Mireille Falardeau et Michel Loranger Le choix de stratégies ... - CSSE
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BOOK REVIEWS / RECENSIONS 461<br />
promesse <strong>de</strong> présenter l’essentiel. Et les liens avec le pragmatisme <strong>de</strong> Dewey ne<br />
sont pas sans utilité. Ceci étant dit, il n’y a pas <strong>de</strong> doute qu’un esprit curieux<br />
souhaiterait voir prolongée <strong>et</strong> creusée c<strong>et</strong>te présentation, davantage axée sur une<br />
<strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la philosophie éducative que sur son examen. Ainsi, il pourrait<br />
imaginer sans difficulté un développement beaucoup plus poussé <strong>et</strong> étudié <strong>de</strong><br />
l’influence grecque chez Lipman, notamment toute l’oeuvre logique d’Aristote.<br />
De fait, à travers Lipman, la logique aristotélicienne donne toute une leçon à la<br />
pédagogie contemporaine, <strong>et</strong> n’est pas sans contribuer à un renouvellement du<br />
regard sur les capacités d’apprentissage logiques <strong>de</strong>s enfants. Et puis, la docilité<br />
avec laquelle l’auteur s’accor<strong>de</strong> au pragmatisme <strong>de</strong> Dewey pourrait en déconcerter<br />
quelques-uns. Encore là, ces quelques remarques finales ne doivent pas être<br />
perçues comme un reproche. À peine une déception légère.<br />
La formation du jugement: peut-on apprendre le jugement?<br />
Sous la direction <strong>de</strong> Michael Schleifer<br />
Montréal: <strong>Le</strong>s éditions Logiques, 1992. 268 pages.<br />
RECENSION PAR GILLES BIBEAU, UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL<br />
Lorsque j’ai découvert le titre <strong>de</strong> ce livre, avec un sous-titre captivant comme:<br />
“Peut-on apprendre le jugement?”, je n’ai pu résister à l’invitation qu’on me<br />
faisait d’en faire un compte rendu. En eff<strong>et</strong>, la question <strong>de</strong> la formation <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
l’exercice du jugement chez les humains m’a toujours intrigué. Je me suis toujours<br />
<strong>de</strong>mandé comment il se faisait que certaines personnes, par ailleurs très<br />
brillantes, capables d’analyses poussées <strong>et</strong> extrêmement systématiques, paraissaient<br />
avoir du mal à porter un jugement sur la majorité <strong>de</strong>s choses auxquelles<br />
elles étaient exposées. En lisant le texte en exergue, je pensais trouver satisfaction:<br />
“Comment apprendre à distinguer ce qui est authentique <strong>de</strong> ce qui ne l’est<br />
pas; ce qui est profond <strong>de</strong> ce qui est superficiel; ce qui est justifié <strong>de</strong> ce qui ne<br />
l’est pas? La capacité <strong>de</strong> faire ces distinctions relève du jugement.”<br />
L’ouvrage constitue les Actes d’un colloque qui s’est tenu en mai 1991 à<br />
l’Université du Québec à Montréal dans le cadre <strong>de</strong>s travaux du CIRADE (Centre<br />
interdisciplinaire <strong>de</strong> recherche sur l’apprentissage <strong>de</strong> le développement en<br />
éducation). Ils ont été regroupée en trois parties.<br />
En première partie, sur le concept <strong>de</strong> jugement, ont trouve <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong><br />
Reboul, Brief, Schleifer, Potvin; une <strong>de</strong>uxième partie comporte <strong>de</strong>s contributions<br />
<strong>de</strong> Lipman, <strong>Le</strong>buis, Angers, Palascio, Bednarz, Chap<strong>de</strong>laine, Janvier; une<br />
troisième partie offre <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> Beausoleil, Bouchard, <strong>Le</strong>clerc, Altamirano,