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Untitled - Fundação Museu do Homem Americano

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Daniel Arsenault & Emily Royer, Canadá<br />

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Le Rocher-à-l’Oiseau est l’un des plus impressionnants sites d’art rupestre du Bouclier canadien<br />

localisé sur la rivière des Outaouais. Cette façade rocheuse est ornée de plus d’une centaine de motifs<br />

anthropomorphes, zoomorphes, géométriques ou abstraits tracés à l’ocre rouge. Le style artistique qu’on<br />

y retrouve semble correspondre à celui des ancêtres des Algonquiens actuels qui résident dans la région.<br />

Les <strong>do</strong>cuments ethnohistoriques du XVIIe siècle laissent par exemple croire que ce site rupestre existait<br />

avant même l’arrivée des premiers Européens au Canada. De plus, les Autochtones dédiaient divers<br />

rituels à cet aplomb rocheux du contact manifestant l’importance de ce site sacré à l’époque du contact. Au<br />

cours des deux derniers siècles, la rivière des Outaouais devint une voie fluviale importante, notamment<br />

pour le transport du bois d’oeuvre. Au même moment, les touristes commencèrent à fréquenter ce site<br />

et malheureusement à y apposer les premiers graffitis, ignorant la présence des marques anciennes.<br />

Aujourd’hui ce site est en voie d’obtenir une reconnaissance patrimoniale de la part du gouvernement<br />

provincial, mais il ne bénéficie toujours pas d’un programme de protection ni de conservation adéquat.<br />

Certains peuvent interpréter le Rocher-à-l’Oiseau tel un souvenir éloquent de l’époque du contact<br />

européen et de la traite des fourrures. Toutefois, pour les archéologues et pour les conservateurs, la<br />

composition graphique et l’emplacement de ce site d’envergure représentent un témoignage majeur de<br />

l’histoire ancienne des groupes algonquien et le site, pour cette raison, mérite d’être sauvegardé pour<br />

la postérité. C’est pourquoi d’ailleurs le site pose un réel défi en vue de sa conservation à long terme.<br />

Parmi les questions que le Rocher-à-l’Oiseau soulève dans cette perspective se trouvent celles-ci: <strong>do</strong>it-on<br />

conserver les motifs anciens, mais aussi les graffitis produits depuis au cours des dernières décennies,<br />

autant de marques issues de traditions culturelles différentes? Si les premiers constituent des oeuvres<br />

sacrées, les seconds, définis en tant qu’inscriptions profanes, <strong>do</strong>ivent-ils être perçus comme le résultat<br />

d’actes de désacralisation? Et si toutes ces traces proviennent d’appropriations culturelles distinctes<br />

à l’endroit de ce monument naturel et historique, relèvent-elles néanmoins des mêmes propriétés<br />

phénoménologiques? À l’aide d’une méthode contextuelle englobant les <strong>do</strong>nnées ethnohistoriques,<br />

ethnographiques et archéologiques, les auteurs tentent de clarifier la situation afin de prôner la préservation<br />

à long terme des graffitis modernes aux cotés des pictogrammes de facture algonquienne au bénéfi ce<br />

de la riche valeur patrimoniale du Rocher-à-l’Oiseau.<br />

(Artigo 91 IFRAO2009)<br />

FUMDHAMentos IX

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