent un grand nombre de<br />
possibilités de traitement et d’interventions<br />
sur la seule base d’un manuel médical.<br />
Pour terminer, une nouvelle plus réjouissante:<br />
notre assemblée générale se<br />
déroulera le 2 septembre. <strong>No</strong>us espérons<br />
que nous pourrons nous rencontrer sur<br />
place, c’estàdire à l’hôtel Marriott à<br />
Zurich. Fabian Unteregger, médecin et<br />
humoriste, sera l’invité de la soirée. Il nous<br />
parlera du sujet «L’humoriste: principe<br />
actif ou placebo?». Même si ce n’est pas<br />
pour tout de suite, nous nous réjouissons<br />
évidemment de vous revoir. <strong>No</strong>tez donc<br />
l’AG <strong>2021</strong> dans votre agenda!<br />
Anna Wang, présidente de l’ASMAC Zurich/<br />
Schaffhouse<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 23
<strong>asmac</strong><br />
<strong>asmac</strong>-inside<br />
Svenja Ravioli<br />
Lieu de résidence: Soleure<br />
A l’<strong>asmac</strong> depuis: 2015<br />
L’<strong>asmac</strong> pour toi en quelques mots:<br />
égalité, esprit d’équipe, enthousiasme<br />
Une femme réservée? Beaucoup<br />
de choses viennent à l’esprit<br />
lorsque l’on pense à Svenja<br />
Ravioli. Mais certainement<br />
pas cela. Au contraire, elle fait part de ses<br />
opinions et défend ses causes avec franchise.<br />
Surtout quand il s’agit de formation<br />
médicale postgraduée. Et surtout à<br />
l’époque du coronavirus. «Je pense que<br />
l’on accorde encore trop peu d’attention<br />
et de temps à la formation médicale<br />
spécialisée. La pandémie a encore aggravé<br />
la situation.»<br />
Son moteur? «Au cours de mes<br />
premières années en tant que novice, j’ai<br />
pris conscience des difficultés et des<br />
conditions de travail parfois douteuses en<br />
tant que médecin, et j’étais déterminée à<br />
améliorer la situation.» Elle souhaite<br />
s’attaquer directement aux problèmes<br />
tout en élaborant des solutions, ce qu’elle<br />
fait depuis maintenant deux ans au sein<br />
du comité de la section de Berne, et,<br />
depuis fin 2020, au sein du Comité<br />
directeur de l’association faîtière ainsi<br />
qu’en tant que déléguée à la Chambre<br />
médicale.<br />
Ce qu’elle apprécie dans le travail<br />
associatif, c’est l’interface entre la<br />
politique professionnelle, la formation<br />
postgraduée et le cadre juridique, confie<br />
la jeune femme de 31 ans. «J’apprends en<br />
permanence et je peux faire bouger les<br />
choses à mon niveau!» Travailler avec des<br />
personnes dynamiques et poursuivre des<br />
objectifs communs est pour elle source de<br />
motivation et d’inspiration. Par exemple<br />
aussi lorsqu’il s’agit de lutter en faveur<br />
d’une plus grande égalité des chances<br />
pour les femmes et les hommes, «en<br />
général, et dans les carrières médicales».<br />
En revanche, dans son travail – elle<br />
est médecin-assistante au service des<br />
soins intensifs du Bürgerspital de Soleure<br />
et obtiendra bientôt son titre de spécialiste<br />
en médecine interne générale – elle<br />
s’est découvert un intérêt pour les<br />
sciences et participe à un groupe de<br />
recherche. «J’ai toujours été fascinée par<br />
l’évolution effrénée de la médecine aiguë.<br />
J’envisage pour cela de suivre ultérieurement<br />
une formation complémentaire en<br />
soins intensifs ou en médecine d’urgence.»<br />
Un programme bien rempli, qui<br />
n’impacte en rien sa vie privée. Elle<br />
consacre ses loisirs aux voyages, aux<br />
sorties à l’opéra et au théâtre et à la<br />
randonnée. Et d’ajouter une dernière<br />
chose sur la formation postgraduée:<br />
«Pendant la pandémie de coronavirus,<br />
plusieurs cliniques ont développé de<br />
nouvelles idées pour organiser des<br />
séminaires de formation. Par exemple,<br />
en ligne ou en différé. J’espère qu’il y aura<br />
d’autres offres de ce type à l’avenir et que<br />
nous, médecins-assistantes et cheffes de<br />
clinique, pourrons en bénéficier!»<br />
Photo: màd<br />
24 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Engagement dans un<br />
cabinet – points à observer<br />
Photo: màd<br />
Je veux être engagée comme<br />
médecin dans un cabinet. Le<br />
cabinet me propose un contrat<br />
selon lequel le salaire dépend<br />
du chiffre d’affaires. Il prévoit un<br />
salaire brut de 45% de mon chiffre<br />
d’affaires sur les prestations médicales,<br />
la prestation médicale incluant le<br />
montant total à la prestation selon<br />
Tarmed (PM et PT). Est-ce légal?<br />
De plus, le contrat prévoit une prohibition<br />
de faire concurrence. Celle-ci<br />
m’interdit de a) débaucher des patients<br />
pendant mon engagement et b) d’ouvrir<br />
au terme de mon engagement un cabinet<br />
dans un rayon de 20 kilomètres de<br />
l’ancien cabinet. En cas de violation, je<br />
devrais m’acquitter d’une pénalité de<br />
CHF 30 000.–. Cela équivaut à mon avis à<br />
une interdiction d’exercer la profession.<br />
Dois-je le signer?<br />
Participation au chiffre d’affaires en<br />
lieu et place d’un salaire fixe<br />
Le Tribunal fédéral considère d’une<br />
manière générale qu’un salaire à la<br />
commission, c’est-à-dire qui, comme<br />
dans votre cas, comprend 45% du chiffre<br />
d’affaires comme salaire, est admissible.<br />
Le montant de ce chiffre d’affaires doit<br />
cependant vous permettre de réaliser un<br />
revenu approprié. Cela signifie qu’avec la<br />
participation de 45% sur le chiffre<br />
d’affaires, vous devez réaliser un salaire<br />
qui correspond à votre formation, à votre<br />
expérience et à la branche. Pour éviter les<br />
mauvaises surprises, il est recommandé<br />
d’obtenir un aperçu des chiffres d’affaires<br />
réalisés par le cabinet jusqu’ici. Cela pour<br />
vous permettre de constater si vous<br />
pourrez effectivement réaliser un revenu<br />
approprié. Un autre point important que<br />
vous devez régler est celui du salaire en<br />
cas de maladie pour éviter d’éventuelles<br />
disputes à ce sujet. Habituellement, on<br />
prévoit une indemnité correspondant au<br />
salaire moyen réalisé avant l’incapacité<br />
de travail. La meilleure solution est une<br />
assurance-maladie d’indemnités journalières<br />
dans laquelle un salaire clairement<br />
défini est assuré.<br />
Prohibition de faire concurrence<br />
a) pendant l’engagement<br />
Si vous débauchez des patients pendant<br />
votre engagement, vous violez clairement<br />
votre devoir de loyauté. Cela peut être<br />
sanctionné par une peine conventionnelle<br />
au sens d’une mesure disciplinaire.<br />
La peine doit cependant être proportionnée<br />
et ne peut pas remplacer un éventuel<br />
dommage subi par le débauchage. La<br />
question de savoir si dans votre cas, la<br />
peine conventionnelle de CHF 30 000.–<br />
est proportionnée dépend notamment de<br />
votre salaire. Je vous recommande<br />
cependant de faire supprimer une telle<br />
clause, vu qu’elle implique des risques<br />
considérables pour vous, étant donné<br />
qu’en cas de procès, vous devriez prouver<br />
que vous n’avez pas débauché un patient<br />
venu nouvellement vous consulter.<br />
b) prohibition de faire concurrence après<br />
expiration du contrat<br />
Il est possible de convenir dans certaines<br />
limites d’une prohibition de faire concurrence<br />
aussi pour la période qui suit la fin<br />
des rapports de travail. La prohibition de<br />
faire concurrence doit être inscrite dans<br />
le contrat de travail. Cette clause doit<br />
s’exprimer sur la durée, la zone géographique<br />
et l’objet. <strong>No</strong>rmalement, on<br />
prévoit une durée de six mois. La durée<br />
maximale de trois ans ne sera admissible<br />
que dans des circonstances particulières.<br />
L’activité interdite peut s’étendre dans la<br />
mesure où elle touche les relations<br />
d’affaires intenses de l’ancien employeur<br />
et le domaine d’activité de l’employé<br />
(dans le cas présent, la zone d’attraction<br />
du cabinet sera déterminante). De plus, il<br />
faut préciser à quelle activité la prohibition<br />
de faire concurrence se réfère. Par<br />
exemple à un cabinet de cardiologie ou de<br />
gynécologie. Si la prohibition de faire<br />
concurrence est excessive, le juge peut la<br />
réduire à la mesure admise.<br />
Il n’existe en principe pas de profession<br />
dans laquelle une prohibition de faire<br />
concurrence générale est illégale. Or, la<br />
profession médicale est une profession<br />
libérale. C’est pourquoi une prohibition<br />
de faire concurrence n’est pas admissible<br />
selon la doctrine et la jurisprudence<br />
actuelles. Ce sont cependant les circonstances<br />
concrètes des rapports de travail<br />
qui sont déterminantes. Dans la jurisprudence,<br />
on part du principe que les<br />
patients entretiennent une relation de<br />
confiance particulière avec leur médecin<br />
et qu’un médecin ne peut donc pas<br />
tomber sous la prohibition de faire<br />
concurrence. Afin d’éviter tous malentendus,<br />
je vous recommande de faire supprimer<br />
la clause de prohibition de concurrence<br />
avant de signer le contrat.<br />
Claudia von Wartburg<br />
avocate spécialiste FSA droit<br />
du travail, directrice de<br />
l’ASMAC Bâle<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 25
Du rire et du rêve pour nos<br />
enfants hospitalisés<br />
Photo: Pierre-Yves Massot. Espace publicitaire offert.<br />
Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent<br />
chaque semaine la visite des docteurs Rêves.<br />
Merci pour votre soutien.<br />
CCP 10-61645-5<br />
theodora.org
Point de mire<br />
Vive l’ennui!<br />
<strong>No</strong>mbreux étaient ceux qui craignaient que la monotonie quotidienne<br />
pendant le confinement ait des conséquences psychiques négatives.<br />
Pourtant, des études montrent: quand l’esprit s’ennuie,<br />
il cherche à s’occuper.<br />
Sylvie Chokron, responsable de l’équipe Perception, Action, Développement Cognitif et<br />
Plasticité Cérébrale, UMR 8002 CNRS et Université Paris Descartes, responsable de l’Institut de<br />
Neuro psychologie, Neurovision et Neurocognition, Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild, Paris<br />
La plupart d’entre nous redoutent<br />
que le confinement ne rime avec<br />
ennui et que nos activités quotidiennes<br />
ne perdent tout leur<br />
sens, nous conduisant à trouver le temps<br />
long, très long. Mais si l’ennui était non<br />
pas un fléau mais au contraire notre allié?<br />
On rapporte qu’Isaac Newton aurait formulé<br />
ses idées les plus brillantes pendant<br />
une retraite très ennuyeuse à la campagne.<br />
Les exemples de ce type foisonnent<br />
dans l’histoire des sciences pointant<br />
le rôle potentiellement positif de<br />
l’ennui. De fait, celui-ci peut nous aider à<br />
nous détourner de tâches peu motivantes<br />
pour nous réorienter vers des activités<br />
plus intéressantes. Sans perception de<br />
l’ennui, nous passerions peut-être des<br />
heures voire des jours à faire des choses<br />
inintéressantes! L’ennui aurait ainsi une<br />
véritable fonction adaptative pour nous<br />
aider à réorienter nos buts et donner du<br />
sens à notre vie.<br />
D’après Jaime Gomez-Ramirez du département<br />
de Neurosciences de l’Université<br />
de Toronto, il est même possible de modéliser<br />
le lien entre ennui et créativité.<br />
D’après lui et d’autres auteurs, notre survie<br />
obéit à certains principes fondamentaux:<br />
tout d’abord, minimiser les changements et<br />
maximiser la stabilité pour ne pas avoir à<br />
faire face à des changements brutaux qui<br />
nous déstabiliseraient. Ce qui rendrait<br />
notre vie agréable viendrait du fait que<br />
nous pouvons prévoir ce qui va nous arriver<br />
en limitant le niveau d’incertitude. La<br />
confirmation de nos prédictions nous procurerait<br />
ainsi un grand plaisir. Mais à l’inverse,<br />
une trop grande régularité, c’est-àdire<br />
le fait de pouvoir parfaitement prédire<br />
ce qui va se passer pourrait conduire à l’ennui<br />
qui lui-même nous ferait perdre tout<br />
intérêt dans l’expérience que nous vivons.<br />
C’est là qu’interviendrait le pouvoir positif<br />
de l’ennui en nous poussant à chercher<br />
d’autres alternatives et à nous mobiliser<br />
pour modifier notre attitude et notre comportement.<br />
Karen Gasper du département<br />
de Psychologie de l’Université de Pennsylvanie<br />
a récemment testé cette hypothèse.<br />
Pour ce faire, elle a tout d’abord proposé<br />
des petits films dans le but d’induire un<br />
état d’exaltation, de relaxation, d’ennui ou<br />
de tristesse chez les participants. Ceux-ci<br />
devaient ensuite réaliser deux tâches de<br />
créativité. Dans la première tâche, on leur<br />
proposait trois mots apparemment sans<br />
lien entre eux et ils devaient trouver un<br />
quatrième mot en relation avec les trois<br />
premiers mots, comme si on vous donnait<br />
les mots «cardinal», «noir» et «mort» et qu’il<br />
fallait trouver le mot «point». Dans la deuxième<br />
tâche, on donnait aux sujets une catégorie<br />
comme par exemple ‘agrumes’ et il<br />
s’agissait de trouver un exemplaire, comme<br />
«orange». Les résultats montrent que c’est<br />
l’état d’ennui qui est associé aux performances<br />
de créativité les plus élevées comparé<br />
aux autres états d’exaltation, de relaxation<br />
ou de tristesse. Invités à donner un<br />
exemple de véhicule, les sujets qui s’ennuyaient<br />
produisaient ainsi plus souvent<br />
un mot rare comme «chameau» faisant ainsi<br />
preuve de plus de créativité que d’autres<br />
sujets qui répondaient «voiture» à cette<br />
même question.<br />
Dans un travail très similaire de Sandi<br />
Mann de l’Université du Lancashire au<br />
Royaume-Uni, la moitié des sujets était<br />
soumise à une tâche ennuyeuse comme copier<br />
des numéros de téléphone, alors que<br />
l’autre groupe (contrôle) ne faisait rien,<br />
puis l’ensemble des sujets devait imaginer<br />
toutes les utilisations possibles d’objets<br />
simples comme des coupelles en plastique.<br />
Une fois de plus, les sujets qui s’étaient ennuyés<br />
dans un premier temps s’avéraient<br />
plus créatifs lors de la tâche de génération<br />
d’usages.<br />
De nombreuses études ces dernières<br />
années confirment le rôle positif du vagabondage<br />
mental et des aires cérébrales qui<br />
y sont associées pour se remobiliser intellectuellement<br />
et faire émerger de nouvelles<br />
idées. Alors, en cette période de confinement,<br />
si vous voulez mettre le plus de<br />
chances de votre côté pour doper votre<br />
créativité, un seul conseil s’impose: ennuyez-vous!<br />
Ce texte a été publié pour la première fois<br />
dans la rubrique «Carte Blanche» de<br />
l’édition imprimée du journal «Le Monde»<br />
du 21 avril 2020.<br />
Sources<br />
Gomez-Ramirez, J. & Costa, T. (2017).<br />
Boredom begets creativity: a solution to the<br />
exploitation-exploration trade-off in<br />
predictive coding. Biosystems, 162, 168–176.<br />
Gasper, K. & Middlewood, B. L. (2014).<br />
Approaching novel thoughts: understanding<br />
why elation and boredom promote<br />
associative thought more than distress and<br />
relaxation. <strong>Journal</strong> of Experimental Social<br />
Psychology, 52, 50–57.<br />
Mann, S. & Cadman, R. (2014). Does<br />
being bored make us more creative?<br />
Creativiy Research <strong>Journal</strong>, 26, 2, 165–173.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 27
Point de mire<br />
Pourquoi<br />
bâillons-nous<br />
au juste?<br />
Fatigue, ennui, faim ou stress sont autant de situations qui<br />
peuvent nous amener à bâiller. La fonction du bâillement demeure<br />
toutefois un mystère pour la science.<br />
Nina Himmer<br />
L’envie de bâiller vous prend déjà?<br />
Il est possible que ce texte<br />
vous incite, dès les premières<br />
lignes, à ouvrir largement la<br />
bouche, inspirer profondément, puis expirer.<br />
Ce réflexe est à vrai dire si communicatif,<br />
qu’il peut être provoqué par le son<br />
ou la vue d’un bâillement, voire par la<br />
simple lecture du mot ou par son évocation.<br />
Proximité émotionnelle et<br />
contagion<br />
C’est au sein d’un groupe qu’on l’observe le<br />
mieux: «il suffit qu’une personne se mette<br />
à bâiller pour qu’une grande partie de l’assistance<br />
s’y mette», relève Jürgen Zulley,<br />
professeur de psychologie biologique à<br />
l’Université de Regensburg et ancien directeur<br />
du centre de médecine du sommeil<br />
de l’université et clinique régionale<br />
de cette même ville.<br />
Sans doute l’effet communicatif du<br />
bâillement a-t-il quelque chose à voir avec<br />
l’empathie. Les résultats de la recherche<br />
montrent que les personnes empathiques<br />
sont plus vite gagnées par le bâillement<br />
que celles qui ont du mal à se mettre à la<br />
place des autres. Une étude de l’Université<br />
de Pise a en outre montré que la proximité<br />
émotionnelle avec la personne qui bâille<br />
joue un rôle décisif dans l’effet de contagion.<br />
Les membres de la famille, les amis<br />
et les connaissances nous contaminent<br />
par conséquent beaucoup plus que les inconnus.<br />
Au surplus, le réflexe de bâillement se<br />
transmet des humains aux animaux. «Les<br />
études prouvent que les chiens se trouvant<br />
dans le sillage de personnes qui bâillent<br />
tendent à les imiter», indique le professeur<br />
Zulley. Des analyses complémentaires<br />
ont montré que ce réflexe était d’autant<br />
plus marqué quand les animaux<br />
connaissaient les personnes en question.<br />
Les chercheurs y voient une preuve de la<br />
capacité d’empathie des chiens.<br />
La question du pourquoi<br />
Quand une personne bâille, d’autres<br />
l’imitent, cela ne fait aucun doute. <strong>No</strong>tre<br />
expérience quotidienne confirme les<br />
conclusions de nombreuses études. La<br />
question du pourquoi reste en revanche<br />
sans réponse. Peut-être le bâillement<br />
favorise-t-il l’humeur communicative et la<br />
synchronisation du groupe? L’idée est la<br />
suivante: si tout le monde se sent vif ou fatigué<br />
plus ou moins en même temps, cela<br />
favorise la cohésion sociale. Cette explication<br />
tirée de l’ethnologie ne tient toutefois<br />
pas compte du fait que nous ne bâillons<br />
pas uniquement sous l’effet de la fatigue.<br />
«Le stress, l’ennui ou la faim sont d’autres<br />
facteurs déclencheurs connus», précise<br />
Jürgen Zulley. On connaît par exemple des<br />
cas de parachutistes qui doivent pousser<br />
un bâillement avant le grand saut. Ou encore<br />
des personnes qui se décrochent la<br />
mâchoire avant d’affronter une épreuve<br />
importante. Or ces phénomènes ne se<br />
laissent guère expliquer par la fatigue.<br />
Des pistes multiples mais aucune<br />
réponse<br />
Les scientifiques explorent les causes du<br />
bâillement depuis des décennies. Ils ont<br />
fourni de nombreux éléments d’explication<br />
mais sans aboutir à une réponse définitive.<br />
Longtemps a prévalu la théorie<br />
selon laquelle le bâillement répondait à un<br />
besoin d’oxygéner le cerveau, qui est encore<br />
volontiers évoquée aujourd’hui. Elle<br />
a pourtant été écartée depuis longtemps.<br />
En 1987 déjà, le psychologue américain<br />
Robert Provine a prouvé par ses expériences<br />
que le taux d’oxygénation n’exerçait<br />
aucune influence sur la fréquence des<br />
bâillements.<br />
Tout aussi tenace est la croyance selon<br />
laquelle le bâillement permet de se maintenir<br />
éveillé. Une étude suisse atteste<br />
cependant que l’activité cérébrale ne présente<br />
aucune variation avant ou après le<br />
bâillement. De nombreux chercheurs<br />
partent néanmoins du principe que le<br />
bâillement sert à se maintenir éveillé ou à<br />
augmenter sa vigilance. Cette théorie s’ap-<br />
28 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Image © Adobe<br />
puie sur l’observation selon laquelle nous<br />
bâillons souvent dans les situations ennuyeuses<br />
ou lorsque nous accomplissons<br />
des tâches répétitives. A cela s’ajoute le fait<br />
que le bâillement donne lieu à la fois à un<br />
étirement et à une dilatation. «L’augmentation<br />
de la vigilance est le plus petit dénominateur<br />
commun, quand on essaie d’expliquer<br />
la fonction biologique du bâillement»,<br />
abonde le professeur Zulley. Cela<br />
paraît plausible, car si le bâillement sert<br />
effectivement à augmenter la vigilance,<br />
cela s’applique aussi bien aux situations<br />
de stress qu’aux circonstances ennuyeuses.<br />
Le bâillement refroidit-il le cerveau?<br />
Une autre tentative d’explication part du<br />
principe que le bâillement sert à la régulation<br />
thermique du cerveau. Des psychologues<br />
américains ont pu montrer par des<br />
expériences en 2010 que les rats bâillaient<br />
quand la température de leur cerveau augmentait.<br />
Les bâillements la faisaient diminuer.<br />
Partant de cette hypothèse, des chercheurs<br />
ont mené des investigations sur les<br />
humains. Il en est ressorti ceci: quand la<br />
température extérieure était plus élevée<br />
que la température du corps, les sujets observés<br />
bâillaient moins fréquemment.<br />
Une autre étude a permis de confirmer que<br />
nous bâillons généralement plus en été.<br />
Cette tentative d’explication laisse néanmoins<br />
encore beaucoup de questions ouvertes.<br />
Certains conseils pour réprimer les<br />
bâillements se basent cependant sur celleci,<br />
par exemple: s’appliquer une lingette<br />
froide sur le front permettrait, semble-t-il,<br />
d’être moins contaminé par les bâillements<br />
d’autrui.<br />
Le bâillement n’est pas considéré<br />
comme un sujet crucial<br />
«Du fait que le bâillement n’a pas vraiment<br />
d’incidences sur la santé, il ne constitue<br />
pas encore un vrai sujet de recherche», affirme<br />
Jürgen Zulley. En <strong>juin</strong> 2010 toutefois,<br />
un congrès a réuni pour la première<br />
fois à Paris des scientifiques du monde<br />
entier pour un échange sur les résultats de<br />
leurs recherches au sujet du bâillement.<br />
La recherche s’intéresse donc au sujet.<br />
«Mais il se passera certainement encore<br />
beaucoup de temps avant qu’il ne soit résolu»,<br />
selon le professeur. «Il restera d’ici<br />
là un phénomène aussi étrange que mystérieux.»<br />
Fatigue, ennui, stress ou proximité<br />
émotionnelle? Les humains comme<br />
les animaux bâillent à différentes<br />
occasions. Ce qui se cache derrière<br />
ce phénomène demeure encore<br />
aujourd’hui une énigme.<br />
Cette contribution a paru pour la première<br />
fois sur le portail santé www.apothekenumschau.de<br />
et a été actualisée pour la<br />
dernière fois le 13. 1. 2020.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 29
Point de mire<br />
Quand l’ennui<br />
au travail<br />
rend malade<br />
Le manque de stimulation et de défis au travail peut être tout aussi<br />
problématique que le surmenage. Les conséquences physiques et psychologiques<br />
du syndrome de bore-out sont similaires à celles du burn-out.<br />
Andi Zemp, psychologue spécialiste en psychothérapie FSP, expert en stress et burn-out<br />
Image: © Adobe
Point de mire<br />
Le syndrome d’épuisement par<br />
l’ennui désigne un état qui peut<br />
survenir à la suite d’une sousutilisation<br />
manifeste des compétences<br />
professionnelles. Le terme «boreout»<br />
a été créé par les auteurs suisses<br />
Peter Werder et Philippe Rothlin, et décrit<br />
pour la première fois en 2007 dans leur<br />
ouvrage Diagnose Boreout – Warum Unterforderung<br />
im Job krank macht.<br />
Les facteurs décisifs d’un bore-out<br />
sont non seulement l’ennui, la sous-exploitation<br />
et le désintérêt pour sa propre<br />
activité, mais aussi le fait que les personnes<br />
concernées mettent tout en œuvre<br />
pour dissimuler leur sous-emploi. Elles<br />
adoptent donc des stratégies comportementales<br />
qui les font paraître occupées:<br />
elles arrivent tôt, partent tard, se pressent<br />
dans les couloirs ou se plaignent à leurs<br />
collègues d’être surchargées de travail.<br />
Comme le burn-out, le bore-out est un<br />
syndrome qui n’a pas encore été défini et<br />
délimité de manière satisfaisante. Aujourd’hui<br />
encore, le terme «bore-out» est<br />
donc davantage traité dans les médias plutôt<br />
que sous l’angle d’un tableau clinique.<br />
Symptômes<br />
Sur le plan symptomatique, le syndrome<br />
de bore-out ressemble à celui du burn-out.<br />
Les personnes concernées souffrent d’un<br />
manque d’entrain, de difficultés à s’endormir<br />
et d’insomnies, de troubles digestifs,<br />
de maux de tête, de vertiges, d’une prédisposition<br />
aux infections, d’acouphènes,<br />
d’une baisse de moral, de dépression ou<br />
d’anxiété. Elles s’isolent de plus en plus et<br />
ont le sentiment de passer à côté de leur<br />
vie. Ce sentiment désagréable augmente à<br />
son tour la charge de stress et donc les<br />
symptômes.<br />
Dans son ouvrage de 2013 intitulé<br />
Boreout – Biografien der Unterforderung<br />
und Langeweile, la sociologue viennoise<br />
Elisabeth Prammer décrit le phénomène<br />
selon lequel, lorsque les symptômes du<br />
bore-out apparaissent, les personnes<br />
concernées se soumettent à une stratégie<br />
comportementale qui les entraîne dans<br />
une spirale négative: craignant que leur<br />
engagement ne les lie à ce travail décevant,<br />
elles se mettent en retrait et ne font<br />
que le nécessaire. Certaines restent à leur<br />
place de travail, mais ont intérieurement<br />
démissionné, elles n’osent pas formellement<br />
démissionner de peur de ne pas trouver<br />
de nouvel emploi. L’état mental de la<br />
personne affectée se détériore visiblement<br />
et sa performance au travail reste modeste.<br />
Causes<br />
Le travail que nous faisons est une partie<br />
importante de notre définition de nousmêmes,<br />
voire de notre identité personnelle.<br />
Lorsque nous rencontrons de nouvelles<br />
personnes, la question sur la profession<br />
est très souvent posée. La perte<br />
involontaire d’un emploi s’accompagne<br />
généralement d’une crise personnelle<br />
profonde. En outre, la performance est<br />
fortement valorisée, tant sur le plan professionnel<br />
que privé, tandis que l’oisiveté<br />
et la contemplation ont des connotations<br />
clairement négatives. Alors que le stress et<br />
le surmenage sont souvent et volontiers<br />
communiqués et entraînent généralement<br />
une augmentation de la reconnaissance<br />
sociale, la sous-exploitation communiquée<br />
a tendance à irriter l’interlocuteur et<br />
engendrer une forme de scepticisme. La<br />
plupart des gens ayant généralement besoin<br />
d’être reconnus comme un membre<br />
important de la société, ils évitent donc de<br />
communiquer leur propre sous-charge.<br />
Comme dans le cas du burn-out, le boreout<br />
est souvent dû à une inadéquation<br />
entre une personne et son travail.<br />
Thérapie<br />
Le bore-out est généralement diagnostiqué<br />
tardivement. Souvent, c’est le<br />
psychothérapeute qui découvre que le<br />
burn-out cache en fait un bore-out. En<br />
plus de séances de psychothérapie et de<br />
thérapies corporelles, un traitement médicamenteux<br />
de soutien peut parfois être<br />
utile. Les méthodes de coaching sont privilégiées<br />
pour soutenir les personnes<br />
concernées par un changement d’emploi.<br />
En définitive, un plan de traitement individuel<br />
doit être élaboré pour toutes les<br />
personnes concernées.<br />
Contact:<br />
www.andizemp.ch<br />
Le manque permanent de défis et<br />
l’ennui au travail sont accablants et<br />
peuvent aboutir à une spirale<br />
descendante.<br />
31
Point de mire<br />
Les poissons<br />
connaissent-ils<br />
l’ennui?<br />
Le COVID-19 ne menace pas la santé des pensionnaires du zoo,<br />
mais il a d’autres conséquences. Le manque de visites rend le quotidien<br />
monotone et provoque l’ennui.<br />
Prof. Bernd Schildger, directeur du parc zoologique du Dählhölzli de Berne<br />
7<br />
centimètres de verre nous séparent,<br />
mais ils ne font pas obstacle.<br />
Avec ses yeux jaune orangé<br />
et ses grandes pupilles noires,<br />
il m’observe, ou plutôt, il me fixe. Lentement,<br />
son regard se fore un passage à travers<br />
la vitre, pénètre la cornée, le cristallin<br />
et le corps vitré, pour franchir la rétine<br />
et remonter le nerf optique jusqu’à mon<br />
cerveau. Le mouvement constant de sa<br />
bouche, synchronisé au léger battement<br />
des branchies ne distrait pas, mais intensifie<br />
plutôt l’expérience de ce regard. L’effet<br />
d’apesanteur et l’immobilité de cet<br />
être qui me scrute, flottant dans l’eau vert<br />
tilleul du fleuve Amazonie , rendent cet<br />
instant encore plus fascinant et irréel.<br />
Se peut-il que les modèles de comportement<br />
des poissons présentent des caractéristiques<br />
communes avec ceux des humains,<br />
lorsqu’ils sont accablés par l’ennui?<br />
Il semble à première vue étrange que les<br />
poissons en captivité puissent varier leur<br />
comportement, selon qu’ils sont stimulés<br />
ou non par la présence humaine. Ne devraient-ils<br />
pas être indifférents aux spectateurs<br />
que nous sommes? Mais c’est tout le<br />
contraire si j’en crois les réactions du cichlidé<br />
à deux taches du bassin amazonien du<br />
zoo du Dählhölzli à Berne. Plus je passe de<br />
temps devant la vitre de l’aquarium et plus<br />
ses congénères sont nombreux à se masser<br />
face à moi, de l’autre côté de la vitre. Dans<br />
ce banc improvisé se trouvent des perches,<br />
des pacus et des arowanas argentés. Ces<br />
derniers sont plus farouches d’ordinaire et<br />
se montrent à peine. Mais en l’absence de<br />
visiteurs, en ces temps de pandémie, on les<br />
voit soudain se mêler aux autres espèces et<br />
s’attarder longtemps devant la paroi de<br />
l’aquarium, pour observer leur unique<br />
spectateur. Mieux: ils se mettent à suivre<br />
ses mouvements et à se déplacer de part et<br />
d’autre quand il fait mine de bouger.<br />
Le plaisir des visites<br />
A peine nous sommes-nous installés sur la<br />
petite esplanade, dans l’espace dédié aux<br />
saïmiris, que ces petits singes se mettent à<br />
bondir de tous côtés dans notre direction.<br />
Un jeune mâle se tient sur la balustrade, à<br />
10 centimètres à peine de ma main. Mais<br />
voici qu’un deuxième attrape ma main,<br />
tandis qu’un troisième saute sur mon<br />
épaule. En un instant, nous perdons totalement<br />
le contrôle de la situation. Les petits<br />
singes virevoltent autour de nous sans<br />
but apparent. Ils ne sont pas spécialement<br />
motivés par la nourriture, comme nous le<br />
constatons après quelques essais. <strong>No</strong>n,<br />
c’est bien notre simple présence qui cause<br />
leur excitation. L’exubérance de ces petits<br />
primates intimide ma jeune accompagnatrice<br />
dans un premier temps. Le visage<br />
apeuré, elle tente de se réfugier derrière sa<br />
mère, comme pour leur échapper. Mais<br />
c’est sans compter l’agilité et la vélocité<br />
des saïmiris, surnommés «singes-écureuils».<br />
Au bout de 30 minutes, la jeune visiteuse<br />
s’est toutefois habituée à ce ballet trépidant<br />
et elle parvient à l’observer avec attention.<br />
Sa mère réussit de son côté à communiquer<br />
au singe une certaine tolérance<br />
au contact humain. Ses gestes se veulent<br />
protecteurs et doivent signaler à l’animal<br />
qu’elle ne représente aucun danger. Naturellement,<br />
elle essaie, par son approche<br />
prudente, d’influencer les réflexes de domination<br />
et de refréner la tyrannie des<br />
grands sur les petits. Mais en vain. Les modalités<br />
d’expression comportementale sont<br />
limitées, en dépit d’une grande variété de<br />
possibilités effectives chez les vertébrés<br />
supérieurs. Les structures de comportement<br />
qui s’opposent à la négation du comportement<br />
sélectif naturel dans un contexte<br />
de domination vécue sont étrangères aux<br />
singes. Autrement dit: chez les singes qui<br />
vivent en groupe, la tolérance trouve ses limites<br />
au moment où l’organisation de<br />
groupe devient impraticable.<br />
La sérénité et le repli<br />
Cet œil jaune avec son réseau de fines<br />
veines rouges ne me toise qu’en apparence.<br />
C’est plutôt au-delà de moi qu’il<br />
regarde. Le corps inerte et amorphe du<br />
crapaud du Colorado semble reposer sur le<br />
sable de toute éternité. Mais cette impassibilité<br />
prend fin quand il aperçoit un grillon.<br />
Trois petits bonds patauds le rapprochent<br />
de sa proie. L’agitation de sa<br />
patte palmée distrait le grillon qui ne voit<br />
32 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Cichlidé à deux taches<br />
en manque de visites:<br />
regardez-moi dans les yeux.<br />
Photo: Adrian Moser<br />
pas venir le danger. D’une langue aussi<br />
preste que longue, il est emporté et gobé<br />
en un éclair. Une fois son repas avalé, le<br />
crapaud retrouve son flegme coutumier.<br />
Une semaine à peine après la fermeture<br />
du zoo du Dählhölzli de Berne, le comportement<br />
des flamants avait déjà changé.<br />
Alors qu’ils ont l’habitude d’arpenter<br />
l’étang à proximité du public, occupés à<br />
nettoyer leur plumage ou à chercher de la<br />
nourriture, ils se tiennent désormais à distance.<br />
Plusieurs dizaines de mètres les séparent<br />
désormais des très rares «visiteurs».<br />
On ne les voit plus fureter dans l’eau ni<br />
dans leur plumage, mais seulement guetter<br />
les rares intrus d’un œil méfiant, prêts à<br />
prendre la fuite.<br />
Conclusions et déductions<br />
Ce sont là quatre exemples parmi de nombreuses<br />
expériences et observations faites<br />
durant les semaines de fermeture du zoo<br />
du Dählhölzli de Berne, en raison des<br />
mesures de lutte contre la pandémie. Elles<br />
répondent partiellement à la question de<br />
savoir si les pensionnaires du zoo<br />
connaissent l’ennui. L’espèce est déterminante,<br />
tout comme le modèle de comportement<br />
spécifique à chaque espèce. Les<br />
animaux en captivité disposent d’un environnement<br />
en principe beaucoup plus petit<br />
et moins varié que leur habitat naturel,<br />
dont ils ont vite fait le tour. L’enchaînement<br />
d’actions nécessaires pour se nourrir<br />
exige beaucoup moins d’efforts et les<br />
proies – qui sollicitent généralement l’attention<br />
et les réflexes – sont normalement<br />
absentes. La notion d’ennui est une interprétation<br />
qui relève de l’anthropomorphisme.<br />
Elle pointe néanmoins l’essence<br />
de la réduction des expressions comportementales<br />
observées. Il ne faut pas négliger<br />
dans ce contexte le rôle joué par les visiteurs<br />
du zoo, à titre d’enrichissement comportemental.<br />
Leurs schémas de mouvements,<br />
les bruits et les odeurs qu’ils<br />
émettent, la variété de couleurs produites<br />
par leurs vêtements représentent pour les<br />
animaux des défis non dépourvus d’intérêt.<br />
Les saïmiris, qui observent les enfants<br />
de si près, grimpent sur les branches<br />
proches de la vitre et cherchent le contact<br />
en fourrageant dans les failles et les encoches<br />
à l’aide de leur nez et de leurs<br />
doigts, illustrent bien cette idée. Sans les<br />
visiteurs, le quotidien des singes est manifestement<br />
«ennuyeux».<br />
L’environnement spatial et social du<br />
zoo doit permettre aux divers individus de<br />
vivre certains modèles comportementaux<br />
et de stimuler leurs capacités d’adaptation.<br />
A l’état «sauvage» non plus, aucun individu<br />
ne déploie toute la panoplie des comportements<br />
déterminés par ses facteurs génétiques,<br />
endogènes et exogènes, en perpétuelle<br />
évolution. Pour juger de la pertinence<br />
d’un modèle de comportement, on ne peut<br />
se borner à considérer l’existence d’un tel<br />
modèle. Encore faut-il prendre en compte<br />
l’appétence de l’individu, son désir d’expérimenter,<br />
pour satisfaire ses besoins ou éviter<br />
des dommages, comme les réactions de<br />
stress ou les perturbations du comportement.<br />
L’exemple des flamants illustre cette<br />
adaptation du comportement, tandis que le<br />
crapaud du Colorado ne présente aucun indice<br />
de changement identifiable pour nous.<br />
Le fait que les poissons donnent des signes<br />
de changement comportemental, que nous<br />
identifions comme de possibles symptômes<br />
d’ennui, en a étonné plus d’un durant<br />
la période de fermeture du zoo. Cette<br />
adaptation comportementale des poissons<br />
fournit donc une bonne image pour illustrer<br />
notre connaissance du monde animalier:<br />
une mosaïque de savoirs fragmentés.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 33
Point de mire<br />
La retraite et<br />
après?<br />
Un repos bienvenu après le devoir accompli. C’est en tout cas le<br />
sentiment de Roman Vogt. Mais ses réflexions montrent aussi que la<br />
retraite peut prendre des formes bien différentes.<br />
D r méd. Roman Vogt, médecin spécialiste FMH en psychiatrie et psychothérapie<br />
Retraite 1. Il y a quelques mois,<br />
le septuagénaire Joe Biden a<br />
pris ses fonctions de président<br />
des Etats-Unis. Une tâche que<br />
l’on peut qualifier de véritablement surhumaine.<br />
Or Joe Biden a voulu le poste et<br />
il le veut toujours. Avec l’énergique Kamala<br />
Harris à ses côtés.<br />
Retraite 2. Un autre septuagénaire<br />
nommé Joe – appelons-le Josef Heiden –<br />
se retrouve involontairement confronté au<br />
plus grand défi de sa vie. Son épouse Maria<br />
est atteinte d’Alzheimer. Ce qui attend les<br />
deux Joe pourrait bien les confronter aux<br />
limites de l’endurance humaine.<br />
Comme la vie, la retraite peut nous réserver<br />
toutes sortes de surprises. «L’important<br />
n’est pas la direction du vent, mais<br />
la façon dont on hisse la voile», affirme un<br />
dicton librement inspiré de Socrate, que<br />
j’aimais bien citer à mes collaborateurs. Ce<br />
proverbe de marin garde toute sa validité<br />
avec l’âge et sur la terre ferme.<br />
Retraite 3 et suivantes. A quelles activités<br />
se consacrent mes contemporains?<br />
Ils s’occupent de leur jardin, élèvent des<br />
abeilles, dispensent des cours d’informatique<br />
et de téléphone portable dans le<br />
cadre de Pro Senectute, prennent soin de<br />
leurs parents âgés, conduisent le bus du<br />
centre pédagogique spécialisé, font des<br />
randonnées avec leurs collègues du cours<br />
de gymnastique, gardent leurs petits-enfants.<br />
Je les croise dans mon quartier.<br />
<strong>No</strong>us échangeons brièvement sur le thème<br />
du «Comment ça va?» – «Bien merci» –<br />
«Heureusement, l’été arrive». Et si ça ne va<br />
pas bien, Peter s’étend plus longtemps sur<br />
le sujet. Ou pas. Qui n’aime pas se mêler à<br />
ses semblables risque de souffrir de solitude.<br />
Avant, pendant et après le coronavirus.<br />
Les retraités que je vois en consultation<br />
m’ouvrent leur cœur. De la prostration<br />
aux tumultes psychiques, je vois de<br />
tout. Parfois, il y a encore des choses à<br />
mettre en ordre – un vieux litige avec une<br />
sœur, un épisode impardonnable impliquant<br />
le père. Parfois une réconciliation<br />
tardive a lieu, mais pas toujours. Les<br />
vieilles rancunes blessent aussi l’âme de<br />
ceux qui les remâchent, parfois pendant<br />
des décennies. Ramener la paix en son for<br />
intérieur est la condition de la rémission.<br />
Rétrospective: 1973, je prends mon<br />
premier poste de médecin-assistant, en<br />
chirurgie. Une machine à écrire est disposée<br />
sur le bureau de chacun des assistants<br />
(nous sommes six hommes). Des amitiés<br />
naissent à cette époque qui dureront toute<br />
ma vie. Aujourd’hui, nous nous déplaçons<br />
tous avec nos ordinateurs et nos téléphones<br />
portables. Pendant 48 ans, j’ai eu<br />
la chance de participer à une vie médicale,<br />
sociale et culturelle d’une fascinante richesse.<br />
J’ai eu des chefs inspirants que ce<br />
soit durant mes années de formation en<br />
chirurgie, en obstétrique, en médecine ou<br />
en pédiatrie. Puis j’ai eu l’opportunité de<br />
perfectionner mes compétences en<br />
Afrique, aux côtés d’un ami, dans un hôpital<br />
de montagne. Pour pratiquer nos examens,<br />
nous devions nous fier à nos yeux,<br />
nos oreilles, nos mains, à notre stéthoscope<br />
et à des outils rudimentaires, y compris<br />
pour les extractions de dents. Durant<br />
mes onze ans de pratique en tant que médecin<br />
de famille en Suisse, j’ai résisté tant<br />
bien que mal à la pression et aux pics de<br />
travail. Mais un collègue plus jeune a payé<br />
son engagement de sa vie, victime du<br />
stress dans ce qu’il peut occasionner de<br />
pire. Dans ma formation postgraduée de<br />
psychiatre, les gens m’ont appris qu’eux<br />
seuls déterminaient la cadence. La guérison<br />
prend des mois, voire des années. Ou<br />
ne se produit jamais, et c’est alors le suicide<br />
ou les pulsions destructrices qui<br />
prennent le dessus. La formation de psychothérapeute<br />
en analyse transactionnelle<br />
permet de se situer et offre des<br />
chances insoupçonnées. Devenu médecin-chef<br />
sur le tard et membre de la direction,<br />
je me suis battu comme un lion au<br />
sujet des ressources. J’ai rechargé mes batteries<br />
auprès de ma famille et de mes amis,<br />
parmi les pommiers et au cours de croisières.<br />
Plus tard, j’ai compris ceci: la pratique<br />
médicale telle que je l’avais exercée<br />
jusqu’à ce jour était un devoir et je l’avais<br />
voulu ainsi.<br />
Rupture. 65 ans, l’âge de la retraite. Je<br />
quitte l’institution et je gagne une nouvelle<br />
indépendance. Physiquement, je<br />
sens un poids tomber de mes épaules. Je<br />
n’étais pas conscient de tout ce que les responsabilités<br />
exigeaient de moi. Je le réalise<br />
maintenant que j’ai du temps et de la<br />
place pour les loisirs. Je ressens ce ralentissement<br />
comme une bénédiction et ce<br />
sentiment perdure. Bien sûr, la retraite signifie<br />
aussi une perte de pouvoir et d’influence.<br />
C’est le prix de la détente.<br />
Ralentissement. Le temps que je récupère<br />
pour ma vie privée, je le consacre en<br />
grande partie à garder mes petits-enfants<br />
avec mon épouse. C’est le plus souvent sti-<br />
34 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
«L’important n’est pas la direction<br />
du vent, mais la façon dont on hisse<br />
la voile.» Cette devise s’applique<br />
à tous les âges. Car la retraite<br />
n’apporte pas forcément plus de<br />
paix et de liberté.<br />
Image © Adobe<br />
mulant, parfois difficile, mais en tout cas,<br />
il ne s’écoule pas un jour sans rire. Involontairement,<br />
j’apprends en même temps à<br />
connaître l’autre côté de la pratique médicale:<br />
je deviens patient. Une maladie typiquement<br />
masculine. Mais grâce à Franz<br />
Recker et à son équipe, je vais toujours<br />
bien, des années après la principale intervention.<br />
J’ai survécu avec quelques dommages,<br />
mais je suis profondément reconnaissant<br />
du temps et de la qualité de vie<br />
retrouvés. Le fait de m’être assis quelques<br />
fois dans le siège du patient a fait de moi<br />
un praticien plus attentif et plus prudent.<br />
C’est un privilège d’exercer à l’âge de<br />
76 ans l’activité de psychiatre-psychothérapeute.<br />
Un jour et demi par semaine. La<br />
grosse différence par rapport au statut<br />
avant la retraite: j’ai suffisamment de<br />
temps pour être présent, à l’écoute, l’esprit<br />
en éveil et le cœur battant. Le stress n’est<br />
pas absent, car le développement des maladies<br />
demeure imprévisible. La force magique<br />
s’appelle résilience. Et les échanges<br />
entre deux portes avec les collègues et<br />
amis du cabinet permettent de s’alléger.<br />
La plus grande partie de mon temps au cabinet,<br />
je la passe dans des entretiens individuels,<br />
avec des personnes qui me parlent<br />
de leur vie, qu’elles soient des patients, des<br />
coaches, des superviseurs, des personnes<br />
en formation ou des parents qui demandent<br />
conseil. Les patients se confient<br />
au sujet de sentiments lourds à porter ou<br />
de schémas de pensée négatifs; sur des<br />
deuils, des blessures, des expériences<br />
traumatisantes. Le fait d’être quitté ou<br />
abandonné blesse profondément. Trouver<br />
la lueur au fond de l’obscurité, telle est la<br />
mission. La joie partagée quand des progrès<br />
sont accomplis et qu’une thérapie se<br />
clôt sur un succès, c’est la lumière qui illumine<br />
les ténèbres. Ouvrir des dossiers, rédiger<br />
des attestations, produire des factures,<br />
oui, cela fait aussi partie de mes<br />
tâches. Cela représente actuellement un<br />
quart de mon activité professionnelle, selon<br />
mes estimations. Durant les trois<br />
quarts du temps restants, j’effectue des<br />
consultations: c’est l’essentiel de mon activité.<br />
Aujourd’hui, les médecins et les assistant(e)s<br />
en médecine interne rêveraient<br />
d’une telle répartition du temps de travail,<br />
car pour eux la proportion est inverse.<br />
Qu’est-ce qui arrive en même temps<br />
que la retraite? C’est un mélange de curiosité,<br />
d’incertitude et de confiance. Un certain<br />
scepticisme aussi. De quelle terre nos<br />
enfants vont-ils hériter? Dans quelle société<br />
vont-ils vivre? Ce sont là quelques-unes<br />
des questions qui me taraudent. Voici une<br />
citation de l’astronaute de la NASA Ron<br />
Garan: «Quand on observe la Terre depuis<br />
l’espace, on aperçoit une planète d’une stupéfiante<br />
et indescriptible beauté. On dirait<br />
un organisme vivant qui respire, mais qui<br />
paraît en même temps bien vulnérable.»<br />
C’est une bonne chose que les Greta de ce<br />
monde s’inquiètent et s’engagent. «Think<br />
global, act local.» Indépendamment de<br />
l’âge, de la discipline ou du niveau hiérarchique:<br />
exercer la profession de médecin<br />
par ces temps de profonde mutation est à<br />
la fois une mission utile et un privilège.<br />
Chaque jour à nouveau au front. Je vous<br />
tiens les pouces.<br />
Je tiens encore à ajouter ceci: les inventeurs<br />
et chercheurs qui ont créé les<br />
vaccins ARNm méritent le prix <strong>No</strong>bel<br />
<strong>2021</strong>. Ce qu’ils sont parvenus à accomplir<br />
est tout simplement génial.<br />
Sources<br />
Ludwig Hasler: Für ein Alter, das noch<br />
was vorhat. Mitwirken an der Zukunft.<br />
Rüffer & Rub. 2019<br />
Lorenz Marti: Eine Handvoll<br />
Sternenstaub. Was das Universum über das<br />
Glück des Daseins erzählt. Kreuz-Verlag.<br />
2012<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 35
Perspectives<br />
Actualités en cardiologie – l’amyloïdose cardiaque<br />
De nouvelles<br />
thérapies pour une<br />
maladie ancienne<br />
Même si l’amyloïdose cardiaque ne peut pas encore être guérie, on peut la traiter.<br />
Toutefois, elle n’est souvent pas décelée ou alors trop tard. Un diagnostic précoce est<br />
pourtant décisif pour le pronostic.<br />
Dr méd. Eva Seiler, Clinique de cardiologie, Dr méd. Niels Holm,<br />
Clinique de cardiologie, Stadtspital Triemli, Zurich<br />
Il y a près de 200 ans, au milieu du<br />
19 e siècle, l’amyloïdose était en premier<br />
lieu connue des pathologistes.<br />
Rudolf Virchow lui-même était impliqué<br />
dans des discussions animées avec<br />
ses collègues sur le nom à donner au dépôt<br />
constaté dans les rates ou les foies «cireux»<br />
ou «en forme de taches» des patients<br />
autopsiés [1].<br />
D’une maladie essentiellement diagnostiquée<br />
post mortem, pour laquelle on<br />
parlait jusqu’à récemment d’un pronostic<br />
défavorable, l’amyloïdose est aujourd’hui<br />
devenue une maladie susceptible d’être<br />
traitée. Sur la base des deux études de<br />
Maurer et al. [2] et Adams et al. [3] publiées<br />
dans le New England <strong>Journal</strong> of Medicine<br />
en 2018 et dont les résultats sont prometteurs,<br />
Swissmedic a autorisé en 2020 deux<br />
nouvelles préparations, le tafamidis et le<br />
patisiran, pour le traitement de l’amyloïdose<br />
à transthyrétine. En outre, cette<br />
maladie encore largement perçue comme<br />
une «maladie orpheline» est diagnostiquée<br />
de plus en plus fréquemment grâce<br />
aux progrès diagnostiques (échocardiographie<br />
avec speckle tracking, IRM cardiaque,<br />
scintigraphie) et au vieillissement<br />
de la population.<br />
C’est pourquoi nous souhaitons<br />
mettre à jour la présentation clinique de<br />
l’amyloïdose en mettant l’accent sur l’amyloïdose<br />
cardiaque dans la pratique quotidienne<br />
de l’interniste, mais aussi du<br />
chirurgien.<br />
Pathogenèse<br />
Les dépôts amyloïdes sont causés par des<br />
protéines endogènes qui sont repliées en<br />
une structure de feuillets bêta. Ainsi, ils<br />
ne peuvent plus être dégradés par l’organisme<br />
et sont stockés sous forme de fibrilles<br />
amyloïdes dans différents tissus.<br />
Jusqu’ici, plus de 30 protéines ont été<br />
identifiées comme «amyloïdogènes». Cependant,<br />
l’amyloïdose cardiaque est principalement<br />
causée par l’amyloïdose à<br />
chaîne légère (AL) ou à transthyrétine<br />
(TTR), qui entraîne un épaississement et<br />
une rigidité du cœur. Les chaînes légères<br />
mal repliées proviennent généralement de<br />
cellules monoclonales plasmatiques. La<br />
transthyrétine mal repliée est formée dans<br />
le foie. On distingue ici la forme héréditaire<br />
(ATTR) et la forme sauvage (wildtype<br />
ATTR) qui survient à un âge avancé<br />
[4].<br />
Epidémiologie<br />
On ne dispose actuellement pas de données<br />
précises sur la prévalence de l’amyloïdose<br />
cardiaque. L’amyloïdose AL cardiaque<br />
survient chez 10% des patients<br />
atteints de myélome multiple et sa prévalence<br />
serait de 1 pour 100 000. Sa survie<br />
médiane est de six mois sans traitement<br />
causal, mais de plus de cinq ans avec les<br />
stratégies de traitement modernes [5].<br />
L’amyloïdose wild-type ATTR survient<br />
plus fréquemment chez les hommes<br />
d’âge avancé, bien que cela puisse également<br />
être dû à un sous-diagnostic chez les<br />
femmes [6]. Dans des études d’autopsie de<br />
personnes âgées de plus de 80 ans, l’atteinte<br />
cardiaque a été démontrée dans<br />
jusqu’à 25% des cas. Grâce à des recherches<br />
de plus en plus systématiques, l’amyloïdose<br />
TTR a été détectée chez 13 à 16%<br />
des patients ayant reçu un remplacement<br />
de valve aortique par cathéter (TAVI) [7, 8]<br />
et chez 10 à 20% des patients souffrant<br />
d’insuffisance cardiaque [5]. La proportion<br />
de la forme héréditaire est faible en Suisse<br />
et se concentre dans les populations africaines<br />
ou afro-caribéennes, portugaises,<br />
suédoises, irlandaises et japonaises avec<br />
une prévalence de 0,1 à 4% [9].<br />
Clinique<br />
Les manifestations cliniques de l’amyloïdose<br />
sont multiples et représentent<br />
donc un défi. Elle survient généralement<br />
après l’âge de 60 ans. Comme il s’agit d’une<br />
36<br />
3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Illustration 1. Echocardiographie avec speckle tracking – ventricule gauche normal versus<br />
amyloïdose cardiaque<br />
a<br />
c<br />
LV<br />
LV<br />
*<br />
RV<br />
RV<br />
LA<br />
LA<br />
Ao<br />
Ao<br />
Coupe parasternale grand axe (échocardiographie) d’un ventricule gauche normal (a) avec un strain<br />
longitudinal global normal (b). En revanche, l’amyloïdose TTR se caractérise par une augmentation<br />
de l’épaisseur des parois ventriculaires gauche et droite, un discret épanchement péricardique ( * ) (c)<br />
et une réduction du strain apical (zone rouge au centre) (d).<br />
b<br />
d<br />
maladie systémique, le dépôt de l’amyloïde<br />
peut se produire dans tous les tissus.<br />
Dans l’amyloïdose AL, les organes les plus<br />
fréquemment touchés sont le cœur (71–<br />
90%), les reins (58–75%), le tractus gastro-intestinal<br />
(22%), le système nerveux<br />
(23%) et le foie (16–30%), plus rarement les<br />
poumons, la rate ou les tissus mous, et typiquement<br />
la langue (macroglossie) [5].<br />
L’amyloïdose TTR entraîne principalement<br />
des symptômes d’insuffisance cardiaque<br />
tels que dyspnée, épanchement<br />
pleural, fatigue, œdème périphérique,<br />
etc., ainsi que des arythmies (fibrillation<br />
auriculaire, bloc AV). Les manifestations<br />
extracardiaques typiques de l’amyloïdose<br />
TTR sont le syndrome du canal carpien<br />
(jusqu’à 70%, souvent bilatéral), la sténose<br />
du canal rachidien, la rupture spontanée<br />
du tendon du biceps (environ 33%) et diverses<br />
formes de polyneuropathie (sensorimotrice,<br />
douleurs neuropathiques, dysfonctionnement<br />
autonome avec orthostatisme).<br />
Ceci est particulièrement important<br />
pour la pratique car ces manifestations<br />
peuvent survenir cinq à sept ans avant les<br />
symptômes cardiaques [5].<br />
Diagnostic<br />
Diverses investigations permettent de poser<br />
le diagnostic d’amyloïdose cardiaque.<br />
L’ECG est caractérisé par un microvoltage<br />
ou un schéma de pseudo-infarctus. En<br />
plus d’un examen sanguin de base, il faut<br />
également déterminer la troponine et le<br />
NT-proBNP, qui sont généralement significativement<br />
élevés et servent à la stratification<br />
du risque [5]. L’échocardiographie<br />
montre généralement un épaississement<br />
du ventricule gauche (épaisseur de la paroi<br />
> 12 mm) et éventuellement du ventricule<br />
droit, une réduction de la déformation<br />
longitudinale avec épargne apicale («apical<br />
sparing»), un épanchement péricardique<br />
et des valves épaissies (voir figure 1).<br />
Une IRM cardiaque peut aider à distinguer<br />
l’amyloïdose et les cardiomyopathies<br />
hypertrophiques. Si cet examen de<br />
base et le tableau clinique confirment la<br />
suspicion d’une amyloïdose, il faut dans<br />
un premier temps chercher une amyloïdose<br />
AL. Si celle-ci a pu être exclue, la<br />
scintigraphie du squelette avec du PYP-<br />
(pyrophosphate) ou du DPD- (acide diphospono-1,2-propanodicarboxylique)<br />
marqué au technétium-99m est un test<br />
diagnostique très sensible pour l’amyloïdose<br />
TTR [10] (voir figure 2).<br />
Traitement<br />
Dans le cas de l’amyloïdose AL, l’accent est<br />
mis sur le traitement hémato-oncologique<br />
de la maladie sous-jacente de la moelle<br />
osseuse.<br />
Pour le traitement symptomatique de<br />
l’insuffisance cardiaque, l’utilisation de<br />
diurétiques de l’anse est recommandée.<br />
Les antihypertenseurs doivent être utilisés<br />
avec prudence, de même que les bêtabloquants,<br />
et la digoxine doit être totalement<br />
évitée. L’anticoagulation est généralement<br />
indiquée en cas de fibrillation auriculaire<br />
en raison du risque élevé d’accident<br />
vasculaire cérébral.<br />
Pour le traitement spécifique de<br />
l’amyloïdose TTR, le tafamidis (Vyndaqel<br />
© ) et le patisiran (Onpattro © ) sont<br />
nouvellement autorisés. Le tafamidis stabilise<br />
le tétramère de la transthyrétine<br />
avant que celui-ci ne soit mal replié. Il est<br />
pris une fois par jour par voie orale, des<br />
effets secondaires graves ne sont pas attendus.<br />
Le tafamidis peut être utilisé dans<br />
les formes sauvages et héréditaires et améliore<br />
la survie, le taux d’hospitalisation<br />
cardiovasculaire et réduit le déclin de la<br />
capacité fonctionnelle et de la qualité de<br />
vie par rapport au placebo [2]. Le patisiran,<br />
quant à lui, bloque la synthèse des protéines<br />
dans le foie. Le traitement par patisiran<br />
est administré par voie intraveineuse<br />
et n’est autorisé que pour la polyneuropathie<br />
avérée et l’amyloïdose TTR héréditaire<br />
– indépendamment d’une atteinte<br />
cardiaque. Pour les deux préparations,<br />
une garantie de paiement doit être demandée<br />
à la caisse-maladie, étant donné<br />
qu’elles ne figurent pas encore sur la liste<br />
des spécialités et qu’elles sont particulièrement<br />
coûteuses. Lors du dépôt d’une<br />
demande de garantie de paiement, il faut<br />
préalablement avoir exclu une amyloïdose<br />
AL. Une analyse génétique n’est obligatoire<br />
que pour le patisiran. Pour le tafamidis,<br />
elle n’est pas exigée par toutes les<br />
caisses-maladie.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 37
Perspectives<br />
Résumé<br />
L’amyloïdose TTR est une maladie sousdiagnostiquée.<br />
En cas de symptômes correspondants,<br />
elle doit être recherchée au<br />
moyen des examens non invasifs mentionnés.<br />
Les nouvelles thérapies promettent<br />
une amélioration du pronostic et<br />
de la qualité de vie. Il est cependant indispensable<br />
de poser un diagnostic précoce<br />
pour pouvoir offrir ces avantages aux<br />
patients.<br />
Illustration 2. Algorithme de diagnostic de l’amyloïdose TTR. Adapté de Ruberg et al. [4]<br />
Suspicion d’amyloïdose cardiaque<br />
• Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée (ICFEP) et signe d’une insuffisance cardiaque droite<br />
• Hypertrophie ventriculaire gauche (+/– hypertrophie ventriculaire droite)<br />
• Microvoltage relatif, schéma de pseudo-infarctus dans l’ECG<br />
• Anamnèse du syndrome du tunnel carpien, sténose du canal rachidien, rupture spontanée du tendon du biceps<br />
• Sténose aortique à bas débit bas gradient (paradoxal)<br />
• Modifications typiques pour l’amyloïdose dans l’IRM cardiaque<br />
• Diminution du strain longitudinal avec épargne apicale à l’échocardiographie<br />
• NT-proBNP et troponine élevés sans indices d’ischémie<br />
Oui<br />
Gammopathie monoclonale?<br />
Electrophorèse des protéines/immunofixation et<br />
quotient kappa/lambda (sérum et urine)<br />
<strong>No</strong>n<br />
Examen hématologique y compris biopsie<br />
avec coloration rouge congo<br />
(tissus graisseux sous-cutanés ou<br />
organe impliqué) et immunohistochimie<br />
positif<br />
Amyloïdose<br />
AL, TTR ou autre<br />
négatif<br />
Amyloïdose<br />
cardiaque<br />
improbable<br />
négatif/intermédiaire<br />
ou pas disponible<br />
Biopsie de<br />
l’endomyocarde avec<br />
coloration rouge congo<br />
+ immunohistochimie<br />
positif<br />
Scintigraphie du squelette avec<br />
DPD/PYP + Tc 99m<br />
positif<br />
positif<br />
Amyloïdose TTR<br />
cardiaque<br />
Analyse génétique<br />
négatif<br />
hATTR<br />
wtATTR<br />
Bibliographie<br />
1. Cohen A. S. (1986) General Introduction<br />
and a Brief History of Amyloidosis. In: Marrink<br />
J., Van Rijswijk M. H. (eds). Amyloidosis.<br />
Springer, Dordrecht.<br />
2. Maurer M. S., Schwartz J. H., Gundapaneni<br />
B., et al. Tafamidis treatment for patients<br />
with transthyretin amyloid cardiomyopathy.<br />
N Engl J Med. 2018; 379: 1007–16.<br />
3. Adams D., Gonzalez-Duarte A.,<br />
O’Riordan W. D., et al. Patisiran, an RNAi<br />
Therapeutic, for Hereditary Transthyretin<br />
Amyloidosis. N Engl J Med. 2018;<br />
379(1): 11–21.<br />
4. Ruberg F. L., Grogan M., Hanna M.,<br />
Kelly J. W., Maurer M. S. Transthyretin Amyloid<br />
Cardiomyopathy: JACC State-of-the-Art Review.<br />
J Am Coll Cardiol. 2019; 73(22): 2872–2891.<br />
5. Yilmaz et al. Diagnostik und Therapie<br />
der kardialen Amyloidose. Positionspapier der<br />
Deutschen Gesellschaft für Kardiologie – Herzund<br />
Kreislaufforschung (DGK). Kardiologe 2019.<br />
13: 264–291.<br />
6. Bruno M., Castaño A., Burton A. et<br />
al. Transthyretin amyloid cardiomyopathy in<br />
women: frequency, characteristics, and<br />
diagnostic challenges. Heart Fail Rev 26, 35–45<br />
(<strong>2021</strong>).<br />
7. Maurer M. S., Bokhari S., Damy T., et al.<br />
Expert Consensus Recommendations for the<br />
Suspicion and Diagnosis of Transthyretin<br />
Cardiac Amyloidosis. Circ Heart Fail. 2019; 12(9):<br />
e006075.<br />
8. Scully, P. R. et al. Prevalence and<br />
outcome of dual aortic stenosis and cardiac<br />
amyloid pathology in patients referred for<br />
transcatheter aortic valve implantation.<br />
European Heart <strong>Journal</strong> 2020; 41(29): 2759–2767.<br />
9. Ruberg F. L., Berk J. L. Transthyretin<br />
(TTR) Cardiac Amyloidosis. Circulation. 2012;<br />
126: 1286–1300.<br />
10. Hanna M., Ruberg F. L., Maurer M. S., et<br />
al. Cardiac Scintigraphy With Technetium-99m-Labeled<br />
Bone-Seeking Tracers for<br />
Suspected Amyloidosis: JACC Review Topic of<br />
the Week. J Am Coll Cardiol. 2020 Jun 9; 75(22):<br />
2851–2862.<br />
38<br />
3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Aus der «Praxis»*<br />
Chemotherapie-freie<br />
Behandlung von<br />
hämatologischen<br />
Neoplasien: Zukunftstraum<br />
oder beginnende Realität?<br />
Chemotherapy-Free Treatment of Hematological Neoplasias: Dream or Reality?<br />
Alexander Ring und Antonia M. S. Müller,<br />
Zentrum für Hämatologie und Onkologie, Universitätsspital Zürich<br />
Im Artikel verwendete Abkürzungen<br />
ABL Abelson Murine Leukemia Viral<br />
Oncogene Homolog 1<br />
ADCC Antibody-Dependent Cytotoxicity<br />
Ak Antikörper<br />
ALL Akute lymphatische Leukämie<br />
AML Akute myeloische Leukämie<br />
ATRA All-trans-Retinsäure<br />
BCR Breakpoint Cluster Region Protein<br />
BITE Bispecific T-Cell Engager<br />
CAR Chimeric Antigen Receptor<br />
CALBG Cancer and Leukemia Group B<br />
CD Cluster of differentiation<br />
CDC Complement-Directed Cytotoxicity<br />
CLL Chronisch lymphatische Leukämie<br />
CML Chronisch myeloische Leukämie<br />
CTLA4 Cytotoxic T-Lymphocyte-Associated<br />
Protein 4<br />
DLBCL Diffus grosszelliges B-Zelllymphom<br />
(Diffuse large B-Cell Lymphoma)<br />
MHC Major Histocompatibility Complex<br />
(Haupthistokompatibilitätskomplex)<br />
MM Multiples Myelom<br />
NHL <strong>No</strong>n-Hodgkin Lymphom<br />
PD-1 Programmed Cell Death Protein 1<br />
SZT Stammzelltransplantation<br />
ZNS Zentrales Nervensystem<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Praxis»<br />
(Praxis 2019; 108 [6]: 411–418). mediservice<br />
vsao-Mitglieder können die «Praxis» zu äusserst<br />
günstigen Konditionen abonnieren.<br />
Details s. unter www.hogrefe.ch/downloads/vsao.<br />
Hämatologische Neoplasien entstehen<br />
durch maligne Transformation<br />
von Leukozyten<br />
oder unreifen Vorstufen und<br />
daraus resultierender klonaler Expansion<br />
dieser entarteten Zellpopulationen. Die<br />
klonale Vermehrung von malig nen, meist<br />
dysfunktionalen Zellen führt klinisch in<br />
erster Linie zu Komplikationen infolge<br />
von Zytopenien und Immuninkompetenz<br />
(Anämie, Blutungsneigung, Infektionen).<br />
Während primär Knochenmark und<br />
lymphatische Organe betroffen sind,<br />
kommt es vor allem bei Fortschreiten der<br />
Erkrankung auch zum Befall anderer<br />
Organsysteme mit entsprechenden klinischen<br />
Folgeproblemen.<br />
Hämatologische Neoplasien waren<br />
die ersten durch Kombinationschemotherapien<br />
behandelten Krebserkrankungen<br />
[1]. Mit der Gründung der Cancer and<br />
Leukemia Group B (CALGB) durch Emil<br />
«Tom» Frei an den National Institutes of<br />
Health (NIH) wurden die Grundlagen moderner<br />
Chemotherapie geschaffen. Ziel<br />
hierbei war, im Rahmen strukturierter<br />
translationaler Forschungsprogramme<br />
und klinischer Studien evidenzbasierte<br />
Krebstherapien zu etablieren. Heute können<br />
bestimmte Gruppen von Patienten<br />
durch Polychemotherapie Heilung oder<br />
zumindest Langzeitremissionen erreichen<br />
[2]. Nichtdestotrotz bleiben Rezidive<br />
häufig und Chemotherapien generell<br />
durch ihre Toxizität limitiert. Die potenziell<br />
erheblichen Nebenwirkungen führen<br />
zu Einschränkung der Lebensqualität,<br />
lebensbedrohlichen Komplikationen, in<br />
manchen Fällen zu Zweitmalignomen,<br />
und sind Grund dafür, dass Patienten<br />
hohen Alters oder mit relevanten Komorbiditäten<br />
diesen Therapien oftmals<br />
nicht zugeführt werden können [3]. Dieser<br />
Artikel soll einen Überblick über neue, effiziente<br />
hämato-onkologische Therapieansätze<br />
basierend auf gezielten immunologischen<br />
Prinzipien geben, von denen zu<br />
hoffen ist, dass sie aufgrund besserer Tolerabilität<br />
mehr Patienten verabreicht werden<br />
können und im besten Fall für manche<br />
Patienten auch eine Chemotherapie-freie<br />
Heilung erzielen werden.<br />
Medizinhistorische Meilensteine<br />
auf dem Weg nicht-chemotherapeutischer<br />
Therapiestrategien<br />
Die Krebsimmuntherapie wurde im Jahr<br />
2013 von dem Magazin Science zum wissenschaftlichen<br />
Durchbruch des Jahres<br />
2013 gekürt [4] und mit dem Medizin<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 39
Perspectives<br />
Abbildung 1. Historische Entwicklung nichtchemotherapiebasierter Behandlungen.<br />
nobelpreis 2018 geehrt. Die Grundidee, das<br />
Immunsystem zur Bekämpfung maligner<br />
Zellen zu nutzen, basiert jedoch auf der<br />
bahnbrechenden Entwicklung von E. Donall<br />
Thomas, der vor mehr als 60 Jahren<br />
die erste allogene Stamm zell trans plan tation<br />
(SZT) durchführte [5, 6]. Heute sind<br />
allogene SZTs fester Therapiebestandteil<br />
in der Behandlung vieler hämatologischer<br />
Neoplasien [7]. Hierbei ist zwischenzeitlich<br />
wohl bekannt, dass sich die allogene<br />
SZT von der autologen SZT nach Hochdosischemotherapie<br />
im Wesentlichen dadurch<br />
unterscheidet, dass neben der Blutbildung<br />
auch das Immunsystem des Spenders<br />
auf den Patienten übertragen wird.<br />
Eben diese adaptiven, postthymischen<br />
Spenderlymphozyten können residuelle<br />
Tumorzellen im Empfänger als fremd erkennen<br />
und eliminieren (sogenannter<br />
GraftversusLeukemia/LymphomaEffekt).<br />
Allein hierdurch ist die allogene der<br />
autologen SZT an Wirksamkeit überlegen.<br />
Durch eben diese Erkenntnis wurden bereits<br />
1980 sogenannte SpenderlymphozytenInfusionen<br />
bei Rezidiven nach allogener<br />
SZT erfolgreich eingesetzt. <strong>No</strong>ch<br />
immer ist die allogene SZT jedoch mit starker<br />
Toxizität und Mortalität behaftet, sodass<br />
die Bestrebungen hoch sind, sich die<br />
Stärke und Potenz des Immunsystems gegen<br />
Tumorzellen in Form innovativer Immuntherapien<br />
zunutze zu machen – bei<br />
gleichzeitigem Verzicht auf intensive Chemotherapie<br />
und somit Sicherstellung einer<br />
besseren Therapieverträglichkeit.<br />
Ein weiterer Meilenstein auf dem Weg<br />
der modernen Immuntherapien war die<br />
Entwicklung der Hybridom Technologie<br />
zur Herstellung monoklonaler Antikörper<br />
im Jahr 1975, die in den folgenden Jahrzehnten<br />
die Möglichkeit eröffnen sollte,<br />
die Spezifität der humoralen Immunabwehr<br />
in Form einer AntikörperInfusion<br />
gezielt therapeutisch einzusetzen (Abb. 1).<br />
Die Jahrzehnte zwischen ca. 1985 und<br />
2005 waren eine Zeit, in der einige weitere,<br />
nichtchemotherapeutische Substanzklassen<br />
entwickelt werden konnten, Einzug in<br />
die Klinik nahmen und dort einen festen<br />
Stellenwert in klinischen Behandlungspfaden<br />
erlangten. Hierbei handelte es sich<br />
im Wesentlichen um immunmodulatorische<br />
Substanzen wie z. B. Interferon [8],<br />
Lenalidomid/Thalidomid (das vormals<br />
unter dem Markennamen Contergan auf<br />
tragische Weise Bekanntheit erlangte)<br />
[9, 10] und die Klasse der Proteasomen<br />
Inhibitoren (Bortezomib als erste Generation).<br />
Die beiden letzten Substanzklassen<br />
haben sich als besonders wirkungsvoll in<br />
der Behandlung von Patienten mit multiplem<br />
Myelom erwiesen. Entsprechend erfolgt<br />
dessen Therapie heute in der Induktionsphase<br />
meist Chemotherapiefrei<br />
durch die Kombination eines ProteasomenInhibitors<br />
(i.d.R. Bortezomib), eines<br />
immunmodulierenden Moleküls (meist<br />
Lenalidomid, seltener Thalidomid) sowie<br />
Steroiden [11–13]. Hierdurch können in der<br />
Regel gute bis sehr gute Remissionen erzielt<br />
werden, die derzeit jedoch noch<br />
immer mittels Hochdosischemotherapie<br />
(Melphalan) und auto loger Stammzellretransfusion<br />
konsolidiert werden.<br />
Zeitgleich mit den immunmodulatorischen<br />
Substanzen erreichten Anfang<br />
dieses Jahrtausends die ersten zielgerichteten<br />
Therapien die Patientenversorgung.<br />
Diese sogenannten «Small Molecules»<br />
greifen direkt in den aberranten Zellstoffwechsel<br />
ein und stoppen so das Tumorzellwachstum.<br />
Erste durchschlagende Erfolge<br />
einer Monotherapie mit einem<br />
gezielten Inhibitor gelangen mit dem<br />
Tyrosinkinase inhibitor Imatinib bei Patienten<br />
mit BCRABL1positiver chronischer<br />
myeloischer Leukämie (CML) [14].<br />
Weitere Generationen dieser Inhibitoren<br />
folgten (Dasatinib, Nilotinib), mit Wirkung<br />
in Imatinibresistenten Fällen<br />
[15, 16], sodass heute dem Grossteil der<br />
CMLPatienten eine Chemotherapie und<br />
inbesondere allogene SZT erspart bleiben<br />
können. TyrosinkinaseInhibitoren werden<br />
zudem erfolgreich bei BCRABL1positiven<br />
akuten lymphoblastischen Leukämien<br />
(ALL) eingesetzt, hier bislang jedoch<br />
nur in Kombination mit Chemotherapie<br />
[17]. Auch neuere zielgerichtete Substanzen<br />
wie der Bcl2Inhibitor Venetoclax [18]<br />
und der BrutonTyrosinkinaseinhibitor<br />
Ibrutinib [19]) zur Behandlung von<br />
lymphoprolife rativen Neoplasien werden<br />
in zwischen regelhaft u.a. in der Therapie<br />
der chronischen lymphatischen Leukämie<br />
(CLL) verabreicht [20, 21]. Insbesondere<br />
die Kombination mit monoklonalen<br />
40 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Abbildung 2. Aktivierung der körpereigenen zellulären und komplementabhängigen Abwehr durch therapeutische monoklonale Anti körper. Durch den<br />
FcTeil des menschlichen IgG1 an Rituximab können a) einerseits der Komplementvermitteltn Zelltod aktiviert werden. Dies geschieht sowohl durch<br />
die Bildung des Membranangriffskomplexes als auch durch die Bindung von Immuneffektorzellen an C1q über deren Komplementrezeptor (C1qR).<br />
Andererseits können b) Immuneffektorzellen via FcRezeptoren an tumorzellgebundene Antikörper binden und ihre zytotoxische Wirkung entfalten.<br />
Antikörpern erweist sich als hocheffizient,<br />
beispielsweise Ibrutinib plus Rituximab<br />
bei Mantelzell lymphomPatienten [22]<br />
oder VenetoclaxRituximab bei refraktärer<br />
CLL [23].<br />
Als weitere Besonderheit in der Chemotherapiefreien<br />
Behandlung hämatologischer<br />
Neoplasien sei an dieser Stelle die<br />
Heilung der akuten Promyeloyztenleukämien<br />
(APL) durch die alleinige Gabe von<br />
AlltransRetinolsäure (ATRA/Tretinoin)<br />
und Arsentrioxid erwähnt [24, 25]. ATRA/<br />
Tretinoin ist eine Substanz, deren chemische<br />
Struktur sich vom Vitamin A1 (Retinol)<br />
ableitet. Promyelozyten tragen, durch<br />
die chromosomale Translokation PML<br />
RARA, einen Hybridrezeptor für Retinsäure<br />
auf ihrer Oberfläche. Durch die Verabreichung<br />
von ATRA/Tretinoin kommt es<br />
zur Differenzierung und Ausreifung der<br />
leukämischen Zellen in Granulozyten. Im<br />
Jahr 2013 konnte die Gruppe um LoCoco<br />
et al. zeigen, dass die Kombination ATRA +<br />
Arsentrioxid in der Behandlung von Niedrig<br />
und Mittelrisiko APL der Kombination<br />
ATRA + Chemotherapie nicht nur ebenbürtig<br />
bezüglich der Remissionsraten ist,<br />
sondern zudem aufgrund eines besseren<br />
Nebenwirkungsspektrums sogar zu einem<br />
verbesserten Gesamtüberleben der Chemotherapiefreien<br />
Kohorte führte, sodass<br />
die Chemotherapiefreie Behandlung in<br />
dieser spezifischen Leukämieform zum<br />
neuen Standard geworden ist.<br />
Seit circa 2010 sind innovative Immuntherapien<br />
nun erdrutschartig in die<br />
Klinik vorgedrungen. An dieser Stelle soll<br />
auf zwei Prinzipien, und zwar die kombinierte<br />
Nutzung humoraler und zellulärer<br />
Effektivität sowie die Immuncheckpoint<br />
Inhibition, im Detail eingegangen werden.<br />
Von monoklonalen Antikörpern zu<br />
bispezifischen T-Zell-Engagers und<br />
chimären Antigenrezeptor-T-Zellen<br />
Monoklonale Antikörper: Der erste therapeutische<br />
monoklonale Antikörper, Rituximab,<br />
wurde 1997 von Ron Levy et al. an<br />
der Universität Stanford entwickelt [26].<br />
Bei diesem chimären, rekombinanten Antikörper<br />
wurden die ImmunglobulinGene<br />
von Maus und Mensch kombiniert, wobei<br />
die konstanten Antikörperregionen humane<br />
Sequenzen aufweisen, während die variable,<br />
gegen CD20 gerichtete Region von<br />
der Maus abstammt. Nach der Bindung an<br />
BZellen entfaltet Rituximab seine Wirkung<br />
einerseits durch direkte Hemmung<br />
CD20abhängiger Signaltransduktion, andererseits<br />
durch die Rekrutierung körpereigner<br />
Abwehrmechanismen im Sinne einer<br />
komplementabhängigen Zytotoxizität<br />
(ComplementDirected Cytotoxicity, CDC)<br />
und durch Antikörperabhängige zelluläre<br />
Toxizität (Antibody Dependent Cytotoxicity,<br />
ADCC) (Abb. 2) [27]. Nebenwirkungen<br />
entstehen vor allem durch die Immunogenizität<br />
der Mausanteile, die jedoch meist<br />
durch CoMedikation mit Steroiden und<br />
Anti histaminika gut beherrschbar sind.<br />
Die extraordinäre Wirksamkeit von Rituximab<br />
konnte erstmalig bei rezidivierten<br />
BZellLymphomen gezeigt werden [26],<br />
sodass der Antikörper heute fester Bestandteil<br />
in der Behandlung von BZellMalignomen<br />
ist [28]. Bei initial guten bis exzellenten<br />
Ansprechraten kommt es jedoch<br />
häufig zu Rückfällen und Therapieresistenz<br />
[29]. Resistenzen entstehen sowohl<br />
durch den Verlust der Antigenexpression<br />
oder Expression von Antigenisoformen,<br />
als auch durch Mutationen in der FcRegion<br />
(z. B. V158 zu F158) mit Verlust einer effizienten<br />
ADCC sowie die Hemmung der<br />
CDC durch komplementinhibierende Proteine<br />
[27]. Die Entwicklung der nächsten<br />
Generation vollständig humanisierter<br />
(z. B. Ocrelizumab) oder komplett humaner<br />
Antikörper (z. B. Ofatumumab) attenuiert<br />
deren Antigenizität. Weiterhin binden<br />
diese Antikörper überlappende, aber nicht<br />
identische Sequenzen des CD20Proteins.<br />
Eine erhöhte ADCC im Vergleich zur CDC<br />
sowie gleiche Affinität zu Mutant und<br />
WildtypFcRezeptoren erlaubt die Umgehung<br />
der oben genannten Resistenzme<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 41
Perspectives<br />
chanismen [30]. Die Entwicklung spezifisch<br />
glykolisierter Antikörper (z. B. Obinutuzumab)<br />
führte zu einer weiteren Verbesserung<br />
der ADCC durch die Rekrutierung<br />
zusätzlicher Immuneffektorzellen (z. B.<br />
NaturalKillerZellen) [31].<br />
Der Erfolg gegen CD20 gerichteter<br />
monoklonaler Antikörper führte zur Entwicklung<br />
weiterer erfolgreicher humoraler<br />
Therapien: CD52 (Alemtuzumab) bei chronischer<br />
lymphatischer Leukämie (CLL)<br />
[32], CD38 (Daratumumab) bei multiplem<br />
Myelom [33] oder CD30 (Brentuximab<br />
Vedotin) bei HodgkinLymphomen (HL)<br />
[34]. Die Besonderheit von Brentuximab<br />
liegt darin, dass es sich um ein Konjugat<br />
mit einer zytotoxischen Substanz (Monomethylauristatin<br />
E, MMAE) handelt. Nach<br />
Bindung an die Zielzellen wird das AntikörperZytotoxinKonjugat<br />
internalisiert,<br />
worauf MMAE seine zytostatische Wirkung<br />
nach proteolytischer Spaltung vom<br />
Antikörperteil sehr gezielt und mit hoher<br />
Potenz im Inneren der Tumorzelle entfalten<br />
kann [35].<br />
Bispezfische Antikörper: Eine neue Ära<br />
von Antikörpertherapie stellt die Entwicklung<br />
von bispezifischen Anti körpern dar.<br />
Diese sogenannten BiTEs (Bispecific TCell<br />
Engagers) binden sowohl Antigene auf<br />
malignen Ziel zellen als auch auf<br />
Immuneffektorzellen (TLymphozyten).<br />
Durch die direkte Bindung von Ziel und<br />
Effektorzelle und gleichzeitige Aktivierung<br />
Letzterer wird eine spezifische und hocheffiziente<br />
Wirkung ermöglicht (Abb. 3). Der<br />
erste Antikkörper dieser Art, Blinatumomab,<br />
ist ein humanisiertes Produkt, das<br />
sowohl CD19 auf neoplastische Vorläuferzellen<br />
der BZellReihe als auch CD3 auf<br />
TZellen bindet. In klinischen Studien<br />
führte eine Monotherapie mit Blinatumomab<br />
zu einer Verbesserung des Gesamtüberlebens<br />
bei vielfach vorbehandelten,<br />
therapierefraktären Patienten mit ALL<br />
[1, 36]. Im klinischen Alltag relevant ist das<br />
neuartige Nebenwirkungsprofil von BiTEs,<br />
das durch die extrem effiziente Aktivierung<br />
von Immunzellen und damit verbundene<br />
Zytokin ausschüttung sowie Potenzierung<br />
durch weitere Immunzellaktivierung ausgelöst<br />
wird. Das sogenannte «Cytokine<br />
Release Syndrome» (CRS) manifestiert sich<br />
mit Fieber, Schwäche, Muskel und Gelenkschmerzen,<br />
Übelkeit bis hin zu Kreislaufinstabilität<br />
[37]. Besonders Interleukin6<br />
scheint hierbei eine Schlüsselrolle zu spielen;<br />
die gezielte Inhibition von Interleukin6<br />
(Tocilizumab) in kritischen klinischen<br />
Situationen ist kostspielig, aber<br />
möglich [37, 38].<br />
Abbildung 3. Bispezifische Antikörper zur räumlichen Annährung und Aktivierung des Antitumoreffekts.<br />
Die variable Region mit CD19(Tumorantigen)Spezifität wird mit der CD3spezifischen<br />
(TZellAntigen) variablen Region verknüpft, um Tumor und Immuneffektorzelle<br />
aneinander zu binden. Gleichzeitig führt die Bindung an CD3 zu einer Aktivierung der TZelle.<br />
Key messages<br />
• Gezielte molekulare Therapien und immunologische Prinzipien können für die<br />
Behandlung hämato logischer Neoplasien nutzbar gemacht werden. Ansprechraten<br />
dieser Therapien sind gleichwertig oder überlegen zu «Standard-of-Care» zytotoxischen<br />
Chemotherapien. Die Nebenwirkungen sind relevant und mitunter schwerwiegend,<br />
jedoch durch ein Verständnis der Pathomechanismen potenziell besser<br />
kontrollierbar und weniger toxisch als Chemotherapienebenwirkungen.<br />
Lernfragen<br />
1. Welche Aussage zu modernen Immuntherapien trifft zu? (Einfachauswahl)<br />
a) Eine Kombination von sogenannten zielgerichteten Therapiemolekülen und<br />
monoklonalen Antikörpern ist nicht sinnvoll, da sich die biologische Aktivität<br />
gegenseitig aufhebt.<br />
b) Sogenannte Checkpoint-Inhibitoren blockieren die Hemmung der B-Zell-Aktivität<br />
durch umgebende Typ-2-Makrophagen.<br />
c) Trotz neuer Entwicklungen bezüglich monoklonaler CD20-Therapien hat der erste<br />
klinisch verwendete CD20-Antikörper weiterhin einen festen Stellenwert in der<br />
klinischen Anwendung.<br />
2. Welche Aussagen zu Zelltherapien treffen zu? (Mehrfachauswahl)<br />
a) Die Hochdosischemotherapie mit autologer Stamm zelltransplantation führt in<br />
der Regel aufgrund ihres besseren Nebenwirkungsprofils zwar zu höheren Rezidivraten<br />
bei jedoch insgesamt längerem Gesamt überleben.<br />
b) Bispezifische Antikörper gegen CD19 (Blinatumomab) erlauben aufgrund ihrer<br />
kurzen Halbwertszeit eine bessere Steuerung der Zytokin-assoziierten Nebenwirkungen<br />
als chimärische Antigenrezeptor-T-Zellen.<br />
c) Aufgrund des «off-target»-Kollateralschadens an normalen Geweben sind CAR-T-<br />
Zellen, die gegen andere Oberflächenmoleküle als CD19 gerichtet sind, derzeit<br />
noch nicht routinemässig in die klinische Anwendung vorgedrungen.<br />
42 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Abbildung 4. Struktur und Funktion von CARTZellen. Das extrazelluläre<br />
AntikörperEinzelkettenFragment ist mit einer intra zellulären Signaltransduktions<br />
und Verstärkerdomäne verknüpft. 1. Generation: CD3 <br />
Kette. 2. Generation: CD3 Kette plus CD28. 3. Generation: CD3 Kette<br />
plus CD28 plus OX40. 4. Generation: CD3 Kette plus CD28 plus IL12.<br />
Durch die Bindung des Antigenspezifischen Einzelkettenfragments an<br />
Tumorzellen kommt es zur Aktivierung der TZellen. Die Bindung des<br />
Antigens ist MHCun abhängig und umfasst neben Proteinen auch<br />
Proteoglycane, Ganglioside, Kohlenhydrate und glykolisierte Proteine.<br />
Abbildung 5. Wirkungsprinzip von ImmuncheckpointInhibitoren.<br />
Sowohl die Bindung von CTLA4 auf TZellen an CD80/86 auf antigenpräsentierenden<br />
Zellen (APZ), also auch die Binding von PD1 und PDL1<br />
auf APZ oder Tumorzellen, führt zur Blockierung des Antitumoreffekts<br />
von TZellen. Die Blockierung dieser LigandRezeptorInteraktion führt<br />
zur Inhibition der Inhibition, ähnlich dem Lösen einer Bremse.<br />
Chimäre Antigenrezeptor-(CAR)-T-<br />
Zellen: Die Antigenerkennung von natürlichen<br />
TZellen beruht auf der Präsentation<br />
des entsprechenden Antigens durch<br />
MHCMoleküle, wobei Tumorzellen häufig<br />
einen Verlust der MHCExpression aufweisen<br />
[39]. Bei der chimären Antigenrezeptor(CAR)TZellTherapie<br />
werden die<br />
eigenen Lymphozyten (TZellen) eines<br />
Patienten mittels genetischer Manipulation<br />
(in vitro) mit einem neuen Oberflächenprotein,<br />
einem sogenannten chimären<br />
Antigenrezeptor, ausgestattet. Dieser<br />
Rezeptor ist in der Lage, unprozessierte<br />
Proteinantigene ohne die <strong>No</strong>twendigkeit<br />
von MHCMolekülen zu erkennen. Die<br />
chimären Antigenrezeptoren bestehen<br />
aus dem extrazellulären, Antigenspezifischen<br />
variablen Einzelkettenfragment<br />
eines monoklonalen Antikörpers, verbunden<br />
mit einer intra zellulären Signaldomäne<br />
(Abb. 4), wobei verschiedene Generationen<br />
(1. bis 4. Generation) nach der Anzahl<br />
der intrazellulären, costimulatorischen<br />
Domänen unterschieden werden<br />
[40, 41]. Die Herstellung dieser CARTZellen<br />
ist aufwendig, zeitintensiv (ca. 4 Wochen),<br />
kostspielig (ca. CHF 380 000) und<br />
durchläuft mehrere Phasen: Leukapherese,<br />
TZellstimulation in vitro, Transfektion<br />
oder Transduktion (meist mit viralen<br />
Vektoren), Expansion, gefolgt von einer<br />
Kryokonservierung zur Aufbewahrung<br />
bzw. Verschickung des Zellproduktes. Seitens<br />
des Patienten wird eine Chemotherapie<br />
zur Lymphozytendepletion (meist mit<br />
Cyclo phoshamid und Fludarabin) vorgenommen,<br />
ehe dann die Retransfusion der<br />
mani pulierten TZellen erfolgt [41]. In klinischer<br />
Anwendung und seit diesem Sommer<br />
auch in Europa von den Behörden<br />
zugelassen (SwissmedicZulassung für die<br />
Schweiz ist bisher noch nicht erfolgt, wird<br />
jedoch in den kommenden Monaten erwartet)<br />
sind gegen das Zielantigen CD19<br />
gerichtete CARTZellprodukte. Grund für<br />
den Erfolg dieser CD19CARTZellTherapien<br />
ist, dass diese lebenden Medikamente<br />
sehr effizient sind. Da CD19 neben seiner<br />
Expression auf lymphatischen Neoplasien<br />
der BZell Reihe nur auf gesunden<br />
BZellen zu finden ist, deren «Verlust» mit<br />
nachfolgender Hypogammaglobulinämie<br />
klinisch gut durch intravenöse Substitution<br />
von Immunglobulinen zu managen ist,<br />
kann eine derartige Therapie Anwendung<br />
in der Klinik finden. Für andere Zielantigene,<br />
z. B. myeloischer Neoplasien, sind<br />
derzeit jedoch keine «exklusiven» Antigene<br />
bekannt, sodass der Kollateralschaden<br />
an gesunden Zellen und Organen, die das<br />
Ziel antigen ebenfalls exprimieren, unvertretbar<br />
hoch wäre. CD19CARTZellen<br />
werden erfolgreich zur Behandlung von<br />
aggressiven <strong>No</strong>nHodgkinLymphomen<br />
sowie der pädiatrischen BALL eingesetzt<br />
mit durchgängig hohen Remissionsraten<br />
von 70–94 % [42–50]. Ähnlich dem Nebenwirkungsspektrum<br />
der bispezifischen<br />
TZellEngagerTherapien kommt es auch<br />
nach CARTZellinfusion häufig zur massiven<br />
Immunreaktion mit starker Zytokinfreisetzung<br />
(CRS), sowie oftmals zu schwerer,<br />
teils lebens bedrohlicher Neurotoxizität,<br />
deren Pathophysio logie noch nicht im<br />
Detail verstanden ist [51].<br />
Immun-Checkpoint-Inhibition<br />
Den spezifischen Effekten von TZell<br />
Immunantworten stehen physiologischerweise<br />
regulatorische Mechanismen<br />
gegenüber, die durch sogenannte ImmunCheckpoints<br />
Immunantworten beeinflussen<br />
und zügeln können. Diese<br />
Inhibition spielt eine wichtige Rolle im<br />
Rahmen chronischer Entzündungsreaktionen,<br />
um so eine anhaltende Überreaktion<br />
des Immunsystems zu unterbinden.<br />
Oftmals machen sich aber auch Tumorzellen<br />
diese Inhibitions mechanismen der<br />
TZellen zunutze und können durch<br />
Aktivierung dieser ImmunCheckpoints<br />
die Erkennung und Immunreaktion ge<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 43
Perspectives<br />
genüber Tumorzellen abschwächen. Eine<br />
besondere klinische Bedeutung haben die<br />
negativ-regulierenden Oberflächenantigene<br />
PD-1 und CTLA-4 [52, 53], die von<br />
aktivierten T-Zellen exprimiert werden.<br />
Entsprechende Liganden befinden sich<br />
auf antigenpräsentierenden Zellen (CD80<br />
und CD86 für CTLA-4, PD-1 Ligand (PD-L1)<br />
für PD-1), aber auch auf bestimmten<br />
hämatologischen Tumorarten, wie z. B.<br />
Hodg kin-Lymphomen (durch Amplifikation<br />
des entsprechenden genetischen<br />
Lokus (ch 9p24.1) [54]) und <strong>No</strong>n-Hodgkin-Lymphomen<br />
(NHL, z. B. diffus grosszellige<br />
B-Zell-Lymphome, DLBCL [55]).<br />
Durch Interaktion von Rezeptor und Ligand<br />
kommt es zur Unterdrückung einer<br />
zielgerichteten Immun antwort gegen die<br />
Tumorzellen (Abb. 4) [54–56].<br />
Die Entwicklung von Checkpoint-Inhibitoren<br />
im Sinne von Antikörpern, die<br />
die Interaktion zwischen z. B. PD-1 oder<br />
CTLA-4 und deren Liganden blockieren,<br />
erlaubt, deren hemmende Wirkung auf die<br />
T-Zell-Aktivität aufzuheben [56] und wurde<br />
2018 mit dem Medizin-<strong>No</strong>belpreis gewürdigt.<br />
Die Blockade von PD-1 durch<br />
spezifische Antikörper wie Nivolumab<br />
und Pembrolizumab zeigte selbst als Monotherapie<br />
eine aussergewöhnlich hohe<br />
Effektivität in der Behandlung von Hodgkin-Lymphomen<br />
mit Gesamtansprechraten<br />
von 87 % für Nivolumab und 65 % für<br />
Pembrolizumab nach im Median vier bis<br />
fünf Vorlinientherapien [57–59]. Die Ergebnisse<br />
bei NHL in frühen Phase-1<br />
Studien sind weniger beeindruckend (mit<br />
Ansprechraten zwischen 0 und 40 %) und<br />
aufgrund kleiner Fallzahlen nur von eingeschränkter<br />
Aussagekraft [60, 61]. Resultate<br />
grösserer Validationsstudien sind<br />
abzuwarten (z. B. Keynote-170-Studie).<br />
Ebenso zeigte der Anti-CTLA-4-Antikörper<br />
Ipilimumab nur moderate Ansprechraten<br />
in Patienten mit aggressiven NHLs<br />
(11 %) [62], und selbst die Kombinationstherapie<br />
von PD-1- und CTLA-4-Blockade<br />
zeigte bisher eher ernüchternde Resultate<br />
(CheckMate-039-Studie). Hingegen konnte<br />
die Kombi nation von Checkpoint-Inhibitioren<br />
mit Rixtuximab beeindruckende<br />
präliminäre Ergebnisse beim follikulären<br />
Lymphom erzielen [63].<br />
Zusammenfassung<br />
Hämatologische Neoplasien sind eine heterogene Gruppe von Erkrankungen, denen<br />
eine klonale Expansion unreifer, dysfunktionaler Blutzellpopulationen zugrunde liegt.<br />
Durch Chemotherapie kann in einem Teil der Patienten eine Langzeitremission erzielt<br />
werden, Nebenwirkungen sind jedoch oft schwerwiegend und Rezidive häufig. Dass das<br />
Immunsystem stärkste Aktivität gegen Tumorzellen haben kann, ist aus dem Bereich<br />
der allogenen Stammzelltransplantation gut bekannt. Entsprechend werden seit<br />
Längerem verschiedene immunologische Therapieansätze zur Bekämpfung maligner<br />
Erkrankungen verfolgt. Neue Generationen antikörper- und zellbasierter Therapien<br />
führen zu exzellenten Remissionsraten, die Kombination verschiedener Technologien<br />
kulminiert heute in der Verbindung der gezielten Spezifität antikörperähnlicher Moleküle<br />
mit der Effizienz von Immuneffektorzellen durch den Einsatz genetisch veränderter<br />
T-Zellen. Daten zu Langzeitremissionen und Langzeitfolgen müssen noch reifen,<br />
um Wirksamkeit und Umsetzbarkeit, besonders prolongierter Therapien, abschliessend<br />
zu bewerten.<br />
Schlüsselwörter: CAR-T-Zellen, Checkpoint-Inhibitoren, hämatologische Neoplasien,<br />
Immuntherapie, monoklonale Antikörper<br />
Abstract<br />
Hematologic neoplasias are a heterogeneous group of diseases based on clonal expansion<br />
of immature, dysfunctional blood cell populations. Chemotherapy can achieve<br />
long-term remission in some patients, but side effects are often severe and recurrences<br />
frequent. The fact that the immune system can have the strongest activity against<br />
tumor cells is well-known from the field of allogeneic stem cell transplantation. Accordingly,<br />
various immunological therapy approaches to combat malignant diseases have<br />
been pursued for a long time. New generations of antibody- and cell-based therapies<br />
lead to excellent remission rates; the combination of different technologies culminates<br />
today in the combination of the targeted specificity of antibody-like molecules with the<br />
efficiency of immune effector cells through the use of genetically modified T cells.<br />
Data on long-term remissions and long-term consequences still need to mature in order<br />
to finally evaluate efficacy and feasibility, especially of prolonged therapies.<br />
Key words: CAR-T cells, checkpoint inhibitors, hematological neoplasias, immunotherapy,<br />
monoclonal antibodies<br />
Résumé<br />
Les néoplasies hématologiques constituent un groupe hétérogène de maladies fondées<br />
sur l’expansion clonale de populations de cellules sanguines immatures et dysfonctionnelles.<br />
La chimiothérapie peut entraîner une rémission à long terme chez certains<br />
patients, mais les effets secondaires sont souvent graves et les récidives fréquentes.<br />
Le fait que le système immunitaire peut avoir la plus forte activité contre les cellules<br />
tumorales est bien connu dans le domaine de la transplantation de cellules souches<br />
allogéniques. Par conséquent, diverses approches de thérapie immunologique pour<br />
combattre les maladies malignes ont été poursuivies pendant un certain temps. De<br />
nouvelles générations de thérapies à base d’anticorps et de cellules conduisent à d’excellents<br />
taux de rémission. La combinaison de différentes technologies aboutit aujourd’hui<br />
à la combinaison de la spécificité ciblée de molécules de type anticorps avec<br />
l’efficacité des cellules effectrices immunitaires grâce à l’utilisation de cellules T génétiquement<br />
modifiées. Les données sur les rémissions à long terme et leurs conséquences<br />
à long terme doivent encore mûrir afin d’évaluer enfin l’efficacité et la faisabilité,<br />
en particulier des thérapies prolongées.<br />
Mots-clés: Anticorps monoclonaux, cellules CAR-T, immunothérapie, inhibiteurs des<br />
postes de contrôle, néoplasies hématologiques<br />
Zusammenfassung<br />
Die immunologisch-basierte Therapie hämatologischer<br />
Neoplasien stellt eine vielversprechende<br />
Strategie mit hoher Effizienz<br />
und potenziell gut kontrollierbaren<br />
Neben wirkungen dar. Viele der beschriebenen<br />
Therapieformen wurden bisher<br />
nicht als Erstlinientherapien getestet, und<br />
Fragen nach der Dauer des Ansprechens,<br />
Langzeitremissionen und möglicher Heilung<br />
sind aktuell noch nicht abschliessend<br />
zu beantworten. Erst die Langzeitbeobachtungen<br />
aus klinischen Studien<br />
werden diese Fragen, aber auch jene nach<br />
potenziellen Nebenwirkungen unter Langzeittherapie,<br />
beantworten. Unklarheit besteht<br />
auch darüber, warum Immuntherapien<br />
bei gewissen Tumorentitäten oder<br />
einzelnen Patienten besser funktionieren<br />
als bei anderen. Klinische Studien sollten<br />
darauf ausgelegt werden, Biomarker zu<br />
44<br />
3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
identifizieren, die eine möglichst personalisierte,<br />
hocheffiziente, nebenwirkungsarme<br />
Therapie ermöglichen. Trotz hoher<br />
Kosten und offener Fragen ist bereits abzusehen,<br />
dass die Immuntherapie einen<br />
Paradigmenwechsel für die Behandlung<br />
lymphatischer Neoplasien darstellt. Anekdotische<br />
Fallberichte wie beispielsweise<br />
des kleinen Mädchens Emily Whitehead,<br />
das durch eine einmalige CAR-T Zellinfusion<br />
von ihrer refraktären Leukämie geheilt<br />
wurde, reifen zu solide basierten,<br />
kontrollierten Studien heran, die nie erhoffte<br />
Therapieerfolge selbst in fortgeschrittenen,<br />
chemorefraktären Krankheitsstadien<br />
bestätigen. Die Zukunft hat<br />
bereits begonnen.<br />
PD. Dr. med. Antonia Maria Müller<br />
Universitätsspital Zürich<br />
Rämistrasse 100<br />
8091 Zürich<br />
antoniamaria.mueller@usz.ch<br />
Manuskript eingereicht: 19.10.2018<br />
Manuskript akzeptiert: 28.11.2018<br />
Interessenskonflikt: Die Autoren erklären,<br />
dass keine Interessenskonflikte bestehen.<br />
Antworten zu den Lernfragen:<br />
1. Antwort c) ist richtig.<br />
2. Antworten b) und c) sind richtig.<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 45
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Blood 2014; 124: 188–195.<br />
38. Teachey DT, Rheingold<br />
SR, Maude SL, et al.: Cytokine<br />
release syndrome after blinatumomab<br />
treatment related to abnormal<br />
macrophage activation and ameliorated<br />
with cytokine-directed<br />
therapy. Blood 2013; 121: 5154–5157.<br />
39. Garrido F, Aptsiauri N,<br />
Doorduijn EM, Garcia Lora AM,<br />
van Hall T: The urgent need to<br />
recover MHC class I in cancers for<br />
effective immunotherapy. Curr<br />
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cells. Biomark Res 2017; 5: 22.<br />
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receptor T cells for sustained<br />
remissions in leukemia. N Engl J<br />
Med 2014; 371: 1507–1517.<br />
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defined CD4+:CD8+ composition in<br />
adult B cell ALL patients. J Clin<br />
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JN, Stetler-Stevenson M, et al.: T<br />
cells expressing CD19 chimeric<br />
antigen receptors for acute<br />
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children and young adults: a phase<br />
1 dose-escalation trial. Lancet 2015;<br />
385: 517–528.<br />
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efficacy of second generation CAR<br />
T cell against the LeY antigen in<br />
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2013; 21: 2122–2129.<br />
46. Levine BL: Performance-enhancing<br />
drugs: design<br />
and production of redirected<br />
chimeric antigen receptor (CAR) T<br />
cells. Cancer Gene Ther 2015; 22:<br />
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receptor T cells against CD19 for<br />
multiple myeloma. N Engl J Med<br />
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48. Kochenderfer JN,<br />
Dudley ME, Kassim SH, et al.:<br />
Chemotherapy-refractory diffuse<br />
large B-cell lymphoma and<br />
indolent B-cell malignancies can<br />
be effectively treated with<br />
autologous T cells expressing an<br />
anti-CD19 chimeric antigen<br />
receptor. J Clin Oncol 2015; 33:<br />
540–549.<br />
49. Neelapu SS, Locke FL,<br />
Bartlett NL, et al.: Axicabtagene<br />
cilo leucel CAR T-cell therapy in<br />
refractory large B-cell lymphoma.<br />
N Engl J Med 2017; 377: 2531–2544.<br />
50. Brudno JN, Somerville<br />
RP, Shi V, et al.: Allogeneic T cells<br />
that express an anti-CD19 chimeric<br />
antigen receptor induce remissions<br />
of B-cell malignancies thatprogress<br />
after allogeneic hematopoietic<br />
stem-cell transplantation without<br />
causing graft-versus-host disease.<br />
J Clin Oncol 2016; 34: 1112–1121.<br />
51. Gauthier J, Turtle CJ:<br />
Insights into cytokine release<br />
syndrome and neurotoxicity after<br />
CD19-specific CAR-T cell therapy.<br />
Curr Res Transl Med 2018; 66:<br />
50–52.<br />
52. Dong H, Somerville RP,<br />
Shi V, et al.: Tumor-associated<br />
B7-H1 promotes T-cell apoptosis: a<br />
potential mechanism of immune<br />
evasion. Nat Med 2002; 8: 793–800.<br />
53. Walunas TL, Lenschow<br />
DJ, Bakker CY, et al.: CTLA-4 can<br />
function as a negative regulator of<br />
T cell activation. Immunity 1994; 1:<br />
405–413.<br />
54. Green MR, Monti S,<br />
Rodig SJ, et al.: Integrative analysis<br />
reveals selective 9p24.1 amplification,<br />
increased PD-1 ligand<br />
expression, and further induction<br />
via JAK2 in nodular sclerosing<br />
Hodgkin lymphoma and primary<br />
mediastinal large B-cell<br />
lymphoma. Blood 2010; 116:<br />
3268–3277.<br />
55. Twa DD, Chan FC,<br />
Ben-Neriah S, et al.: Genomic<br />
rearrangements involving<br />
programmed death ligands are<br />
recurrent in primary mediastinal<br />
large B-cell lymphoma. Blood 2014;<br />
123: 2062–2065.<br />
56. Pardoll DM: The<br />
blockade of immune checkpoints<br />
in cancer immunotherapy. Nat Rev<br />
Cancer 2012; 12: 252–264.<br />
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AM, Borrello I, et al.: PD-1 blockade<br />
with nivolumab in relapsed or<br />
refractory Hodgkin’s lymphoma.<br />
N Engl J Med 2015; 372: 311–319.<br />
58. Armand P, Shipp MA,<br />
Ribrag, et al.: Programmed death-1<br />
blockade with pembrolizumab in<br />
patients with classical hodgkin<br />
lymphoma after brentuximab<br />
vedotin failure. J Clin Oncol 2016;<br />
34: 3733–3739.<br />
59. Chen R, Zinzani PL,<br />
Fanale MA, et al.: Phase II study of<br />
the efficacy and safety of<br />
pembrolizumab for relapsed/<br />
refractory classic Hodgkin<br />
lymphoma. J Clin Oncol 2017:<br />
35:2125–2132.<br />
60. Lesokhin AM, Ansell<br />
SM, Armand P, et al.: Nivolumab in<br />
patients with relapsed or refractory<br />
hematologic malignancy:<br />
Preliminary results of a phase Ib<br />
study. J Clin Oncol 2016; 34:<br />
2698–2704.<br />
61. Hude I, Sasse S, Engert<br />
A, Bröckelmann PJ: The emerging<br />
role of immune checkpoint<br />
inhibition in malignant lymphoma.<br />
Haematologica 2017; 102:<br />
30–42.<br />
62. Ansell SM, Hurvitz SA,<br />
Koenig PA, et al.: Phase I study of<br />
ipilimumab, an anti-CTLA-4<br />
monoclonal antibody, in patients<br />
with relapsed and refractory B-cell<br />
non-Hodgkin lymphoma. Clin<br />
Cancer Res 2009; 15: 6446–6453.<br />
63. Nastoupil LJ. Westin J,<br />
Fowler N, et al.: High response<br />
rates with pembrolizumab in<br />
combination with rituximab in<br />
patients with relapsed follicular<br />
lymphoma: interim results of an on<br />
open-label, phase II study. J Clin<br />
Oncol 2017; 35: abstr 7519.<br />
46<br />
3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Les artistes de la médecine<br />
D r méd.<br />
Marco Guidi<br />
La chirurgie de la main est à<br />
Marco Guidi ce que la peinture<br />
est pour moi. Il fait déjà ses<br />
recherches à 5h du matin, passe<br />
ses vacances à rédiger des articles, parfois<br />
même la nuit. Et de 6h du matin jusqu’au<br />
soir, il travaille comme chef de clinique.<br />
Ses collègues le surnomment MacGyver<br />
lorsqu’il leur explique avec un grand<br />
sourire comment avec un serre-câble il<br />
vient de réaliser un exploit, une «modified<br />
Suzuki technique with cable-ties for<br />
unstable fracture-dislocations of the<br />
proximal interphalangeal joint». Son<br />
regard pétille et il exulte d’enthousiasme<br />
et de joie. Pour le reste, il est plutôt pâle,<br />
car il ne passe pas ses journées au soleil,<br />
mais dans la salle d’opération sans fenêtres,<br />
en consultation avec ses patients<br />
dans un cabinet sans fenêtres et au<br />
bureau pour se consacrer à la recherche<br />
et à ses livres. Il a la silhouette d’un<br />
coureur de marathon et ses pommettes<br />
saillantes illustrent mieux qu’une équerre<br />
ce qu’est un angle à 90 degrés. J’ai rajeuni<br />
ses pommettes sur le portrait pour me<br />
focaliser sur les yeux, calmes et éveillés,<br />
bons et grands. Ils voient le patient<br />
comme une personne dont ils saisissent<br />
immédiatement l’humeur. Marco Guidi<br />
sait d’intuition ce dont cette personne a<br />
besoin en ce moment précis. On ne<br />
l’oublie pas, peut-être parce qu’il est à<br />
l’aise et semble planer à travers les couloirs.<br />
Son bonheur, c’est de réparer minutieusement<br />
ces blessures compliquées<br />
pour non seulement permettre à la main<br />
de fonctionner, mais aussi donner un<br />
résultat aussi esthétique que possible.<br />
Il explique précisément à chaque<br />
patient ce qu’il va faire dans la salle<br />
d’opération, et parvient à impliquer le<br />
patient de telle manière que celui-ci est<br />
aussi concentré que captivé. L’opération<br />
devient un projet commun. Médecin et<br />
patient connaissent maintenant chaque<br />
étape du chemin qu’ils entament ensemble<br />
et dont l’issue est prometteuse.<br />
Après l’opération, Marco Guidi montre les<br />
radiographies et les photos de l’opération<br />
au patient en lui expliquant précisément<br />
ce qui a été fait. Et le patient est fasciné<br />
par le champ des possibilités et observe le<br />
résultat de ce travail d’orfèvre sur sa main<br />
réparée. On dirait deux enfants sous le<br />
sapin de <strong>No</strong>ël, émerveillés par une caisse<br />
à outils ou un petit train Märklin.<br />
Marco Guidi est beaucoup trop<br />
modeste, trop posé, il reste élégamment<br />
en retrait. C’est pourquoi je dois le remettre<br />
en avant, cet artiste de la médecine.<br />
Le peindre et le retenir, comme sur<br />
une photo de classe, sur laquelle on aura<br />
toujours plaisir à le revoir, dans 10, 20 ou<br />
30 ans en se souvenant de lui, chaleureux<br />
et souriant. Même si la vie nous a fait<br />
prendre des détours inattendus. C’est<br />
pourquoi je l’ai peint pour tous, pour<br />
toutes celles et ceux qui ont travaillé et<br />
travaillent toujours avec lui, pour ses<br />
patients et sa famille qui est sûrement<br />
très fière de lui.<br />
Bettina Reichl, peintre et gestionnaire des<br />
hospitalisations à la clinique de chirurgie<br />
plastique de l’Hôpital universitaire de Zurich<br />
(La version intégrale du texte [en allemand] est<br />
disponible sur www.bettinareichl.com.)<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 47
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mediservice<br />
Boîte aux lettres<br />
Succession et héritage –<br />
un sujet délicat<br />
Photo: zvg<br />
Quelles sont les conditions à<br />
remplir pour que mon testament<br />
soit valable? Suis-je<br />
entièrement libre de décider<br />
qui héritera de mon patrimoine? Dans<br />
quels cas puis-je renoncer à un héritage?<br />
Et qu’advient-il des affaires dont<br />
personne ne veut?<br />
En Suisse, deux formes de testament<br />
sont valables: le testament olographe et le<br />
testament public.<br />
Le testament olographe doit être<br />
entièrement écrit, daté et signé de la<br />
main du testateur. <strong>No</strong>us recommandons<br />
de le faire relire par un notaire, un avocat<br />
ou un juriste afin d’éviter tout malentendu.<br />
Le testament public est quant à lui<br />
rédigé avec un notaire et authentifié par<br />
ce dernier ainsi que par deux autres<br />
témoins. Les témoins ne peuvent pas être<br />
apparentés et ne doivent pas figurer dans<br />
le testament. Le testament public doit<br />
ensuite être déposé auprès de l’office des<br />
successions ou chez le notaire.<br />
Concernant le droit à la succession,<br />
sont prioritaires le conjoint survivant ou<br />
le partenaire enregistré survivant et les<br />
descendants: enfants, petits-enfants ou<br />
arrière-petits-enfants. Si la personne<br />
décédée n’était ni mariée ni liée par un<br />
partenariat enregistré et si elle n’avait pas<br />
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031 350 44 22, ou par e-mail à l’adresse<br />
suivante: info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch.<br />
d’enfants, ce sont ses parents ou leurs<br />
descendants (frères et sœurs du défunt)<br />
qui héritent. En l’absence de parents et/<br />
ou de descendants de ces derniers, la<br />
succession revient aux grands-parents et/<br />
ou à leurs descendants.<br />
Si le testateur ne laisse aucun<br />
descendant ni proche comme décrit<br />
ci-dessus, la succession revient, en<br />
l’absence d’une autre disposition testamentaire,<br />
au canton dans lequel la<br />
personne décédée avait son dernier<br />
domicile ou à la commune considérée<br />
comme ayant droit conformément à la<br />
législation de ce canton. Le testateur peut<br />
toutefois désigner un ou plusieurs<br />
héritiers pour la totalité de l’héritage ou<br />
pour une partie de celui-ci au moyen d’un<br />
testament ou d’un pacte successoral. Les<br />
héritiers possibles peuvent être des<br />
partenaires, des amis, des filleuls, des<br />
institutions, des associations, etc. Les<br />
animaux ne peuvent être héritiers, mais<br />
une personne peut être désignée à<br />
condition de s’occuper d’un animal.<br />
Il est possible de renoncer à un<br />
héritage dans un délai de trois mois. C’est<br />
une décision judicieuse si la succession<br />
est insolvable, c’est-à-dire si l’on hérite<br />
non d’un patrimoine, mais de dettes. Car<br />
il est bon de rappeler que l’on peut aussi<br />
hériter de crédits non remboursés, de<br />
paiements échelonnés ou de prêts<br />
hypothécaires.<br />
Si l’héritage est accepté, il est<br />
possible de vendre, d’offrir ou de mettre<br />
au rebut les objets dont personne ne veut.<br />
Si la succession est mise en faillite, c’est<br />
l’office des faillites qui décide du sort<br />
réservé aux objets qui appartenaient au<br />
défunt.<br />
Les contrats strictement personnels<br />
d’un proche (contrat de travail, par<br />
exemple) prennent fin au décès du<br />
signataire. D’autres contrats, tels qu’un<br />
bail, peuvent être résiliés avec des droits<br />
spéciaux: en cas de décès du locataire, ses<br />
héritiers peuvent ainsi dénoncer le bail<br />
pour l’échéance légale suivante en respectant<br />
le délai de préavis. Tous les autres<br />
contrats sont transmis aux héritiers.<br />
Les proches survivants sont tenus de<br />
payer les frais liés aux funérailles, à<br />
l’inhumation et à la tombe. Ils peuvent<br />
pour ce faire puiser dans la succession.<br />
Si la succession ne permet pas de<br />
couvrir l’intégralité des frais, seuls les<br />
héritiers directs doivent en répondre sur<br />
leurs deniers personnels, à savoir:<br />
l’époux/épouse, le/la partenaire enregistré(e),<br />
les enfants et les parents. On<br />
considère en effet que la prise en charge<br />
de ces frais fait partie des obligations<br />
incombant aux parents proches du<br />
défunt, même si ceux-ci ont renoncé à<br />
l’héritage.<br />
Bon à savoir: certaines communes de<br />
Suisse prennent en charge les frais<br />
funéraires si le patrimoine du défunt ne<br />
suffit pas à les couvrir. Les proches<br />
doivent alors déposer une demande et ne<br />
sont pas autorisés à mandater eux-mêmes<br />
l’entreprise de pompes funèbres. S’ils le<br />
font, ils doivent se porter garants du<br />
paiement de la facture.<br />
Si la mort est due à un accident,<br />
l’assurance-accidents obligatoire (par<br />
exemple la Suva) prend à sa charge une<br />
partie des frais funéraires.<br />
Isabelle Näf<br />
juriste chez<br />
AXA-ARAG<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 49
mediservice<br />
L’été en pleine<br />
forme<br />
Avec les beaux jours reviennent les envies de mets légers et de grand air.<br />
Les spécialistes le savent: une alimentation équilibrée et la pratique<br />
régulière d’une activité physique constituent les piliers de la santé et de<br />
la performance.<br />
Daniel Angst, responsable Gestion de la prévention, SWICA Organisation de santé<br />
Les aliments riches en fibres, en<br />
hydrates de carbone et en protéines<br />
font partie intégrante de<br />
notre alimentation quotidienne.<br />
En principe. Les régimes à teneur élevée<br />
en hydrates de carbone conviennent aux<br />
personnes actives et sveltes. Les personnes<br />
inactives devraient limiter leur<br />
consommation d’hydrates de carbone au<br />
profit de protéines, car une alimentation<br />
riche en protéines procure une sensation<br />
de satiété durable. Les protéines se<br />
trouvent dans la viande et le poisson,<br />
mais aussi dans les produits laitiers<br />
comme le séré maigre ou le fromage et<br />
Les facteurs de la dépense énergétique<br />
dans les œufs. Légumineuses et soja garantissent,<br />
eux aussi, un bon apport en<br />
protéines, impliquées dans de nombreux<br />
processus. La valeur biologique des protéines<br />
végétales augmente lorsqu’elles sont<br />
associées, par exemple flocons d’avoine et<br />
lait de soja.<br />
Une question d’équilibre<br />
La santé et le bien-être dépendent d’un<br />
bon équilibre entre les catégories de nutriments<br />
et d’un rapport approprié entre<br />
apport et dépense énergétiques. En<br />
d’autres termes: ne pas absorber plus de<br />
calories que l’on n’en dépense chaque jour<br />
L’organisme d’un adulte brûle environ une kilocalorie (kcal) par kilo et heure pour le<br />
maintien des fonctions vitales, qu’il travaille ou dorme. Pour un homme de 80 kilos,<br />
la dépense énergétique de base s’élève donc à environ 1920 kcal par jour.<br />
En fonction de l’activité professionnelle, s’ajoute le métabolisme d’activité: pour un<br />
travail assis, il représente 250 à 500 kcal par jour; pour un travail physique léger, 500 à<br />
1000 kcal; pour un travail physique moyen, 1000 à 1500 kcal; pour un travail physique<br />
pénible, 1500 à 2000 kcal.<br />
Pendant les loisirs, la dépense calorique horaire dépend de l’intensité de l’activité<br />
pratiquée, de l’âge, du sexe et du poids.<br />
(lire encadré) ou accroître la dépense pour<br />
brûler l’excédent de calories assimilées.<br />
Attention cependant à ne pas accorder de<br />
crédit au mythe selon lequel l’activité<br />
sportive permet de compenser entièrement<br />
un régime riche en calories. Il est<br />
bien plus facile et plus efficace de réguler<br />
l’apport en calories que leur élimination<br />
par le sport. Par exemple, un homme de<br />
80 kilos brûle environ 150 calories, soit<br />
environ 30 grammes de chocolat, en une<br />
demi-heure de vélo.<br />
Le cyclisme représente la deuxième<br />
discipline sportive favorite des Suisses.<br />
Avec la randonnée, la natation, le ski et le<br />
jogging, il constitue le «pentathlon helvétique».<br />
Selon Sport Suisse 2020, 42% de la<br />
population, tous âges confondus, pratiquent<br />
cette activité sur une base régulière.<br />
Les randonnées à vélo d’intensité<br />
modérée constituent un bon entraînement<br />
d’endurance, même pour les sportifs<br />
débutants. Toutefois, pour diminuer le<br />
taux de graisse corporelle, il est recommandé<br />
d’accompagner la diminution de<br />
calories par de la musculation. La masse<br />
musculaire ainsi générée accroît le métabolisme<br />
et prévient les maladies de civilisation<br />
dues à l’âge.<br />
Jogging (9 km/h)<br />
Ski<br />
Natation (1,2 km/h)<br />
Vélo (15 km/h)<br />
Randonnée<br />
env. 600 kcal/h<br />
env. 450 kcal/h<br />
env. 300–500 kcal/h<br />
env. 300 kcal/h<br />
env. 250 kcal/h<br />
Source: bwl.admin.ch<br />
50 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Hydratation pendant, protéines<br />
après le sport<br />
En matière d’alimentation, le cyclisme<br />
suit des règles simples: avant l’activité, il<br />
suffit de prendre une collation légère et<br />
pauvre en graisse, comme un sandwich à<br />
la viande des Grisons ou une barre énergétique.<br />
Les personnes qui souhaitent optimiser<br />
le métabolisme des graisses peuvent<br />
pratiquer une activité sportive à jeun,<br />
mais devraient dès lors privilégier la<br />
marche ou la marche rapide. Lors d’activités<br />
prolongées, elles veilleront à s’hydrater<br />
en suffisance, par exemple avec une boisson<br />
isotonique ou un jus de fruits additionné<br />
d’eau minérale. Après l’activité,<br />
quand la faim se fait sentir, manger des<br />
produits frais et sains comme des légumes<br />
de saison, des hydrates de carbone complexes<br />
et une alimentation riche en protéines,<br />
éléments indispensables à la régénération<br />
musculaire après l’effort.<br />
Concours exclusif<br />
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(assurance des soins/hôpital mi-privé ou privé) et envisagez de changer d’assureur,<br />
vous devez tenir compte des délais de résiliation. Contrairement à l’assurance de base,<br />
ce sont des délais plus longs qui s’appliquent. Généralement, ils sont de trois à six mois.<br />
Toutefois, les assureurs-maladie encouragent de plus en plus souvent la conclusion de<br />
contrats de plusieurs années. Il faut donc procéder à temps à la vérification de ses<br />
assurances complémentaires. Une résiliation est à tout moment possible sous respect<br />
du délai de résiliation convenu.<br />
Contrairement à l’assurance de base, les prestations dans l’assurance complémentaire<br />
diffèrent d’une caisse-maladie à l’autre. Dans l’assurance complémentaire, les caissesmaladie<br />
peuvent calculer les primes conformément au risque, c’est-à-dire les échelonner<br />
en fonction de l’âge et du sexe. Elles peuvent donc formuler des réserves ou refuser une<br />
proposition d’assurance. Il est donc déconseillé de résilier l’assurance complémentaire<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 51
<strong>No</strong>us mettons le cap sur<br />
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tient à cœur d’assurer l’avenir financier<br />
des prestataires médicaux.<br />
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prévoyance sont mises à l’honneur dans<br />
notre nouvelle identité. Depuis 1986,<br />
nous nous sommes engagés sous le nom<br />
« ASMAC Fondation pour indépendants »<br />
à fournir des plans de prévoyance sur<br />
mesure aux médecins, propriétaires de<br />
cabinet et employeurs du secteur médical.<br />
De l’ouverture du cabinet à la retraite.<br />
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Taux minimal LPP 1.05%<br />
Excellent degré de couverture<br />
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112.5%<br />
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Rendement attrayant<br />
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Baromètre UBS des CP 4.78%<br />
Indice CS des CP 4.75%<br />
Medpension est une organisation partenaire<br />
de l’Association suisse des médecins assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique (<strong>asmac</strong>).
Medpension<br />
Résultats une<br />
nouvelle fois supérieurs<br />
à la moyenne<br />
La Fondation de prévoyance pour indépendants Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />
a toutes les raisons de se réjouir en <strong>2021</strong>: elle célèbre ses 35 années<br />
d’existence et présente d’excellents résultats pour l’exercice 2020.<br />
Adrian Leiggener, responsable Distribution, Marketing et Communication, Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />
Medpension poursuit sa<br />
croissance comme en témoignent<br />
les chiffres-clés<br />
réjouissants de 2020. Pour<br />
la septième année consécutive, la caisse<br />
de pension est parvenue à générer un<br />
rendement supérieur à la moyenne – une<br />
réussite qui profite au patrimoine des<br />
assurés. Egalement impressionnants, les<br />
autres chiffres-clés se situaient bien audessus<br />
de leurs valeurs de référence respectives<br />
l’année dernière.<br />
Avec 3%, le rendement des avoirs de<br />
prévoyance est nettement supérieur au<br />
taux d’intérêt minimal de 1% prescrit par<br />
la LPP. Medpension affiche donc une<br />
rémunération supérieure à la moyenne sur<br />
sept années de suite, un succès dont bénéficient<br />
à nouveau les assurés de la fondation.<br />
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Le degré de couverture a également<br />
continué à augmenter pour s’établir à 118%<br />
en 2020, reflétant la situation financière<br />
très stable de Medpension. Ces chiffresclés<br />
réjouissants alliés à des prestations attrayantes<br />
furent décisifs pour la poursuite<br />
de la croissance de Medpension en 2020.<br />
L’effectif a augmenté de 5,7% pour atteindre<br />
près de 10 000 personnes, tandis que le<br />
patrimoine géré s’élève à CHF-4,055 milliards.<br />
Avec sa performance de 3,48% en 2020,<br />
Medpension réalise un rendement moyen<br />
de 5,20% sur un horizon de cinq ans et se<br />
situe ainsi bien au-dessus des valeurs de<br />
référence que sont l’indice CS-CP et le baromètre<br />
UBS des CP.<br />
Grâce à un collectif de risque de 9:1,<br />
Medpension présente en outre un rapport<br />
extrêmement favorable entre assurés actifs<br />
et bénéficiaires de rentes, ce qui aura un<br />
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Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />
Brunnhofweg 37, case postale 319<br />
3000 Berne 14, tél. 031 560 77 77<br />
info@medpension.ch<br />
www.medpension.ch<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/21 53
Impressum<br />
Adresses de contact des sections<br />
N o 3 • 40 e année • Juin <strong>2021</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />
Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />
Téléphone 031 350 44 88<br />
journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />
Giacomo Branger, Kerstin Jost, Fabian Kraxner,<br />
Léo Pavlopoulos, Lukas Staub, Anna Wang,<br />
Sophie Yammine<br />
Comité directeur <strong>asmac</strong><br />
Angelo Barrile ( président), <strong>No</strong>ra Bienz<br />
(co-vice- présidente), Patrizia Kündig<br />
(co-vice- présidente), Christoph Bosshard<br />
(invité permanent), Marius Grädel, Dina-<br />
Maria Jakob (invitée permanente), Helen<br />
Manser, Richard Mansky, Gert Printzen,<br />
Svenja Ravioli, Patrizia Rölli, Martin Sailer,<br />
Miodrag Savic (invité permanent), Jana<br />
Siroka, Michael Burkhardt (swimsa)<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />
Téléphone +41 31 300 66 66,<br />
info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />
Maquette<br />
Gabriela Berger<br />
Illustration de la page de couverture<br />
Till Lauer<br />
Annonces<br />
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />
Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />
Telefon 044 928 56 53<br />
E-Mail vsao@fachmedien.ch<br />
Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 22 200<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP<br />
2020: 21 829 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 4/<strong>2021</strong> paraîtra en août <strong>2021</strong>.<br />
Sujet: Tension<br />
© <strong>2021</strong> by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
BL/BS<br />
VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />
lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />
4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />
sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />
info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />
FR<br />
ASMAC section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler,<br />
Wattenwylweg 21, 3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12,<br />
info@gkaufmann.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
GR<br />
JU<br />
NE<br />
VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,<br />
RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,<br />
www.vsao-gr.ch<br />
ASMAC Jura, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont,<br />
marie.maulini@h-ju.ch<br />
ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,<br />
Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />
tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />
9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />
Surber@anwaelte44.ch<br />
SO<br />
TI<br />
TG<br />
VD<br />
VS<br />
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />
segretariato@<strong>asmac</strong>t.ch<br />
VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />
asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />
ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />
Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />
Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />
VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ZH/SH<br />
VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />
Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />
susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />
Label de qualité Q-publication<br />
de l’association média suisses<br />
54 3/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
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