Essais & Simulations 154
Spécial Hydrogène Du point de vue des essais, où en est-on ?
Spécial Hydrogène
Du point de vue des essais, où en est-on ?
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DOSSIER<br />
LE CONTEXTE, L’HYDROGÈNE EST-IL UN GAZ À PART ?<br />
Les méthodes de liquéfaction sont bien maitrisées par les<br />
acteurs du domaine (ArianeGroup Espace, Air Liquide, …),<br />
pour la plupart des gaz. La principale différence réside dans<br />
son caractère explosif bien supérieur à celui du méthane.<br />
En cryogénie, il existe quatre fluides fréquemment produit<br />
et transporté : L’azote, l’oxygène, l’hélium et le gaz naturel<br />
(méthane). Pour l’azote, la chaine d’approvisionnement ne<br />
pose pas de problème majeur ; celui-ci est peu dangereux<br />
et représente un faible coût de production. Il est fréquemment<br />
utilisé dans de nombreux domaines (alimentaire,<br />
médical, industrie, établissement scientifique…).<br />
L’oxygène pose davantage de problèmes de sécurité mais<br />
tout comme l’azote, sa température de liquéfaction est assez<br />
élevée (autour de -200°C). Son usage, très important dans<br />
le secteur médical et l’industrie, font que les briques technologiques<br />
sont maitrisées.<br />
L’hélium pose en revanche plus de problèmes. La vaporisation<br />
intempestive notamment pour les applications<br />
supra-conductrices représente le risque majeur. Il est utilisé<br />
couramment pour refroidir les aimant supraconducteurs<br />
utilisés par exemple dans les IRM (rarement transporté).<br />
Un litre d'hélium liquide produit environ 700 litres d'hélium<br />
gazeux dans une rupture de la supra-conductivité<br />
(phénomène appelé quench). Ce risque est présent uniquement<br />
sur des installation fixes. La question du poids des<br />
éléments de sécurité n’est pas posée comme dans le secteur<br />
de l’aviation.<br />
: ce sont la conductivité thermique la capacité thermique<br />
(on la diffusivité) et la dilatation thermique. D’autre part, la<br />
conductivité thermique : les ingénieurs travaillant dans le<br />
domaine de la cryogénie utilisent deux grandeurs concernant<br />
la conductivité thermique :<br />
La valeur de la conductivité en fonction de la<br />
température k(T)<br />
L’intégrale de la conductivité en fonction de la<br />
température :<br />
La valeur en fonction de la température peut se mesurer<br />
par des méthodes stationnaires. Nous présentons une<br />
méthode que nous utilisons à Themacs Ingénierie pour<br />
des échantillons métalliques.<br />
PRINCIPE DE LA MESURE DE LA CONDUCTIVITÉ EN<br />
RÉGIME STATIONNAIRE<br />
Le dispositif alimente en tension une résistance chauffante.<br />
On effectue les mesures pour différentes puissances pour<br />
obtenir plusieurs points permettant une régression linéaire<br />
qui nous amènera à déterminer la conductivité du barreau<br />
étudié. L’expression de la conductivité thermique k est la<br />
suivante :<br />
Où L est la longueur du barreau, S sa surface (section<br />
du barreau), P la puissance relevée et ΔT la différence de<br />
température aux extrémités du barreau.<br />
Quant au GNL (Gaz Naturel Liquéfié), la température de<br />
liquéfaction est de -163°C. La question du transport dans<br />
les méthaniers est résolue par le bon ratio volume/surface<br />
et par des unités de liquéfaction présentes sur ces bâtiments.<br />
Enfin, l’hydrogène liquide représente un nouveau défi pour<br />
les ingénieurs. Il est inflammable et bien plus explosif que<br />
les hydrocarbures comme le GNL ; il faut descendre beaucoup<br />
plus bas pour le liquéfier, sa chaleur latente de vaporisation<br />
est de 454kJ/kg, similaire au GNL ( 510kJ/kg). En<br />
revanche, sa densité est faible une fois liquéfiée. Pour stocker<br />
la même énergie qu’avec du kérosène, on a besoin d’un<br />
volume beaucoup plus important. Il ne semble pas possible<br />
aujourd’hui d’envisager d’avoir une unité de liquéfaction<br />
de l’hydrogène embarqué sur l’avion (pour des raisons de<br />
poids principalement).<br />
INTÉGRATION DE LA CONDUCTIVITÉ THERMIQUE<br />
ENTRE DEUX TEMPÉRATURES<br />
On peut démontrer que le transfert thermique entre deux<br />
points respectivement à T1 et T2 séparés par un matériau<br />
de longueur L et de section S (cas typique d’un fil<br />
de connexion, d’une tige filetée de maintien, …) dont la<br />
conductivité en fonction de la température est k(T) est :<br />
Pour toutes ces raisons, il est essentiel de caractériser les<br />
matériaux utilisés. D’une part, les propriétés thermiques<br />
36 I IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>154</strong> • N°<strong>154</strong> • mai • octobre - juin - - juillet novembre 2022 - décembre 2023