Le personnel domestique : un autre regard
Le personnel domestique : un autre regard
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<strong>Le</strong>s entretiens que nous avons eus ont clairement montré que les employeurs et les travailleurs<br />
parviennent parfois à trouver <strong>un</strong>e solution. <strong>Le</strong>s employeurs qui ont depuis <strong>un</strong> certain temps <strong>un</strong>e<br />
relation de travail clandestine avec des travailleurs sans papiers décident parfois de demander <strong>un</strong>e<br />
autorisation d’occupation, alors qu’ils renvoient temporairement le travailleur dans son pays d’origine.<br />
Lorsque la demande est approuvée, ce dernier peut commencer à travailler légalement en<br />
Belgique. <strong>Le</strong>s avocats le conseillent même souvent pour des demandes de permis de travail.<br />
À plusieurs reprises, des employeurs ont fait part de leurs inquiétudes à l’OR.C.A. Ils préfèrent ne<br />
pas risquer de perdre leur employée de maison parce qu’elle ne reçoit pas son permis de travail<br />
et son visa. D’<strong>autre</strong>s craignent que le travail clandestin qu’ils ont organisé par le passé soit mis au<br />
jour lorsqu’ils demandent <strong>un</strong>e autorisation. Souvent, les employeurs n’introduisent pas de demande<br />
d’autorisation pour ne pas que leur employé de maison doive temporairement arrêter de travailler<br />
pendant la durée de la demande. Nous avons rencontré ce type d’arguments à plusieurs reprises lors<br />
de la campagne de régularisation. La politique ne semble encourager auc<strong>un</strong>ement les employeurs<br />
et travailleurs qui se trouvent dans la clandestinité à franchir le pas vers <strong>un</strong> emploi légal.<br />
Chiffres<br />
Il ne fut pas simple de trouver des chiffres significatifs sur l’octroi de permis de travail B pour <strong>domestique</strong>s.<br />
<strong>Le</strong>s chiffres que nous avons obtenus de l’administration wallonne sont très généraux et ne<br />
nous permettent pas de tirer des conclusions quant à l’attribution de permis de travail B à des <strong>domestique</strong>s.<br />
<strong>Le</strong>s chiffres que nous allons commenter émanent des administrations flamande et bruxelloise<br />
chargées de l’octroi des permis de travail. En outre, elles ne nous ont fourni que des chiffres<br />
concernant des <strong>domestique</strong>s internes. Pour cette catégorie également, les administrations flamande<br />
et bruxelloise n’ont pas été en mesure de nous présenter des chiffres éloquents sur le nombre de<br />
demandes, de refus et d’octrois de permis de travail B. Nous avons néanmoins reçu <strong>un</strong>e indication. La<br />
plupart des refus sont motivés par <strong>un</strong> non-respect des conditions décrites dans l’Arrêté royal de 1999,<br />
principalement les articles 8 (octroi <strong>un</strong>iquement pour des fonctions faisant l’objet d’<strong>un</strong> besoin aigu)<br />
et 10 (ressortissants d’<strong>un</strong> pays avec lequel la Belgique a conclu <strong>un</strong> accord). <strong>Le</strong> non-respect du salaire<br />
minimum absolu fait également partie des raisons fréquemment invoquées.<br />
Flandre : En Flandre, ces cinq dernières années, 6 à 8 permis de travail pour <strong>domestique</strong>s internes ont<br />
été délivrés chaque année. Entre 1 et 4 demandes sont refusées chaque année.<br />
Région de Bruxelles-Capitale :<br />
Année Nombre<br />
2009 (Cijfers tot en met juli) 38<br />
2008 61<br />
2007 48<br />
2006 48<br />
Partie I : <strong>Le</strong> point sur la situation actuelle | 28<br />
En Flandre, le nombre de permis de travail pour <strong>domestique</strong>s internes semble rester stable, tandis<br />
que nous constatons <strong>un</strong>e légère augmentation dans la région de Bruxelles-Capitale. <strong>Le</strong> nombre de<br />
refus augmente proportionnellement au nombre de demandes. Il se peut que la possibilité d’obtenir<br />
<strong>un</strong> permis de travail B en tant que conjoint d’<strong>un</strong> indépendant (pour les <strong>domestique</strong>s issus des nouveaux<br />
États membres de l’UE) ait été davantage utilisée ces dernières années.