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je ne suis pas libre de… sortir et de m’amuser avec vous. Ma vie n’a rien de léger ni de facile,
Sam. Je ne serais qu’un fardeau pour vous, dans tous les sens du terme. Si je prends la peine
de vous expliquer cela, c’est parce que je… j’ai clairement lu dans votre regard que je vous
plaisais. J’ai raison ?
Il hocha la tête sans la quitter des yeux.
— Seigneur, souffla-t-il. Oui, absolument. Depuis le premier instant où je vous ai vue.
Elle soupira. Il ne lui facilitait pas la tâche. L’attirance était réciproque. Elle avait été
tellement prise par ses explications qu’elle l’avait oublié, mais il avait suffi qu’il confirme à
voix haute ce qu’elle avait deviné pour que son corps s’avise de lui rappeler le désir que cet
homme à l’allure dangereuse, plus séduisant que véritablement beau, lui inspirait. Un désir
physique d’une violence stupéfiante.
Et c’est ainsi que dans ce charmant restaurant libanais Nicole sentit ses seins durcir et le
sang affluer au creux de ses cuisses. Son souffle s’accéléra tandis que des images brûlantes
lui enflammaient l’esprit.
Elle avait horreur des machos. Elle avait grandi dans des pays du tiers-monde où le
dernier des imbéciles se croyait supérieur à toutes les femmes sous prétexte qu’il était
détenteur du chromosome Y et qu’un morceau de chair lui pendait entre les jambes.
Leurs fanfaronnades, leurs œillades torrides et leurs vantardises au sujet de leurs
prouesses sexuelles la laissaient de marbre quand elles ne la faisaient pas intérieurement
mourir de rire.
Mais Sam Reston, s’il en avait le physique, n’était pas un macho. Il ne faisait pas étalage
de sa virilité… il était ainsi, point. Sa virilité faisait partie de lui au même titre que ses mains
ou ses pieds. La force masculine qui émanait de lui, en même temps que les millions de
phéromones qui faisaient battre le cœur de Nicole, ne tenaient pas seulement à ses muscles,
mais à sa personnalité.
Il lui tenait toujours la main et ce contact générait une onde de chaleur qui lui remontait
jusqu’à l’épaule. Il sentait très bon aussi. Pas un parfum coûteux, juste une bonne odeur de
peau d’homme toute propre, de savon et d’amidon. Ni Hugo Boss ni Armani, mais tout aussi
capable de faire s’emballer le cœur d’une femme. Sam Reston exsudait tout simplement le
sexe et la puissance.
Jamais Nicole n’avait ressenti une telle excitation, et pourtant ils étaient juste assis dans
un restaurant, main dans la main. En apparence, il ne se passait rien de particulier, mais sa
poitrine était si contractée qu’elle arrivait tout juste à respirer. Et elle était aussi brûlante de
partout que si elle avait eu la fièvre.
Elle n’avait jamais éprouvé cela auparavant et c’était plutôt… agréable. Quel dommage de
devoir y renoncer avant même d’avoir eu l’occasion d’y goûter.
Elle laissa échapper un soupir de regret et tira légèrement sur sa main, que Sam lui
abandonna sans hésiter. Elle trempa une tranche de pain fait maison dans le houmous et
laissa échapper un ronronnement de délice.
— C’est divin, déclara-t-elle en se retenant de fermer les yeux avant de recueillir un peu
de taboulé sur un petit morceau de pain frit.
Sam hocha gravement la tête.
— Je vous crois. Bachir et sa mère sont des cuisiniers hors pair, assura-t-il en poussant
vers elle un ravier de fateh. Vous avez terminé ?
Elle se figea, interdite. Voulait-il déjà rentrer ? Une vague de tristesse la submergea. Eh