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entré dans ton bureau comme chez lui, n’importe qui aurait pu…
La sonnerie de son portable l’interrompit. Sam enclencha le haut-parleur et décrocha.
— Ouais ? aboya-t-il.
La voix de Mike, calme et rassurante, s’éleva à l’autre bout de la ligne.
— Deux de nos hommes ont inspecté le périmètre de la maison des Pearce. Ils ont parlé à
l’infirmière de nuit, le père de Nicole allait bien. Ils sont en faction devant la maison et seront
relevés demain matin.
Nicole en ferma les yeux de soulagement.
— Merci, Mike. Merci infiniment.
— Il n’y a pas de quoi, lui répondit-il. Bon, du côté du père, tout va bien, Sam, ajouta-t-il.
De ton côté, veille à ce qu’il n’arrive rien à Nicole.
— Compte sur moi. Harry t’a contacté ?
— Oui, il a réussi à isoler deux plans bien nets de l’agresseur. Un de face et un de trois
quarts. Il nous les a envoyés et on vient de les soumettre au logiciel. Si ce type a ne serait-ce
que traversé en dehors des clous au cours des dix dernières années, on le saura. Je surveille
ça et je te rappelle dès que la bécane recrache une info.
— D’accord, répondit Sam, apaisé.
— De son côté, Harry s’entretient avec les vigiles du Morrison pour tâcher de déterminer
comment il s’y est pris pour entrer et sortir sans se faire repérer. On va le choper, Sam. Ne
t’inquiète pas, dit-il avant de raccrocher.
— Je te suis très reconnaissante de tout ce que tu fais pour moi, Sam, dit Nicole en
tournant la tête vers lui. Et de tout le mal que se donnent Mike et Harry et tous ces officiers
de police.
Sam frémit en constatant qu’un hématome commençait à se former au niveau de sa
tempe.
— Tu as mis le doigt dans un truc malsain, Nicole, dit-il en lui prenant la main pour la
porter à ses lèvres. Il faut qu’on vous en protège, ton père et toi, le temps qu’on comprenne
de quoi il retourne.
Mais il faut que tu nous aides, mon ange. Il faut que tu découvres ce que ce type
cherchait dans ton ordinateur. C’est indispensable pour assurer ta sécurité.
Nicole se frotta le front de sa main libre, visiblement perplexe.
— Je le sais parfaitement, Sam. Mais j’ai beau me creuser, je ne vois vraiment pas ce qu’il
pourrait y avoir d’intéressant à voler dans les fichiers de Wordsmith.
— Et en remontant un peu plus loin dans le temps ? Il cherchait peut-être un fichier que tu
as reçu il y a deux ou trois semaines ? Ça ne te dit rien, là ?
— Non, Sam, répondit-elle en secouant la tête. Je me tue à te le dire, je ne traite rien de
sensible. Mon agence n’est pas suffisamment établie pour qu’on me confie des documents
confidentiels. Je ne m’occupe que de comptes rendus de réunions fastidieux, de dépliants
publicitaires, de fiches techniques et de quelques œuvres littéraires. C’est tout.
Sam était si frustré qu’il avait envie de cogner sur quelque chose, ou sur quelqu’un. Il était
prêt à se battre pour Nicole, encore fallait-il qu’il sache contre qui il se battait, sinon il
tournerait à vide.
Dans l’immédiat, sa tâche consistait à emmener Nicole chez lui et à l’y enfermer à triple
tour en attendant d’y voir plus clair. Dans son appartement, elle serait en sécurité.
Mais il ne pourrait pas la garder sous clef indéfiniment – même si cette perspective ne lui