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Le personnel domestique : un autre regard

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Atteindre les travailleurs<br />

Il ressort des recherches de Amandine Bach dans le cadre de son doctorat en cours sur ce thème<br />

à l’UCL, mais aussi de notre propre expérience avec le <strong>personnel</strong> <strong>domestique</strong> et des entretiens<br />

que nous avons eus avec des personnes qui les côtoient de près, que la plupart des <strong>domestique</strong>s<br />

employés à temps plein en Belgique sont d’origine philippine ou sud-américaine. Nous avons dès lors<br />

décidé de mettre sur pied trois focus groups : l’<strong>un</strong> composé d’employées de maison philippines, l’<strong>un</strong><br />

d’employées de maison brésiliennes et le dernier d’employées de maison hispanophones provenant<br />

d’Amérique du Sud.<br />

À cette fin, nous avons pris contact avec <strong>un</strong> certain nombre d’organisations pour immigrés. Cependant,<br />

il est très vite apparu que nous pouvions toucher <strong>un</strong> nombre bien plus important d’employées de<br />

maison par le biais des églises des différentes comm<strong>un</strong>autés immigrées.<br />

La comm<strong>un</strong>auté philippine<br />

En mai 2009, l’OR.C.A. a participé à <strong>un</strong>e assemblée internationale du réseau RESPECT, réseau d’organisations<br />

européennes qui défendent les droits du <strong>personnel</strong> <strong>domestique</strong> étranger. Nous y avons<br />

rencontré des personnes qui nous ont mis en contact avec <strong>un</strong> prêtre philippin de Bruxelles. Nous<br />

avons immédiatement bénéficié de la confiance du prêtre et avons pu organiser rapidement <strong>un</strong> focus<br />

group. <strong>Le</strong> prêtre a même proposé la paroisse philippine pour y tenir cette ré<strong>un</strong>ion. <strong>Le</strong> jour du focus<br />

group, 32 employées de maison étaient présentes et souhaitaient participer. Nous avons dès lors tenu<br />

deux focus groups simultanément. Ces deux groupes présentaient <strong>un</strong>e composition très disparate au<br />

niveau de l’âge (de 20 à 65 ans), de la durée de leur séjour en Belgique (de 1 à 17 ans), du statut (sanspapiers,<br />

permis de travail B et carte d’identité diplomatique) et du logement (16 internes et 16 externes).<br />

22 des employées de maison participantes résidaient en Belgique depuis plus de 5 ans et 26<br />

n’avaient pas de statut légal. La plupart avaient eu <strong>un</strong> statut légal au début de leur séjour en Belgique<br />

(bien souvent comme <strong>personnel</strong> diplomatique) mais l’ont perdu par la suite. La majorité travaille pour<br />

des familles d’expatriés.<br />

Après la ré<strong>un</strong>ion, nous avons remis aux employées de maison <strong>un</strong>e enquête à l’attention de leurs<br />

employeurs. Pratiquement auc<strong>un</strong> formulaire n’a été complété, mais plusieurs employeurs ont pris<br />

contact avec l’OR.C.A. pour se renseigner sur la possibilité d’obtenir <strong>un</strong>e régularisation de leur<br />

employée de maison par le biais d’<strong>un</strong> contrat de travail, et sur les <strong>autre</strong>s possibilités d’embauche<br />

légales pour leurs employées de maison philippines.<br />

Par la suite, le prêtre nous a demandé d’organiser des séances d’information relatives à la campagne<br />

de régularisation. <strong>Le</strong> nombre de Philippin(e)s qui nous ont contactés est passé de 2 en 2008 à 14 en<br />

2009 (sur <strong>un</strong> total de 311 demandes d’aide).<br />

La comm<strong>un</strong>auté brésilienne<br />

Partie II : La recherche | 47<br />

Par l’intermédiaire d’<strong>un</strong> prêtre flamand, nous avons pu approcher l’<strong>un</strong>e des plus grandes paroisses<br />

brésiliennes de Bruxelles. Nous avons reçu l’autorisation d’organiser <strong>un</strong> focus group. Comme il n’était<br />

pas évident de l’organiser à l’avance, nous avons abordé les employées de maison après <strong>un</strong>e séance<br />

d’information sur la campagne de régularisation. Nous avons ainsi tenu <strong>un</strong> focus group spontané<br />

avec six employées de maison. Cette ré<strong>un</strong>ion a été menée en portugais par l’étudiante brésilienne<br />

Béatriz Camargo. Auc<strong>un</strong>e des employées de maison participantes n’habitait chez l’employeur, même

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