Miles #45 - ALFREDO HÄBERLIS - DESIGNER DU TEMPS ET DU COMPORTEMENT

quents que les mots). Le bâtiment, inauguré en 2019, baigne
dans une atmosphère détendue et créative. La transparence
est de mise, et constitue le contexte idéal pour les séances de
brainstorming. C’est ici que poussent les idées, mais aussi les
arbres (à l’intérieur !).
Faite principalement de bois et de verre, la construction, qui
mesure 240 mètres de long et 35 mètres de large, serpante
comme un reptile géant. Chaque centimètre carré a été pensé
en tenant compte du développement durable. La façade
culmine à 27 mètres au-dessus du sol. Véritablement saisissant,
Planet Swatch dépasse les limites de l’imagination.
Une passerelle relie Planet Swatch à La Cité du Temps (où
commence également Omega). « Elle est accessible uniquement
au personnel cadre », nous chuchote Melian Baran,
de Swatch (relations publiques & Communication). Nous lui
demandons si elle a remarqué beaucoup de mouvement
sur la passerelle avant le lancement de la MoonSwatch. « La
MoonSwatch a été développée dans le plus grand secret.
Pour la plupart des employés, elle a été une surprise totale. »
Pourtant, des deux côtés de la passerelle, on a dû rêver en
grand mais tout bas . C’est ce que semble suggérer le texte au
dos de la MoonSwatch, qui commence par « DREAM BIG ». n
Omega Museum et Planet Swatch :
les musées traduisent l’ADN de leurs marques respectives.
« UN PLUS UN, ÇA FAIT TROIS »
Raynald Aeschlimann, PDG d’Omega, évoque la MoonSwatch
Raynald Aeschlimann : « La MoonSwatch ? L’année dernière, c’était
souvent la première question qu’on me posait, alors qu’Omega n’a qu’un
lien indirect avec elle. Cela prouve à quel point elle a marqué les esprits.
Je peux dire quelques mots sur la MoonSwatch parce que nous y avons
participé et nous l’avons soutenue dès le début. »
« Si la MoonSwatch a connu un tel succès, c’est parce que la montre
respecte l’ADN des deux marques. Ainsi, un plus un égale trois.
Nous n’avons pas mélangé les deux marques, mais créé une nouvelle icône
sans renier les deux originales. D’ailleurs, je ne l’aurais pas accepté : le fait
de banaliser la Speedmaster serait mauvais pour la marque et le modèle. »
« Le fait que les gens fassent la queue pour acheter une montre à 250 euros
prouve que le luxe ne se résume pas à une étiquette de prix de 5.000 euros
en moyenne. La MoonSwatch exprime parfaitement notre ADN : Omega
n’est pas une marque arrogante, mais au contraire une marque pouvant
inspirer tout le monde. La MoonSwatch en apporte la preuve.
Si vous achetez une Speedmaster, vous ne le faites pas pour frimer. »
« Pour nous, c’est un moyen de communication exceptionnel. Cela fait
des années que nous faisons la promotion de la Speedmaster, avec tous
les arguments possibles et imaginables. Avec Snoopy, en prenant pour
ambassadeurs des astronautes, en nouant un partenariat avec l’ESA, en
lançant la Mars Watch. L’espace, c’est nous. Mais comment transmettre
cet héritage aux jeunes ? Aujourd’hui, j’ai vu un jeune homme dans
une boutique où je me trouvais pour une interview. Il s’était offert une
MoonSwatch et entrait dans une boutique Omega pour la première fois
de sa vie. « Je veux savoir ce que coûte une Speedmaster, disait-il, pour
pouvoir économiser car je veux un jour m’acheter une de ces montres
». L’horlogerie est une industrie qui cherche à inspirer sur le long terme.
Quand on lance une montre, on sème des graines. Certaines personnes
l’achèteront tout de suite, et d’autres attendent. »
« Est-ce qu’il y aura un successeur à la MoonSwatch ? Ce n’est pas à moi
qu’il faut poser la question. C’est une Swatch, je ne peux pas parler pour
Swatch. Mais pour commencer, nous devons rendre la MoonSwatch
accessible au plus grand nombre. En termes de distribution, cela
représente un véritable défi. »
Raynald
Aeschlimann,
PDG d’Omega.
« Nous avons
créé une
nouvelle icône
sans annuler
les deux
précédentes. »
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