Télécharger ce livre au format PDF - Index of

yeux ouverts.
— J’ai envie de toi, lâcha-t-il. Comme un fou.
Et merde ! Il avait voulu dire quelque chose d’apaisant, peut-être même de délicat, même
si la délicatesse n’était pas vraiment son fort. En général, il était plutôt direct avec les
femmes.
— Désolé, s’empressa-t-il d’ajouter en grimaçant. Je veux dire…
Nicole laissa échapper un léger soupir. Elle ne souriait pas, mais son visage s’était éclairé.
— C’est bon. J’ai plus ou moins compris le message quand tu m’as traînée dehors sans
prendre le temps de demander l’addition.
Sam serra les dents.
— Je suis sincèrement désolé.
— Je vois cela, dit-elle d’une voix douce.
Ils s’observèrent, se jaugèrent du regard. Le silence était presque total dans l’habitacle.
Sam contrôlait tout – son souffle, ses gestes. Cette immobilité était comme un cadeau qu’il
lui offrait, le signe qu’il saurait se contrôler par la suite, quand ils seraient au lit.
Du moins l’espérait-il.
Nicole leva la main gauche. Comment se débrouillait-elle pour que tout en elle soit si
parfait ? Ses mains auraient pu figurer dans une de ces publicités pour savon – peau d’une
pâleur d’ivoire, longs doigts souples et gracieux. Une bague au motif compliqué, ornée de
différentes pierres précieuses, ornait son majeur gauche, pas l’annulaire, Dieu merci.
Ses ongles étaient courts, manucures, mais ne présentaient pas ces affreuses extrémités
blanches et carrées, et n’étaient pas vernis de noir ou de violet. Avec le rouge à lèvres noir,
c’étaient les deux choses qu’il trouvait les plus rebutantes chez une femme. Cela lui donnait
l’impression de coucher avec un zombie. Pas vraiment glamour.
Rien chez Nicole n’était rebutant.
Sa main était si belle qu’il dut se retenir pour ne pas s’en saisir.
Il ne quittait pas son visage des yeux, pourtant il vit du coin de l’œil la main de Nicole se
poser avec une infinie lenteur sur la sienne. Fraîche et douce.
Le contraste était étonnamment érotique. Les mains de Sam étaient larges, rudes,
couvertes de cicatrices. Celles de Nicole évoquaient celles d’une statue de marbre exécutée
par le plus grand des artistes.
L’espace d’un instant, Sam se pétrifia davantage encore. Quelque chose avait dû la
rassurer car un doux sourire s’était peint sur ses lèvres. Elle lui pressa la main, une caresse
légère se répercuta directement au niveau de son sexe, puis reposa la main sur ses genoux.
— On va vraiment faire ça ? demanda-t-elle dans un murmure.
Et comment ! Dieu sait comment, Sam réussit à bloquer ces mots dans sa gorge au lieu
de les hurler à pleins poumons.
— Oui, je l’espère, dit-il d’une voix aussi rauque que s’il n’avait pas parlé depuis des
années.
Il s’éclaircit la gorge, mais s’en tint là, conscient qu’il risquait de tout gâcher s’il s’avisait
d’ajouter un mot.
Nicole baissa les yeux sur son entrejambe. Contrairement à un Jean moulant, le fin tissu
de son élégant costume soulignait sa glorieuse érection.
— Je vois cela, en effet.
Cette remarque déclencha un tel afflux sanguin que son sexe fit un bond, comme s’il