[Juge Ti NE-09] Dix
[Juge Ti NE-09] Dix
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XVI<br />
Le juge <strong>Ti</strong> ouvre une triste boîte à malice ; il rend un<br />
verdict inattendu.<br />
<strong>Ti</strong> envoya un émissaire au siège du gouvernorat avertir Son<br />
Illustrissime Splendeur que ses statuettes avaient été<br />
récupérées, qu’elles étaient sous la surveillance du dieu tutélaire<br />
de Peng-lai et qu’on n’attendait qu’un ordre pour lui expédier le<br />
trésor.<br />
Seule l’affaire du dragon suanni restait inexpliquée. Lors du<br />
déblaiement de la maison incendiée, on avait ramassé dans les<br />
décombres un coffret en métal fermé par un gros verrou. Une<br />
fois qu’on eut ôté la poussière de charbon dont il était recouvert,<br />
on vit qu’il était intact. C’était le seul bien du mage bouddhiste à<br />
être réchappé des flammes en assez bon état pour livrer un<br />
indice sur ce qui s’était passé. <strong>Ti</strong> réunit ses assistants et fit<br />
forcer la serrure devant lui. Il retira de la boîte une série de<br />
colifichets sans valeur, tous usagés, qui ne semblaient pas<br />
nécessiter qu’on les enfermât sous clé. Ses secrétaires, le devin<br />
et le prêtre taoïste furent aussi étonnés que lui. La chamane, en<br />
revanche, était embarrassée. Il l’interrogea du regard.<br />
— Tous mes confrères ne sont pas aussi bien intentionnés<br />
que moi, dit-elle en choisissant ses mots avec soin. Certains<br />
ensorceleurs se font remettre un objet appartenant à la<br />
personne à qui l’on souhaite jeter un sort.<br />
Les deux autres s’écartèrent d’un pas pour bien montrer<br />
qu’ils n’avaient rien de commun avec cette engeance.<br />
Le barbier avait prétendu avoir vendu le dragon à une<br />
femme. Seuls trois articles du coffre entraient dans la catégorie<br />
des accessoires féminins : un éventail en papier, un peigne<br />
ornemental et un mouchoir marqué des caractères « Yaofang »<br />
signifiant « fragrance de jaspe ». Rien de tout cela ne menait<br />
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