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L'amour de l'histoire locale

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Sa carrière <strong>de</strong> journaliste<br />

Dès 182 1, il entama sa carrière <strong>de</strong> journaliste en rédigeant <strong>de</strong>s comptes<br />

rendus <strong>de</strong> l’Opéra pour I’Eclio du soir. En 1827, il débuta dans Le Journal <strong>de</strong>s<br />

dkbats : il y restera un collaborateur assidu durant quarante-cinq ans, partageant<br />

les opinions politiques <strong>de</strong> ce prestigieux quotidien conservateur et s’imposant<br />

rapi<strong>de</strong>ment comme un <strong>de</strong>s plus célèbres polémistes français ; il y sera rejoint par<br />

ses amis <strong>de</strong> jeunesse, Silvestre <strong>de</strong> Sacy et Ximénès Doudan. En <strong>de</strong>hors du Journal<br />

<strong>de</strong>s débiits, il collabora également, plus ou moins épisodiquement, avec plusieurs<br />

autres journaux, notamment avec La Revue <strong>de</strong>s Deux Mon~ks, une autre célèbre<br />

institution orléaniste qui publiera entre 1838 et 1856 vingt-<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses articles.<br />

Le Journal <strong>de</strong>s dkb~its avait été fondé en 1789 par Gaultier <strong>de</strong> Biauzat,<br />

oncle du professeur <strong>de</strong> droit <strong>de</strong> Louis-Philippe, pour rendre compte <strong>de</strong>s débats à<br />

l’Assemblée constituante. Ce quotidien, qui comptait sous la Restauration environ<br />

13 O00 abonnements (chiffre considérable pour l’époque), fut dirigé par Louis<br />

François Bertin dit l’Aîné >> jusqu’en 1841 puis, successivement, par ses fils<br />

Louis et François. Sous les règnes <strong>de</strong> Louis XVIII et <strong>de</strong> Charles X, le journal, traditionnellement<br />

favorable à une monarchie tempérée, put compter parmi ses collaborateurs<br />

<strong>de</strong>s signatures aussi illustres que celles <strong>de</strong> Chateaubriand, Geoffroy et<br />

Nodier, et combattit le gouvernement <strong>de</strong>s Ultras. Après la révolution <strong>de</strong> 1830, il<br />

se discrédita, <strong>de</strong>venant une sorte <strong>de</strong> du régime orléaniste, largement<br />

subventionné sur les fonds secrets du gouvernement ; puis, sous le<br />

Second Empire, il fut le principal organe <strong>de</strong> l’opposition libérale, évoluant par la<br />

suite vers <strong>de</strong>s positions républicaines conservatrices. II cessa <strong>de</strong> paraître en 1944.<br />

Dans son premier article, non signé, Saint-Marc Girardin commentait les<br />

troubles qui venaient d’avoir lieu, en novembre 1827, rue Saint-Denis, à Paris ; à<br />

cette occasion, la troupe avait tiré sur une foule inoffensive qui manifestait<br />

bruyamment à la suite d’élections défavorables au gouvernement <strong>de</strong> Joseph <strong>de</strong><br />

Villèle. Avec verve, le jeune journaliste apostrophait les ministres, leur <strong>de</strong>man-<br />

dant c si les bulletins <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Armée allaient maintenant s’afficher à la<br />

Morgue ! >> Saint-Marc Girardin dut finalement avouer être l’auteur <strong>de</strong> l’article<br />

mais, fervent partisan <strong>de</strong> l’idée monarchiste, il ne fut guère inquiété par le gou-<br />

vernement et put donc poursuivre à la fois sa carrière dans l’enseignement et ses<br />

activités <strong>de</strong> journaliste, fustigeant dans la presse le ministère Villèle et les<br />

jésuites ; ce qui ne l’empêcha pas, en décembre 1827, <strong>de</strong> louer ce même Villèle<br />

qui venait <strong>de</strong> quitter le gouvernement ...<br />

Ces prises <strong>de</strong> positions pouvaient apparaître contradictoires et, à cette<br />

époque, on pouvait elfectivement s’interroger sur la personnalité <strong>de</strong> Saint-Marc<br />

Girardin, qui, dans ses articles, se posait en jeune homme fougueux et enthou-<br />

siaste, ridiculisant les esprits bornés qui entouraient Charles X. Nombreux étaient<br />

ceux qui se <strong>de</strong>mandaient si le jeune journaliste ne dcviendrait pas, un jour, le chef<br />

<strong>de</strong> íïle du >. Nous verrons qu’il n’en sera rien et que, même<br />

si le ton était souvent sarcastique et parfois très vif, notre brillant écrivain militait

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