Télécharger ce livre au format PDF - Index of

Nicole balaya la chambre d’un regard fébrile. Sa robe gisait sur le sol, froissée, son
soutien-gorge jeté dessus. Sa veste et son sac devaient être quelque part dans l’entrée, là où
elle les avait abandonnés la veille. L’une de ses sandales reposait sur le côté près d’une
grande commode, et l’autre… Où diable était passée l’autre ? Elle ne se voyait pas sortir de
chez Sam pieds nus. Son regard parcourut la chambre dépouillée tel un rayon laser. Un seul
endroit avait échappé à son inspection. Elle s’accroupit et retint un soupir de soulagement. La
sandale se trouvait sous le grand lit très bas de Sam Reston. Elle y consacra une bonne
minute, mais parvint finalement à l’extirper de sa cachette.
Elle devait à tout prix partir avant qu’il se réveille, car elle n’avait pas la moindre idée de
ce qu’elle pourrait lui dire.
Enfile ta robe et va-t’en.
Elle se faufila dans la salle de bains et laissa la porte entrouverte pour y voir clair. Elle
n’osait allumer la lumière de crainte de réveiller Sam.
Elle se passa un peu d’eau froide sur le visage, se lava succinctement l’entrejambe – la
morsure du gant de toilette sur sa chair hypersensible lui tira une grimace – et se peigna à la
hâte. Elle ne pouvait se permettre de s’attarder plus longtemps et enfila son soutien-gorge et
sa robe en moins d’une minute.
Elle gagna l’entrée sur la pointe des pieds, ses sandales à la main. Sa veste et son sac
étaient bien sur le sol, de même que sa petite culotte de soie mauve La Perla – où du moins
ce qu’il en restait après que Sam l’eut déchirée. Elle avait adoré cet instant de sauvagerie,
d’autant plus justifié qu’elle ne supportait pas que quoi que ce soit s’interpose entre Sam et
elle.
Elle ferma brièvement les yeux à ce souvenir, puis se concentra sur son objectif, aussi
pressée de quitter les lieux qu’un criminel l’endroit où il vient de commettre son forfait.
La porte. Elle avait eu l’impression de pénétrer dans une pièce secrète du Pentagone, la
veille. Empreinte de la main, clavier numérique, code à cinq chiffres. Elle ignorait tout de ce
code, mais s’il était nécessaire de le composer pour sortir, elle était mal partie.
Elle étudia la porte, les yeux plissés. Il n’y avait apparemment pas de panneau
dissimulant un clavier, mais pas non plus de poignée. S’ouvrait-elle à l’aide d’une
télécommande ? Allait-elle devoir retourner dans la chambre pour mettre la main dessus ?
Elle repéra un bouton discret à côté de la porte. Elle tendit un doigt hésitant, le maintint
un instant au-dessus, puis rassembla son courage et le pressa en espérant qu’il n’était pas
relié à une alarme.
Un déclic retentit et le panneau coulissa latéralement.
Ouf !
Nicole franchit le seuil sans bruit et le panneau se referma derrière elle.
Elle s’immobilisa, le souffle aussi court et bruyant que si elle venait de s’évader de prison.
Son cœur cognait si fort dans sa poitrine que c’était un miracle qu’on n’entende pas l’écho se
répercuter dans le couloir désert.
C’était ridicule, elle le savait, mais elle était au bord de la panique, comme si elle était en
train de fuir un danger.
Elle gagna l’ascenseur pieds nus et l’appela. La sonnerie qui retentit avant que les portes
s’écartent lui arracha un sursaut. Une fois dans la cabine, elle serra son sac contre elle
comme un bouclier et fixa les portes sans les voir.
Quand elles s’ouvrirent, elle pénétra dans le vaste hall d’entrée aux parois vitrées. Le ciel