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ses sentiments, Nicole sentit quelque chose de fort, d’essentiel, éclore en elle.
Depuis le début, Sam Reston s’était révélé plein de surprises plus agréables les unes que
les autres. Mais l’homme qui se trouvait devant elle en cet instant, celui qui affirmait d’une
voix chargée d’émotion qu’il ne faisait pas de mal aux femmes – et on avait l’impression que
le sang s’arrêterait de couler dans ses veines si une telle chose se produisait… Eh bien, cet
homme-là était le plus fascinant qu’elle ait jamais rencontré.
Les sentiments qu’il éveillait en elle avaient opéré un bouleversement total de son être.
En l’espace de vingt-quatre heures, ils s’étaient reconnus, au point qu’elle se sentait
irrévocablement liée à lui.
La nuit de passion qu’ils avaient partagée avait certainement accéléré le processus, et
l’effroi de Sam à l’idée qu’il ait pu lui faire mal avait ravivé la flamme. Mais la scène qui
s’était déroulée dans son bureau, lorsque Sam avait volé à son secours sans se soucier du
danger, avait marqué un tournant décisif.
Il l’avait protégée au péril de sa propre vie.
Ses mains lui massaient doucement les hanches à l’endroit où ses doigts avaient laissé
leur empreinte. Doucement, tout doucement, comme si ses caresses avaient pu effacer ses
bleus. Et son expression était de profond regret.
Il n’avait pourtant rien fait de mal. Elle l’avait accompagné tout le long du chemin. Et sans
se faire prier !
Il lui avait tant donné. Il l’avait courtisée, séduite, protégée et défendue. Nicole réalisa
qu’elle avait le pouvoir de lui donner quelque chose en retour, quelque chose dont il avait
désespérément besoin.
— Ce n’est pas à cause de cela que je me suis enfuie, Sam, murmura-t-elle en prenant
son menton entre ses doigts pour l’obliger à détacher les yeux de ses hanches.
Elle inspira à fond, le regarda d’un air solennel en se tenant bien droite.
Sam soutint son regard sans ciller.
Il souffrait. Elle s’en rendait compte à présent. Cet homme magnifique, si fort et si dur,
souffrait.
— Pourquoi t’es-tu sauvée ? parvint-il à articuler d’une voix sourde.
— Parce que j’avais peur…
Il tressaillit et elle s’empressa d’ajouter :
— J’avais peur de ce que je ressentais pour toi. Cette nuit… a été tellement intense que
c’était comme si une autre femme s’était trouvée au lit avec toi. Quand je me suis réveillée,
je me suis enfuie parce que je ne me reconnaissais pas moi-même.
Elle s’inclina et déposa un baiser sur son torse, juste au-dessus de son cœur. Elle en
perçut le battement lent et régulier.
Elle leva la tête, étudia un instant son visage, puis :
— J’étais tellement déstabilisée. Par toi, par ce qui se passait entre nous. Ça m’a fait
effroyablement peur.
Elle se hissa sur la pointe des pieds et lui mordilla la lèvre inférieure jusqu’à ce qu’il cède.
Ce ne fut pas un baiser langoureux. Elle l’embrassa de façon à lui incendier les sens en moins
d’une seconde.
Nue comme elle était, elle percevait la moindre de ses réactions. D’abord, il se pétrifia,
pris de court par ce baiser inattendu.
Il prit une brève inspiration et le puissant sursaut de son érection contre son ventre