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Le personnel domestique : un autre regard

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Partie I : <strong>Le</strong> point sur la situation actuelle | 17<br />

effectuer des tâches ménagères légères pendant maximum 20 heures par semaine et 4 heures par<br />

jour. Ils reçoivent pour cela au moins 450 euros d’argent de poche par mois.<br />

Bien que la réglementation en la matière ait été renforcée en 1999 afin de combattre les abus, il semble<br />

que ces derniers soient encore légion. Dans certains cas, la réglementation relative aux je<strong>un</strong>es au pair<br />

semble encore permettre à certaines familles de recruter <strong>un</strong>e employée de maison ou <strong>un</strong>e nourrice<br />

contre <strong>un</strong>e rém<strong>un</strong>ération minimale. <strong>Le</strong> problème est (notamment) que ces familles d’accueil ne sont<br />

officiellement pas considérées comme des employeurs, alors que dans la pratique, elles le sont parfois.<br />

En outre, les services d’inspection peuvent difficilement contrôler la situation des je<strong>un</strong>es au pair<br />

puisqu’ils n’ont pas directement accès aux habitations privées. Depuis plusieurs années, la « Vlaamse<br />

Inspectie Werk en Sociale Economie » plaide pour l’abolition de la réglementation relative aux je<strong>un</strong>es<br />

au pair en raison des abus permanents 5 . <strong>Le</strong>ur argument est qu’il existe suffisamment d’<strong>autre</strong>s formes<br />

d’échange culturel et que le statut de je<strong>un</strong>e au pair offre à cet égard peu de valeur ajoutée.<br />

Dans le cadre de nos activités en tant qu’organisation d’aide, nous voyons les problèmes et penchons<br />

également pour l’abolition du statut. Il importe toutefois de prévoir des alternatives légales pour le<br />

<strong>personnel</strong> <strong>domestique</strong>. Il est en effet improbable que la demande de nourrices internes disparaisse<br />

avec ce statut et que cette abolition empêche les migrants d’effectuer de telles tâches. La suppression<br />

de la réglementation relative aux je<strong>un</strong>es au pair sans perspective d’alternatives nuirait encore<br />

davantage à la protection des travailleurs et les ferait entrer sur le marché du travail clandestin.<br />

Il convient surtout de réfléchir à des possibilités permettant d’organiser la garde d’enfants à domicile<br />

de manière légale. Ce type de service est possible via la réglementation sur le baby-sitting du<br />

Gezinsbond et de la Ligue des Familles, via les chèques ALE et les contrats de <strong>domestique</strong> ou d’employé,<br />

mais auc<strong>un</strong>e de ces options n’est adaptée à la demande actuelle des familles à double revenu.<br />

<strong>Le</strong>s ALE sont en voie d’extinction. <strong>Le</strong>s réglementations concernant le baby-sitting visent <strong>un</strong>iquement<br />

la garde occasionnelle d’enfants en soirée ou le week-end. <strong>Le</strong>s contrats de travailleur <strong>domestique</strong><br />

ne sont pas à proprement parler destinés à la garde d’enfants et sont désuets et peu conviviaux. <strong>Le</strong>s<br />

contrats d’employé sont trop lourds pour les familles qui recherchent surtout <strong>un</strong>e solution flexible de<br />

garde d’enfants après l’école.<br />

Bien que nous ne souhaitions pas promouvoir la garde d’enfants à domicile au détriment d’alternatives<br />

collectives, nous devons reconnaître que les garderies collectives ne répondent pas toujours à<br />

certaines demandes. La Ligue des Familles et le Gezinsbond affirment que la Wallonie souffre d’<strong>un</strong><br />

manque aigu de solutions d’accueil collectives pour les enfants. Dans l’intervalle, la Flandre a réfléchi<br />

à plusieurs solutions créatives en matière de systèmes collectifs extrascolaires de garde d’enfants. Elle<br />

propose désormais notamment des garderies en soirée et des hôtels pour enfants (« kinderhotels »).<br />

Pourtant, tous les parents n’y trouvent pas leur bonheur. Certains parents qui travaillent beaucoup<br />

et combinent carrière et vie de famille tiennent à pouvoir faire garder leurs enfants chez eux, ce qui<br />

nous semble être <strong>un</strong> argument légitime en soi. <strong>Le</strong>s organisations d’indépendants prônent également<br />

pour des solutions plus flexibles en matière de garde d’enfants.<br />

5 Vlaamse Inspectie Werk en Sociale Economie, Rapport Annuel (Jaarverslag) 2008, p.18-20 et Vlaams Subsidieagentschap<br />

voor Werk en Sociale Economie, Rapport Annuel (Jaarverslag) 2008, p. 34

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