Le guide des allergies - CHU Montpellier

II - MIEUX VIVRE AVEC SON ALLERGIE
Le régime d’éviction est la meilleure solution pour ne pas être confronté à l’allergie. Mais la
mise en pratique de ce régime relève du casse-tête, si l’on ne fait pas preuve d’un minimum
d’organisation.
A - A LA MAISON ET A L’EXTERIEUR
Les parents d’enfants allergiques approvisionnent leur garde-manger de façon très sélective
et observent avec leurs enfants une hygiène de vie adaptée à leurs allergies.
1 - Faire son marché quand on est allergique…
sans perdre de temps…
Yannick et Martine vont tous les mardis soirs au MIAAM (marché inter allergies alimentaires
du mardi et des autres jours de la semaine). Ils déambulent entre les rayons de yaourts sans
lait de vache, les biscuits sans noisette et sans œuf… et les produits qu’on trouve classiquement
dans n’importe quel magasin d’alimentation … Ici, il n’y a que des produits pour les personnes
allergiques alimentaires !!!
Yannick se réveille en sursaut le MIAAM n’existe que dans ses rêves.
L’étiquetage de précaution
Aujourd’hui, il n’est pas facile pour les industries de l’agroalimentaire de maitriser le risque
allergène et par conséquent d’offrir au consommateur allergique des produits « plus sûrs ».
C’est pourquoi, s’est développé un étiquetage de précaution, avec la mention après la liste
des ingrédients de termes comme « peut contenir des traces de... », « présence possible de... »,
« fabriqué dans un atelier qui utilise... » mais sans préciser la quantité possible de ces substances,
ni si le risque de présence est important ou très hypothétique. Il s’agit d’une présence fortuite
de l’aliment allergène qui, ne faisant pas partie de la recette, ne devrait pas être présent ou
n’être présent qu’exceptionnellement ou en très faible quantité. Certes, il permet de prévenir
les personnes allergiques de la présence probable d’allergène et de couvrir les industriels contre
toute action en responsabilité. Cependant, cet étiquetage « parapluie » présente l’inconvénient
majeur de supprimer un bon nombre d’aliments de la consommation des personnes allergiques,
alors qu’ils ne comportent pas forcément l’élément suspecté. Une réglementation relative à cet
étiquetage serait primordiale pour faciliter la vie quotidienne des allergiques.
* La gestion du risque allergène.
Face aux campagnes d’information des associations de personnes allergiques,
les industriels de l’agroalimentaire ont pris conscience de l’importance de mieux gérer les
aliments allergènes. D’autant plus, que la personne allergique n’hésite plus à appeler le service
consommateur de la société, par exemple pour obtenir un complément d’information sur un
produit ou en cas de doute sur la présence ou non d’un aliment allergène.
Par ailleurs, l’ANIA (Association Nationale des Industries de l’Agroalimentaire) a édité
un document à leur intention en février 2005 intitulé : Guide des bonnes pratiques pour la
réduction des présences fortuites d’allergènes majeurs (cf. rubrique bibliographie page 31).
En effet, repérer et isoler l’aliment allergène implique la mise en place d’une procédure
rigoureuse. Il devient nécessaire de déterminer à quel moment la matière première ou le produit
fini a pu être « contaminé » : chez le fournisseur ou durant le transport vers l’entreprise? Durant
la fabrication du produit ou pendant le stockage ?...
Ce problème peut se poser par exemple pour de la farine de maïs (céréale ne contenant
pas de gluten) empaquetée à proximité de farine de blé (céréale contenant du gluten).
Il existe des systèmes de détection du gluten, des crustacés, de l’œuf, du lait, de l’amande, de
la noix, de la noisette, de l’arachide, du sésame, du soja, du céleri, du sulfite etc. Malgré tout,
l’entreprise agroalimentaire se doit de maîtriser le risque allergène.
Jeune Chambre Economique de Montpellier
Allergies alimentaires mode d’emploi - Page 19