Lignes directrices de pratique clinique 2008 de l - Canadian ...
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S132 | liGnes direCtriCes <strong>de</strong> pratiQue CliniQue <strong>2008</strong><br />
multiples d’insuline par voie sous-cutanée a réduit <strong>de</strong><br />
30 % la mortalité à un an. Au cours <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> DIGAMI 2 33 ,<br />
les objectifs n’ont pas été atteints, tant pour ce qui est du<br />
nombre <strong>de</strong> patients inscrits que du contrôle <strong>de</strong> la glycémie,<br />
mais, malgré ces limites, on a démontré que les résultats du<br />
traitement étaient étroitement liés au contrôle <strong>de</strong> la glycémie,<br />
indépendamment <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> employée pour obtenir<br />
ce contrôle. Des étu<strong>de</strong>s ont montré que la perfusion <strong>de</strong><br />
glucose-insuline-potassium chez les patients ayant subi un<br />
IMA n’améliore pas les résultats. Toutefois, comme ces protocoles<br />
ont souvent entraîné une hausse <strong>de</strong> la glycémie, ils ne<br />
peuvent servir à démontrer les résultats associés au contrôle<br />
<strong>de</strong> la glycémie. Au cours <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> HI-5 (Hyperglycemia:<br />
Intensive Insulin Infusion in Infarction) 34 sur l’administration<br />
<strong>de</strong> glucose et d’insuline chez <strong>de</strong>s patients ayant subi un IMA,<br />
la mortalité a été inférieure chez les patients dont la glycémie<br />
avait été maintenue à moins <strong>de</strong> 8,0 mmol/L que chez les<br />
sujets dont la glycémie était plus élevée.<br />
Prise en charge à long terme<br />
Quand un patient qui a été hospitalisé en raison d’un SCA<br />
quitte l’hôpital, il faut lui prescrire <strong>de</strong>ux antiagrégants plaquettaires,<br />
soit l’AAS et le clopidogrel, un bêta-bloquant,<br />
un inhibiteur <strong>de</strong> l’enzyme <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong> l’angiotensine<br />
(ECA) ou un antagoniste <strong>de</strong>s récepteurs <strong>de</strong> l’angiotensine II<br />
(ARA) et une statine.<br />
Il faut administrer un inhibiteur <strong>de</strong> l’ECA dans les 24 premières<br />
heures aux patients qui présentent un IMA antérieur,<br />
une congestion pulmonaire ou une fraction d’éjection ventriculaire<br />
gauche (FEVG) <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 40 %. Les inhibiteurs<br />
<strong>de</strong> l’ECA sont avantageux chez les patients diabétiques 35,36<br />
dont la FEVG est <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 40 % ou chez qui une insuffisance<br />
cardiaque survient pendant l’hospitalisation. Un<br />
ARA peut être prescrit aux patients qui ne tolèrent pas les<br />
inhibiteurs <strong>de</strong> l’ECA et chez qui il y a <strong>de</strong>s signes <strong>clinique</strong>s<br />
ou radiologiques d’insuffisance cardiaque ou <strong>de</strong> FEVG <strong>de</strong><br />
moins <strong>de</strong> 40 % 37 . Chez la plupart <strong>de</strong>s patients diabétiques<br />
qui présentent un SCA, le traitement par un inhibiteur <strong>de</strong><br />
l’ECA ou un ARA est utile pour la prévention <strong>de</strong> la récidive<br />
<strong>de</strong>s événements vasculaires (voir Protection vasculaire chez les<br />
personnes diabétiques, p. S111).<br />
Le traitement prolongé par un bêta-bloquant est aussi<br />
avantageux à long terme en présence qu’en l’absence <strong>de</strong><br />
diabète 38,39 . La mortalité est réduite <strong>de</strong> 23 % (IC <strong>de</strong> 95 % :<br />
15 à 31 %) et le traitement <strong>de</strong> 42 patients pendant <strong>de</strong>ux<br />
ans sauve une vie 37 . Les bêta-bloquants sont moins utilisés<br />
chez les patients diabétiques après un SCA, même si leur<br />
avantage absolu est plus grand chez eux 40 , ce qui peut en<br />
partie s’expliquer par le fait qu’on craint que le traitement<br />
par un bêta-bloquant prolonge un épiso<strong>de</strong> d’hypoglycémie<br />
et/ou masque les symptômes <strong>de</strong> l’hypoglycémie. Toutefois,<br />
les avantages du traitement l’emportent sur ce risque, qui<br />
est relativement faible. Le risque d’hypoglycémie pourrait<br />
être moindre avec les bêta-bloquants bêta-1 sélectifs (p. ex.<br />
métoprolol et bisoprolol).<br />
Lacune thérapeutique<br />
Même si le risque <strong>de</strong> décès et <strong>de</strong> récidive d’événements<br />
vasculaires est significativement plus élevé chez elles, les<br />
personnes diabétiques sont moins susceptibles que les personnes<br />
non diabétiques d’être suivies par un cardiologue 41<br />
ou <strong>de</strong> recevoir un traitement fondé sur <strong>de</strong>s preuves et<br />
recommandé, tel que la revascularisation, la thrombolyse,<br />
un bêta-bloquant ou l’AAS 42-47 . Cette lacune thérapeutique<br />
peut être une <strong>de</strong>s raisons pour lesquelles les résultats du<br />
traitement sont moins bons chez les personnes diabétiques.<br />
Il faut encourager l’utilisation <strong>de</strong>s traitements éprouvés actuels<br />
chez les patients diabétiques à haut risque qui ont subi<br />
un IM. Des stratégies comme l’évaluation <strong>de</strong> l’assurance <strong>de</strong><br />
la qualité et l’utilisation <strong>de</strong> fiches structurées sur les mesures<br />
à prendre doivent être élaborées pour accroître l’utilisation<br />
<strong>de</strong>s traitements fondés sur <strong>de</strong>s preuves chez les patients qui<br />
ont subi un IM.<br />
reCommandations<br />
1. Chez les patients diabétiques qui ont subi un IM aigu avec<br />
élévation du segment ST, la rétinopathie ne <strong>de</strong>vrait pas<br />
être une contre-indication à la fibrinolyse [Catégorie B,<br />
niveau 2 23 ].<br />
2. Il faut mesurer la glycémie au moment <strong>de</strong> l’hospitalisation<br />
chez tous les patients qui ont subi un IMA, qu’ils soient<br />
diabétiques ou non [Catégorie D, consensus]. Les patients<br />
dont la glycémie est supérieure à 12,0 mmol/L doivent<br />
recevoir une perfusion d’insuline-glucose pour que la glycémie<br />
soit d’entre 7,0 et 10,0 mmol/L pendant au moins<br />
24 heures et doivent par la suite effectuer <strong>de</strong>s injections<br />
quotidiennes multiples d’insuline par voie sous-cutanée<br />
pendant au moins trois mois [Catégorie A, niveau 1A 29,32 ].<br />
Il faut élaborer un protocole convenable et former le<br />
personnel pour assurer l’administration sûre et efficace<br />
<strong>de</strong> ce traitement et pour réduire le risque d’hypoglycémie<br />
[Catégorie D, consensus].<br />
3. Chez les patients diabétiques qui ont subi un IM, comme<br />
les bêta-bloquants ont <strong>de</strong>s effets semblables ou supérieurs<br />
sur la survie à ceux observés chez les patients non diabétiques,<br />
il ne faut pas s’abstenir <strong>de</strong> les prescrire en raison du<br />
risque d’hypoglycémie [Catégorie D, consensus].<br />
autres liGnes direCtriCes pertinentes<br />
Insulinothérapie et diabète <strong>de</strong> type 1, p. S52<br />
Pharmacothérapie du diabète <strong>de</strong> type 2, p. S59<br />
Prise en charge du diabète en milieu hospitalier, p. S77<br />
Dépistage <strong>de</strong> la coronaropathie, p. S107<br />
Protection vasculaire chez les personnes diabétiques, p. S111