Panorama de presse quotidien du 26 08 2022

sociétés bulgares qui détachaient frauduleusement de la main-d’œuvre sous-payée,
principalement au moment des vendanges en Champagne. En relation avec des ressortissants
français, elles mettaient chaque année à disposition entre 350 et 500 travailleurs bulgares
auprès de prestataires viticoles ou de vignerons pour un coût attractif. Les investigations,
ayant permis de caractériser des infractions de travail dissimulé au préjudice des travailleurs
bulgares et de la Mutualité sociale agricole, avaient également permis d’évaluer le montant de
la fraude sociale à plusieurs millions d’euros.
Aujourd’hui encore, l’enquête se poursuit.
Il offre café et softs à ses vendangeurs. « Quand il pleut, ils viennent manger leurs cassecroûte
à la maison. » Plus de cochelet qui tienne, « certains n’étant pas raisonnables ». Mais
« une petite réception » quand tout est fini.
Les prestataires à la rescousse
« Dans l’ensemble, ça va, résume-t-il, mais ce n’est pas toujours facile à gérer. » Il y a ceux
qui rechignent à donner tous les papiers nécessaires, il y a une conscience professionnelle qui
s’effrite, un manque de vigueur physique chez les vendangeurs… « Cela se voit surtout au
niveau des porteurs de caisses. Nous en avons de moins en moins. » Christophe Pernet, à
Chavot-Courcourt, s’est dégagé de toutes responsabilités. « Je fais appel à un prestataire qui
recrute, pour nous, près de 35 vendangeurs en Bulgarie. »
S’il le sollicite depuis une bonne quinzaine d’années, il ne lui confie ses 16 hectares de vignes
que depuis cinq ans. « Nous travaillions auparavant avec deux équipes de tâcherons qui, les
années passant, n’ont pas souhaité continuer. » Karine, qui a besoin de 24 vendangeurs, a fait
le même choix. Depuis 3 ans, la viticultrice s’en remet à un prestataire. « C’est malheureux
d’en arriver là, reconnaît-elle, mais au moins je suis tranquille. » Elle passe en revue les
sempiternelles difficultés rencontrées depuis que le logement des vendangeurs est
drastiquement réglementé. « À chaque jour, son cortège de problèmes : un décès dans la
famille, la nécessité de retourner au travail, une accumulation soudaine de fatigue… Cela
devenait bien difficile de faire une vendange avec la même équipe », résume-t-elle.
Un nombre exponentiel d’offres d’emplois
350 offres Pôle emploi sont actuellement proposées dans la Marne. « C’est bien plus que les
deux années précédentes, note la responsable d’équipe à l’antenne Pôle emploi
Reims / Bezannes, Véronique Lemaire, respectivement impactées par la pandémie du Covid-
19 et de faibles rendements. » Cette année, la récolte qui s’annonce bonne va durer plus
longtemps que précédemment. « Ce qui se traduit en nombre d’offres d’emploi. » Véronique
Lemaire fait par ailleurs remarquer que certains employeurs ne rechignent pas sur les efforts,
proposant par exemple un moyen de locomotion. « Ils peineraient, sans cela, à recruter. »
Autre particularité : ils préfèrent payer les vendangeurs à la tâche plutôt qu’à l’heure, cette
année. « C’est beaucoup plus motivant, car le salaire est supérieur. » À noter que certains
versent même quelques centimes de plus que le minimum autorisé. www.pole-emploi.fr
Rattachée à la coopérative de Nogent-l’Abbesse, elle devait livrer un quota de raisins
quotidien. « À la première défection, tout vacillait. En plus de cueillir, je devais rapidement
me retourner pour trouver un remplaçant. » Mais c’est le comportement agressif d’un
vendangeur qui a définitivement achevé de la convaincre. « Il n’avait pas accepté que je lui