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L'amour de l'histoire locale

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54 Julien Sapori<br />

C’est sous cette orientation conservatrice qu’il faut comprendre le combat<br />

que Saint-Marc Girardin mena sa vie durant contre >, pour la<br />

défense <strong>de</strong> l’université laïque et également en faveur d’une instruction primaire<br />

généralisée. Ses principes éducatifs ne visaient pas I’épanouissement <strong>de</strong> l’enfant,<br />

mais l’embriga<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la jeunesse dans un souci d’ordre, à l’exemple du sys-<br />

tème scolaire créé en Prusse par Frédéric II, qui n’avait pas hésité B étatiser les<br />

écoles dès 1763 et B décréter l’obligation scolaire jusqu’à I’âge <strong>de</strong> 13 ans.<br />

Le 20 août 1833, Saint-Marc Girardin fut chargé <strong>de</strong> parcourir l’Allemagne<br />

méridionale afin d’y étudier les > (nous dirions aujour-<br />

d’hui les collèges). Encore une fois, cette nomination avait été possible grâce à<br />

son réseau <strong>de</strong> relations : non seulement le ministre <strong>de</strong> l’Instruction publique qui<br />

l’avait désigné était Guizot (qu’il connaissait très bien, lui ayant succédé dans sa<br />

chaire à la Sorbonne), inais son ami <strong>de</strong> jeunesse Ximénès Doudan exerçait B<br />

l’époque les fonctions <strong>de</strong> chef <strong>de</strong> cabinet du duc <strong>de</strong> Broglie, ancien ministre <strong>de</strong><br />

l’Instruction publique.<br />

A son retour d’Allemagne, il rédigea un rapport en <strong>de</strong>ux volumes intitulé<br />

De 1 ’instruction iiiterr&dicrire et <strong>de</strong> son htnt cluns le Midi clr I’Allernngne. Dans<br />

cette œuvre volumineuse, il critiquait le système français, trop marqué par l’en-<br />

seignement classique, conçu pour une élite littéraire mais inadapté à la formation<br />

<strong>de</strong>s nouvelles couches sociales. Voici ce qu’il écrivait à ce sujet avec son bon sens<br />

habituel : > Pour pallier ces carences, Saint-Marc Girardin préco-<br />

nisait la création <strong>de</strong> collèges dispensant un enseignement pratique, se singulari-<br />

sant notamment par l’apprentissage d’une langue étrangère contemporaine à la<br />

place du grec et du latin.<br />

Ce projet, incontestablement innovateur, était toutefois <strong>de</strong>vait avoir un but uniquement uti-<br />

litaire, et en aucun cas constituer un apprentissage <strong>de</strong> la liberté. Au contraire, il<br />

préconisait pour ces écoles > (c’est ainsi qu’il les appelait) le renfor-<br />

cement <strong>de</strong> l’enseignement religieux car >. Ses soucis rejoignaient ceux <strong>de</strong> toute une par-<br />

30. Propos <strong>de</strong> Saint-Marc Girardin cités par le journal L’Ecltrirdu 6 septembre 1898 : B cette époque,<br />

ce journal les considCrait encore d’une extrême actualité.<br />

3 I. T. Froment, Sainf-Mrrrc Girardin pL:tkigogue, op. cit., p. 2 I.

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