Michèle M.: «Meine Kinder geben mir Kraft» Seite 4 ... - Fragile Suisse
Michèle M.: «Meine Kinder geben mir Kraft» Seite 4 ... - Fragile Suisse
Michèle M.: «Meine Kinder geben mir Kraft» Seite 4 ... - Fragile Suisse
Sie wollen auch ein ePaper? Erhöhen Sie die Reichweite Ihrer Titel.
YUMPU macht aus Druck-PDFs automatisch weboptimierte ePaper, die Google liebt.
Des moments précieux en famille : <strong>Michèle</strong> M. joue volontiers avec ses deux enfants, Taimana (à gauche) et Tamatea.<br />
« Je voudrais pouvoir de nouveau<br />
m’occuper seule de mes enfants »<br />
Texte : Dominique Marty, Photos : Reto Schlatter<br />
En septembre 2008, <strong>Michèle</strong> M. est victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC)<br />
dans sa maison de l’Oberland zurichois. Elle gît sur le sol, inanimée, jusqu’à ce que<br />
son fils de 6 ans appelle la voisine. Lorsqu’elle se réveille à l’hôpital, <strong>Michèle</strong> M. est<br />
hémiplégique et ne peut plus parler. Aujourd’hui, âgée de 42 ans, elle a toujours<br />
beaucoup de peine à s’exprimer, mais parvient à maîtriser de nouveau la vie quotidienne<br />
grâce à FRAGILE <strong>Suisse</strong>. Sans relâche, elle s’efforce de se rapprocher de son<br />
but : pouvoir de nouveau s’occuper seule de ses enfants.<br />
« J’étais étendue sur le sol et j’entendais<br />
mes enfants pleurer, mais je ne pouvais<br />
plus bouger », se souvient <strong>Michèle</strong> M. Ce<br />
jour-là, le 2 septembre 2008, sa vie bascule.<br />
Depuis plusieurs jours, cette mère de<br />
38 ans souffre de violents maux de tête.<br />
Elle fait le ménage lorsque, subitement,<br />
elle s’effondre sans connaissance, victime<br />
d’un AVC. Elle est seule à la maison avec<br />
ses deux enfants – Tamatea, alors âgé de<br />
6 ans, et sa sœur, Taimana, 4 ans. Devant<br />
leur mère inanimée, les enfants sont sous<br />
le choc ; bien vite, Tamatea réagit et va<br />
chercher la voisine. Celle-ci appelle les<br />
premiers secours et l’ambulance conduit<br />
<strong>Michèle</strong> M. à l’hôpital régional. Plus tard,<br />
un hélicoptère la transfère à l’hôpital universitaire.<br />
Lorsqu’elle revient à elle, elle est<br />
hémiplégique et ne peut plus parler.<br />
La vie avant l’AVC<br />
<strong>Michèle</strong> M. a aujourd’hui 42 ans. L’AVC a<br />
provoqué une rupture dans sa vie : « Ma<br />
vie d’aujourd’hui et ma vie d’avant sont<br />
complètement différentes. » Esthéticienne<br />
diplômée, elle s’intéressait aussi aux langues<br />
et parlait couramment l’anglais et le<br />
français. Elle aimait voyager, la Nouvelle-<br />
Zélande étant sa destination préférée. « J’ai<br />
beaucoup travaillé, tout d’abord comme<br />
esthéticienne, plus tard dans une banque.<br />
J’ai même travaillé en France », raconte-telle.<br />
Puis elle fait la connaissance de son<br />
futur mari, dont les ancêtres sont Maoris,<br />
la population autochtone de Nouvelle-Zélande.<br />
Ils se marient et ont deux enfants,<br />
Tamatea et Taimana. « Leurs noms sont<br />
maoris, c’est moi qui les ai choisis », ditelle<br />
fièrement. Mais des tensions se produisent<br />
au sein du couple qui se sépare<br />
en 2008, cinq mois avant l’AVC.<br />
Réapprendre l’allemand de fond en<br />
comble<br />
Comme si la séparation ne suffisait pas,<br />
l’AVC de la mère vient de nouveau bouleverser<br />
la vie familiale. Les enfants vivent<br />
chez leur père, pendant que <strong>Michèle</strong> M.<br />
est à l’hôpital. Elle passe ensuite cinq mois<br />
dans une clinique de réadaptation où elle<br />
suit différents traitements : ergothérapie,<br />
physiothérapie, logopédie. Elle doit complètement<br />
réapprendre l’allemand. Elle<br />
raconte son histoire d’une voix hésitante,<br />
elle parle des thérapies, de sa volonté de<br />
se lever tôt pour s’exercer à parler et à marcher.<br />
Encore aujourd’hui, elle a de grandes<br />
difficultés à s’exprimer : elle cherche certains<br />
termes, aligne les mots les uns après<br />
les autres pour former des phrases. Parfois,<br />
ses paroles restent en suspens, mais il<br />
arrive aussi que <strong>Michèle</strong> M. soit très claire :<br />
« Je veux m’en sortir, pouvoir à nouveau<br />
16 FRAGILE <strong>Suisse</strong> 04 | 2012