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Consulter le texte intégral de la thèse - Université de Poitiers

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T H E S E<br />

Pour l’obtention du Gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

D O C T E U R D E L ’ U N I V E R S I T É D E P O I T I E R S<br />

(Faculté <strong>de</strong>s Sciences Fondamenta<strong>le</strong>s et Appliquées)<br />

(Diplôme National – arrêté du 7 août 2006)<br />

Éco<strong>le</strong> Doctora<strong>le</strong> : Biologie Santé<br />

Secteur <strong>de</strong> Recherche : Biomolécu<strong>le</strong>s, pharmacologie, thérapeutique<br />

Présentée par<br />

Johanna BERTRAND<br />

********************<br />

Approches pharmacologiques <strong>de</strong> CFTR et <strong>de</strong> CaCC<br />

dans <strong>la</strong> mucoviscidose<br />

********************<br />

Directeurs <strong>de</strong> <strong>thèse</strong> : Pr. Frédéric BECQ et Dr. Caroline Norez<br />

********************<br />

Soutenue <strong>le</strong> 19 Novembre 2010<br />

<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Commission d’Examen<br />

********************<br />

JURY<br />

T. LEAL Docteur en Mé<strong>de</strong>cine, Cliniques St Luc, Belgique Rapporteur<br />

V. CHAPPE Associate Professor, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> Dalhousie, Canada Rapporteur<br />

A. BOURON Directeur <strong>de</strong> Recherche, CEA <strong>de</strong> Grenob<strong>le</strong>, France Examinateur<br />

JF. FAIVRE Professeur <strong>de</strong>s <strong>Université</strong>s, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Poitiers</strong>, France Examinateur<br />

C. NOREZ Maître <strong>de</strong> Conférences, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Poitiers</strong>, France Examinateur<br />

F. BECQ Professeur <strong>de</strong>s <strong>Université</strong>s, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Poitiers</strong>, France Examinateur<br />

6


A maman, Gwenaël<strong>le</strong> et Doudou :<br />

Je vous aime tant.<br />

« En famil<strong>le</strong> on n'est jamais seul à possé<strong>de</strong>r son univers, à se<br />

possé<strong>de</strong>r !<br />

En famil<strong>le</strong> on est toujours là pour quelqu'un ! »<br />

Michel Dal<strong>la</strong>ire<br />

7


REMERCIEMENTS<br />

Ce travail a été effectué anciennement dans l’équipe Canaux Ioniques et Epithélium dirigée<br />

par <strong>le</strong> Pr. Frédéric Becq et <strong>de</strong>puis janvier 2008 dans l’équipe Physiopathologie et<br />

Pharmacologie <strong>de</strong>s canaux ioniques (PPCI) dirigée par <strong>le</strong> Dr. Christian Cognard. Cette équipe<br />

fait partie <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> Physiologie et Biologie Cellu<strong>la</strong>ires dirigé par <strong>le</strong> Pr. Frédéric Becq.<br />

Je remercie tout d’abord <strong>le</strong> Dr. Teresinha Leal et <strong>le</strong> Dr. Valérie Chappe d’avoir<br />

accepté d’être <strong>le</strong>s rapporteurs <strong>de</strong> ce manuscrit. J’associe à ces remerciements <strong>le</strong> Pr. Jean-<br />

François Faivre et <strong>le</strong> Dr. A<strong>le</strong>xandre Bouron pour avoir accepté <strong>de</strong> juger ce travail et <strong>de</strong> me<br />

faire l’honneur <strong>de</strong> participer à ce jury.<br />

Ce travail a été effectué sous <strong>la</strong> co-direction du Pr. Frédéric Becq et du Dr. Caroline<br />

Norez. Je tiens donc à remercier <strong>le</strong> Pr. Frédéric Becq <strong>de</strong> m’avoir accueillie dans son équipe,<br />

<strong>de</strong> m’avoir permis d’assister à <strong>de</strong> nombreux congrès et <strong>de</strong> m’avoir fait confiance. Merci <strong>de</strong><br />

m’avoir fait découvrir <strong>le</strong> domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

Je tiens à exprimer ma profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> au Dr. Caroline Norez, merci <strong>de</strong> m’avoir<br />

guidée tout au long <strong>de</strong> ma <strong>thèse</strong>, merci pour ton ai<strong>de</strong> scientifique, ta disponibilité et tes<br />

conseils avisés. Merci pour <strong>le</strong> soutien que tu m’as apporté dans <strong>le</strong> travail mais aussi en <strong>de</strong>hors.<br />

Merci pour toutes <strong>le</strong>s discussions scientifiques ou non (al<strong>le</strong>z Bastien !!!, <strong>le</strong>s soirées d’samedi<br />

soir…). Tu es pour moi un exemp<strong>le</strong> à suivre, et j’espère avoir été à <strong>la</strong> hauteur.<br />

Merci à tous <strong>le</strong>s membres <strong>de</strong> l’équipe PPCI, anciens ou présents, qui m’ont aidée et<br />

accompagnée tout au long <strong>de</strong> ma <strong>thèse</strong> :<br />

Je remercie <strong>le</strong> Pr. Christian Cognard <strong>de</strong> m’avoir accueillie au sein <strong>de</strong> l’équipe PPCI.<br />

Un grand merci au Dr. C<strong>la</strong>risse Van<strong>de</strong>brouck pour sa gentil<strong>le</strong>sse et ses précieux<br />

conseils scientifiques. Merci C<strong>la</strong>risse <strong>de</strong> m’avoir soutenue tout au long <strong>de</strong> ma <strong>thèse</strong>.<br />

Merci au Dr. C<strong>la</strong>ire Louault pour sa participation à mon projet <strong>de</strong> <strong>thèse</strong>, et pour sa<br />

bonne humeur.<br />

Merci au Dr. Thierry Ferreira pour sa gentil<strong>le</strong>sse et <strong>le</strong>s discussions passionnantes,<br />

scientifiques ou non que nous avons partagé. Merci Jenny pour ta gentil<strong>le</strong>sse.<br />

8


Do, ma do, merci d’avoir partagé avec moi <strong>le</strong>s doutes, <strong>le</strong>s bonheurs, <strong>le</strong>s joies et <strong>le</strong>s<br />

déceptions qui accompagnent souvent une <strong>thèse</strong>. Merci pour <strong>le</strong>s petites pauses thé et<br />

cigarettes, pour <strong>le</strong>s soirées PG, pour toutes <strong>le</strong>s discussions et <strong>le</strong>s fous rires que nous avons<br />

partagé. Même si nous n’avons pas encore écrit notre livre, je ne risque pas d’oublier toutes<br />

<strong>le</strong>s aventures <strong>de</strong> Do et Jo. Bonne chance pour l’année prochaine, je serai <strong>la</strong> pour te soutenir.<br />

Arnaud, merci pour ta gentil<strong>le</strong>sse et tes conseils. Bon courage pour ta <strong>thèse</strong>. Je te<br />

souhaite beaucoup <strong>de</strong> réussite et <strong>de</strong> bonheur avec ta petite famil<strong>le</strong>.<br />

Merci Luc <strong>de</strong> m’avoir permis d’acquérir plusieurs techniques et <strong>de</strong> m’avoir fait rire. Je<br />

n’ai qu’une chose à te dire, vive <strong>le</strong>s 79!!!<br />

Merci Fabrice pour ton ai<strong>de</strong>, ta gentil<strong>le</strong>sse et ta bonne humeur. Merci pour <strong>le</strong> travail<br />

important que tu as réalisé sur <strong>le</strong>s TRP pendant ta <strong>thèse</strong> et qui m’a permis d’avoir <strong>de</strong>s bases<br />

soli<strong>de</strong>s.<br />

Merci Sandra, pour ton ai<strong>de</strong> technique, ta bonne humeur, ta gentil<strong>le</strong>sse. Sous tes airs<br />

extravertis, j’ai découvert une personne avec un grand cœur et une gran<strong>de</strong> générosité. Gros<br />

bisous à toi et à tes <strong>de</strong>ux bouts <strong>de</strong> chou, Ezéchiel et Zacharie.<br />

Merci Mathil<strong>de</strong> pour ta simplicité, ta gentil<strong>le</strong>sse et ta bonne humeur. J’espère pouvoir<br />

encore mieux te connaître.<br />

Merci Charlotte pour ton soutien et ta gentil<strong>le</strong>sse.<br />

Merci aux nombreuses personnes, ingénieurs, doctorants, techniciens ou stagiaires qui<br />

sont passés dans l’équipe et qui m’ont tous apportée quelque choses : Patricia, Sabrina,<br />

Ludivine, Jessica, Najete, Nathalie, Eve, Char<strong>le</strong>s, Véronique, C<strong>la</strong>ire, Boris, Myriam, et ma<br />

petite Elise qui va bientôt revenir parmi nous, je l’espère.<br />

Merci au Dr. Vincent Thoreau pour son ai<strong>de</strong> scientifique avec <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> RT-PCR<br />

quantitative. Merci au Dr. Anne Cantereau pour son ai<strong>de</strong> au microscope confocal. Merci à<br />

C<strong>la</strong>udine Combes et Khadra Escriva <strong>de</strong> s’être occupées <strong>de</strong> mes petites souris. Je remercie<br />

éga<strong>le</strong>ment tous <strong>le</strong>s personnels <strong>de</strong> l’UMR 6187 qui ont facilité mon séjour au sein du<br />

<strong>la</strong>boratoire.<br />

Je remercie <strong>le</strong> professeur Hugo DeJonge (Erasmus University Medical Center,<br />

Rotterdam, Pays-Bas) <strong>de</strong> m’avoir permis <strong>de</strong> séjourner dans son <strong>la</strong>boratoire. Merci au docteur<br />

Martina Wilke pour son ai<strong>de</strong> précieuse au cours <strong>de</strong> mon séjour.<br />

9


Merci au Dr. Corinne Huchet Cadiou <strong>de</strong> m’avoir permis d’entrer dans <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

recherche, et d’avoir cru en moi. Nos chemins se sont séparés mais je n’ai pas oublié mes<br />

petites souris mdx. Merci éga<strong>le</strong>ment à Au<strong>de</strong>, A<strong>le</strong>xandra, Sophie et Pascal, pour <strong>le</strong>urs<br />

gentil<strong>le</strong>sses. J’espère que vous al<strong>le</strong>z tous bien.<br />

Merci C<strong>la</strong>udia et C<strong>la</strong>ire pour tous <strong>le</strong>s petits restos, <strong>le</strong>s soirées, <strong>le</strong>s fous rires que nous<br />

avons partagés. Je vous souhaite beaucoup <strong>de</strong> bonheur et <strong>de</strong> réussite pour <strong>la</strong> suite.<br />

Merci ma petite Marie pour tous mes petits séjours sympas à Paris.<br />

Merci F<strong>la</strong>vien, pour ton amour et ton soutien <strong>de</strong> tous <strong>le</strong>s jours, tout simp<strong>le</strong>ment merci<br />

d’embellir ma vie.<br />

Je remercie mon père et marie, pour <strong>le</strong>ur soutien et <strong>le</strong>ur confiance en moi.<br />

Je remercie ma sœur Gwenaël<strong>le</strong>, Jean-Louis, Martin et <strong>le</strong> futur petit Montastier, merci<br />

d’avoir toujours été <strong>la</strong> pour moi. Je remercie <strong>le</strong> <strong>de</strong>uxième homme <strong>de</strong> ma vie, mon petit frère<br />

Brice-Edouard, pour <strong>le</strong> bonheur qu’il m’apporte tous <strong>le</strong>s jours. Enfin, merci maman pour tout<br />

l’amour, <strong>le</strong> soutien et <strong>la</strong> confiance que tu m’as apporté. Merci à vous pour tout l’amour que<br />

vous me donnez. Je vous aime tant.<br />

Je remercie éga<strong>le</strong>ment Stéphane Mathieu et l’association « Mucovie », pour son<br />

soutien financier durant ces trois années <strong>de</strong> <strong>thèse</strong>.<br />

10


Petit Papa Noël,<br />

Je te <strong>de</strong>man<strong>de</strong> juste <strong>de</strong>ux choses :<br />

un jour <strong>de</strong> répit sans traitement ni ma<strong>la</strong>die et<br />

un médicament mirac<strong>le</strong> pour guérir <strong>la</strong> mucoviscidose,<br />

qui ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> rien n'a rien et oui <strong>le</strong>s mirac<strong>le</strong>s<br />

existent...<br />

Paro<strong>le</strong>s d’une ado<strong>le</strong>scente atteinte <strong>de</strong> mucoviscidose.<br />

Ces paro<strong>le</strong>s prononcées par une jeune patiente atteinte <strong>de</strong> mucoviscidose, résume<br />

l’espoir que fon<strong>de</strong>nt <strong>le</strong>s patients sur <strong>la</strong> découverte d’un traitement curatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

En effet, malgré <strong>la</strong> découverte du gène CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance<br />

Regu<strong>la</strong>tor) et <strong>le</strong>s progrès effectués en matière <strong>de</strong> soins médicaux, <strong>la</strong> mucoviscidose reste une<br />

ma<strong>la</strong>die incurab<strong>le</strong> et l’espérance <strong>de</strong> vie moyenne <strong>de</strong>s personnes atteintes, bien qu’ayant été<br />

fortement augmentée durant <strong>le</strong>s <strong>de</strong>rnières années, n’excè<strong>de</strong> toujours pas à l’heure actuel<strong>le</strong><br />

l’âge <strong>de</strong> 46 ans.<br />

Le dysfonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR induit principa<strong>le</strong>ment un épaississement<br />

du mucus au niveau <strong>de</strong>s poumons qui ne peut plus être éliminé par l’organisme et qui va<br />

contribuer à un environnement favorab<strong>le</strong> au développement d’infections bactériennes. Pour<br />

fluidifier <strong>le</strong> mucus, il est nécessaire <strong>de</strong> restaurer <strong>la</strong> sécrétion chlorure dépendante du CFTR,<br />

et/ou d’activer une voie alternative <strong>de</strong> sécrétion chlorure à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s<br />

épithéliums respiratoires.<br />

Le travail présenté dans ce manuscrit s’inscrit dans une thématique pharmacologique<br />

axée autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> modu<strong>la</strong>teurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR et d’une thérapie alternative<br />

<strong>de</strong> sécrétion <strong>de</strong>s ions chlorure. Cette approche a pour objectif d’approfondir nos<br />

connaissances sur <strong>le</strong>s canaux présents à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s épithéliums afin <strong>de</strong><br />

découvrir <strong>de</strong>s agents pharmacologiques susceptib<strong>le</strong>s d’être utilisés dans un traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mucoviscidose.<br />

11


Remerciements<br />

Avant-propos<br />

Sommaire<br />

Liste <strong>de</strong>s figures<br />

Liste <strong>de</strong>s tab<strong>le</strong>aux<br />

Liste <strong>de</strong>s abréviations<br />

Historique<br />

SOMMAIRE<br />

I/ La mucoviscidose 13<br />

1. Historique et généralités 13<br />

2. Physiopathologie et manifestations cliniques 14<br />

2.1 Manifestations pulmonaires 15<br />

2.2 Manifestations intestina<strong>le</strong>s 15<br />

2.3 Manifestations pancréatiques 15<br />

2.4 Manifestations hépato-biliaire 16<br />

2.5 Manifestations génita<strong>le</strong>s 16<br />

2.6 Autres manifestations 16<br />

3. Diagnostic et Dépistage 17<br />

3.1 Diagnostic 17<br />

a. Test <strong>de</strong> <strong>la</strong> sueur 17<br />

b. Mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel nasal 17<br />

c. Diagnostic différentiel 18<br />

3.2 Dépistage 18<br />

a. Dépistage néonatal 18<br />

b. Dépistage prénatal 19<br />

4. Traitements palli<strong>la</strong>tifs actuels 19<br />

II/ Les transports épithéliaux 22<br />

III/ Le CFTR 25<br />

1. Voie <strong>de</strong> biosyn<strong>thèse</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR sauvage 25<br />

2. Structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR sauvage 26<br />

2.1 Les domaines transmembranaires TMD1 et TMD2 27<br />

2.2 Le domaine <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion R 27<br />

2.3 Les domaines <strong>de</strong> liaison aux nucléoti<strong>de</strong>s NBD1 et NBD2 28<br />

2.4 Les bouc<strong>le</strong>s intra-cytop<strong>la</strong>smiques et extracellu<strong>la</strong>ires 28<br />

12<br />

1<br />

2<br />

6<br />

9<br />

10<br />

13


3. Fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR sauvage 29<br />

3.1 CFTR : une protéine régu<strong>la</strong>trice 29<br />

3.2 CFTR : un canal chlorure 32<br />

a. Conductance et sé<strong>le</strong>ctivité du canal CFTR 32<br />

b. Mécanisme d’ouverture et <strong>de</strong> fermeture du canal CFTR 32<br />

c. Phosphory<strong>la</strong>tion du canal CFTR par <strong>le</strong>s PKA et <strong>le</strong>s PKC 33<br />

d. Régu<strong>la</strong>tion du canal CFTR par <strong>le</strong>s protéines phosphatases 34<br />

e. Régu<strong>la</strong>tion du canal CFTR par l’ATP 34<br />

f. Régu<strong>la</strong>tion du canal CFTR par <strong>le</strong>s seconds messagers 35<br />

4. Pharmacologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR 35<br />

4.1 Activateurs et potentiateur du CFTR 35<br />

a. Les activateurs et potentiateurs indirects du CFTR 35<br />

b. Les activateurs et potentiateurs directs du CFTR 36<br />

4.2 Inhibiteurs du CFTR 37<br />

5. Les différentes mutations <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR 40<br />

6. Stratégies <strong>de</strong> thérapies curatives 44<br />

6.1 Thérapie génique 44<br />

6.2 Thérapie cellu<strong>la</strong>ire 44<br />

6.3 Thérapie pharmacologique 45<br />

a. Thérapie pharmacologique du CFTR 45<br />

. Thérapie pharmacologique adaptée aux mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse I 46<br />

. Thérapie pharmacologique adaptée aux mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II 47<br />

. Thérapie adaptée aux mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II à V 49<br />

. Molécu<strong>le</strong>s à doub<strong>le</strong>s-activitées 51<br />

b. Thérapie pharmacologique par l’activation d’une voie 52<br />

alternative CaCC-dépendante<br />

IV/ Les canaux chlorure calcium dépendant (CaCC) 55<br />

1. Fonction <strong>de</strong>s CaCC 55<br />

1.1 Rô<strong>le</strong> physiologique <strong>de</strong>s CaCC 55<br />

1.2 Caractérisation et régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s CaCC 55<br />

a. Régu<strong>la</strong>tion par <strong>le</strong> Ca 2+ et <strong>la</strong> CAMKII 44 56<br />

b. Régu<strong>la</strong>tion par l'IP4 et <strong>le</strong>s annexines 45 57<br />

c. Régu<strong>la</strong>tion par <strong>le</strong> CFTR 45 57<br />

d. Autres régu<strong>la</strong>tion 46 58<br />

1.3 Pharmacologie <strong>de</strong>s CaCC 58<br />

a. Activateurs du CaCC 46 58<br />

b. Inhibiteurs <strong>de</strong>s CaCC 59<br />

2. Candidats molécu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s CaCC 60<br />

2.1 Les SLC26 62<br />

2.2 Les bestrophines 63<br />

2.3 Les TMEM16 66<br />

a. TMEM16a 54 66<br />

b. TMEM16b 58 69<br />

c. Les autres TMEM16 58 70<br />

Problématiques et objectifs<br />

13<br />

71


I/ Con<strong>texte</strong> scientifique et objectifs 71<br />

1. GPact-11a 71<br />

2. Guanabenz 72<br />

II/ Présentation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 72<br />

Matériels et métho<strong>de</strong>s<br />

I/ Matériels utilisés 74<br />

1. Le matériel cellu<strong>la</strong>ire 74<br />

1.1 Cellu<strong>le</strong>s primaires humaines 74<br />

a. Origine <strong>de</strong>s prélèvements 44 74<br />

b. Iso<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s 45 75<br />

1.2 Lignées cellu<strong>la</strong>ires 75<br />

a. Les cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 et MM39 44 75<br />

b. Entretien <strong>de</strong>s lignées cellu<strong>la</strong>ires 45 76<br />

c. La congé<strong>la</strong>tion et décongé<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s lignées cellu<strong>la</strong>ires 44 76<br />

2. Les modè<strong>le</strong>s animaux 45 77<br />

II/ Techniques d’étu<strong>de</strong>s in vitro 78<br />

1. Les techniques <strong>de</strong> biologie molécu<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong> biochimie 78<br />

1.1 Technique <strong>de</strong> transfection par « small interfering RNA » (siRNA) 78<br />

a. Principe 44 78<br />

b. Protoco<strong>le</strong> <strong>de</strong> transfection 45 78<br />

1.2 Technique <strong>de</strong> Western Blot 79<br />

a. Principe 44 79<br />

b. Extraction et dosage <strong>de</strong>s protéines 45 79<br />

c. E<strong>le</strong>ctrophorèse et transfert sur membrane 44 80<br />

d. Saturation et hybridation <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane 44 82<br />

e. Révé<strong>la</strong>tion 45 82<br />

2. Technique <strong>de</strong> physiologie cellu<strong>la</strong>ire 83<br />

2.1 Mesure <strong>de</strong> l’activité calcique intracellu<strong>la</strong>ire 83<br />

a. Principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> Fluo-4 44 83<br />

b. Protoco<strong>le</strong> <strong>de</strong> charge 45 84<br />

c. Analyse <strong>de</strong>s résultats 44 84<br />

2.2 Mesure du potentiel membranaire 85<br />

a. Principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> oxonol 44 85<br />

b. Protoco<strong>le</strong> <strong>de</strong> charge 45 86<br />

c. Analyse <strong>de</strong>s résultats 44 86<br />

2.3 Efflux d’iodure 87<br />

a. Principe 44 87<br />

b. Protoco<strong>le</strong> 45 88<br />

c. Analyse <strong>de</strong>s résultats 44 89<br />

III/ Techniques d’étu<strong>de</strong>s ex vivo et in vivo 91<br />

1. La technique <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> Ussing 90<br />

14<br />

74


1.1 Principe 90<br />

1.2 Système expérimenta<strong>le</strong> 90<br />

1.3 Préparation <strong>de</strong>s tissus 91<br />

1.4 Protoco<strong>le</strong> <strong>de</strong> dépo<strong>la</strong>risation 92<br />

2. Mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion salivaire 93<br />

2.1 Principe 93<br />

2.2 Protoco<strong>le</strong> et analyse 93<br />

IV/ Métho<strong>de</strong>s statistiques 94<br />

Résultats<br />

I/ I<strong>de</strong>ntification d’une nouvel<strong>le</strong> famil<strong>le</strong> d’activateurs <strong>de</strong> CFTR 95<br />

1. Con<strong>texte</strong> <strong>de</strong> travail 95<br />

2. Etu<strong>de</strong> d’un nouvel activateur <strong>de</strong> CFTR : <strong>le</strong> GPact-11a 97<br />

2.1 Artic<strong>le</strong> 97<br />

2.2 Résultats complémentaires 110<br />

a. Accessibilité du GPact-11a 44 110<br />

b. Effet du GPact-11a sur <strong>le</strong>s mutants <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse III 45 113<br />

3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> structure-activité 44 114<br />

4. Discussion 116<br />

II/ Etu<strong>de</strong> d’une nouvel<strong>le</strong> voie d’activation du CaCC 120<br />

1. Con<strong>texte</strong> <strong>de</strong> travail 120<br />

2. Con<strong>texte</strong> bibliographique 121<br />

2.2 TRPV 121<br />

2.3 TRPC 122<br />

3. Effet du guanabenz in vitro, ex vivo et in vivo 124<br />

3.1 Effet du guanabenz in vitro 124<br />

3.2 Effet du guanabenz ex vivo 127<br />

3.3 Effet du guanabenz in vivo 127<br />

4. Mécanisme d’action du guanabenz 129<br />

4.1 Le guanabenz : un agoniste 2-adrénergique 129<br />

4.2 Effet du guanabenz sur <strong>le</strong>s canaux TRPC et TRPV 130<br />

a. Effet <strong>de</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong>s canaux TRPC et TRPV 44 130<br />

b. Effet du guanabenz sur <strong>le</strong>s canaux TRPC1 45 131<br />

c. Effet du guanabenz sur <strong>le</strong>s canaux TRPC6 44 134<br />

4.3 I<strong>de</strong>ntification d’une nouvel<strong>le</strong> voie d’activation <strong>de</strong>s CaCC 136<br />

5. Discussion 137<br />

Conclusion généra<strong>le</strong>s et perspectives<br />

Bibliographie<br />

Annexes<br />

15<br />

95<br />

141<br />

146


LISTE DES FIGURES<br />

Figure 1 : Les différents organes atteints lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose. ..................................................... 24<br />

Figure 2 : Mesure <strong>de</strong> ddp chez un patient CF et non-CF lors <strong>de</strong> l’administration sur <strong>la</strong> muqueuse nasa<strong>le</strong><br />

d’amilori<strong>de</strong>, d’une solution sans chlorure et d’ATP.............................................................................. 28<br />

Figure 3 : Essais cliniques en cours dans <strong>le</strong> traitement palliatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose........................... 31<br />

Figure 4 : Représentation schématique <strong>de</strong>s principaux transports présents à <strong>la</strong> membrane d’une cellu<strong>le</strong><br />

épithélia<strong>le</strong> <strong>de</strong> voies respiratoires. .......................................................................................................... 32<br />

Figure 5 : Le CFTR du gène à <strong>la</strong> protéine............................................................................................. 35<br />

Figure 6 : Biogenèse et routage intracellu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR sauvage. ..................................... 36<br />

Figure 7 : Schéma illustrant l’organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR.......................................................... 37<br />

Figure 8 : Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure tridimensionnel<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR dans une conformation<br />

canal ouvert, proposé par <strong>le</strong> Dr Cal<strong>le</strong>baut. ............................................................................................ 39<br />

Figure 9: Rô<strong>le</strong>s présumés <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR dans <strong>la</strong> cellu<strong>le</strong> épithélia<strong>le</strong>. .......................................... 40<br />

Figure 10 : Modè<strong>le</strong> simplifié <strong>de</strong> l’activité du canal CFTR régulée par <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> son<br />

domaine régu<strong>la</strong>teur et <strong>la</strong> fixation d’ATP sur ses domaines NBDs........................................................ 43<br />

Figure 11 : Régu<strong>la</strong>tion du CFTR par <strong>le</strong>s récepteurs adénosine et purinergique (P2Y2)....................... 45<br />

Figure 12 : Structure chimique du CFTRinh-172. .................................................................................. 50<br />

Figure 13 : Répartitions <strong>de</strong>s mutations du gène CFTR.......................................................................... 51<br />

Figure 14 : C<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s mutations du gène CFTR. ...................................................................... 51<br />

Figure 15 : Tracés caractéristiques obtenus en canal unitaire, après stimu<strong>la</strong>tion par <strong>de</strong> <strong>la</strong> forskoline,<br />

pour <strong>la</strong> protéine CFTR sauvage ou mutée F508<strong>de</strong>l............................................................................... 52<br />

Figure 16 : Schéma explicatif du fonctionnement <strong>de</strong> l’Ataluren........................................................... 56<br />

Figure 17 : Action du miglustat sur <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> calnexine................................................................. 58<br />

Figure 18 : Stratégie <strong>de</strong> création d’une molécu<strong>le</strong> hybri<strong>de</strong> à doub<strong>le</strong> activités correctrice et<br />

potentiatrice du CFTR........................................................................................................................... 62<br />

Figure 19 : Représentation schématique <strong>de</strong> l’importance du CaCC dans <strong>le</strong>s transports ioniques d’une<br />

cellu<strong>le</strong> épithélia<strong>le</strong>................................................................................................................................... 63<br />

Figure 20 : Schéma récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong> l’activation du CaCC par <strong>le</strong> calcium. ........................................... 66<br />

Figure 21 : Schéma récapitu<strong>la</strong>tifs <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s CaCCs....................................... 67<br />

Figure 22 : Voie <strong>de</strong> signalisation intracellu<strong>la</strong>ire induite par l’activation <strong>de</strong>s récepteurs P2Y2............. 69<br />

Figure 23 : Arbres phylogénétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s SLC26…………………………………………..72<br />

Figure 24 : Récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s différentes bestrophines <strong>de</strong>s vertébrés. ................................................... 73<br />

Figure 25 : Modè<strong>le</strong> présumé <strong>de</strong> <strong>la</strong> topologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> bestrophine 2.......................................................... 74<br />

Figure 26 : Rô<strong>le</strong>s présumés <strong>de</strong> <strong>la</strong> bestrophine 1 dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s. ........................................................ 75<br />

16


Figure 27 : Arbres phylogénétique <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> TMEM16……………76<br />

Figure 28 : Modè<strong>le</strong> présumé <strong>de</strong> <strong>la</strong> topologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TMEM16A............................................... 77<br />

Figure 29 : Expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TMEM16A dans <strong>le</strong>s tissus <strong>de</strong> souris. ........................................ 78<br />

Figure 30 : Structure chimique du GPact-11a. ...................................................................................... 81<br />

Figure 31 : Structure chimique du guanabenz....................................................................................... 82<br />

Figure 32 : Représentation schématique <strong>de</strong>s transports ioniques d’une cellu<strong>le</strong> épithélia<strong>le</strong>................... 83<br />

Figure 33 : Souris C57Bl/6 et 129/FVB utilisées dans nos étu<strong>de</strong>s........................................................ 87<br />

Figure 34 : Structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> Fluo-4-AM. ...................................................................................... 93<br />

Figure 35 : Principe <strong>de</strong> l’entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> Fluo-4-AM dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s............................................ 93<br />

Figure 36 : Tracés et images XY représentant l’évolution <strong>de</strong> fluorescence <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> Fluo-4 en<br />

fonction du temps suite à l’application d’un agoniste........................................................................... 95<br />

Figure 37 : Structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> [DiSBAC2(3)]................................................................................... 95<br />

Figure 38 : Tracés et images XY représentant l’évolution <strong>de</strong> fluorescence <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> [DiSBAC2(3)]<br />

en fonction du temps suite à l’application d’un agoniste et d’un inhibiteur.......................................... 97<br />

Figure 39 : Représentation graphique <strong>de</strong>s efflux d’iodures................................................................... 99<br />

Figure 40 : Chambre <strong>de</strong> Ussing........................................................................................................... 101<br />

Figure 41 : Représentation schématique d’une chambre <strong>de</strong> Ussing.................................................... 101<br />

Figure 42 : Schéma <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s salivaires .................................................................... 103<br />

Figure 43 : Réaction entre <strong>le</strong> méthylglyoxal et l’-aminoazahétérocyc<strong>le</strong>........................................... 105<br />

Figure 44 : Exemp<strong>le</strong>s <strong>de</strong> tracés d’efflux iodure représentant <strong>la</strong> potentialisation par <strong>le</strong> GPact-11a et<br />

l’inhibition par <strong>le</strong> GPinh-5a <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse forskoline (Fsk) dans <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CHO-CFTRwt (n = 4).106<br />

Figure 45 : Structure chimique du GPinh-5a et du GPact-11a............................................................ 107<br />

Figure 46: Effet du GPact-11a sur <strong>la</strong> membrane <strong>de</strong> l’épithélium colonique. ...................................... 120<br />

Figure 47 : Effet du GPact-11a sur l’épithélium colonique en présence et en absence <strong>de</strong> DTT. ........ 121<br />

Figure 48 : Effet du GPact-11a sur <strong>le</strong> colon en présence <strong>de</strong> DTT, <strong>de</strong> cystéine et <strong>de</strong> -cyclo<strong>de</strong>xtrine. 122<br />

Figure 49: Effet du GPact-11a sur <strong>de</strong>s mutants <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse III............................................................... 123<br />

Figure 50 : Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure du GPact-11a vers <strong>le</strong> GPact-26a............................................... 124<br />

Figure 51 : Evaluation <strong>de</strong> l’effet du GPact-26a sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CHO-CFTRwt…………………...…114<br />

Figure 52 : Effet du GPact-26a sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s MM39 par <strong>la</strong> technique d’oxonol…………………115<br />

Figure 53 : Sécrétion salivaire induite par <strong>le</strong> GPact-26a sur <strong>le</strong>s souris cftr +/+ . .................................... 126<br />

Figure 54 : Structure chimique du GPinh-5a et du GPact-11a............................................................ 127<br />

Figure 55 : Motif structural minimum du pharmacophore supposé. ................................................... 128<br />

Figure 56 : Structure chimique <strong>de</strong>s quinolizium. ................................................................................ 128<br />

Figure 57 : Effet du guanabenz sur l’activation du CaCC dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF15……...................... 130<br />

Figure 58 : Arbre phylogénétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s canaux TRP humains. ........................................ 131<br />

Figure 59 : Effet du guanabenz sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF15, CF-KM4 et MM39.<br />

............................................................................................................................................................. 134<br />

17


Figure 60 : Effet du guanabenz sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s pulmonaires humaines... 135<br />

Figure 61 : Effet du guanabenz sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s pulmonaires po<strong>la</strong>risées non-<br />

CF………………… ............................................................................................................................ 136<br />

Figure 62 : Effet du guanabenz sur l’épithélium colonique <strong>de</strong> souris cftr -/- . ....................................... 137<br />

Figure 63 : Sécrétion salivaire induite par <strong>le</strong> guanabenz sur <strong>de</strong>s souris cftr -/- . .................................... 138<br />

Figure 64 : Sécrétion salivaire induite par <strong>le</strong> guanabenz sur <strong>de</strong>s souris cftr -/- . .................................... 138<br />

Figure 65 : Comparaison <strong>de</strong>s effets du guanabenz, <strong>de</strong> <strong>la</strong> clonidine et <strong>de</strong> <strong>la</strong> cirazoline<br />

sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC.................................................................................................................... 140<br />

Figure 66 : Effet du guanabenz sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC en présence <strong>de</strong> rouge <strong>de</strong> ruthénium ou <strong>de</strong><br />

SKF...................................................................................................................................................... 141<br />

Figure 67 : Effet du siRNA contrô<strong>le</strong> et TRPC1 sur l’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC1 dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />

CF-KM4, en comparaison avec une protéine <strong>de</strong> référence…………………………………………...132<br />

Figure 68 : Effet <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> TRPC1 sur <strong>la</strong> mobilisation calcique induite par <strong>le</strong> guanabenz sur<br />

<strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées avec un siRNA contrô<strong>le</strong> ou un siRNA TRPC1…………………...132<br />

Figure 69 : Effet <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> TRPC1 sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC par <strong>le</strong> guanabenz dans <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées ou non avec un siRNA contrô<strong>le</strong> ou un siRNA TRPC1………………133<br />

Figure 70 : Effet du siRNA contrô<strong>le</strong> et TRPC6 sur l’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC6 dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />

CF-KM4, en comparaison avec une protéine <strong>de</strong> référence……………………………………...……134<br />

Figure 71 : Effet <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> TRPC6 sur <strong>la</strong> mobilisation calcique induite par <strong>le</strong> guanabenz sur<br />

<strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées avec un siRNA contrô<strong>le</strong> ou un siRNA TRPC6……...……………135<br />

Figure 72 : Effet <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> TRPC6 sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC par <strong>le</strong> guanabenz dans <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées ou non avec un siRNA contrô<strong>le</strong> ou un siRNA TRPC6………………135<br />

Figure 73 : Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> tracé représentatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilisation calcique induite par l’OAG et inhibée par<br />

<strong>le</strong> SKF96365 dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4. ............................................................................................ 147<br />

Figure 74 : Effet <strong>de</strong> l’OAG sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4…….………………137<br />

Figure 75 : Structure chimique du guanabenz, du DAG et d’un dérivé actif <strong>de</strong> l’hyperforine. ......... 149<br />

Figure 76 : Répresentation schématique <strong>de</strong> l’effet du guanabenz, du GPact11a et du GPact-26a<br />

sur <strong>le</strong>s transports ioniques à <strong>la</strong> surface d’une cellu<strong>le</strong>........................................................................... 151<br />

Figure 77 : Structure chimique du GPinh-5a, GPact-11a et GPact-26a. ............................................. 153<br />

Figure 78 : Schéma représentatif <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s pharmacologiques existantes dans <strong>le</strong> traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mucoviscidose. .................................................................................................................................... 155<br />

18


LISTE DES TABLEAUX<br />

Tab<strong>le</strong>au 1 : Traitements palliatifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose. 30<br />

Tab<strong>le</strong>au 2 : Exemp<strong>le</strong>s <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tions envisagées entre <strong>le</strong> CFTR et d’autres protéines. 41<br />

Tab<strong>le</strong>au 3 : Tab<strong>le</strong>au non-exhaustif <strong>de</strong>s potentiateurs et activateurs <strong>de</strong> CFTR. 48<br />

Tab<strong>le</strong>au 4 : Tab<strong>le</strong>au récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong> CFTR. 49<br />

Tab<strong>le</strong>au 5 : Tab<strong>le</strong>au récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s correcteurs <strong>de</strong> CFTR. 57<br />

Tab<strong>le</strong>au 6 : Récapitu<strong>la</strong>tifs <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s utilisab<strong>le</strong>s en thérapie pharmacologique. 60<br />

Tab<strong>le</strong>au 7: Tab<strong>le</strong>au récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s différentes molécu<strong>le</strong>s inhibitrices du CaCC. 70<br />

Tab<strong>le</strong>au 8 : Composition <strong>de</strong>s solutions A et B nécessaires à <strong>la</strong> transfection <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s par<br />

siRNA. 88<br />

Tab<strong>le</strong>au 9 : Composition du tampon <strong>de</strong> lyse. 90<br />

Tab<strong>le</strong>au 10 : Composition du cocktail d’inhibiteurs <strong>de</strong> protéases. 90<br />

Tab<strong>le</strong>au 11 : Composition du tampon <strong>de</strong> <strong>la</strong>emmli 2X. 90<br />

Tab<strong>le</strong>au 12 : Composition <strong>de</strong>s gels <strong>de</strong> polyacry<strong>la</strong>mi<strong>de</strong>. 91<br />

Tab<strong>le</strong>au 13 : Composition du tampon d’é<strong>le</strong>ctrophorèse 10X. 91<br />

Tab<strong>le</strong>au 14 : Composition du tampon <strong>de</strong> transfert. 91<br />

Tab<strong>le</strong>au 15 : Récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s anticorps primaires utilisés. 92<br />

Tab<strong>le</strong>au 16 : Récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s anticorps secondaire utilisés. 92<br />

Tab<strong>le</strong>au 17 : Composition <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> Krebs. 94<br />

Tab<strong>le</strong>au 18 : Composition <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> Krebs sans Cl - . 96<br />

Tab<strong>le</strong>au 19 : Composition du milieu d’efflux pour <strong>le</strong>s systèmes d’expression endogènes. 99<br />

Tab<strong>le</strong>au 20 : Composition <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> Krebs « normal ». 102<br />

Tab<strong>le</strong>au 21 : Détermination <strong>de</strong> l’IC50 (concentration du composé inhibant 50 % <strong>de</strong> l'effet<br />

observé) <strong>de</strong>s adduits méthylglyoxal <strong>le</strong>s plus efficaces, testés en efflux d’iodure. 106<br />

Tab<strong>le</strong>au 22: Résumé <strong>de</strong>s caractéristiques d’activation et d’inhibition <strong>de</strong>s canaux TRPV. 132<br />

Tab<strong>le</strong>au 23 : Résumé <strong>de</strong>s caractéristiques d’activation et d’inhibition <strong>de</strong>s canaux TRPC. 133<br />

19


4-PBA 4-phenylbutyrate<br />

LISTE DES ABREVIATIONS<br />

A9C Aci<strong>de</strong> anthracène-9-Carboxylique<br />

ABC ATP-binding Cassette<br />

ADN Aci<strong>de</strong> DésoxyriboNucléique<br />

ADNc ADN complémentaire<br />

ADO Récepteur adénosine<br />

AIF Apoptotic Inducing Factor<br />

AMPc A<strong>de</strong>nosine MonoPhosphate cyclique<br />

Anx Annexine<br />

ARN Aci<strong>de</strong> Ribonucléique<br />

ARNm ARN messager<br />

ATP A<strong>de</strong>nosine TriPhosphate<br />

CACC Canal chlorure activé par <strong>le</strong> Ca 2+<br />

CAM-kinase Calmoduline kinase<br />

CHIP C-terminus of Hsc70 Interacting Protein<br />

CF Cystic fibrosis<br />

CFTR Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regu<strong>la</strong>tor<br />

CFTR wt CFTR wild-type ou CFTR sauvage<br />

DAG DiacylGlycérol<br />

ddp Différence De Potentiel<br />

DHFR Dihydrofo<strong>la</strong>te reductase<br />

DIDS Aci<strong>de</strong> 4,4’-diisothiocyanato-stilbene-2,2’-disulfonique<br />

DMSO Diméthylsulfoxy<strong>de</strong><br />

DO Densité Optique<br />

Domaine PDZ Domaine PSD-95/D1g/Zo-1<br />

Domaine R Domaine regu<strong>la</strong>teur <strong>de</strong> CFTR<br />

DPC Aci<strong>de</strong> dipheny<strong>la</strong>mine-2-carboxylique<br />

DTT Dithiothreitol<br />

EDTA Ethy<strong>le</strong>n Diamine Tetraacetic Acid<br />

EGTA Ethy<strong>le</strong>n Glycol Tetraacetic Acid<br />

ENaC Epithelial Na + Channel<br />

ERAD ER Associated Degradation<br />

ERC ER Compartment<br />

A<br />

C<br />

D<br />

E<br />

20


ERQC ER Quality Control<br />

F508<strong>de</strong>l <strong>de</strong><strong>le</strong>tion d’une pheny<strong>la</strong><strong>la</strong>nine en position 508<br />

FFA Aci<strong>de</strong> Flufénamique<br />

Fluo-4-AM Fluo-4-acetoxymethyl ester<br />

Fsk Forskoline<br />

Glc Glucose<br />

GMPc Guanidine MonoPhosphate cyclique<br />

Gst Génistéine<br />

Hsc Heat Shock Cognate<br />

Hsp Heat Shock Protein<br />

IBMX Isobutylméthylxanthine<br />

IP3<br />

Inositol tris phosphate<br />

IP4<br />

Inositol tetrakisphosphate<br />

KO Knock Out<br />

MPB Sels <strong>de</strong> benzo[c]quinolizinium<br />

MSD Membrane Spanning Domain<br />

F<br />

G<br />

H<br />

I<br />

K<br />

M<br />

NBD Nuc<strong>le</strong>oti<strong>de</strong> Binding Domain<br />

NB-DNJ N-Butyl <strong>de</strong>oxynojirimycin, miglustat<br />

NFA Aci<strong>de</strong> Niflumique<br />

ORCC Outwardly rectifying Chlori<strong>de</strong> Channel<br />

OAG O<strong>le</strong>oyl-2-Acetyl-sn-Glycerol<br />

P2Y2 Récepteur purinergique <strong>de</strong> type 2<br />

PIP2 Phosphatidyl-inositol-diphosphate<br />

PKA Protéine Kinase A<br />

PKC Protéine Kinase C<br />

N<br />

O<br />

P<br />

21


PLC Phospholipase C<br />

PPase Phosphatase<br />

RAC Receptor Activated Channel<br />

RE Réticulum Endop<strong>la</strong>smique<br />

ROMK Renal Outer Medul<strong>la</strong>ry K + channel<br />

RT-PCR Reverse Transcription-Polymerase Chain Reaction<br />

Rte Résistance transépithelia<strong>le</strong><br />

RR Rouge <strong>de</strong> Ruthénium<br />

SDS Sodium Do<strong>de</strong>cyl Sulfate<br />

siRNA Short Interfering RNA sequence<br />

SITS Aci<strong>de</strong> 4-acetamido-4’-isothiocyanatostilbene-2,2’-disulfonique<br />

SOC Store Operated Channel<br />

STIM Stromal Interacting Mo<strong>le</strong>cu<strong>le</strong><br />

SVF Sérum <strong>de</strong> veaux fœtal<br />

TMD Domaine Transmembranaire<br />

TRPC Transient Receptor Potential Canonical<br />

TRPV Transient Receptor Potential Vanilloid<br />

TRPM Transient Receptor Potential Me<strong>la</strong>nostatin<br />

Ubc Ubiquitine<br />

UTP Uridine TriPhosphate<br />

WT Wild Type<br />

R<br />

S<br />

T<br />

U<br />

W<br />

22


I/ La mucoviscidose<br />

1. Historique et généralités<br />

La mucoviscidose est <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die génétique héréditaire à transmission autosomique<br />

récessive <strong>la</strong> plus fréquente dans <strong>le</strong>s popu<strong>la</strong>tions européennes. En France, un nouveau-né sur<br />

4600 est atteint <strong>de</strong> mucoviscidose. El<strong>le</strong> touche principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s organes respiratoires et<br />

digestifs.<br />

Dès <strong>le</strong> Moyen Âge, on connaissait <strong>le</strong> sort funeste du nouveau-né dont <strong>la</strong> mère<br />

remarquait <strong>le</strong> « baiser salé », c'est-à-dire <strong>le</strong> goût salé <strong>la</strong>issé par un baiser sur <strong>le</strong> front <strong>de</strong><br />

l'enfant. Mais c'est en 1936, que <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die est décrite pour <strong>la</strong> première fois sous <strong>le</strong> nom <strong>de</strong><br />

« fibrose kystique du pancréas et bronchectasie » par <strong>le</strong> pédiatre Guido Fanconi (Fanconi et<br />

al., 1936). El<strong>le</strong> ne fut considérée comme une entité pathologique distincte qu'en 1938 grâce au<br />

Dr Dorothy Hansine An<strong>de</strong>rsen (An<strong>de</strong>rsen et al., 1938). Le terme <strong>de</strong> mucoviscidose créé à<br />

partir <strong>de</strong>s termes « mucus » et « visqueux », fut utilisé pour <strong>la</strong> première fois en 1943 par <strong>le</strong> Dr.<br />

Sydney Farber (Farber et al., 1945). C’est en 1953 que <strong>le</strong> docteur Paul di Sant' Agnese<br />

découvre <strong>le</strong>s anomalies é<strong>le</strong>ctrolytiques dans <strong>la</strong> sueur <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s (augmentation importante<br />

du chlorure et du sodium et moins marquée du potassium), permettant d'envisager un<br />

diagnostic spécifique à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die : <strong>le</strong> test <strong>de</strong> <strong>la</strong> sueur. En 1983, Quinton décrit <strong>le</strong> défaut <strong>de</strong><br />

perméabilité aux ions chlorure au niveau <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sudoripares<br />

(Quinton, 1983). La même année Know<strong>le</strong>s observe <strong>le</strong> même phénomène au niveau <strong>de</strong><br />

l’épithélium pulmonaire (Know<strong>le</strong>s et al., 1983). En 1989, <strong>le</strong> gène impliqué dans <strong>la</strong><br />

mucoviscidose est isolé par <strong>le</strong>s équipes <strong>de</strong> Lap-Chee Tsui, Francis Collins et John Riordan. Il<br />

s'agit d'un gène localisé sur <strong>le</strong> chromosome 7 contenant 27 exons et codant un canal chlorure<br />

transmembranaire appelé CFTR pour Cystic Fibrosis Transmenbrane conductance Regu<strong>la</strong>tor<br />

(Kerem et al., 1989; Riordan et al., 1989; Rommens et al., 1989).<br />

Bien que <strong>le</strong> gène ait été découvert il y a plus <strong>de</strong> 20 ans, il n’existe toujours pas <strong>de</strong><br />

traitement capab<strong>le</strong> <strong>de</strong> soigner <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die mais <strong>le</strong>s progrès dans <strong>la</strong> prise en charge <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s<br />

ont permis d’augmenter <strong>la</strong> qualité et l’espérance <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s patients. En effet, pour <strong>le</strong>s enfants<br />

qui naissent en 2008, l’espérance <strong>de</strong> vie est <strong>de</strong> 46 ans, alors qu'el<strong>le</strong> n’était que <strong>de</strong> 7 ans en<br />

1965.<br />

23


2. Physiopathologie et manifestations cliniques<br />

La mucoviscidose touche l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s tissus épithéliaux <strong>de</strong> l’organisme. Ces tissus<br />

se retrouvent dans <strong>de</strong> nombreux organes : <strong>le</strong>s voies respiratoires, <strong>le</strong> pancréas, <strong>le</strong> foie, l’arbre<br />

biliaire, l’intestin grê<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s canaux déférents <strong>de</strong>s organes génitaux masculins et <strong>le</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s<br />

sudoripares <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau (Figure 1).<br />

Figure 1 : Les différents organes atteints lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

(D’après Welsh, 1995 ; modifiée par Renaud Dérand, 2001)<br />

La sévérité <strong>de</strong>s manifestations cliniques varie selon <strong>le</strong>s mutations du gène CFTR, mais aussi<br />

selon <strong>de</strong>s facteurs génétiques et environnementaux.<br />

24


2.1 Manifestations pulmonaires<br />

Les manifestations pulmonaires sont <strong>la</strong> cause majeure <strong>de</strong> mortalité. L’absence <strong>de</strong><br />

CFTR à <strong>la</strong> membrane entraine <strong>la</strong> déshydratation et l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> viscosité du mucus<br />

qui conduisent à une obstruction chronique <strong>de</strong>s bronches. Les poussières et <strong>le</strong>s bactéries sont<br />

diffici<strong>le</strong>ment évacuées et <strong>le</strong>s propriétés antibactériennes du mucus sont diminuées. Tous ces<br />

éléments favorisent l’apparition d’une infection précoce <strong>de</strong>venant rapi<strong>de</strong>ment chronique<br />

associée à une réaction inf<strong>la</strong>mmatoire (Doring, 1996). Les premiers germes colonisant <strong>le</strong>s<br />

voies ariennes sont Haemophilus influenzae et Staphylococcus aureus, puis Pseudomonas<br />

aeruginosa à un sta<strong>de</strong> plus avancé. Le cerc<strong>le</strong> vicieux inf<strong>la</strong>mmation chronique et surinfection<br />

bactérienne aboutit à <strong>la</strong> fibrose sévère du tissu pulmonaire et en conséquence à une<br />

insuffisance respiratoire majeure.<br />

2.2 Manifestations intestina<strong>le</strong>s<br />

L’obstruction intestina<strong>le</strong> caractéristique <strong>de</strong> cette pathologie se manifeste dès <strong>le</strong>s<br />

premiers jours <strong>de</strong> vie chez 10 à 20% <strong>de</strong>s nouveaux-nés par un i<strong>le</strong>us méconial (rétention <strong>de</strong>s<br />

sel<strong>le</strong>s primitives). Le syndrome <strong>de</strong> l’occlusion intestina<strong>le</strong> dista<strong>le</strong> peut éga<strong>le</strong>ment survenir chez<br />

l’enfant ma<strong>la</strong><strong>de</strong>. Ces obstructions sont liées à une mauvaise hydratation <strong>de</strong>s sel<strong>le</strong>s.<br />

2.3 Manifestations pancréatiques<br />

L’insuffisance pancréatique exocrine est présente chez environ 90% <strong>de</strong>s patients. Chez<br />

<strong>le</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s <strong>le</strong>s canaux pancréatiques se bouchent et <strong>le</strong>s enzymes du pancréas (lipase,<br />

trypsine…) sont peu excrétées dans <strong>la</strong> lumière intestina<strong>le</strong>. Ces enzymes agressent alors <strong>le</strong><br />

tissu pancréatique et induisent <strong>la</strong> fibrose. Tous ces éléments sont responsab<strong>le</strong>s d’un défaut<br />

d’absorption <strong>de</strong>s graisses, <strong>de</strong>s protéines et <strong>de</strong>s vitamines liposolub<strong>le</strong>s (Davis et al., 1996). La<br />

ma<strong>la</strong>bsorption entraine alors une diarrhée chronique graisseuse, <strong>de</strong>s insuffisances <strong>de</strong><br />

croissance, un retard pubertaire, une anémie et <strong>de</strong>s troub<strong>le</strong>s carentiels.<br />

Un diabète « insulinoprive » peut éga<strong>le</strong>ment survenir à l’âge adulte, il touche environ<br />

15% <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s. Il est causé par <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s ß <strong>de</strong>s ilots <strong>de</strong> Langerhans<br />

conduisant à un défaut <strong>de</strong> sécrétion d’insuline.<br />

25


2.4 Manifestations hépato-biliaire<br />

L’élévation <strong>de</strong> <strong>la</strong> viscosité <strong>de</strong> <strong>la</strong> bi<strong>le</strong> induit l’obstruction <strong>de</strong>s canaux hépatiques et<br />

empêche son évacuation vers <strong>la</strong> vésicu<strong>le</strong> biliaire. El<strong>le</strong> se traduit dans 10 à 15% <strong>de</strong>s cas par une<br />

cirrhose biliaire. Une stéatose hépatique (accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s triglyceri<strong>de</strong>s), une hépatite<br />

néonata<strong>le</strong> et parfois même une hépatomégalie (atrophie hepatique) peuvent aussi être<br />

observées. De plus, <strong>la</strong> vésicu<strong>le</strong> biliaire est fréquemment atrophiée et on retrouve éga<strong>le</strong>ment<br />

dans certains cas une lithiase vésicu<strong>la</strong>ire.<br />

2.5 Manifestations génita<strong>le</strong>s<br />

Les manifestations génita<strong>le</strong>s posent un problème <strong>de</strong> plus en plus important avec<br />

l'amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> survie <strong>de</strong>s patients. Chez <strong>la</strong> femme, une hypofertilité due à <strong>de</strong>s<br />

modifications <strong>de</strong> <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ire cervica<strong>le</strong> (Oppenheimer et al., 1970) est observée, néanmoins <strong>le</strong>s<br />

grossesses <strong>de</strong> femmes atteintes ne sont plus rares. Chez l'homme, une stérilité causée par<br />

l’atrésie bi<strong>la</strong>téra<strong>le</strong> <strong>de</strong>s canaux déférents est décrite. L'atrophie <strong>de</strong>s voies excrétrices <strong>de</strong>s<br />

spermatozoï<strong>de</strong>s (canal déférent et vésicu<strong>le</strong>s sémina<strong>le</strong>s) entraîne une azoospermie ou<br />

oligospermie sévère.<br />

2.6 Autres manifestations<br />

Les affections rhino-sinusiennes sont fréquentes. L’inf<strong>la</strong>mmation et l’infection<br />

chronique du mucus entraînent une sinusite chronique et <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> polypes nasaux. Une<br />

déshydratation causée par perte <strong>de</strong> sel au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau peut apparaitre lors <strong>de</strong> l’effort ou<br />

<strong>de</strong> forte cha<strong>le</strong>ur. Une cardiomyopathie probab<strong>le</strong>ment d'origine carentiel<strong>le</strong> peut être décrite<br />

ainsi qu'une hypertension artériel<strong>le</strong> pulmonaire.<br />

26


3. Diagnostic et dépistage<br />

3.1 Diagnostic<br />

a. Test <strong>de</strong> <strong>la</strong> sueur<br />

Le test <strong>de</strong> <strong>la</strong> sueur a été décrit pour <strong>la</strong> première fois en 1959 par Gibson et Cooke<br />

(GIBSON & COOKE, 1959). Chez <strong>le</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s, <strong>le</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sudoripares ont une teneur<br />

augmentée en ions sodium, potassium et chlorure. Le dosage <strong>de</strong>s ions chlorure dans <strong>la</strong> sueur<br />

<strong>de</strong>s patients représente donc l’examen <strong>le</strong> plus fiab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> dépistage <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose. La<br />

sueur est obtenue grâce au passage d’un faib<strong>le</strong> courant à travers <strong>la</strong> peau entre <strong>de</strong>ux é<strong>le</strong>ctro<strong>de</strong>s<br />

et à l’application d’un tampon <strong>de</strong> pilocarpine. Cette molécu<strong>le</strong> est un activateur <strong>de</strong>s voies<br />

cholinergiques, el<strong>le</strong> stimu<strong>le</strong> <strong>la</strong> sécrétion <strong>de</strong> sueur ensuite recueillie sur un papier filtre (Chinet<br />

et al., 2000).<br />

Lorsque <strong>la</strong> concentration d’ions chlorure dans <strong>la</strong> sueur est supérieure à 60 mmol/l, <strong>le</strong> test est<br />

positif. Il doit être positif à <strong>de</strong>ux reprises pour affirmer <strong>le</strong> diagnostic <strong>de</strong> mucoviscidose. Une<br />

concentration inférieure à 40 mmol/l est norma<strong>le</strong>. Enfin, pour une concentration d’ions<br />

chlorure intermédiaire comprise entre 40 mmol/l et 60 mmol/l, <strong>le</strong> test est dit « limite » et<br />

nécessite <strong>de</strong>s examens complémentaires (Davis et al., 1996; Chinet et al., 2000). Le test <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sueur est fiab<strong>le</strong> et sensib<strong>le</strong>, il est positif dans plus <strong>de</strong> 98% <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> mucoviscidose (2% <strong>de</strong><br />

faux positif).<br />

b. Mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel nasal<br />

Cette technique mise au point par Know<strong>le</strong>s (Know<strong>le</strong>s et al., 1995) puis standardisée<br />

consiste à mesurer <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel (DDP) <strong>de</strong> l'épithélium nasal et permet l'étu<strong>de</strong> in<br />

vivo <strong>de</strong>s transports ioniques transépithéliaux. En effet, <strong>la</strong> va<strong>le</strong>ur basa<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> DDP nasa<strong>le</strong> est<br />

plus é<strong>le</strong>ctronégative chez <strong>le</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s et sa variation lors <strong>de</strong> l’administration au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

muqueuse nasa<strong>le</strong> d’amilori<strong>de</strong>, un inhibiteur <strong>de</strong>s canaux sodiques, est plus é<strong>le</strong>vée (Figure 2).<br />

27


amilori<strong>de</strong><br />

Figure 2 : Mesure <strong>de</strong> ddp chez un patient CF et non-CF lors <strong>de</strong> l’administration sur <strong>la</strong> muqueuse nasa<strong>le</strong><br />

d’amilori<strong>de</strong>, d’une solution sans chlorure et d’ATP.<br />

(Modifiée d’après Taylor et al., 2009)<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> DDP nasa<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> diagnostic <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose est simp<strong>le</strong><br />

d’emploi, peu couteuse et faci<strong>le</strong> à maitriser mais n'a pas d'intérêt dans <strong>le</strong>s formes typiques <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Par contre, el<strong>le</strong> est intéressante dans <strong>le</strong>s formes cliniques atypiques associées à <strong>de</strong>s<br />

tests <strong>de</strong> <strong>la</strong> sueur « limites » ou pour un diagnostic précoce chez <strong>le</strong> nouveau-né.<br />

c. Diagnostic différentiel<br />

En cas d’affections respiratoires récidivantes ou chez <strong>le</strong>s hommes présentant une<br />

azoospermie, une hypop<strong>la</strong>sie <strong>de</strong>s vésicu<strong>le</strong>s sémina<strong>le</strong>s et/ou <strong>de</strong>s canaux déférents, <strong>la</strong> recherche<br />

<strong>de</strong> mutations du gène CFTR peut être envisagée (Moskowitz et al., 1993).<br />

3.2 Dépistage<br />

Patient CF Patient non-CF<br />

a. Dépistage néonatal<br />

ATP<br />

amilori<strong>de</strong><br />

-Cl - -Cl -<br />

Le dépistage néonatal <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose est systématique en France <strong>de</strong>puis<br />

novembre 2002. Ce test est fiab<strong>le</strong> et permet <strong>la</strong> prise en charge précoce <strong>de</strong>s enfants atteints. Il<br />

consiste à doser <strong>la</strong> trypsine immuno-réactive, une proenzyme secrétée par <strong>le</strong> pancréas et<br />

circu<strong>la</strong>nt dans <strong>le</strong> sang (Pitt, 2010). Il est réalisé à partir d’une goutte <strong>de</strong> sang séchée 3 jours<br />

ATP<br />

28


après <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong> l’enfant. La détection d’un niveau <strong>de</strong> trypsine anorma<strong>le</strong>ment é<strong>le</strong>vé<br />

(>60µg/l) conduit à réaliser un génotypage afin <strong>de</strong> rechercher <strong>le</strong>s mutations <strong>le</strong>s plus<br />

fréquentes du CFTR. Lorsqu’une ou <strong>de</strong>ux mutations du CFTR sont mises en évi<strong>de</strong>nce, <strong>le</strong>s<br />

enfants subissent un test <strong>de</strong> <strong>la</strong> sueur, dans <strong>le</strong> mois suivant <strong>le</strong>ur naissance.<br />

b. Dépistage prénatal<br />

L’analyse <strong>de</strong> l’ADN du fœtus par une biopsie <strong>de</strong>s villosités choria<strong>le</strong>s peut être réalisée<br />

<strong>de</strong> façon fiab<strong>le</strong> à 10 semaines d’aménorrhée. Si cette analyse molécu<strong>la</strong>ire est impossib<strong>le</strong>, une<br />

amniocentèse peut être pratiquée à 18 semaines. Le dépistage prénatal est recommandé<br />

uniquement chez <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s à risques, dans <strong>le</strong> cas d’antécé<strong>de</strong>nts familiaux ou <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

connaissance <strong>de</strong> l’hétérozygotie d’un membre du coup<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> peut éga<strong>le</strong>ment être <strong>de</strong>mandée<br />

dans <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> découverte d’une obstruction intestina<strong>le</strong> ou <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> visualisation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> vésicu<strong>le</strong> biliaire lors d’une écographie (Moskowitz et al., 1993).<br />

4. Traitements palliatifs actuels<br />

Actuel<strong>le</strong>ment, il n’existe pas <strong>de</strong> traitement curatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose. Les traitements<br />

proposés sont <strong>de</strong>s traitements palliatifs multip<strong>le</strong>s, <strong>de</strong>stinés à sou<strong>la</strong>ger <strong>le</strong>s symptômes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die. Bien qu’ils aient permis d’augmenter <strong>de</strong> manière significative l’espérance et <strong>la</strong><br />

qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s patients, ils restent assez contraignants et nécessitent un suivi quotidien.<br />

Par exemp<strong>le</strong>, <strong>la</strong> kinésithérapie respiratoire est l’un <strong>de</strong>s traitements essentiels <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mucoviscidose. El<strong>le</strong> a pour objectif d'évacuer <strong>le</strong> mucus épais et visqueux qui obstrue <strong>le</strong>s<br />

bronches <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s. Le kinésithérapeute pratique <strong>de</strong>s techniques d'accélération <strong>de</strong> flux<br />

respiratoire, il rééduque <strong>la</strong> toux pour qu'el<strong>le</strong> <strong>de</strong>vienne plus efficace et apprend au patient <strong>le</strong>s<br />

techniques <strong>de</strong> drainage postural et <strong>de</strong> toi<strong>le</strong>tte bronchique qu'il faut pratiquer plusieurs fois par<br />

jour. De plus, l’utilisation d’un gi<strong>le</strong>t gonf<strong>la</strong>b<strong>le</strong> vibrant peut éga<strong>le</strong>ment être prescrite. Le gi<strong>le</strong>t<br />

est relié à un générateur et permet <strong>la</strong> compression <strong>de</strong> <strong>la</strong> cage thoracique <strong>de</strong>s patients 5 à 20<br />

fois par secon<strong>de</strong> afin <strong>de</strong> facilité <strong>la</strong> liquéfaction du mucus. En résumé, <strong>la</strong> kinésithérapie permet<br />

<strong>de</strong> désencombrer l’arbre bronchique <strong>de</strong> manière efficace et non-douloureuse mais reste<br />

29


particulièrement astreignante pour <strong>le</strong>s patients car el<strong>le</strong> doit être effectuée à raison d’une heure<br />

une à <strong>de</strong>ux fois par jour.<br />

En plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> kinésithérapie respiratoire, <strong>de</strong> nombreux traitements palliatifs<br />

supplémentaires sont développés actuel<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong> but <strong>de</strong> sou<strong>la</strong>ger <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s<br />

respiratoires et digestifs <strong>de</strong>s patients. Ils sont résumés dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.<br />

Manifestations<br />

pulmonaires<br />

Manifestations<br />

digestives<br />

Traitements Médications<br />

Kinésithérapie respiratoire Gi<strong>le</strong>t gonf<strong>la</strong>b<strong>le</strong><br />

Fluidification du mucus<br />

Pulmozyme, solution saline<br />

hypertonique<br />

Anti-inf<strong>la</strong>mmatoires Ibuprofène<br />

Antibiothérapie TOBI, azithromycine, Cayston<br />

Vitamines AquADEKs<br />

Enzymes pancréatiques Pancrealipase<br />

Tab<strong>le</strong>au 1 : Traitements palliatifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

(D’après http://www.cff.org)<br />

Ces traitements palliatifs continuent <strong>de</strong> représenter un <strong>la</strong>rge champ d’investigation et <strong>de</strong>s<br />

essais cliniques peuvent être menés.<br />

Par exemp<strong>le</strong>, un essai clinique <strong>de</strong> phase II permettant d’évaluer l’effet anti-inf<strong>la</strong>mmatoire du<br />

sildénafil (Dormer et al., 2005) est actuel<strong>le</strong>ment en cours aux Etats-Unis. Il inclut <strong>de</strong>s patients<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 14 ans atteint <strong>de</strong> mucoviscidose. Le sil<strong>de</strong>nafil est administré à une concentration <strong>de</strong><br />

20 mg, 3 fois par jours pendant 28 jours. L’effet anti-inf<strong>la</strong>mmatoire du sil<strong>de</strong>nafil est évalué en<br />

mesurant <strong>le</strong> taux d’inter<strong>le</strong>ukine 8 et d’é<strong>la</strong>stase présent dans <strong>le</strong>s expectorations <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s.<br />

Les premiers résultats seront connus en mai 2011 (http://clinicaltrials.gov). Il ne s’agit que<br />

d’un exemp<strong>le</strong>, actuel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> nombreux essais cliniques sont en cours (Figure 3).<br />

30


Ces traitements palliatifs continuent <strong>de</strong> représenter un <strong>la</strong>rge champ d’investigation et<br />

<strong>de</strong> nombreux essais cliniques sont en cours ().<br />

Fluidifiants<br />

Mucolytique<br />

Antiinf<strong>la</strong>mmatoires<br />

Anti-infectieux<br />

Anti-rejet<br />

Supplémentation<br />

nutritionnel<strong>le</strong><br />

Figure 3 : Essais cliniques en cours dans <strong>le</strong> traitement palliatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

(Modifiées d’après <strong>la</strong> Cystic Fibrosis Foundation)<br />

Cependant, <strong>le</strong>s traitements palliatifs visent à soigner seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s conséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mucoviscidose. Un espoir <strong>de</strong> traitement curatif repose sur <strong>le</strong> fait d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>le</strong>s différents<br />

transporteurs impliqués dans <strong>la</strong> déshydratation du mucus qui aboutit à <strong>la</strong> fibrose sévère <strong>de</strong>s<br />

poumons dans <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

Essais cliniques<br />

Pré-clinique Phase 1 Phase 2 Phase 3 Au patient<br />

GS9411<br />

N-acétylcystéine ora<strong>le</strong><br />

DHA<br />

Sildénafil<br />

Glutathion inhalé<br />

GSK SB 656933<br />

Ploglitazone<br />

Hydroxychloroquine<br />

Simvastatin<br />

GS 9310/11<br />

BAY G3939<br />

Solution saline hypertonique<br />

Denufosol<br />

Bronchitol<br />

SPI-8811<br />

Moli 1901<br />

Arikace<br />

KB001<br />

MP-376<br />

TIP<br />

Cyclosporine inhalé<br />

Liprotamase<br />

Pulmozyme<br />

Ibuprofen<br />

TOBI<br />

Azithromycine<br />

Cayston<br />

AquADEKs<br />

Pancrealipase<br />

31


II/ Les transports épithéliaux<br />

Les cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s voies aériennes possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s fonctions d’échanges très<br />

spécialisées grâce à l’expression <strong>de</strong> protéines <strong>de</strong> transport. Ces protéines sont responsab<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />

flux net d’ions et d’eau ainsi que du transport <strong>de</strong> petites molécu<strong>le</strong>s, d’aci<strong>de</strong>s aminés et <strong>de</strong><br />

sucres. La distribution <strong>de</strong>s transporteurs à <strong>la</strong> membrane <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s voies<br />

aériennes est asymétrique et participe à <strong>la</strong> fluidification du mucus (Figure 4).<br />

ATP ADP<br />

<br />

Figure 4 : Représentation schématique <strong>de</strong>s principaux transports présents à <strong>la</strong> membrane d’une cellu<strong>le</strong><br />

épithélia<strong>le</strong> <strong>de</strong> voies respiratoires.<br />

(ER : réticulum endop<strong>la</strong>smique, IP3 : Inositol tris phosphate, P2Y2R : Récepteur purinergique <strong>de</strong> type 2)<br />

(D’après www.abpi.org.uk)<br />

Ainsi, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> <strong>de</strong>s canaux ioniques tels que CFTR (Cystic Fibrosis Transmenbrane<br />

conductance Regu<strong>la</strong>tor), ENaC (Epithelial Na + Channel), <strong>le</strong>s canaux potassiques et <strong>de</strong>s<br />

transporteurs comme <strong>le</strong>s aquaporines est maintenant bien établi.<br />

<br />

<br />

Noyau<br />

Voies aériennes<br />

Tissu pulmonaire<br />

Les canaux potassiques : Il existe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> canaux potassiques dans <strong>la</strong> membrane<br />

baso<strong>la</strong>téra<strong>le</strong> : <strong>le</strong> canal <strong>de</strong> type SK4 et <strong>le</strong> canal KvLQT1. Le canal <strong>de</strong> type SK4 est activé par <strong>le</strong><br />

Ca 2+ mais éga<strong>le</strong>ment par <strong>de</strong>s agents pharmacologiques tels que <strong>le</strong> 1-EBIO et <strong>le</strong> chlorzoxazone<br />

(Warth et al., 1999). Le canal KvLQT1 est homologue d’un canal potassium cardiaque<br />

<br />

32


impliqué dans <strong>le</strong> syndrome du long Q-T. Il est aussi activé par <strong>le</strong> Ca 2+ mais surtout par<br />

phosphory<strong>la</strong>tion par <strong>la</strong> PKA. Il est sé<strong>le</strong>ctivement inhibé par <strong>le</strong> chromanol 293B (B<strong>le</strong>ich et al.,<br />

1997). Il existe éga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s canaux potassiques à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />

épithélia<strong>le</strong>s, ils sont activés par l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration intracellu<strong>la</strong>ire en ions Ca 2+<br />

et inhibés par <strong>le</strong> barium.<br />

La pompe Na + /K + -ATPase : El<strong>le</strong> est indispensab<strong>le</strong> à tous <strong>le</strong>s transports ioniques épithéliaux.<br />

El<strong>le</strong> induit l’accumu<strong>la</strong>tion d’ions K + dans <strong>le</strong> cytop<strong>la</strong>sme et extru<strong>de</strong>nt <strong>le</strong>s ions Na + . El<strong>le</strong> est<br />

inhibée par <strong>le</strong>s digitaliques tels que l’ouabaïne.<br />

Le co-transport Na + /K + /2Cl - : Il est spécifique <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s et constitutivement<br />

actif. Il permet l’influx simultané d’un ion Na + , d’un ion K + et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ions Cl - . Il conditionne<br />

<strong>la</strong> sécrétion apica<strong>le</strong> d’ions chlorure en permettant l’accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> ces ions dans <strong>le</strong><br />

cytop<strong>la</strong>sme, il est spécifiquement inhibé par <strong>le</strong>s diurétiques (bumétani<strong>de</strong>, furosémi<strong>de</strong>).<br />

<br />

Les aquaporines : Ces protéines tétramériques sont <strong>de</strong>s protéines membranaires spécialisées<br />

dans <strong>le</strong> transport <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s d’eau. Les aquaporines permettent <strong>le</strong> passage <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> part<br />

et d'autre <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane tout en empêchant <strong>le</strong>s ions <strong>de</strong> pénétrer dans <strong>la</strong> cellu<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s<br />

permettent aux cellu<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s organes d'absorber, conserver ou excréter l’eau et jouent un rô<strong>le</strong><br />

majeur dans <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> <strong>de</strong> l'hydratation mucus.<br />

Le canal sodium ENaC : Le canal ENaC a été cloné en 1994 (Canessa et al., 1994), il<br />

constitue <strong>la</strong> voie d’entrée <strong>de</strong>s ions sodium dans <strong>le</strong>s épithéliums du tube col<strong>le</strong>cteur du rein, <strong>de</strong>s<br />

voies aériennes et du tractus digestif. Dans <strong>le</strong>s poumons, <strong>le</strong> transport <strong>de</strong> sodium est essentiel<br />

pour <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du volume et <strong>de</strong> <strong>la</strong> composition du liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s voies aériennes<br />

(Mall et al., 2004).<br />

Les canaux chlorure : Dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s po<strong>la</strong>risées, ils sont exclusivement présents<br />

dans <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong>. Les canaux chlorure dépendant du potentiel (ClC) sont <strong>la</strong>rgement<br />

exprimés dans l’organisme. Ils participent au maintien du potentiel <strong>de</strong> membrane et régu<strong>le</strong>nt<br />

<strong>le</strong>s transports transépithéliaux. Le canal chlorure activé par <strong>le</strong> calcium (CaCC) et <strong>le</strong> canal<br />

CFTR sont <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux protéines responsab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion <strong>de</strong>s ions chlorure vers <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong><br />

33


l’épithélium. Ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> canaux participent activement au contrô<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> composition<br />

du liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s voies aériennes et <strong>de</strong> <strong>la</strong> salive (Tarran et al., 2002).<br />

Dans ce manuscrit, nous décrirons plus particulièrement <strong>le</strong>s canaux CFTR dans <strong>le</strong><br />

chapitre III et <strong>le</strong>s canaux CaCC dans <strong>le</strong> chapitre IV. En effet, <strong>la</strong> restauration d’une sécrétion<br />

chlorure au niveau <strong>de</strong>s épithéliums respiratoire représente un enjeu majeur pour <strong>le</strong><br />

développement <strong>de</strong> thérapie pharmacologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

34


III/ Le CFTR<br />

La protéine CFTR appartient à <strong>la</strong> superfamil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s transporteurs ABC (ATP Binding<br />

Cassette). Les membres <strong>de</strong> cette famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> transporteurs sont retrouvés dans toutes <strong>le</strong>s<br />

espèces, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s procaryotes aux eucaryotes. L’analyse <strong>de</strong>s séquences et <strong>le</strong>s éléments<br />

communs semb<strong>le</strong>nt indiquer que <strong>le</strong>s transporteurs ABC proviennent d'une protéine ancestra<strong>le</strong><br />

commune (Saurin et al., 1999). En utilisant l'hydrolyse <strong>de</strong> l'ATP, ces transporteurs sont<br />

capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> transporter à travers <strong>le</strong>s membranes cellu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s éléments très variab<strong>le</strong>s tels que<br />

<strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés, <strong>de</strong>s pepti<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s protéines, <strong>de</strong>s ions organiques et inorganiques, certaines<br />

toxines, voir même <strong>de</strong>s antibiotiques (Dean et al., 2001).<br />

1. Voie <strong>de</strong> biosyn<strong>thèse</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR sauvage<br />

Le gène codant pour <strong>la</strong> protéine CFTR, localisé sur <strong>le</strong> chromosome 7, mesure 250 kb<br />

et comprend 27 exons. Dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s, l’ARNm du canal CFTR est traduit en<br />

une protéine membranaire <strong>de</strong> 1480 aci<strong>de</strong>s aminés (Figure 5).<br />

Figure 5 : Le CFTR du gène à <strong>la</strong> protéine.<br />

R<br />

35


La biosyn<strong>thèse</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR débute par <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne protéique au<br />

niveau du comp<strong>le</strong>xe ribosomique vers <strong>le</strong> réticulum endop<strong>la</strong>smique (RE ; Figure 6, étape 1).<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Figure 6 : Biogenèse et routage intracellu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR sauvage.<br />

Une fois <strong>la</strong> protéine CFTR synthétisée, el<strong>le</strong> acquiert sa conformation <strong>de</strong> protéine canal par <strong>de</strong>s<br />

modifications post-traductionnel<strong>le</strong>s qui vont lui permettre <strong>de</strong> quitter <strong>le</strong> RE (Figure 6, étape 2)<br />

ou, en cas <strong>de</strong> déficience, d’être dirigée vers <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> dégradation protéolytique (Figure 6,<br />

étape 3). Durant sa maturation dans <strong>le</strong> réticulum endop<strong>la</strong>smique <strong>la</strong> protéine CFTR est associée<br />

à <strong>de</strong>s protéines chaperonnes qui vont prévenir <strong>le</strong>s erreurs <strong>de</strong> repliements. El<strong>le</strong>s ne vont pas<br />

directement altérer <strong>le</strong> repliement mais plutôt <strong>le</strong> retar<strong>de</strong>r, pour prévenir <strong>le</strong> phénomène<br />

d’agrégation et permettre ainsi un meil<strong>le</strong>ur assemb<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s sous-unités <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR.<br />

Ensuite, au niveau <strong>de</strong> l’appareil <strong>de</strong> Golgi, <strong>la</strong> maturation fina<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR est<br />

réalisée. El<strong>le</strong> consiste en l’ajout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux glycanes sur <strong>le</strong>s asparagines en position 894 et 900<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> quatrième bouc<strong>le</strong> extracellu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine. Ce CFTR mature est dirigé par un<br />

système <strong>de</strong> vésicu<strong>le</strong>s vers <strong>la</strong> membrane p<strong>la</strong>smique (Figure 6, étape 4). Enfin, à <strong>la</strong> membrane<br />

p<strong>la</strong>smique, <strong>la</strong> protéine CFTR est rapi<strong>de</strong>ment internalisée en une réserve <strong>de</strong> protéines<br />

subapica<strong>le</strong>s (Figure 6, étape 5) qui pourra être recyclé (Figure 6, étape 6) ou envoyé vers une<br />

voie <strong>de</strong> dégradation lysosoma<strong>le</strong> (Figure 6, étape 7) en fonction <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellu<strong>le</strong>.<br />

2. Structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR sauvage<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

La protéine CFTR est composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fois six segments transmembranaires (TMD),<br />

et <strong>de</strong> trois domaines intracellu<strong>la</strong>ires : <strong>de</strong>ux domaines <strong>de</strong> liaison aux nucléoti<strong>de</strong>s notés NBD1<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

36


et NBD2 (Nuc<strong>le</strong>oti<strong>de</strong> Binding Domain), et un domaine régu<strong>la</strong>teur (Sheppard et al., 1999;<br />

Figure 7).<br />

Figure 7 : Schéma illustrant l’organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR.<br />

MSD 1&2 : Membrane Spanning Domain 1&2 (domaines transmembranaires),<br />

NBD 1&2 : Nuc<strong>le</strong>oti<strong>de</strong> Binding Domain 1&2 (domaines <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong>s nucléoti<strong>de</strong>s),<br />

R : Regu<strong>la</strong>tory Domain (domaine régu<strong>la</strong>teur),<br />

P : Sites <strong>de</strong> phosphory<strong>la</strong>tion par <strong>le</strong>s protéines kinases A et C.<br />

(D’apres http://physpharm.ohsu.edu/faculty/Dawson Lab)<br />

2.1 Les domaines transmembranaires TMD1 et TMD2<br />

Les <strong>de</strong>ux domaines transmembranaires interviennent dans <strong>la</strong> formation du pore. Le<br />

domaine TMD1 joue un rô<strong>le</strong> important dans <strong>la</strong> conductance et dans <strong>la</strong> sé<strong>le</strong>ctivité du canal<br />

CFTR (Davis et al., 1996). Les segments membranaires M1, M5, M6, et M12 sont impliqués<br />

dans <strong>la</strong> zone formant <strong>le</strong> pore (Tabcharani et al., 1992; McDonough et al., 1994; Schwiebert et<br />

al., 1998). Des changements <strong>de</strong> conformation du segment M6 (passage d’une hélice à un<br />

feuil<strong>le</strong>t ß) influent sur <strong>la</strong> sé<strong>le</strong>ctivité et l'ouverture du canal (Wig<strong>le</strong>y et al., 1998).<br />

2.2 Le domaine <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion R<br />

Ce domaine correspond aux résidus 590 à 831 codés par l’exon 13. Il est spécifique du<br />

canal CFTR. La phosphory<strong>la</strong>tion du domaine R par <strong>le</strong>s protéines kinases A et C (Yurko-<br />

Mauro & Reenstra, 1998) est nécessaire à l'ouverture du canal par <strong>le</strong> MgATP (Riordan et al.,<br />

<br />

<br />

37


1989). L’état déphosphorylé du domaine R maintient <strong>le</strong> canal fermé alors que <strong>de</strong>s<br />

modifications <strong>de</strong> conformation interviennent dans <strong>le</strong> passage à l’état ouvert (Cotten & Welsh,<br />

1997). Ce domaine est en fait composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sous-domaines :<br />

- <strong>le</strong> sous domaine RD1, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s résidus 590 à 672. Cette séquence est impliquée<br />

dans <strong>la</strong> maturation <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine ainsi que dans l'ouverture du canal en modu<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s<br />

interactions entre <strong>le</strong> domaine NBD1 et <strong>le</strong>s sites <strong>de</strong> phosphory<strong>la</strong>tion du domaine R (Pasyk et<br />

al., 1998).<br />

- <strong>le</strong> sous domaine RD2, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s résidus 672 à 831. Cette portion du domaine R est<br />

constituée <strong>de</strong>s résidus sérines phosphory<strong>la</strong>b<strong>le</strong>s qui jouent un rô<strong>le</strong> important dans <strong>le</strong><br />

fonctionnement du canal CFTR (Dulhanty & Riordan, 1994).<br />

2.3 Les domaines <strong>de</strong> liaison aux nucléoti<strong>de</strong>s NBD1 et NBD2<br />

Dans <strong>la</strong> séquence <strong>de</strong>s NBD se trouvent <strong>le</strong>s sites consensus <strong>de</strong> liaison à l'ATP, Walker<br />

A et B (Walker et al., 1982), ainsi qu’une séquence commune à tous <strong>le</strong>s transporteurs ABC :<br />

LSGGQXQR (ou motif C).<br />

Le motif C est situé à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s domaines NBD, proche <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong> l'ATP<br />

(C<strong>la</strong>ncy et al., 1997). Selon <strong>le</strong>s auteurs, <strong>le</strong>s limites <strong>de</strong>s domaines NBD1 et NBD2 varient<br />

légèrement. Pour NBD1 <strong>la</strong> limite inférieure varie du résidu F434 (codé par l'exon 9) à L441,<br />

et <strong>la</strong> limite supérieure est comprise entre I586 (codé par l'exon 12) et K684 avec une<br />

extension possib<strong>le</strong> jusqu'à F650. Le domaine NBD2 est formé <strong>de</strong>s résidus L1127 à L1480<br />

(Bianchet et al., 1997). Les <strong>de</strong>ux domaines NBD coopèrent dans <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s<br />

mécanismes d'ouverture et <strong>de</strong> fermeture ATP-dépendants du canal CFTR. L’ouverture du<br />

canal nécessite <strong>la</strong> liaison d’une molécu<strong>le</strong> d’ATP sur <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux domaines mais seu<strong>le</strong> l’hydrolyse<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> d’ATP lié au NBD2 est impliquée dans l’ouverture du canal (Berger et al.,<br />

2005a).<br />

2.4 Les bouc<strong>le</strong>s intra-cytop<strong>la</strong>smiques et extracellu<strong>la</strong>ires<br />

Les bouc<strong>le</strong>s intracytop<strong>la</strong>smiques qui relient <strong>le</strong>s segments transmembranaires impliqués<br />

dans <strong>la</strong> formation du pore, ne participent pas directement aux mouvements ioniques. A<br />

38


l’inverse, <strong>le</strong>s résidus <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouc<strong>le</strong> extracellu<strong>la</strong>ire 1, influencent <strong>la</strong> sé<strong>le</strong>ctivité du canal (Seibert<br />

et al., 1997).<br />

Enfin, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation molécu<strong>la</strong>ire sont menées. Depuis quelques années, afin<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>la</strong> structure tridimensionnel du CFTR. Tout d’abord, el<strong>le</strong>s ont permis <strong>de</strong> proposer<br />

différents modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> structure pour <strong>le</strong> domaine NBD1 (Cal<strong>le</strong>baut et al., 2004; Lewis et al.,<br />

2004) puis pour <strong>la</strong> protéine entière (Mornon et al., 2008; Serohijos et al., 2008). Récemment,<br />

<strong>le</strong> Dr Cal<strong>le</strong>baut a proposé un modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> structure fermée et ouverte du CFTR (Mornon et al.,<br />

2009; Figure 8).<br />

Figure 8 : Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure tridimensionnel<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR dans une conformation<br />

canal ouvert, proposé par <strong>le</strong> Dr Cal<strong>le</strong>baut.<br />

MSD 1&2 : Membrane Spanning Domain 1&2 (domaines transmembranaires),<br />

NBD 1&2 : Nuc<strong>le</strong>oti<strong>de</strong> Binding Domain 1&2 (domaines <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong>s nucléoti<strong>de</strong>s),<br />

(D’après Cal<strong>le</strong>baut, 2009)<br />

Ces prédictions sont intéressantes car el<strong>le</strong>s fournissent une base molécu<strong>la</strong>ire pour une<br />

meil<strong>le</strong>ure compréhension du fonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR.<br />

3. Fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR sauvage<br />

3.1 CFTR : une protéine régu<strong>la</strong>trice<br />

39


Avant qu’on ne lui reconnaisse <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> canal chlorure, il était attribué au<br />

CFTR surtout <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s conductances membranaires (Egan et al.,<br />

1995). En effet, <strong>de</strong> nombreuses anomalies ont été observées au sein <strong>de</strong>s épithélia CF, incluant<br />

entre autre, une régu<strong>la</strong>tion altérée <strong>de</strong>s canaux chlorure ORCC (outwardly rectifying chlori<strong>de</strong><br />

channel) et une hyperabsorption <strong>de</strong>s ions sodium (Figure 9).<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Figure 9: Rô<strong>le</strong>s présumés <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR dans <strong>la</strong> cellu<strong>le</strong> épithélia<strong>le</strong>.<br />

ORCC : Outwardly Rectifying Chlori<strong>de</strong> Channel (canal chlorure rectifiant sortant),<br />

CFTR : Cystic fibrosis Transmembrane conductance Regu<strong>la</strong>tor<br />

ENaC : Epithelial Na + channel (canal sodique épithélial),<br />

ROMK : Renal Outer Medul<strong>la</strong>ry K + channel (canal potassique médul<strong>la</strong>ire externe),<br />

+ : activation ; - : inhibition.<br />

(Modifiée d’après Schwiebert et al., 1999)<br />

En effet, dans <strong>le</strong>s poumons CF, <strong>le</strong> défaut <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s ions chlorure associé à une<br />

hyperabsorption <strong>de</strong>s ions sodium contribuent à <strong>la</strong> déshydratation du mucus respiratoire<br />

(Boucher et al., 1986; Know<strong>le</strong>s et al., 1983). La régu<strong>la</strong>tion du canal sodique ENaC par <strong>le</strong><br />

CFTR a été observée dans <strong>le</strong>s tissus épithéliaux d’origine humaine au niveau <strong>de</strong>s voies<br />

aériennes et du côlon (Mall et al., 1998; Mall et al., 1999). Le transport <strong>de</strong> chlorure semb<strong>le</strong><br />

avoir un rô<strong>le</strong> crucial dans l’inhibition d’ENaC. Mais <strong>le</strong> mécanisme sous-jacent <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

régu<strong>la</strong>tion du canal ENaC par <strong>le</strong> CFTR est toujours discuté et reste encore incertain.<br />

<br />

Plus récemment, une étu<strong>de</strong> réalisée dans notre <strong>la</strong>boratoire, a mis en évi<strong>de</strong>nce, par <strong>de</strong>s<br />

techniques <strong>de</strong> co-immunoprécipitation et par l’extinction en siRNA, l’existence d’un coup<strong>la</strong>ge<br />

entre <strong>le</strong> canal CFTR et un canal calcique appartenant à <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s canaux TRP (Transient<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

40


Receptor Potential), <strong>le</strong> TRPC6. Il a été démontré que l’absence <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge entre TRPC6 et <strong>le</strong><br />

CFTR dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF induisait un influx calcique anormal (Antigny et al., 2010).<br />

D'autres fonctions régu<strong>la</strong>trices <strong>de</strong> CFTR ont été décrites (transport d’ATP, modu<strong>la</strong>tion<br />

<strong>de</strong>s phénomènes d'exocytose/endocytose ou encore régu<strong>la</strong>tion du pH <strong>de</strong>s organel<strong>le</strong>s<br />

intracellu<strong>la</strong>ires...). Cependant, en dépit <strong>de</strong> nombreuses cib<strong>le</strong>s potentiel<strong>le</strong>s, peu <strong>de</strong> détails sur<br />

<strong>le</strong>s mécanismes molécu<strong>la</strong>ires impliqués ont été publiés (Tab<strong>le</strong>au 2).<br />

Protéine ou<br />

processus<br />

régulé<br />

Fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

protéine<br />

Aquaporine Canal H2O AQP3<br />

Libération <strong>de</strong><br />

l’ATP<br />

ORCC<br />

Conduite <strong>de</strong><br />

nucléoti<strong>de</strong>s<br />

ICl - régulé par<br />

AMPc<br />

CaCC IClCa<br />

Sécrétion <strong>de</strong><br />

HCO3 -<br />

Conductibilité et<br />

échange <strong>de</strong> HCO3 -<br />

NHE3 Echangeur Na + /H -<br />

Gène Rô<strong>le</strong> physiopathologique<br />

Inconnu<br />

Inconnu<br />

TMEM16 ?<br />

Bestrophine ?<br />

SLC26<br />

Perturbation <strong>de</strong> <strong>la</strong> perméabilité<br />

à l’eau<br />

Perturbation du signal<br />

paracrine<br />

Réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductance<br />

chlorure<br />

Conductance chlorure<br />

alternative<br />

Diminution <strong>de</strong> l’alcalinité <strong>de</strong>s<br />

secrétions<br />

NHE3 Hyperabsorption sodique<br />

ROMK Canal K + KCNJ1 Recyc<strong>la</strong>ge du K + rénal<br />

TRPV4 Entrée <strong>de</strong> Ca 2+ TRPV4<br />

TRPC6 Entrée <strong>de</strong> Ca 2+ TRPC6<br />

ENaC Canal Na + SCNN1A,B,D<br />

et G<br />

Expression <strong>de</strong><br />

cytokine<br />

Médiateurs <strong>de</strong><br />

l’inf<strong>la</strong>mmation<br />

Régu<strong>la</strong>tion du volume<br />

cellu<strong>la</strong>ire<br />

Régu<strong>la</strong>tion du volume<br />

vascu<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion <strong>de</strong><br />

mucus<br />

Déshydratation du liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

surface respiratoire (ASL)<br />

Tab<strong>le</strong>au 2 : Exemp<strong>le</strong>s <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tions envisagées entre <strong>le</strong> CFTR et d’autres protéines.<br />

Mécanisme <strong>de</strong><br />

régu<strong>la</strong>tion proposé<br />

Inconnu<br />

Inconnu<br />

Mécanisme<br />

autocrine/paracrine<br />

Inconnu<br />

Direct et indirect<br />

Protéine<br />

d’échafaudage,<br />

indirect<br />

Protéine<br />

d’échafaudage<br />

NHERF<br />

Inconnu<br />

Inconnu<br />

Direct, indirect par<br />

<strong>le</strong> flux Cl -<br />

multip<strong>le</strong> Ma<strong>la</strong>die du poumon Inconnu<br />

41


La protéine CFTR sauvage semb<strong>le</strong> régu<strong>le</strong>r <strong>de</strong> nombreux autres canaux ioniques, notamment<br />

via <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> comp<strong>le</strong>xes multiprotéiques avec comme partenaires protéiques<br />

intermédiaires privilégiés <strong>de</strong>s protéines à domaines PDZ. Cependant, il semb<strong>le</strong> que toutes <strong>le</strong>s<br />

associations protéiques existantes impliquant CFTR ne soient pas encore déterminées in vivo.<br />

3.2 CFTR : un canal chlorure<br />

a. Conductance et sé<strong>le</strong>ctivité du canal CFTR<br />

Le CFTR est un canal sé<strong>le</strong>ctif pour <strong>le</strong>s anions permettant <strong>la</strong> diffusion passive d’ions<br />

chlorure. Les bouc<strong>le</strong>s intracytop<strong>la</strong>smiques qui relient <strong>le</strong>s segments transmembranaires<br />

impliqués dans <strong>la</strong> formation du pore, ne participent pas directement aux mouvements <strong>de</strong>s ions.<br />

À l’inverse, <strong>le</strong>s résidus <strong>de</strong> <strong>la</strong> première bouc<strong>le</strong> extracellu<strong>la</strong>ire, influencent <strong>la</strong> sé<strong>le</strong>ctivité du<br />

canal (Seibert et al., 1997). La partie du pore <strong>la</strong> plus resserrée a un diamètre d'environ 5,3 Å<br />

(Hanrahan et al., 1998).<br />

La conductance du canal varie entre 6 et 11pS en fonction du type cellu<strong>la</strong>ire, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

température, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong>s ions. La séquence <strong>de</strong> perméabilité du canal CFTR est :<br />

Br - >Cl - >I - >F - . Cette séquence distingue CFTR <strong>de</strong>s autres canaux chlorure épithéliaux, dans<br />

<strong>le</strong>squels <strong>la</strong> perméabilité <strong>de</strong> l'iodure est plus importante que cel<strong>le</strong> du chlorure (Sheppard &<br />

Welsh, 1999).<br />

b. Mécanisme d’ouverture et <strong>de</strong> fermeture du canal CFTR<br />

La durée d'ouverture du canal est variab<strong>le</strong> en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température et du modè<strong>le</strong><br />

cellu<strong>la</strong>ire considéré. Pour <strong>de</strong>s températures physiologiques (35°C) <strong>la</strong> durée d’ouverture du<br />

canal est comprise entre 100 et 250 ms (Hanrahan et al., 1998).<br />

On distingue <strong>de</strong>ux étapes dans l’ouverture du canal :<br />

- <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion du domaine R. Son <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> phosphory<strong>la</strong>tion détermine <strong>la</strong><br />

probabilité d’ouverture. Bien que <strong>le</strong>s résidus phosphory<strong>la</strong>b<strong>le</strong>s du domaine R soient connus, <strong>le</strong>s<br />

résidus impliqués dans <strong>le</strong>s mécanismes d’ouverture et <strong>de</strong> fermeture du canal sont incertains<br />

(Hwang et al.,1993; Hwang et al., 1994; Figure 10).<br />

42


Figure 10 : Modè<strong>le</strong> simplifié <strong>de</strong> l’activité du canal CFTR régulée par <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> son domaine<br />

régu<strong>la</strong>teur et <strong>la</strong> fixation d’ATP sur ses domaines NBDs.<br />

MSD 1&2 : Membrane Spanning Domain 1&2 (domaines transmembranaires),<br />

NBD 1&2 : Nuc<strong>le</strong>oti<strong>de</strong> Binding Domain 1&2 (domaines <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong>s nucléoti<strong>de</strong>s),<br />

R : Regu<strong>la</strong>tory Domain (domaine régu<strong>la</strong>teur)<br />

PKA : protéine kinase A, PPases : phosphatases<br />

P : Sites <strong>de</strong> phosphory<strong>la</strong>tion par <strong>la</strong> PKA<br />

(D’après Chen, 2006)<br />

- <strong>la</strong> liaison et l’hydrolyse <strong>de</strong> l’ATP sur <strong>le</strong>s sites NBD. El<strong>le</strong> entraîne une modification<br />

conformationnel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s domaines transmembranaires du canal CFTR. L’hydrolyse <strong>de</strong>s<br />

nucléoti<strong>de</strong>s triphosphates est indispensab<strong>le</strong> à l’ouverture du canal, et <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion<br />

préa<strong>la</strong>b<strong>le</strong> par <strong>la</strong> PKA augmente cette réaction. Le canal déphosphorylé est incapab<strong>le</strong><br />

d'hydrolyser l'ATP. L'hydrolyse <strong>de</strong> l'ATP représente l’étape limitante à <strong>la</strong> fois pour<br />

l’ouverture et <strong>la</strong> fermeture du canal. Ces <strong>de</strong>ux événements interviennent sur <strong>de</strong>s sites<br />

différents d'une même molécu<strong>le</strong>. Le domaine NBD1 est <strong>le</strong> site d’hydrolyse <strong>de</strong> l'ATP couplé à<br />

l'ouverture du canal et <strong>le</strong> domaine NBD2 est <strong>le</strong> site d’hydrolyse <strong>de</strong> l'ATP permettant <strong>la</strong><br />

fermeture du canal.<br />

c. Phosphory<strong>la</strong>tion du canal CFTR par <strong>le</strong>s PKA et <strong>le</strong>s PKC<br />

La première étape <strong>de</strong> l’activation du canal CFTR passe par <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion par <strong>le</strong>s<br />

protéines kinases A (Naren et al., 2003) <strong>de</strong> cinq résidus serines situés dans <strong>le</strong> domaine R. De<br />

plus, l'inhibition <strong>de</strong> <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion du CFTR par <strong>le</strong>s protéines kinases C (Yurko-Mauro &<br />

Reenstra, 1998), prévient une phosphory<strong>la</strong>tion ultérieure par <strong>la</strong> PKA. La phosphory<strong>la</strong>tion du<br />

CFTR par <strong>le</strong>s PKC semb<strong>le</strong> donc stimu<strong>le</strong>r <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion par <strong>la</strong> PKA (Yurko-Mauro &<br />

43


Reenstra, 1998). Par conséquent, une phosphory<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> base par <strong>le</strong>s PKA et <strong>le</strong>s PKC est<br />

nécessaire à l'activation du CFTR.<br />

d. Régu<strong>la</strong>tion du canal CFTR par <strong>le</strong>s protéines phosphatases<br />

Très rapi<strong>de</strong>ment, après phosphory<strong>la</strong>tion par <strong>le</strong>s PKA, <strong>la</strong> déphosphory<strong>la</strong>tion par <strong>de</strong>s<br />

protéines phosphatases inactive <strong>le</strong> canal. A l’inverse, l’inhibition <strong>de</strong>s protéines phosphatases<br />

endogènes, augmente l'efficacité <strong>de</strong> stimu<strong>la</strong>tion du canal CFTR et ra<strong>le</strong>ntit son retour à l'état<br />

désactivé.<br />

Chez <strong>le</strong>s eucaryotes, <strong>le</strong>s quatre principaux types <strong>de</strong> protéines phosphatases<br />

sérine/thréonine solub<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s protéines phosphatases PP1, PP2A, PP2B et PP2C. Les<br />

phosphatases PP2A et PP2C sont critiques pour <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion du canal CFTR. Ces enzymes<br />

comportent <strong>de</strong>s motifs d'ancrage à <strong>la</strong> membrane, permettant <strong>la</strong> co-localisation avec CFTR<br />

(Becq et al., 1993). La protéine PP2A provoque une déphosphory<strong>la</strong>tion quasi complète du<br />

canal CFTR et <strong>le</strong>s phosphatases PP2C sont <strong>de</strong>s régu<strong>la</strong>teurs puissants <strong>de</strong> l'activité du canal<br />

CFTR. L’association <strong>de</strong> plusieurs phosphatases est donc nécessaire pour <strong>la</strong> désactivation<br />

complète du canal CFTR (Luo et al., 1998).<br />

e. Régu<strong>la</strong>tion du canal CFTR par l’ATP<br />

Une fois phosphorylé, l'ouverture du canal CFTR nécessite <strong>de</strong> l'ATP cytosolique et du<br />

magnésium. L’ADP et <strong>le</strong>s analogues non-hydrolysab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’ATP inhibent l’activation par<br />

l’ATP <strong>de</strong> manière compétitive, par interaction spécifique sur <strong>le</strong> domaine NBD2 (Riordan,<br />

1993).<br />

Bien que, <strong>la</strong> probabilité d'ouverture du canal augmente en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration en<br />

ATP intracellu<strong>la</strong>ire, c’est <strong>le</strong> rapport entre ATP et ADP qui est <strong>le</strong> plus important dans <strong>la</strong><br />

régu<strong>la</strong>tion du canal CFTR. Des changements dans l'état métabolique <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellu<strong>le</strong> qui<br />

modifient ce ratio régu<strong>le</strong>nt l'activité du canal (Welsh & Smith, 1993).<br />

44


f. Régu<strong>la</strong>tion du canal CFTR par <strong>le</strong>s seconds messagers<br />

L'activation du canal CFTR par <strong>la</strong> PKA est stimulée par l'AMPc. Le niveau d'AMPc<br />

est contrôlé par <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce entre sa syn<strong>thèse</strong> par <strong>le</strong>s adény<strong>la</strong>te-cyc<strong>la</strong>ses et son hydrolyse par <strong>le</strong>s<br />

phosphodiestérases. Dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s provenant d'épithéliums respiratoires, l'activité du canal<br />

CFTR sauvage est particulièrement sensib<strong>le</strong> à l'activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> phosphodiestérase <strong>de</strong> type III.<br />

L'inhibition <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> phosphodiestérase élève considérab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> niveau d'AMPc<br />

intracellu<strong>la</strong>ire, entraînant une augmentation importante <strong>de</strong> l'efflux <strong>de</strong> chlorure (Kel<strong>le</strong>y et al.,<br />

1995).<br />

Il est éga<strong>le</strong>ment possib<strong>le</strong> d’activer <strong>le</strong> canal CFTR par <strong>de</strong>s mécanismes indépendants <strong>de</strong><br />

l’AMPc. Une étu<strong>de</strong> menée dans <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s provenant <strong>de</strong> carcinomes mammaires <strong>de</strong> souris,<br />

transfectées avec <strong>le</strong> gène codant pour <strong>le</strong> canal CFTR humain, a montré que l’ATP<br />

extracellu<strong>la</strong>ire peut activer <strong>le</strong> transport <strong>de</strong> chlorure. La stimu<strong>la</strong>tion du canal CFTR par <strong>de</strong>s<br />

analogues <strong>de</strong> l'ATP suggère une stimu<strong>la</strong>tion impliquant <strong>le</strong>s récepteurs adénosine et <strong>le</strong>s<br />

récepteurs purinergiques P2Y2 (Lazarowski & Boucher, 2009; Figure 11).<br />

Voies aériennes<br />

Figure 11 : Régu<strong>la</strong>tion du CFTR par <strong>le</strong>s récepteurs adénosine (ANO) et par <strong>le</strong>s récepteurs<br />

purinergique (P2Y2).<br />

(Modifiée d’après Lazarowski et al., 2009)<br />

La recherche d’agents pharmacologiques modu<strong>la</strong>nt l’activité du CFTR est donc basée<br />

sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s agissant sur <strong>le</strong>s différentes étapes <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine.<br />

45


4. Pharmacologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR<br />

La mutation du gène CFTR induit un défaut <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion chlorure à <strong>la</strong> membrane<br />

apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s. Afin <strong>de</strong> corriger ces altérations <strong>de</strong> transport ionique, l’une <strong>de</strong>s<br />

approches consiste à développer <strong>de</strong>s composés pharmacologiques agissant sur <strong>la</strong> protéine<br />

CFTR.<br />

4.1 Activateurs et potentiateur du CFTR<br />

Il est possib<strong>le</strong> <strong>de</strong> modu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> CFTR : soit en agissant sur son système <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion,<br />

soit en agissant directement sur <strong>le</strong> canal.<br />

a. Les activateurs et potentiateurs indirects du CFTR<br />

Le CFTR peut être activé par <strong>de</strong>s agents qui augmentent <strong>le</strong> taux d’AMPc, tel que <strong>le</strong>s<br />

activateurs <strong>de</strong> l’a<strong>de</strong>ny<strong>la</strong>te cyc<strong>la</strong>se. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>la</strong> forskoline est un activateur connu du<br />

CFTR, issue <strong>de</strong> l'extrait d’une p<strong>la</strong>nte : Co<strong>le</strong>us forskohlii. El<strong>le</strong> est très utilisée comme outil<br />

pharmacologique en Recherche.<br />

Le taux d’AMPc dans une cellu<strong>le</strong> peut éga<strong>le</strong>ment être augmenté par <strong>de</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong><br />

phosphodiesterases, qui inhibent sa dégradation. Le rô<strong>le</strong> <strong>de</strong>s phosphodiesterases dans<br />

l’activation du CFTR a été démontré grâce à l’utilisation d’inhibiteurs spécifiques <strong>de</strong>s<br />

phosphodiesterases tel que <strong>le</strong> rolipram (inhibiteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> phosphodiesterase <strong>de</strong> type IV), <strong>la</strong><br />

milrinone et l’amrinone (inhibiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> phosphodiesterase <strong>de</strong> type III). Les étu<strong>de</strong>s réalisées<br />

sur ces molécu<strong>le</strong>s sont contradictoires. En effet, <strong>de</strong>s travaux ont mis en évi<strong>de</strong>nce l’activation<br />

du CFTR sauvage et muté par <strong>la</strong> milrinone et l’amrinone sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF issues <strong>de</strong><br />

l’épithélium respiratoire murin et humain (Al Nakkash & Hwang, 1999; Kel<strong>le</strong>y et al., 1996;<br />

Kel<strong>le</strong>y et al., 1997). Cependant, il a éga<strong>le</strong>ment été rapporté l’absence d’effet in vivo <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

milrinone sur <strong>le</strong>s voies aériennes CF murines et humaines (Smith et al., 1999). L’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

ces résultats suggèrent un faib<strong>le</strong> potentiel <strong>de</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong> phosphodiesterases <strong>de</strong> type III et<br />

IV en tant que modu<strong>la</strong>teurs du CFTR.<br />

46


Dans <strong>le</strong> même temps, une <strong>de</strong>uxième alternative pour activer <strong>le</strong> CFTR a été i<strong>de</strong>ntifiée.<br />

En 1991, John W.Hanrahan et col<strong>la</strong>borateurs ont mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du CFTR par <strong>de</strong>s<br />

phosphates membranaires (Tabcharani et al., 1991). Plusieurs molécu<strong>le</strong>s commercia<strong>le</strong>s ont<br />

alors été testées pour <strong>le</strong>urs capacités à activer <strong>le</strong> CFTR par l’intermédiaire <strong>de</strong> l’inhibition <strong>de</strong>s<br />

phosphatases. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> <strong>le</strong>vamiso<strong>le</strong> et <strong>le</strong> bromotetramiso<strong>le</strong> ont été i<strong>de</strong>ntifiés comme <strong>de</strong>s<br />

activateurs du CFTR sauvage grâce à l’inhibition <strong>de</strong> phosphatases membranaire (Becq et al.,<br />

1993; Becq et al., 1994; Becq et al., 1996). Ces molécu<strong>le</strong>s sont surtout utilisées comme outils<br />

pharmacologiques.<br />

b. Les activateurs et potentiateurs directs du CFTR<br />

Le premier activateur direct <strong>de</strong> CFTR a été décrit en 1994 par Gribkoff et<br />

col<strong>la</strong>borateurs, il s’agit d’un composé benzimidazolone : <strong>le</strong> NS004 (Gribkoff et al., 1994). Le<br />

NS004 n’a pas d’effet sur <strong>le</strong> taux d’AMPc, ni sur <strong>le</strong>s phosphodiesterases ou <strong>le</strong>s phosphates. Il<br />

a été rapporté que <strong>le</strong> NS004 stimu<strong>le</strong> l’activité du CFTR sauvage dans <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s<br />

(Devor et al., 1996) et <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s recombinantes (Derand et al., 2003), avec une plus forte<br />

affinité pour <strong>le</strong> CFTR phosphorylé.<br />

Une étu<strong>de</strong> structure-activité a permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s dérivés benzimidazolones<br />

capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> stimu<strong>le</strong>r <strong>la</strong> sécrétion chlorure en chambre <strong>de</strong> Ussing via l’activation <strong>de</strong> canaux<br />

potassique h1K1 et du CFTR : 1-EBIO (1-ethyl-2-benzimidazolinone), DCEBIO (5, 6-<br />

dichloro-1-ethyl-1, 3-dihydro-2H-benzimidazol-2-one) et UCCF-853 (1-(3-chlorophenyl)-5-<br />

trifluorométhyl-3-hydrobenzimidazol-2-one). Ces dérivés benzimidazolones représentent <strong>de</strong>s<br />

outils intéressants pour <strong>la</strong> pharmacologie du CFTR.<br />

Depuis 1994, <strong>de</strong> nombreux activateurs et potentiateurs <strong>de</strong> CFTR ont été décrits dans <strong>la</strong><br />

littérature, certains ont été mis en évi<strong>de</strong>nce par <strong>de</strong>s approches conventionnel<strong>le</strong>s mais <strong>la</strong> plupart<br />

d’entre eux ont été découverts grâce au crib<strong>la</strong>ge à haut débit <strong>de</strong> banques <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s<br />

chimiques ou naturel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> mécanisme d’action <strong>de</strong> ces molécu<strong>le</strong>s n’est pas toujours élucidé<br />

(Tab<strong>le</strong>au 3).<br />

47


Famil<strong>le</strong>s Molécu<strong>le</strong>s Mécanisme d’action Références<br />

Xanthines<br />

Benzimidazolones<br />

F<strong>la</strong>vonoï<strong>de</strong>s<br />

IBMX, théophiline,<br />

aminophylline, DPMX,<br />

pentoxifylline, X-33,<br />

CPX et DAX<br />

NS004, 1-EBIO,<br />

DCEBIO et UCCF-853<br />

Genistéine,<br />

phytof<strong>la</strong>vones, et<br />

benzof<strong>la</strong>vones<br />

Tab<strong>le</strong>au 3 : Tab<strong>le</strong>au non-exhaustif <strong>de</strong>s potentiateurs et activateurs <strong>de</strong> CFTR.<br />

4.2 Inhibiteurs du CFTR<br />

Inhibition <strong>de</strong>s<br />

phosphodiesterases et action<br />

directe sur <strong>le</strong> domaine NBD1<br />

du CFTR<br />

Activation <strong>de</strong>s canaux<br />

potassiques et mécanisme<br />

direct sur CFTR inconnu<br />

Action directe sur <strong>le</strong>s sites<br />

G551 et G1349 du CFTR<br />

Il existe <strong>de</strong>ux types d’inhibiteurs agissant par liaison directe sur <strong>le</strong> CFTR : <strong>de</strong>s<br />

inhibiteurs allostériques qui vont entrainer <strong>la</strong> fermeture du canal et <strong>de</strong>s inhibiteurs qui vont<br />

pénétrer dans <strong>le</strong> canal CFTR lorsque celui-ci est en position ouverte et empêcher <strong>le</strong> passage<br />

<strong>de</strong>s ions chlorure, ils sont appelées « open-channel blocker ». Pour certaines molécu<strong>le</strong>s<br />

inhibitrices <strong>de</strong> CFTR, <strong>le</strong> mécanisme d’action reste encore inconnu (Tab<strong>le</strong>au 4).<br />

(Becq et al., 1994;<br />

Drumm et al., 1991)<br />

(Gribkoff et al., 1994)<br />

(Il<strong>le</strong>k et al., 1995)<br />

Benzoquinolizinium MPB Action direct sur G622 (Bil<strong>le</strong>t et al., 2010)<br />

Phloxine B<br />

Phénanthroline et<br />

benzoquinoline<br />

Anesthésiques<br />

généraux<br />

Dihydropyridine<br />

Phloxine B<br />

1, 10 phénantroline,<br />

5, 6 benzoquinoline<br />

Inhibition <strong>de</strong>s canaux<br />

potassique et mécanisme<br />

direct sur <strong>le</strong> CFTR sur <strong>le</strong>s<br />

sites G551 et G1349<br />

Inhibition <strong>de</strong>s<br />

phosphodiesterases<br />

et mécanisme direct sur <strong>le</strong><br />

CFTR inconnu<br />

(Cuthbert et al., 2003)<br />

(Cuthbert et al., 2003;<br />

Duszyk et al., 2001;<br />

Szkotak et al., 2004)<br />

Octanol Inconnu (Marcet et al., 2004)<br />

Nifédipine,nicardipine,<br />

nimodipine, isradine,<br />

nitrendipine, félodipine<br />

et niguldipine<br />

Activation <strong>de</strong>s canaux<br />

calciques voltage-dépendant<br />

et mécanisme direct sur <strong>le</strong><br />

CFTR inconnu<br />

(Pe<strong>de</strong>monte et al., 2005a)<br />

Dérivés NPPB NPPB-AM Inconnu (Wang et al., 2005)<br />

Isoxazolones et<br />

isoxazolines<br />

3-(2-benzyloxyphenyl)<br />

isoxazo<strong>le</strong>s, et<br />

isoxazolines<br />

Inconnu<br />

(Berger et al., 2005;<br />

Wang et al., 2007)<br />

48


Molécu<strong>le</strong>s Mécanisme d’action Références<br />

ADP, AMP et ions<br />

pyrophosphates<br />

Tab<strong>le</strong>au 4 : Tab<strong>le</strong>au récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong> CFTR.<br />

Parmi ces molécu<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> Gly-H101, <strong>le</strong> GPinh-5a et <strong>le</strong> CFTRinh-172 sont <strong>le</strong>s composés<br />

<strong>le</strong>s plus sé<strong>le</strong>ctifs du CFTR.<br />

(An<strong>de</strong>rson & Welsh, 1992)<br />

F<strong>la</strong>vonoï<strong>de</strong>s Inhibiteurs allostériques<br />

(Melin et al., 2004)<br />

Toxine peptidique<br />

(Ful<strong>le</strong>r et al., 2007)<br />

DPC (Cunningham et al., 1992)<br />

Glibenc<strong>la</strong>mi<strong>de</strong> et tolbutami<strong>de</strong> (Sheppard & Welsh, 1992)<br />

DIDS, DNDS et MOPS (Schultz et al., 1999)<br />

Phloxine B Bloqueur du canal ouvert<br />

(Cuthbert, 2003)<br />

GlyH-101 (Muanprasat et al., 2004)<br />

NPPB (Wang et al., 2005)<br />

Aci<strong>de</strong> niflumique et<br />

flufénamique<br />

(Verkman & Galietta, 2009)<br />

Ibuprofène (Devor & Schultz, 1998)<br />

Fluoxétine (Maertens et al., 1999)<br />

Furosémi<strong>de</strong>, bumétani<strong>de</strong> (Reddy & Quinton, 1999)<br />

Suramine (Bachmann et al., 1999)<br />

DIAO (Ito et al., 2001)<br />

Inconnu<br />

CFTRinh-172 (Ma et al., 2002)<br />

INH1 et INH2 (Muanprasat et al., 2007)<br />

GPinh-5a (Routaboul et al., 2007)<br />

Stéviol (Pariwat et al., 2008)<br />

PPQ-102<br />

(Tradtrantip et al., 2009)<br />

49


Pour exemp<strong>le</strong>, en 2002, <strong>le</strong> crib<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> 50000 molécu<strong>le</strong>s chimiques réalisé par l’équipe<br />

du Pr Verkman a permis l’i<strong>de</strong>ntification d’une nouvel<strong>le</strong> famil<strong>le</strong> d’inhibiteurs <strong>de</strong> CFTR : <strong>le</strong>s<br />

composés 2-thioxo-4-thiazolidinone. Le composé <strong>le</strong> plus efficace, <strong>le</strong> CFTRinh-172 présente un<br />

IC50 <strong>de</strong> 300 nM (Ma et al., 2002).<br />

Figure 12 : Structure chimique du CFTRinh-172.<br />

Cette molécu<strong>le</strong> est un inhibiteur très éfficace sé<strong>le</strong>ctif du CFTR (Ma et al., 2002). Cependant <strong>le</strong><br />

CFTRinh-172 n’est pas solub<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’eau et sa dissolution dans <strong>le</strong> DMSO (diméthylsulfoxy<strong>de</strong>)<br />

induit <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> toxicité à fortes concentrations.<br />

En conclusion, <strong>la</strong> pharmacologie <strong>de</strong>s modu<strong>la</strong>teurs du CFTR est très riche et comporte<br />

<strong>de</strong> nombreuses famil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s différentes. Cette diversité reflète <strong>la</strong> comp<strong>le</strong>xité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

protéine CFTR et <strong>de</strong> ses différentes voies d’activations.<br />

5. Les différentes mutations <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR<br />

Depuis <strong>la</strong> découverte du gène codant pour <strong>la</strong> protéine CFTR en 1989, plus <strong>de</strong> 1700<br />

mutations ont été recensées. La plupart <strong>de</strong>s mutations sont <strong>de</strong>s mutations ponctuel<strong>le</strong>s qui<br />

impliquent seu<strong>le</strong>ment quelques nucléoti<strong>de</strong>s. La fréquence <strong>de</strong>s mutations varie selon <strong>le</strong>s<br />

popu<strong>la</strong>tions avec une distribution reflétant probab<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s différences dans <strong>le</strong>urs<br />

apparitions durant l'évolution, dans <strong>le</strong>s pressions <strong>de</strong> sé<strong>le</strong>ction exercées et dans <strong>la</strong> migration<br />

<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions. Parmi <strong>le</strong>s 1700 mutations recensées du gène CFTR, environ 40% sont <strong>de</strong>s<br />

mutations faux-sens, 9% <strong>de</strong>s mutations non-sens, 17% <strong>de</strong>s mutations entrainants un déca<strong>la</strong>ge<br />

du cadre <strong>de</strong> <strong>le</strong>cture, 12% <strong>de</strong>s mutations altérant <strong>le</strong>s codons essentiels pour l’épissage, 14% <strong>de</strong>s<br />

mutations induisant <strong>de</strong>s variations dans <strong>la</strong> séquence du CFTR et <strong>le</strong>s 7% restant incluent <strong>de</strong>s<br />

mutations au niveau du promoteur et <strong>de</strong>s délétions inconnues (Figure 13).<br />

50


Figure 13 : Répartitions <strong>de</strong>s mutations du gène CFTR.<br />

(D’après http://www.genet.sickkids.on.ca/Home.html)<br />

Bien que ce<strong>la</strong> soit rare, on peut trouver plusieurs mutations peuvent apparaître sur <strong>le</strong><br />

même chromosome et <strong>de</strong>ux changements sur <strong>le</strong> même allè<strong>le</strong> peuvent provoquer <strong>de</strong>s<br />

phénotypes plus sévères ou au contraire avoir un effet <strong>de</strong> compensation.<br />

Au vue du grand nombre <strong>de</strong> mutations du gène CFTR, il était important <strong>de</strong> <strong>le</strong>s c<strong>la</strong>sser<br />

en catégorie. En 1993, Welsh et Smith proposent une c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong> ces anomalies par<br />

rapport à <strong>la</strong> fonction canal chlorure (Welsh, 1993; Figure 14).<br />

<br />

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Figure 14 : C<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s mutations du gène CFTR.<br />

(Modifiée d’après Welsh, 1993)<br />

Les mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sses I à III sont <strong>le</strong>s plus sévères, <strong>le</strong>s épithéliums affectés par ce<br />

type <strong>de</strong> mutations ne présentent peu ou pas d’activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR et ne répon<strong>de</strong>nt pas<br />

aux agonistes dépendant <strong>de</strong> l’AMPc.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

51


Les mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse I : Cette c<strong>la</strong>sse inclut <strong>le</strong>s mutations non-sens et <strong>le</strong>s mutations<br />

produisant un codon stop prématuré (mutation du site d’épissage ou mutation déca<strong>la</strong>nt <strong>la</strong><br />

phase <strong>de</strong> <strong>le</strong>cture). Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s mutations G542X, R553X et W1282X sont <strong>de</strong>s mutations<br />

stop qui produisent un ARNm instab<strong>le</strong> et rapi<strong>de</strong>ment dégradé. Ces mutations résultent en une<br />

absence tota<strong>le</strong> ou partiel<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine.<br />

Les mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II : Ces mutations perturbent <strong>le</strong> processus <strong>de</strong> maturation<br />

cellu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine et son cib<strong>la</strong>ge vers <strong>la</strong> membrane p<strong>la</strong>smique. Ainsi, <strong>la</strong> protéine est soit<br />

absente, soit présente en quantité réduite au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> (Cheng et al.,<br />

1990a). Cette c<strong>la</strong>sse inclut <strong>la</strong> mutation <strong>la</strong> plus fréquente dans <strong>la</strong> mucoviscidose, <strong>la</strong> délétion<br />

d’une phény<strong>la</strong><strong>la</strong>nine en position 508 du domaine NBD1 du CFTR : F508<strong>de</strong>l-CFTR. Ces<br />

mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II perturbent <strong>le</strong> repliement post-traductionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR et<br />

cause son accumu<strong>la</strong>tion puis sa dégradation par <strong>le</strong> protéasome. Lorsque cette protéine est<br />

réadressée à <strong>la</strong> membrane p<strong>la</strong>smique par <strong>le</strong> biais d’agents pharmacologiques, el<strong>le</strong> est capab<strong>le</strong><br />

<strong>de</strong> fonctionner comme un canal chlorure. Cependant <strong>la</strong> probabilité d’ouverture du canal est<br />

fortement réduite (Haws et al., 1996; Hwang et al., 1997). De plus, il semb<strong>le</strong> que <strong>le</strong> taux<br />

d’activation du F508<strong>de</strong>l-CFTR après phosphory<strong>la</strong>tion soit sept fois plus faib<strong>le</strong> que celui du<br />

CFTR sauvage (Wang et al., 2000; Figure 15).<br />

Figure 15 : Tracés caractéristiques obtenus en canal unitaire, après stimu<strong>la</strong>tion par <strong>de</strong> <strong>la</strong> forskoline, pour<br />

<strong>la</strong> protéine CFTR sauvage ou mutée F508<strong>de</strong>l.<br />

(D’après Chen et al., 2004)<br />

La protéine F508<strong>de</strong>l-CFTR présente donc à <strong>la</strong> fois un défaut d’adressage et d’activation. Dans<br />

<strong>le</strong>s popu<strong>la</strong>tions caucasiennes et nord-européennes, <strong>la</strong> mutation F508<strong>de</strong>l-CFTR est retrouvée<br />

chez 92% <strong>de</strong>s patients et 70% <strong>de</strong>s patients sont homozygotes pour cette délétion. Cette<br />

52


mutation représente 48% <strong>de</strong>s allè<strong>le</strong>s CF dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion afro-américaine et 30% dans <strong>le</strong>s<br />

popu<strong>la</strong>tions américaines d’origine asiatique.<br />

Les mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse III : Les protéines mutées sont correctement localisées à <strong>la</strong><br />

membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s mais présentent un défaut d’activation (Cutting et al., 1990;<br />

Becq et al., 1994). Par exemp<strong>le</strong>, dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse III sont incluent <strong>le</strong>s mutants G551D ou<br />

G1349D, ils sont situées respectivement dans <strong>le</strong> domaine NBD1 et NBD2 et modifient <strong>la</strong><br />

liaison et l’hydrolyse <strong>de</strong> l’ATP ainsi que <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion du domaine R.<br />

Les patients présentant <strong>de</strong>s mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sses IV à VI développent généra<strong>le</strong>ment un<br />

phénotype intermédiaire et moins sévère que pour <strong>le</strong>s trois c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> mutations précé<strong>de</strong>ntes.<br />

Les mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse IV : Certains segments <strong>de</strong>s domaines transmembranaires<br />

participent à <strong>la</strong> formation du pore ionique. Les mutations faux-sens situées dans ces régions<br />

produisent une protéine correctement positionnée, qui présente une activité <strong>de</strong> sécrétion<br />

chlorure (Sheppard et al., 1993). Cependant, <strong>le</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> ces canaux sont<br />

différentes <strong>de</strong> cel<strong>le</strong>s du canal CFTR endogène avec une diminution du flux d'ions et une<br />

sé<strong>le</strong>ctivité modifiée. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s mutations R117H, R334W et R234P font parties <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>sse III.<br />

Depuis <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong> Welsh et Smith, d'autres c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> mutations ont été<br />

proposées afin <strong>de</strong> disséquer <strong>le</strong>s défauts biochimiques associés aux diverses mutations. La<br />

c<strong>la</strong>sse I a ainsi été subdivisé en c<strong>la</strong>sse V et en c<strong>la</strong>sse VI.<br />

Les mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse V : Les mutations <strong>de</strong> cette c<strong>la</strong>sse sont responsab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

production d’une protéine avec une activité et une régu<strong>la</strong>tion norma<strong>le</strong> mais avec un taux <strong>de</strong><br />

syn<strong>thèse</strong> diminué. Cette c<strong>la</strong>sse inclut <strong>de</strong>s mutations dans <strong>le</strong> promoteur et <strong>de</strong>s mutations qui<br />

modifient l’épissage alternatif et provoquent une syn<strong>thèse</strong> inefficace <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine.<br />

Les mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse VI : Cette c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> mutation produit un CFTR tronqué dans<br />

son domaine C-terminal. Le CFTR muté est internalisé plus rapi<strong>de</strong>ment à <strong>la</strong> membrane<br />

apica<strong>le</strong> (Haardt et al., 1999).<br />

53


Ce type <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssification permet <strong>de</strong> prédire <strong>le</strong> phénotype <strong>de</strong>s patients CF en accord<br />

avec <strong>le</strong>ur génotype. El<strong>le</strong> permet donc <strong>de</strong> proposer un type <strong>de</strong> médication adapté et<br />

personnalisé pour chaque groupe <strong>de</strong> patients.<br />

6. Stratégies <strong>de</strong> thérapies curatives<br />

Bien qu’actuel<strong>le</strong>ment, il n’existe aucun traitement curatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose,<br />

différentes stratégies thérapeutiques sont mise en p<strong>la</strong>ce.<br />

6.1 Thérapie génique<br />

El<strong>le</strong> consiste à introduire une ou plusieurs copies du gène CFTR normal dans <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s du patient. Les copies du gène peuvent être intégrées dans <strong>de</strong>s vecteurs viraux ou<br />

synthétiques. Les vecteurs viraux permettent d’incorporer <strong>le</strong> gène <strong>de</strong> manière efficace dans <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s mais peuvent déc<strong>le</strong>ncher <strong>de</strong>s réactions immunitaires contre <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’hôte<br />

ayant intégrées <strong>le</strong> virus. Il faut donc diminuer l’immunogénicité <strong>de</strong> ces vecteurs avant <strong>de</strong><br />

pouvoir <strong>le</strong>s utiliser.<br />

L’utilisation <strong>de</strong> vecteurs synthétiques tota<strong>le</strong>ment artificiels représente donc une bonne<br />

alternative pour l’intégration du gène car ils ont l’avantage d’être moins toxiques et moins<br />

immunogènes pour <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s. Cependant <strong>le</strong>ur stabilité est faib<strong>le</strong> et <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> copies du<br />

gène intégrée dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s du patient ainsi que son expression au cours du temps restent<br />

limitée (Kennedy, 2002; Weiss & Pi<strong>le</strong>wski, 2003).<br />

6.2 Thérapie cellu<strong>la</strong>ire<br />

L’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> thérapie cellu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> mucoviscidose reste encore lointaine. El<strong>le</strong><br />

consiste à imp<strong>la</strong>nter <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s saines dans <strong>le</strong> système respiratoire <strong>de</strong>s patients<br />

ou à corriger <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s pathologiques par transfert <strong>de</strong> gène ex vivo et réimp<strong>la</strong>ntation. Pour<br />

ce<strong>la</strong>, l’utilisation <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s souches d’origines embryonnaires ou adultes est nécessaire et<br />

pose encore <strong>de</strong>s problèmes éthiques.<br />

54


6.3 Thérapie pharmacologique<br />

Différentes approches pharmacologiques sont développées actuel<strong>le</strong>ment pour <strong>le</strong><br />

traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose. La première consiste à corriger <strong>le</strong> défaut <strong>de</strong> sécrétion chlorure<br />

dépendante du CFTR. La secon<strong>de</strong> consiste à activer une voie alternative <strong>de</strong> sécrétion d’ions<br />

chlorures non-dépendante du CFTR (cf figure 12).<br />

a. Thérapie pharmacologique du CFTR<br />

La c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong> Welsh et Smith (Welsh & Smith, 1993) permet <strong>de</strong> prédire <strong>le</strong><br />

phénotype <strong>de</strong>s patients CF. La thérapie pharmacologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose va donc<br />

s’orienter vers <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> médications adaptées et personnalisées pour chaque groupe <strong>de</strong><br />

patients. En effet, pour <strong>le</strong>s mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II, l’i<strong>de</strong>ntification d’agents pharmacologiques<br />

permettant <strong>de</strong> corriger l’adressage <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR est nécessaire. De <strong>la</strong> même façon, <strong>le</strong>s<br />

molécu<strong>le</strong>s qui stimu<strong>le</strong>nt l’activité du CFTR muté sont plus adaptées pour <strong>le</strong>s mutations <strong>de</strong><br />

c<strong>la</strong>sse III et IV ou pour <strong>le</strong>s mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II en combinaison avec un correcteur.<br />

. Thérapie pharmacologique adaptée aux mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse I<br />

Les mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse I incluent <strong>de</strong>s mutations non-sens et <strong>de</strong>s mutations produisant<br />

un codon stop prématuré. Pour <strong>le</strong>s patients présentant ce type <strong>de</strong> mutation, <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong><br />

molécu<strong>le</strong> permettant <strong>de</strong> supprimer cet arrêt précoce <strong>de</strong> <strong>la</strong> transcription présente un intérêt<br />

thérapeutique majeur. Ces recherches ont été initiées avec <strong>la</strong> gentamicine, un aminoglycosi<strong>de</strong><br />

bactérien (Bedwell et al., 1997; Wilschanski et al., 2003) qui se lie à l’ARN ribosomique <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> cellu<strong>le</strong> hôte et augmente <strong>le</strong> taux d’erreur <strong>de</strong> <strong>le</strong>cture par <strong>le</strong> ribosome. Il a été démontré, par<br />

<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel nasal, que l’exposition à court terme <strong>de</strong> l’épithélium<br />

nasal à <strong>la</strong> gentamicine corrige <strong>le</strong>s anomalies éléctrophysiologiques chez <strong>le</strong>s patients présentant<br />

un codon stop (Wilschanski et al., 2003).<br />

Plus récemment, PTC-thérapeutique a développé une petite molécu<strong>le</strong> pharmacologique, <strong>le</strong><br />

PTC-124 (aci<strong>de</strong> benzoïque 3-[5-(2-fluorophenyl)-1,2,4-oxadiazol-3-yl]) renommé ataluren.<br />

Cette molécu<strong>le</strong> a été <strong>de</strong>ssinée dans <strong>le</strong> but <strong>de</strong> diminuer <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong>s ribosomes afin qu’ils<br />

ignorent <strong>le</strong> codon stop prématuré. Récemment, une étu<strong>de</strong> clinique a été réalisée en France afin<br />

55


d’évaluer <strong>le</strong>s effets, <strong>la</strong> pharmacodisponibilité et <strong>la</strong> toxicité <strong>de</strong> l’ataluren chez <strong>de</strong>s enfants<br />

présentant <strong>de</strong>s mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse I. Les premiers résultats ont mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>la</strong><br />

molécu<strong>le</strong> a été bien tolérée par <strong>le</strong>s enfants. De plus, il a été démontré que <strong>le</strong> traitement avec<br />

Ataluren permet <strong>la</strong> production d’un CFTR fonctionnel localisé à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s (Sermet-Gau<strong>de</strong>lus et al., 2010). Cette molécu<strong>le</strong> apparaît donc très intéressante pour <strong>le</strong><br />

traitement <strong>de</strong>s patients portant <strong>de</strong>s mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse I (Figure 16).<br />

Transcription<br />

normal<br />

Transcription<br />

Transcription incomplète<br />

incomplète<br />

Transcription facilitée par Ataluren<br />

Signal stop prématuré<br />

Signal stop normal<br />

Ataluren facilite <strong>la</strong> transcription<br />

Signal stop normal<br />

Signal stop normal<br />

Figure 16 : Schéma explicatif du fonctionnement <strong>de</strong> l’Ataluren<br />

(Modifié d’après www.ptcbio.com)<br />

. Thérapie pharmacologique adaptée aux mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II<br />

La mutation <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II F508<strong>de</strong>l-CFTR est <strong>la</strong> plus fréquemment retrouvée chez <strong>le</strong>s<br />

patients. Cette mutation perturbe <strong>la</strong> maturation <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR et induit sa dégradation<br />

par <strong>le</strong> protéasome. Cependant, lorsque cette protéine est adressée à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong>, el<strong>le</strong><br />

est capab<strong>le</strong> <strong>de</strong> fonctionner comme un canal chlorure. Les efforts se concentrent donc à <strong>la</strong><br />

recherche <strong>de</strong> composés pouvant augmenter <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> protéines CFTR à <strong>la</strong> membrane <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s, ces molécu<strong>le</strong>s sont appelées correcteur <strong>de</strong> CFTR (Tab<strong>le</strong>au 5).<br />

Protéine fonctionnel<strong>le</strong><br />

Protéine tronquée<br />

Protéine fonctionnel<strong>le</strong><br />

56


Molécu<strong>le</strong>s Mécanisme d’action Références<br />

IBMX, sil<strong>de</strong>nafil, var<strong>de</strong>nafil,<br />

zaprinast et KM11060<br />

Thapsigargine et curcumin<br />

4-PBA, <strong>de</strong>oxyspergualine,<br />

geldanamycine et herbimycine A<br />

Inhibiteurs <strong>de</strong>s phosphodiesterases<br />

Inhibiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pompe calcium<br />

ATP-ase<br />

Inhibiteurs <strong>de</strong>s protéines<br />

chaperonnes<br />

Miglustat Inhibiteurs <strong>de</strong> glucosidases<br />

Tab<strong>le</strong>au 5 : Tab<strong>le</strong>au récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s correcteurs <strong>de</strong> CFTR.<br />

Pour exemp<strong>le</strong>, en 2006, notre <strong>la</strong>boratoire a i<strong>de</strong>ntifié une nouvel<strong>le</strong> molécu<strong>le</strong> capab<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

corriger l’adressage défectueux <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine F508<strong>de</strong>l-CFTR, il s’agit du miglustat ou NB-<br />

DNJ (N-butyl<strong>de</strong>oxynojirimcyn ; Norez et al., 2006). Cette molécu<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment appelée<br />

Zavesca ® est déjà indiquée pour <strong>le</strong> traitement <strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> Gaucher <strong>de</strong><br />

type 1 (Ficicioglu, 2008). Le miglustat est un inhibiteur <strong>de</strong> l’-1,2 glucosidase du réticulum<br />

endop<strong>la</strong>smique (McCormack & Goa, 2003). Le fait d’inhiber l’-1,2 glucosidase provoque<br />

une accumu<strong>la</strong>tion du CFTR muté sous sa forme glycosylée GlcNAc2Man9Glc3. Cette forme<br />

n’est alors pas reconnue par <strong>le</strong>s protéines chaperonnes tel<strong>le</strong> que <strong>la</strong> calnexine, ce qui lui permet<br />

<strong>de</strong> sortir du réticulum endop<strong>la</strong>smique (Figure 17).<br />

(Drumm et al., 1991;<br />

Dormer et al., 2005;<br />

Lubamba et al., 2008;<br />

Poschet et al., 2007;<br />

Robert et al., 2008)<br />

(Egan et al., 2002;<br />

Egan et al., 2004)<br />

(Rubenstein et al., 1997;<br />

Choo-Kang & Zeitlin, 2001;<br />

Jiang et al., 1998;<br />

Norez et al., 2008b;<br />

Norez et al., 2008a)<br />

(Norez et al., 2006;<br />

Norez et al., 2009;<br />

Lubamba et al., 2009)<br />

Dynasore Inhibiteurs <strong>de</strong> l’endocytose (Young et al., 2009)<br />

Bortezomib Inhibiteur du protéasome (Vij et al., 2006)<br />

Correcteurs 2a, 3a, 4a et 4b (Pe<strong>de</strong>monte et al., 2005b)<br />

Bithiazo<strong>le</strong>s et pyrazolythiazo<strong>le</strong>s (Ye et al., 2010)<br />

Inconnu<br />

Aci<strong>de</strong> anthranlilque et g<strong>la</strong>fénine (Robert et al., 2010)<br />

VX-325 ET VX-809<br />

(Van Goor et al., 2006;<br />

Rowe et al., 2010)<br />

57


Mannose<br />

Glucose<br />

ERp57<br />

Glucosidases<br />

I and II<br />

Site ER <strong>de</strong> sortie exit site du RE<br />

Calnexine<br />

Glucosidase II<br />

Figure 17 : Action du miglustat sur <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> calnexine.<br />

(Modifiée d’après Ellgaard, 2003)<br />

Une fois cette étape franchie, <strong>la</strong> protéine F508<strong>de</strong>l-CFTR va suivre <strong>le</strong> cheminement du CFTR<br />

non-muté jusqu’à <strong>la</strong> membrane p<strong>la</strong>smique.<br />

Ribosome<br />

Comp<strong>le</strong>xe du translocon<br />

Chaîne protéique<br />

N-glycanes<br />

UDP-glycoprotein<br />

glucosyltransferase<br />

a1,2-mannosidase I<br />

EDEM<br />

ERAD<br />

Comp<strong>le</strong>xe du<br />

translocon<br />

Récemment, il a été démontré que l’exposition journalière <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s nasa<strong>le</strong>s humaines CF à<br />

100 µM <strong>de</strong> miglustat pendant 2 mois induisait une correction stab<strong>le</strong>, progressive et réversib<strong>le</strong><br />

du F508-CFTR (Norez et al., 2009). De plus, il a été mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>le</strong> miglustat inhibe<br />

l’hyperabsorption <strong>de</strong> sodium (Noel et al., 2008) et régu<strong>le</strong> l’homéostasie calcique (Antigny et<br />

al., 2008). L’efficacité du miglustat a éga<strong>le</strong>ment été démontrée in vivo sur un modè<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

souris cftr F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l . En effet, l’administration intra-nasa<strong>le</strong> <strong>de</strong> miglustat normalise <strong>le</strong>s<br />

conductances sodium et chlorure (Lubamba et al., 2009). Des investigations supplémentaires<br />

ont mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>le</strong> miglustat diminue l’expression <strong>de</strong> l’inter<strong>le</strong>ukine-8 et <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s<br />

d’adhésions ICAM-1 dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s bronchiques CF infectées par Pseudomonas aeruginosa<br />

58


(Dechecchi et al., 2008). Le miglustat est actuel<strong>le</strong>ment en essai clinique <strong>de</strong> phase II<br />

(http://www.actelion.com).<br />

Les composés quinzoline i<strong>de</strong>ntifiés lors du screening d’une librairie <strong>de</strong> composés<br />

développés par Vertex Pharmaceutique présentent éga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s propriétés intéressantes en<br />

vue d’un développement clinique. En effet, il a été décrit que l’incubation <strong>de</strong> 10 µmol/L du<br />

composés quinzoline VRT-325 pendant 16 heures corrige <strong>la</strong> réponse forskoline du F508<strong>de</strong>l-<br />

CFTR. Cette réponse est maintenue pendant 36 heures après l’élimination <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> puis<br />

diminue (Van Goor et al., 2006). Il a été démontré récemment que <strong>le</strong> composé VRT-325<br />

augmente <strong>la</strong> sécrétion chlorure sur un modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s po<strong>la</strong>risés <strong>de</strong> tyroï<strong>de</strong> <strong>de</strong> rat (FRT),<br />

alors qu’il n’a pas d’effet sur un modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s bronchiques humaines<br />

po<strong>la</strong>risées (Bebok et al., 2005; Rowe et al., 2010). Ce travail suggère l’importance du modè<strong>le</strong><br />

utilisé pour <strong>la</strong> détection du réadressage du F508<strong>de</strong>l-CFTR. Le composé VRT-325 ne fait pas<br />

encore l’objet d’un essai clinique.<br />

Par contre, <strong>le</strong> composé VX-809 éga<strong>le</strong>ment développé par Vertex Pharmaceutique et formulé<br />

pour une administration ora<strong>le</strong> fait l’objet d’un essai clinque <strong>de</strong> phase II débuté en mars 2009.<br />

Il s’agit d’un essai clinique multicentrique (Etats-Unis, Canada, Belgique, Al<strong>le</strong>magne et Pays-<br />

Bas) randomisé et en doub<strong>le</strong> aveug<strong>le</strong> incluant 90 patients porteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> mutation F508<strong>de</strong>l-<br />

CFTR. Les résultats <strong>de</strong> cet essai ne sont pas encore disponib<strong>le</strong>s mais il a été rapporté que <strong>le</strong><br />

VX-809 restore <strong>la</strong> fonction du F508<strong>de</strong>l-CFTR (http://www.vpharm.com).<br />

. Thérapie pharmacologique adaptée aux mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II à V<br />

Il existe <strong>de</strong> nombreuses molécu<strong>le</strong>s capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> stimu<strong>le</strong>r <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine<br />

CFTR (cf 4.1 activateurs et potentiateurs du CFTR) mais seu<strong>le</strong>ment un petit nombre non<br />

toxiques et spécifiques du CFTR pourraient être utilisées en thérapie pharmacologique<br />

(Tab<strong>le</strong>au 6).<br />

59


Famil<strong>le</strong>s Molécu<strong>le</strong>s Potentialisation Sta<strong>de</strong> Publications<br />

Ginsenosi<strong>de</strong>,<br />

limonoi<strong>de</strong> et<br />

vitamine C<br />

Epices<br />

Dérivé sulfamoylé<br />

et Phenylglycine<br />

substittuée<br />

Ginsenosi<strong>de</strong>,<br />

limonoi<strong>de</strong> et<br />

vitamine C<br />

Curcumin et<br />

capaisine<br />

SF-03 et PG-01<br />

Pyrrolopyrazines RP107 et RP108<br />

Hydroxybenzoate<br />

Analogue <strong>de</strong><br />

l’ATP<br />

Butyl-phydroxybenzoate<br />

Analogue <strong>de</strong><br />

l’ATP<br />

wt-, G551D- et<br />

F508<strong>de</strong>l-CFTR<br />

wt-, G551D- et<br />

F508<strong>de</strong>l-CFTR<br />

wt-, G551D- et<br />

F508<strong>de</strong>l-CFTR<br />

wt-, G551D- et<br />

F508<strong>de</strong>l-CFTR<br />

wt- et F508<strong>de</strong>l-<br />

CFTR<br />

wt-, G551D- et<br />

F508<strong>de</strong>l-CFTR<br />

Tab<strong>le</strong>au 6 : Récapitu<strong>la</strong>tifs <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s potentiel<strong>le</strong>ment utilisab<strong>le</strong>s en thérapie pharmacologique.<br />

Pour exemp<strong>le</strong>, Vertex Pharmaceutique a i<strong>de</strong>ntifié <strong>de</strong>s pyrazo<strong>le</strong>s capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> stimu<strong>le</strong>r <strong>la</strong><br />

fonction du canal CFTR, ces molécu<strong>le</strong>s peuvent donc agir sur <strong>le</strong>s mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse III, IV,<br />

V et sur <strong>le</strong>s mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II préa<strong>la</strong>b<strong>le</strong>ment réadressées à <strong>la</strong> membrane par un correcteur<br />

<strong>de</strong> CFTR. Par exemp<strong>le</strong>, il a été décrit que <strong>le</strong> pyrazo<strong>le</strong> VX-770 augmente, in vitro, <strong>la</strong><br />

probabilité d’ouverture et <strong>la</strong> conductance chlorure du G551D-CFTR. Le VX-770 est <strong>le</strong><br />

premier potentiateur <strong>de</strong> CFTR en essai clinique sur <strong>de</strong>s patients CF portant <strong>de</strong>s mutations <strong>de</strong><br />

c<strong>la</strong>sse III. L’essai clinique <strong>de</strong> phase IIa a été conduit sur <strong>de</strong>s patients portant <strong>la</strong> mutation<br />

G551D. Il s’agit d’un essai randomisé, en doub<strong>le</strong> aveug<strong>le</strong> sur <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 14 jours. Au<br />

bout <strong>de</strong> seu<strong>le</strong>ment 14 jours <strong>de</strong> traitement avec 150 mg <strong>de</strong> VX-770, <strong>le</strong>s premiers résultats<br />

communiqués montrent une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong>s ions chlorure dans <strong>la</strong> sueur,<br />

une augmentation significative du potentiel nasal, et du volume expiratoire forcé en 1 secon<strong>de</strong><br />

(FEV1) par rapport aux patients p<strong>la</strong>cebo. De plus, <strong>le</strong> composé a été bien toléré chez<br />

l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s patients traités (http://www.vpharm.com).<br />

Préclinique<br />

Préclinique<br />

(Sousa et al., 2007;<br />

DeCarvalho et al., 2002;<br />

Fischer et al., 2004)<br />

(Ai et al., 2004;<br />

Berger et al., 2005b)<br />

Préclinique (Pe<strong>de</strong>monte et al., 2005c)<br />

Préclinique (Noel et al., 2006)<br />

Préclinique (Ge et al., 2009)<br />

Préclinique (Miki et al., 2010)<br />

Pyrazo<strong>le</strong> VX-770 G551D-CFTR Phase IIa (http://www.vpharm.com)<br />

60


. Molécu<strong>le</strong>s à doub<strong>le</strong>-activité<br />

Le crib<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> petit composé cib<strong>la</strong>nt <strong>le</strong> CFTR, a permis d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s agents ayant<br />

une doub<strong>le</strong> action sur <strong>le</strong> CFTR, à <strong>la</strong> fois correcteur et potentiateur du F508<strong>de</strong>l-CFTR. En<br />

effet, ces molécu<strong>le</strong>s sont capab<strong>le</strong>s à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> corriger l’adressage <strong>de</strong> F508<strong>de</strong>l-CFTR et <strong>de</strong><br />

stimu<strong>le</strong>r <strong>la</strong> sécrétion d’ions chlorure par <strong>le</strong> F508<strong>de</strong>l-CFTR. Parmi eux, quelques molécu<strong>le</strong>s<br />

présentent <strong>de</strong>s propriétés intéressantes tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s aminoarylthiazo<strong>le</strong>s et <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s<br />

benzoquinolizinium (Derand et al., 2001).<br />

Il a été démontré que <strong>le</strong>s composés aminoarylthiazo<strong>le</strong>s augmentent <strong>la</strong> réponse à <strong>la</strong> forskoline<br />

du F508<strong>de</strong>l-CFTR (Becq, 2010). Des effets simi<strong>la</strong>ires sont observés sur <strong>le</strong>s mutants <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse<br />

III, G551D, G1349D et D1152H. Cependant, <strong>le</strong>s aminoarylthiazo<strong>le</strong>s ne sont pas capab<strong>le</strong>s<br />

d’activer <strong>le</strong> CFTR en absence <strong>de</strong> forskoline. Au contraire, <strong>le</strong>s dérivés MPB sont <strong>de</strong>s<br />

activateurs directs du CFTR sauvage et du CFTR portant <strong>de</strong>s mutations <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse II (F508<strong>de</strong>l)<br />

et <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse III (G551D) (Becq et al., 1999; Derand et al., 2001; Dormer et al., 2001;<br />

Marivingt-Mounir et al., 2004; Norez et al., 2008a). Certains MPB sont éga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s<br />

correcteurs efficaces du F508<strong>de</strong>l-CFTR. Ils inhibent <strong>la</strong> dégradation du CFTR muté et<br />

favorisent donc sa relocalisation à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s CF (Stratford<br />

et al., 2003; Norez et al., 2008a). Ces agents présentent un intérêt thérapeutique majeur car ils<br />

peuvent à <strong>la</strong> fois restaurer <strong>le</strong> F508-CFTR à <strong>la</strong> membrane mais éga<strong>le</strong>ment stimu<strong>le</strong>r son activité,<br />

cependant certains d’entre eux présentent une toxicité é<strong>le</strong>vée.<br />

Des travaux récents montrent <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> combiner une molécu<strong>le</strong> potentiatrice et<br />

une molécu<strong>le</strong> correctrices <strong>de</strong> CFTR afin d’obtenir un agent à doub<strong>le</strong>-activité. En 2009, une<br />

molécu<strong>le</strong> hybri<strong>de</strong> contenant un fragment du potentiateur PG-01 et un fragment du correcteur<br />

corr4a relié par un pont ester a été crée par Mills et col<strong>la</strong>borateurs (Figure 18). Le clivage <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> hybri<strong>de</strong> par <strong>le</strong>s enzymes intestina<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s conditions physiologiques permet <strong>de</strong><br />

libérer <strong>le</strong> potentiateur et <strong>le</strong> correcteur actifs (Mills et al., 2010).<br />

61


Figure 18 : Stratégie <strong>de</strong> création d’une molécu<strong>le</strong> hybri<strong>de</strong> à doub<strong>le</strong> activités correctrice et<br />

potentiatrice du CFTR.<br />

(Modifiée d’après Mills, 2010)<br />

Ces premier résultats ont mis en évi<strong>de</strong>nce l’intérêt <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s multiligands<br />

dans <strong>le</strong> développement <strong>de</strong> thérapie pour <strong>le</strong>s patients portant une mutation F508<strong>de</strong>l-CFTR qui<br />

représentent plus <strong>de</strong> 90% <strong>de</strong>s patients CF.<br />

En conclusion, ces résultats sont très encourageants car ils démontrent qu’une<br />

pharmacothérapie personnalisée <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR adaptée à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> mutations peut<br />

être efficace et mesurab<strong>le</strong>. Mais, il existe encore d’autres moyens <strong>de</strong> restaurer <strong>la</strong> sécrétion<br />

chlorure au niveau <strong>de</strong>s épithéliums, notamment par l’activation <strong>de</strong> voies alternatives <strong>de</strong><br />

sécrétion d’ions chlorures non-dépendante du CFTR.<br />

dépendante<br />

Fragment correcteur Fragment potentiateur<br />

b. Thérapie pharmacologique par l’activation d’une voie alternative CaCC-<br />

L’utilisation d’activateurs <strong>de</strong>s canaux chlorure calcium-dépendant (CaCC) s’inscrit<br />

dans cette secon<strong>de</strong> stratégie, en effet ils ont <strong>la</strong> capacité d’activer <strong>la</strong> sécrétion <strong>de</strong> chlorure dans<br />

<strong>le</strong>s tissus mucoviscidosiques (Figure 19). Le chapitre III présentera <strong>le</strong>s CaCC en détails.<br />

62


CaCC<br />

Figure 19 : Représentation schématique <strong>de</strong> l’importance du CaCC dans <strong>le</strong>s transports ioniques d’une<br />

cellu<strong>le</strong> épithélia<strong>le</strong>.<br />

En 2003, Molichem Medicines a obtenu une autorisation <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s patients CF<br />

avec un pepti<strong>de</strong> polycyclique appelé Moli1901 (déjà connu sous <strong>le</strong> nom <strong>de</strong> duramycine ou <strong>de</strong><br />

2622U90). Moli 1901 augmente <strong>la</strong> sécrétion d’ions chlorure lorsqu’il est appliqué à <strong>la</strong> surface<br />

apica<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’épithélium respiratoire. Le pepti<strong>de</strong> interagit avec <strong>le</strong>s phospholipi<strong>de</strong>s<br />

membranaires et augmente <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> calcium intracellu<strong>la</strong>ire qui active <strong>la</strong> voie<br />

alternative <strong>de</strong> sécrétion chlorure. Les résultats <strong>de</strong>s essais cliniques <strong>de</strong> phase I et II montrent<br />

que <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> stimu<strong>le</strong> <strong>le</strong> transport <strong>de</strong>s ions chlorures in vivo au niveau <strong>de</strong> l’épithélium nasal.<br />

De plus, ce traitement apparaît sans danger pour <strong>le</strong>s patients ado<strong>le</strong>scents et adultes présentant<br />

une altération modéré <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur fonction pulmonaire (Grasemann et al., 2007; Zeitlin et al.,<br />

2004). En 2009, une nouvel<strong>le</strong> étu<strong>de</strong> clinique <strong>de</strong> phase II a été annoncée afin d’évaluer <strong>le</strong><br />

traitement <strong>de</strong> patients CF avec une solution inhalée <strong>de</strong> Moli1901. Il s’agit d’une étu<strong>de</strong> en<br />

doub<strong>le</strong>-aveug<strong>le</strong>, conduite dans 9 pays européens, qui inclue <strong>de</strong>s ado<strong>le</strong>scents et <strong>de</strong>s adultes.<br />

L’efficacité et <strong>la</strong> tolérance du traitement, avec 3 concentrations différentes <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> sur<br />

une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 8 semaines suivie d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 4 semaines sans traitement va être évaluée<br />

De plus, <strong>le</strong> <strong>de</strong>nufosol, un agoniste <strong>de</strong>s récepteurs purinergique P2Y2, stimu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong><br />

sécrétion <strong>de</strong> chlorure via l’activation du CaCC a été proposé. Cette molécu<strong>le</strong> a été évaluée au<br />

cours d’un essai clinique <strong>de</strong> phase II, dans 14 centres clinques aux Etats-Unis, sur 90 patients<br />

présentant un phénotype CF intermédiaire. Après 4 semaines <strong>de</strong> traitement avec 20 à 60 mg<br />

CFTR<br />

63


<strong>de</strong> <strong>de</strong>nufosol, il a été décrit une augmentation significative <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction pulmonaire <strong>de</strong>s<br />

patients traités par rapport aux patients p<strong>la</strong>cebo. En novembre 2009, Inspire Pharmaceuticals a<br />

débuté un essai clinique randomisé <strong>de</strong> phase III. Les 450 patients enrôlés dans l’essai clinique<br />

présentent une fonction pulmonaire re<strong>la</strong>tivement bonne. Les patients sont traités avec 60 mg<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>nufosol, 3 fois par jours ou avec <strong>le</strong> p<strong>la</strong>cebo. Les résultats seront connus début 2011. Au<br />

vu <strong>de</strong>s résultats encourageants obtenus dans <strong>le</strong>s essais clinques <strong>de</strong> phase II, cet agent parait<br />

très intéressant, cependant son action sur <strong>de</strong>s patients présentant <strong>de</strong>s dysfonctions pulmonaires<br />

sévères reste encore inconnue.<br />

ISM therapeutic développe actuel<strong>le</strong>ment un analogue <strong>de</strong> l’inositol polyphosphate : <strong>la</strong><br />

prodrogue INO-4995. Une prodrogue est une substance pharmacologique administrée sous<br />

une forme inactive et métabolisée in vivo en une molécu<strong>le</strong> active. L’INO-4995 est un<br />

régu<strong>la</strong>teur <strong>de</strong>s canaux ioniques, il inhibe l’absorption <strong>de</strong> sodium, augmente l’activité <strong>de</strong>s<br />

canaux CaCC dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s CF (Rudolf et al., 2003). L’INO-4995 est une<br />

petite molécu<strong>le</strong> avec une durée d’action longue (plus <strong>de</strong> 24 heures après l’administration). La<br />

molécu<strong>le</strong> a été décrite comme étant non toxique et bien tolérée sur <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s animaux. De<br />

plus, il a été démontré que l’effet <strong>de</strong> l’INO-4995 sur <strong>le</strong> courant <strong>de</strong> court-circuit est plus<br />

important dans <strong>le</strong>s tissus issu <strong>de</strong> patients CF que <strong>de</strong> donneur non-CF. Les auteurs proposent<br />

que l’INO-4995 peut-être utilisé en combinaison avec d’autres traitements existants, comme<br />

<strong>le</strong> <strong>de</strong>nufosol. Un essai clinique préliminaire <strong>de</strong> phase II sur <strong>le</strong>s patients CF a été initié.<br />

Ces premiers résultats encourageants confirment que <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> modu<strong>la</strong>teurs <strong>de</strong>s<br />

CaCC représente une approche contournée intéressante dans <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> traitements<br />

pharmacologiques pour <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

64


IV/ Les canaux chlorure calcium dépendant (CaCC)<br />

1. Fonction <strong>de</strong>s CaCC<br />

1.1 Rô<strong>le</strong> physiologique <strong>de</strong>s CaCC<br />

Les CaCC endogènes ont été i<strong>de</strong>ntifiés dans <strong>de</strong> nombreux types cellu<strong>la</strong>ires et<br />

contrô<strong>le</strong>nt <strong>de</strong> multip<strong>le</strong>s fonctions (Hartzell et al., 2005). Ils ont un rô<strong>le</strong> dans <strong>la</strong> transduction<br />

olfactive, gustative et visuel<strong>le</strong>, ils régu<strong>le</strong>nt l’excitabilité cardiaque et neurona<strong>le</strong> (Frings et al.,<br />

2000), <strong>la</strong> contraction <strong>de</strong>s musc<strong>le</strong>s lisses (Leb<strong>la</strong>nc et al., 2005) et <strong>le</strong>s fonctions endothélia<strong>le</strong>s<br />

(Kunzelmann et al., 2009). Ils sont indispensab<strong>le</strong>s pour <strong>la</strong> reproduction et <strong>la</strong> sécrétion<br />

épithélia<strong>le</strong> (Kidd & Thorn, 2000).<br />

Les cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s voies respiratoires coexpriment <strong>le</strong> CaCC et <strong>le</strong> CFTR au niveau <strong>de</strong><br />

<strong>le</strong>urs membranes apica<strong>le</strong>s (Boucher et al., 1989). La sécrétion <strong>de</strong> mucus au niveau <strong>de</strong><br />

l’épithélium respiratoire est donc contrôlée à <strong>la</strong> fois par <strong>le</strong> CFTR et par <strong>le</strong> CaCC. Le CFTR<br />

contrô<strong>le</strong> <strong>la</strong> quantité basa<strong>le</strong> <strong>de</strong> mucus alors que <strong>le</strong> CaCC agit comme un régu<strong>la</strong>teur <strong>de</strong><br />

l’épaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche muqueuse (pour revue Hartzell et al., 2005).<br />

1.2 Caractérisation et régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s CaCC<br />

Les canaux CaCC sont re<strong>la</strong>tivement non-sé<strong>le</strong>ctifs. Ils se caractérisent par une séquence<br />

<strong>de</strong> perméabilité anionique SCN - > NO3 - > I - > Br - > Cl - >F - (Qu & Hartzell, 2000). Le courant<br />

CaCC est dépendant du voltage. Les canaux CaCC s’activent <strong>le</strong>ntement par dépo<strong>la</strong>risation et<br />

sont inactivés par hyperpo<strong>la</strong>risation. Ils présentent une rectification sortante <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur re<strong>la</strong>tion<br />

courant/voltage (Nilius et al., 1997).<br />

Selon <strong>le</strong> type cellu<strong>la</strong>ire <strong>la</strong> conductance unitaire <strong>de</strong>s canaux peut varier <strong>de</strong> 1 à 14 pS.<br />

Cependant, <strong>la</strong> dépendance au potentiel diminue lorsque <strong>le</strong> taux <strong>de</strong> calcium (Ca 2+ ) augmente<br />

fortement (Arreo<strong>la</strong> et al., 1995). En effet, <strong>le</strong>s courants dépendants du CaCC sont éga<strong>le</strong>ment<br />

activés par l’entrée <strong>de</strong> calcium extracellu<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> libération <strong>de</strong> calcium du réticulum<br />

65


endop<strong>la</strong>smique et <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion par <strong>la</strong> protéine kinase dépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> calmoduline : <strong>la</strong><br />

CaMK II (pour revue Hartzell et al, 2005; Figure 20).<br />

Figure 20 : Schéma récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong> l’activation du CaCC par <strong>le</strong> calcium.<br />

(Modifié d’après Hartzell, 2005)<br />

a. Régu<strong>la</strong>tion par <strong>le</strong> Ca 2+ et <strong>la</strong> CaMK II<br />

Le seuil d’activation du canal se situe entre 0.2 et 5 µM <strong>de</strong> calcium intracellu<strong>la</strong>ire libre<br />

(Hartzell et al., 2005). Les CaCC présents au niveau <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s salivaires, <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s endothélia<strong>le</strong>s pulmonaires, <strong>de</strong>s myocytes ventricu<strong>la</strong>ires, et <strong>de</strong>s hépatocytes sont<br />

activés directement par <strong>le</strong> calcium. Ce<strong>la</strong> qui suggère que <strong>le</strong> CaCC possè<strong>de</strong> un site <strong>de</strong> fixation<br />

du calcium. Les CaCC peuvent éga<strong>le</strong>ment être activés par une phosphory<strong>la</strong>tion via <strong>la</strong> CaMK<br />

II. En effet, dans <strong>de</strong> nombreux types cellu<strong>la</strong>ires, tels que <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s pancréatiques CFPAC-1<br />

et <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s coloniques T84, <strong>le</strong> canal est stimulé directement par <strong>le</strong> calcium et indirectement<br />

par <strong>la</strong> CaMK II. L’utilisation d’inhibiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> CaMK II, tels que <strong>le</strong> calmidazomium et <strong>le</strong><br />

trifluoroperazine sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s T84 empêche l’activation du CaCC (pour revue Hartzell et<br />

al., 2005 ; Figure 21).<br />

66


Figure 21 : Schéma récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s CaCCs.<br />

(Modifié d’après Hartzell, 2005)<br />

b. Régu<strong>la</strong>tion par l’IP4 et <strong>le</strong>s annexines<br />

La stimu<strong>la</strong>tion du CaCC par <strong>la</strong> CaMK II est inhibée par l’inositol 3,4,5,6-<br />

tetrakisphosphate (IP4 ; Xie et al., 1998; Nilius et al., 1998). L’IP4 est synthétisé par <strong>la</strong> voie <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> phospholipase C (PLC). La régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s CaCCs par l’IP4 régu<strong>le</strong> <strong>la</strong> cinétique d’activation<br />

<strong>de</strong>s CaCCs (Ho et al., 2001; Figure 21).<br />

Les annexines sont <strong>de</strong>s phospholipi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s protéines fixant <strong>le</strong> calcium. El<strong>le</strong>s sont situées à<br />

<strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s épithéliums sécrétoires (Kaetzel et al., 1994). Il a été décrit que <strong>le</strong>s<br />

annexines ont <strong>la</strong> capacité d’inhiber <strong>le</strong>s CaCC dans l’oocyte <strong>de</strong> xénope (Jorgensen et al., 1997)<br />

et au niveau <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s (Chan et al., 1994; Kaetzel et al., 1994). L’action <strong>de</strong>s<br />

annexines sur <strong>le</strong>s CaCC est synergique avec l’effet <strong>de</strong> l’IP4. Une faib<strong>le</strong> concentration en<br />

annexine-IV (Anx-IV) augmente <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> l’IP4 à bloquer <strong>le</strong> courant (Xie et al., 1996;<br />

Figure 21).<br />

c. Régu<strong>la</strong>tion par <strong>le</strong> CFTR<br />

Le CFTR interagit au moins fonctionnel<strong>le</strong>ment avec un grand nombre <strong>de</strong> protéines<br />

dont <strong>le</strong> CaCC (Kunzelmann, 2001). Dans <strong>le</strong>s oocytes <strong>de</strong> xénope, l’expression du CFTR réduit<br />

<strong>le</strong> courant chlorure calcium-dépendant. De plus, il a été démontré une augmentation du<br />

courant dans <strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s issues <strong>de</strong>s patients CF (C<strong>la</strong>rke et al., 1992).<br />

Les auteurs montrent que <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion du CaCC par <strong>le</strong> CFTR implique <strong>la</strong> partie C-terminal du<br />

67


domaine R du CFTR (Wei et al., 2001) alors que son domaine PDZ n’est pas impliqué<br />

(Kunzelmann, 2001).<br />

d. Autres régu<strong>la</strong>tions<br />

Il a été décrit que <strong>la</strong> diminution du pH intracellu<strong>la</strong>ire inhibe <strong>le</strong>s CaCCs (Arreo<strong>la</strong> et al.,<br />

1995). Il a éga<strong>le</strong>ment été mis en évi<strong>de</strong>nce que l’activation du CaCC dans un modè<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

cellu<strong>le</strong>s muscu<strong>la</strong>ires lisses <strong>de</strong> l’artère mésentérique <strong>de</strong> rat nécessite du GMPc (Matchkov et<br />

al., 2004).<br />

1.3 Pharmacologie <strong>de</strong>s CaCC<br />

a. Activateurs <strong>de</strong>s CaCC<br />

Les CaCC sont activés par <strong>le</strong> calcium : toutes <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s capab<strong>le</strong>s d’augmenter <strong>le</strong><br />

taux <strong>de</strong> calcium dans <strong>le</strong> cytosol sont donc <strong>de</strong>s activateurs potentiels <strong>de</strong>s CaCC. Les<br />

ionophores calciques, tel que l’A23187, sont utilisés pour l’activation <strong>de</strong>s CaCC. L’A23187<br />

est un antifongique qui permet <strong>le</strong> passage <strong>de</strong>s cations diva<strong>le</strong>nts à travers <strong>le</strong>s membranes<br />

cellu<strong>la</strong>ires grâce à <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s pores membranaires (Abbott et al., 1979).<br />

L’histamine est éga<strong>le</strong>ment capab<strong>le</strong> d’activer <strong>le</strong>s CaCC par <strong>la</strong> libération du calcium du<br />

réticulum endop<strong>la</strong>smique (Antigny et al., 2008).<br />

Les CaCC sont éga<strong>le</strong>ment activés par <strong>le</strong>s nucléoti<strong>de</strong>s triphosphate ATP et UTP, au niveau <strong>de</strong>s<br />

épithéliums respiratoires (Know<strong>le</strong>s et al., 1991; Tarran et al., 2002). Ces nucléoti<strong>de</strong>s stimu<strong>le</strong>nt<br />

<strong>le</strong>s récepteurs purinergiques P2Y2 couplés aux protéines GqP2Y. Ces protéines G activent <strong>la</strong><br />

PLC qui hydrolyse un phopholipi<strong>de</strong> membranaire, <strong>le</strong> PIP2 (phosphatidyl-inositol-<br />

diphosphate) en inositol 1,4,5-trisphosphate (IP3) et en DAG (diacylglycérol). L'IP3 se fixe<br />

sur ses récepteurs au niveau du RE et provoque <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> calcium. L’activation <strong>de</strong>s<br />

protéines GpP2Y induit donc une casca<strong>de</strong> d’évènements qui abouti à l’augmentation du taux<br />

<strong>de</strong> calcium cytosolique et par conséquent à l’activation <strong>de</strong>s CaCC (Figure 22).<br />

68


ATP ou UTP<br />

Figure 22 : Voie <strong>de</strong><br />

signalisation intracellu<strong>la</strong>ire induite par l’activation <strong>de</strong>s récepteurs P2Y2.<br />

PLC : phospholipase C, IP3 : inositol 1,4,5-trisphosphate, RE : reticulum endop<strong>la</strong>smique.<br />

b. Inhibiteurs <strong>de</strong>s CaCC<br />

(Modifié d’après www.inspirepharm.com)<br />

L’i<strong>de</strong>ntification d’inhibiteurs sé<strong>le</strong>ctifs du CaCC est nécessaire pour mieux comprendre<br />

<strong>la</strong> structure du pore, pour analyser <strong>la</strong> distribution du canal dans <strong>le</strong>s tissus et pour affiner <strong>le</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> purification du canal. Cependant, il n’existe pas d’inhibiteur spécifique du<br />

CaCC. Les inhibiteurs <strong>le</strong>s plus utilisés pour inhiber <strong>le</strong> CaCC sont l’aci<strong>de</strong> niflumique, l’aci<strong>de</strong><br />

flufénamique et <strong>le</strong> DIDS (Schultz et al., 1999). Le Tab<strong>le</strong>au 7 résume <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s<br />

molécu<strong>le</strong>s utilisées pour inhiber <strong>le</strong>s CaCC.<br />

De plus, une étu<strong>de</strong> récente a mis en évi<strong>de</strong>nce, grâce au crib<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> produits naturels, un<br />

nouvel inhibiteur <strong>de</strong>s CaCC : l’aci<strong>de</strong> tannique. Cette molécu<strong>le</strong> inhibe <strong>le</strong> CaCC dans différents<br />

modè<strong>le</strong>s cellu<strong>la</strong>ires, avec une IC50 <strong>de</strong> 6 µM et ne présente pas d’effet sur <strong>le</strong> CFTR. Ce<br />

composé fait partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s gallotannins présents dans <strong>le</strong> vin rouge et <strong>le</strong> thé vert<br />

(Namkung et al., 2010).<br />

Récepteur P2Y 2<br />

PLC<br />

Cytosol Protéine G<br />

IP 3<br />

Ca 2+<br />

RE<br />

69


Inhibiteurs Tissus Mécanisme d’action Publications<br />

NFA<br />

FFA<br />

DIDS<br />

Trachéal, pulmonaire,<br />

muscu<strong>la</strong>ire et neuronal<br />

Trachéal, muscu<strong>la</strong>ire et<br />

neuronal<br />

Trachéal, pulmonaire,<br />

muscu<strong>la</strong>ire, intestinal et<br />

neuronal<br />

SITS Muscu<strong>la</strong>ire et neuronal<br />

DPC Trachéal, muscu<strong>la</strong>ire<br />

A9C Muscu<strong>la</strong>ire<br />

Tab<strong>le</strong>au 7: Tab<strong>le</strong>au récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s différentes molécu<strong>le</strong>s inhibitrices du CaCC.<br />

NFA : aci<strong>de</strong> niflumique, FFA : aci<strong>de</strong> flufénamique, DIDS : aci<strong>de</strong> 4,4’-diisothiocyanato-stilbene-2,2’-<br />

disulfonique, SITS : aci<strong>de</strong> 4-acetamido-4’-isothiocyanatostilbene-2,2’-disulfonique, DPC : aci<strong>de</strong> dipheny<strong>la</strong>mine-<br />

2-carboxyl, A9C : anthracène-9-carboxylique, NPPB, Tamo : tamoxifène, Glib : glibenc<strong>la</strong>mi<strong>de</strong>.<br />

La nature <strong>de</strong>s canaux CaCC est encore inconnu et <strong>le</strong>ur pharmacologie est peu<br />

spécifique. Cependant, l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité molécu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s CaCC pourrait permettre<br />

<strong>de</strong> développer une pharmacologie plus efficace et plus spécifique.<br />

2. Candidats molécu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s CaCC<br />

De nombreux candidats molécu<strong>la</strong>ires du CaCC ont été proposés puis écartés, tels que<br />

<strong>le</strong>s canaux ClC-3 et CLCA.<br />

blocage non voltage-dépendant du<br />

pore du canal<br />

(White & Aylwin, 1990;<br />

Qu & Hartzell, 2001)<br />

blocage non voltage-dépendant (White & Aylwin, 1990)<br />

blocage voltage-dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

partie externe et interne du canal<br />

(Schultz et al., 1999;<br />

Qu & Hartzell, 2001)<br />

(MADDY, 1964;<br />

Cabantchik & Greger, 1992)<br />

(Qu & Hartzell, 2001;<br />

Baron et al., 1991)<br />

(Qu & Hartzell, 2001;<br />

Baron et al., 1991)<br />

NPPB Pulmonaire (Wangemann et al., 1986)<br />

blocage non voltage-dépendant<br />

Tamo. Pulmonaire (Hartzell et al., 2005)<br />

Glib. Muscu<strong>la</strong>ire<br />

(Schultz et al., 1996;<br />

Schultz et al., 1999)<br />

Les gènes ClC ont été clonés pour <strong>la</strong> première fois à partir <strong>de</strong> l’organe é<strong>le</strong>ctrique <strong>de</strong> <strong>la</strong> raie<br />

Torpedo marmorata, puis i<strong>de</strong>ntifiée chez <strong>le</strong>s procaryotes et <strong>le</strong>s eucaryotes. Il existe 7<br />

70


membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s ClC, <strong>de</strong> ClC1 à 7. Le ClC-3 a plus particulièrement été étudié<br />

comme candidat molécu<strong>la</strong>ire du CaCC car il est exprimé <strong>de</strong> façon prédominante au niveau <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s (pour revue Jentsch et al., 2002). De plus, <strong>de</strong>s expériences réalisées sur<br />

<strong>de</strong>s souris invalidées pour <strong>le</strong> gène ClC-3 (Arreo<strong>la</strong> et al., 2002) ont décrit une absence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

conductance chlorure activée par <strong>la</strong> CaMK II dans ce modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> souris (Robinson et al.,<br />

2004). Cependant, <strong>le</strong> courant chlorure calcium dépendant est présent chez <strong>le</strong>s souris ClCn3 -/- ,<br />

et présente <strong>de</strong>s propriétés simi<strong>la</strong>ires à celui observé dans <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> souris sauvages<br />

(Arreo<strong>la</strong> et al., 2002). D’autres étu<strong>de</strong>s ont mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>le</strong>s canaux ClC-3 participent à<br />

l’acidification <strong>de</strong>s vésicu<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’appareil <strong>de</strong> Golgi et <strong>de</strong>s endosomes (Gentzsch et al., 2003).<br />

Ces résultats suggèrent que <strong>le</strong>s canaux ClC-3 ne sont pas <strong>de</strong> bons candidats molécu<strong>la</strong>ires du<br />

CaCC.<br />

La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s canaux chlorures activés par <strong>le</strong> calcium (CLCA) en tant que<br />

un candidat molécu<strong>la</strong>ire du CaCC est très controversée (Eggermont, 2004; Jentsch et al.,<br />

2002). En effet, <strong>la</strong> transfection d’ADNc codant pour différentes protéines CLCA, dans<br />

différents types cellu<strong>la</strong>ires, induit l’activation d’un courant calcium dépendant (Gandhi et al.,<br />

1998; Elb<strong>le</strong> et al., 1997; Gruber et al., 1998). Les protéines CLCA présentent cependant une<br />

forte homologie <strong>de</strong> structure avec <strong>de</strong>s protéines d'adhésion cellu<strong>la</strong>ire, et au moins un membre<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> est c<strong>la</strong>irement une protéine sécrétée (Pauli et al., 2000). De plus, el<strong>le</strong>s présentent<br />

<strong>de</strong>s sensibilités différentes au calcium et au potentiel ainsi qu’une pharmacologie différente.<br />

En effet, il a été décrit sur un modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s tumora<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> courant CaCC n’est pas<br />

sensib<strong>le</strong> aux agents sulfhydri<strong>le</strong>s tel que <strong>le</strong> DTT (dithiothréitol) alors que <strong>le</strong> courant CLCA est<br />

tota<strong>le</strong>ment bloqué par ces agents (Papassotiriou et al., 2001). Plusieurs types cellu<strong>la</strong>ires<br />

présentent <strong>le</strong> CaCC natif mais n'expriment pas <strong>de</strong> protéines CLCA (Papassotiriou et al.,<br />

2001). Les canaux CLCA, en tant que candidat molécu<strong>la</strong>ire du CaCC, ont donc été écartés.<br />

Récemment trois famil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> protéines, <strong>le</strong>s SLC26, <strong>le</strong>s bestrophines et <strong>le</strong>s protéines<br />

TMEM16 ont été i<strong>de</strong>ntifiées comme <strong>de</strong> bons candidats molécu<strong>la</strong>ires car el<strong>le</strong>s possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

nombreuses caractéristiques <strong>de</strong>s canaux CaCC.<br />

71


1.1 Les SLC26<br />

La famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s transporteurs SLC26 est constituée <strong>de</strong> 11 membres : SLC26A1 à<br />

SLC26A11 (pour revue Dorwart et al., 2008; Figure 23)<br />

.<br />

Figure 23 : Arbres phylogénétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s SLC26,<br />

en noir chez l’homme et en rouge chez <strong>la</strong> souris.<br />

(D’après Dorwart et al., 2008)<br />

Parmi <strong>le</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> SLC26, seul <strong>le</strong> canal SLC26A9 a été décrit comme un bon<br />

candidat molécu<strong>la</strong>ire du CaCC car il est fortement exprimé au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong><br />

<strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s ciliées bronchiques et alvéo<strong>la</strong>ires ainsi qu’au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> muqueuse<br />

gastrique (Lohi et al., 2003).<br />

Le canal SLC26A9 a d’abord été décrit comme un échangeur Cl - /HCO3 - (Curci et al., 1994),<br />

puis comme un canal chlorure avec une perméabilité faib<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> bicarbonate. Il est régulé<br />

par <strong>le</strong>s WNKs (With No lysine Kinases ; Dorwart et al., 2008). De plus, <strong>la</strong> protéine SLC26A9<br />

présente un domaine d’interaction PDZ (Lohi et al., 2003). Des étu<strong>de</strong>s récentes ont décrit une<br />

interaction physique et une régu<strong>la</strong>tion croisée entre <strong>le</strong> SLC26A9 et <strong>le</strong> CFTR. En effet, il a été<br />

mis en évi<strong>de</strong>nce sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s bronchiques humaines que SLC26A9 stimu<strong>le</strong> l’expression et<br />

<strong>la</strong> fonction du CFTR (Avel<strong>la</strong> et al., 2010). D’autre part, il a éga<strong>le</strong>ment été décrit que <strong>le</strong><br />

SLC26A9 est constitutivement actif à <strong>la</strong> membrane et nécessite un CFTR fonctionnel<br />

(Bertrand et al., 2009). Donc même si <strong>le</strong> SLC26A9 ne constitue pas <strong>le</strong> candidat molécu<strong>la</strong>ire<br />

72


<strong>de</strong>s CaCC, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ce canal représentent un intérêt majeur pour <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

régu<strong>la</strong>tion du CFTR.<br />

1.2 Les bestrophines<br />

Les bestrophines ont été présentées pour <strong>la</strong> première fois comme <strong>de</strong>s canaux chlorure<br />

par Sun et col<strong>la</strong>borateurs, en 2002 (Sun et al., 2002). Précé<strong>de</strong>mment, <strong>le</strong> gène Best avait été<br />

i<strong>de</strong>ntifié en 1992 comme responsab<strong>le</strong> <strong>de</strong> dystrophie macu<strong>la</strong>ire héréditaire appelée dystrophie<br />

macu<strong>la</strong>ire vitelliforme (Petrukhin et al., 1998). Il existe 4 sous types <strong>de</strong> bestrophines, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

bestrophine 1 à <strong>la</strong> bestrophine 4 (Qu et al., 2003; Figure 24).<br />

Figure 24 : Récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s différentes bestrophines <strong>de</strong>s vertébrés.<br />

Bestrophines <strong>de</strong> xénope (x), d’humain (h), <strong>de</strong> souris (m), <strong>de</strong> poisson lune (f), <strong>de</strong> rat (r), et <strong>de</strong> poisson zèbre (z).<br />

(D’après Qu et al, 2003)<br />

Les bestrophines sont exprimées dans un grand nombre <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s et non-<br />

épithélia<strong>le</strong>s. Les bestrophines 1 et 2 sont présentes dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s voies<br />

aériennes, du colon et <strong>de</strong>s reins. La bestrophine 1 est exprimée en gran<strong>de</strong> quantité au niveau<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane baso<strong>la</strong>téra<strong>le</strong> <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s pigments rétiniens. On trouve <strong>la</strong><br />

bestrophine 2 dans <strong>le</strong>s cils olfactifs <strong>de</strong>s neurones sensoriels (Kunzelmann et al., 2009).<br />

Dans <strong>le</strong>s épithéliums respiratoires, <strong>le</strong> taux <strong>de</strong> bestrophine 2 est plus important que <strong>le</strong> taux <strong>de</strong><br />

bestrophine 1. La bestrophine 2 semb<strong>le</strong> avoir un rô<strong>le</strong> particulier dans <strong>le</strong>s épithéliums. Des<br />

étu<strong>de</strong>s bioinformatiques montrent <strong>de</strong>s différences fonctionnel<strong>le</strong>s entre <strong>le</strong>s bestrophines 2 et 4<br />

73


et <strong>le</strong>s autres bestrophines (Mi<strong>le</strong>nkovic et al., 2008). En effet, une séquence C-terminal<br />

inhibitrice est présente dans <strong>le</strong>s bestrophines 3 mais pas dans <strong>le</strong>s bestrophines 2 et 4.<br />

Différents modè<strong>le</strong>s contradictoires <strong>de</strong> <strong>la</strong> topologie <strong>de</strong>s bestrophines ont été décrits. La<br />

Figure 25 présente un modè<strong>le</strong> présumé <strong>de</strong> <strong>la</strong> topologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> bestrophine 2.<br />

Figure 25 : Modè<strong>le</strong> présumé <strong>de</strong> <strong>la</strong> topologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> bestrophine 2.<br />

(D’après Hartzell et al., 2008)<br />

En 2004, <strong>le</strong>s bestrophines ont été i<strong>de</strong>ntifiées comme <strong>la</strong> nouvel<strong>le</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> canaux<br />

CaCC dans <strong>de</strong> nombreux systèmes d’expression hétérologue (Qu & Hartzell, 2004).<br />

Cependant, <strong>de</strong> façon surprenante, <strong>le</strong>s souris knock-out (KO) bestrophines 2 ne montrent<br />

aucune variation apparente <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur phénotype à l’exception d’une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression<br />

intraocu<strong>la</strong>ire (Bakall et al., 2008).<br />

De même, <strong>le</strong>s souris knock-out bestrophines 1 ne présentent pas <strong>de</strong> phénotype anormal. Ces<br />

animaux se reproduisent, grandissent norma<strong>le</strong>ment et ne présentent pas <strong>de</strong> problèmes<br />

apparents à l’exception d’une légère diminution <strong>de</strong> sécrétion <strong>de</strong>s ions chlorure dépendante du<br />

calcium (Barro-Soria et al., 2008). Seu<strong>le</strong> une stimu<strong>la</strong>tion avec <strong>de</strong> faib<strong>le</strong>s concentrations<br />

d’ATP permet <strong>de</strong> détecter une diminution <strong>de</strong> sécrétion chlorure chez <strong>le</strong>s souris knock-out<br />

bestrophines 1. En effet, une stimu<strong>la</strong>tion avec <strong>de</strong>s concentrations en ATP plus é<strong>le</strong>vées induit<br />

une sécrétion chlorure i<strong>de</strong>ntique chez <strong>le</strong>s souris sauvages et knock-out bestrophine 1 (Barro-<br />

Soria et al., 2008). Ces résultats suggèrent que <strong>le</strong>s bestrophines joueraient plutôt un rô<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

modu<strong>la</strong>teur <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion <strong>de</strong> chlorure que celui <strong>de</strong> canal ionique.<br />

74


Des étu<strong>de</strong>s supplémentaires montrent éga<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s bestrophines peuvent être <strong>de</strong>s<br />

régu<strong>la</strong>teurs d’autres canaux ioniques tel que <strong>le</strong>s canaux calciques voltage-dépendant (Yu et<br />

al., 2008).<br />

Des étu<strong>de</strong>s récentes suggèrent que <strong>la</strong> bestrophine agit comme un canal chlorure au<br />

niveau du réticulum endop<strong>la</strong>smique afin d’équilibrer <strong>le</strong>s charges négatives produites lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

libération et <strong>de</strong> <strong>la</strong> recapture du calcium (Barro-Soria et al., 2010). El<strong>le</strong>s joueraient éga<strong>le</strong>ment<br />

un rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> signalisation calcique via une interaction avec <strong>la</strong> protéine Stim1<br />

au niveau du réticulum endop<strong>la</strong>smique. Ceci pourrait expliquer que <strong>la</strong> bestrophines 1 est à <strong>la</strong><br />

fois un canal calcique activé par <strong>le</strong> calcium et un régu<strong>la</strong>teur d’autres canaux ioniques (Figure<br />

26).<br />

Figure 26 : Rô<strong>le</strong>s présumés <strong>de</strong> <strong>la</strong> bestrophine 1 dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s.<br />

P2Y2 : récepteur purinergique <strong>de</strong> type 2<br />

PLC: phospholipase C,<br />

SERCA : calcium ATPase du réticulum endop<strong>la</strong>smique,<br />

CAMK : protéine calmoduline kinase,<br />

PAK2 et PP2A : protéine kinase et phosphatase,<br />

Best1 : protéine bestrophine 1,<br />

ORAI-1 et Stim1 : canaux calciques (store-operated)<br />

(Modifiée d’après Kunzelmann et al., 2009)<br />

75


1.3 Les TMEM16<br />

En 2008 trois étu<strong>de</strong>s ont proposé <strong>la</strong> protéine TMEM16A (anoctamine 1 ou ANO1)<br />

et/ou <strong>la</strong> protéine TMEM16B (anoctamine 2 ou ANO2) comme <strong>de</strong>s candidats molécu<strong>la</strong>ires<br />

potentiels (Caputo et al., 2008; Schroe<strong>de</strong>r et al., 2008; Yang et al., 2008) du CaCC.<br />

Les protéines TMEM16 font partie d’une famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> 10 protéines TMEM16<br />

(TMEM16A-K ou ANO1-10).<br />

Figure 27 : Arbres phylogénétique <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> TMEM16 chez <strong>la</strong> souris.<br />

(D’après Flores et al., 2009)<br />

Ces protéines sont très conservées chez <strong>le</strong>s eucaryotes. Les protéines TMEM16A, F, G, H, J<br />

et K sont exprimées dans <strong>le</strong>s tissus épithéliaux, <strong>le</strong>s protéines TMEM16B, C, D et E sont<br />

exprimées dans <strong>le</strong>s tissus neuronaux et <strong>le</strong>s musc<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong>s sont surexprimées lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

prolifération cellu<strong>la</strong>ire et dans <strong>le</strong>s cancers (pour revue Kunzelmann et al., 2009).<br />

a. TMEM16A<br />

En 2008, par une approche bioinformatique (Yang et al., 2008), une approche <strong>de</strong><br />

clonage (Schroe<strong>de</strong>r et al., 2008) et une approche <strong>de</strong> génomique (Caputo et al., 2008), <strong>le</strong>s<br />

chercheurs ont mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>la</strong> protéine TMEM16A induisait une sécrétion d’ions<br />

chlorure activée par <strong>le</strong> calcium.<br />

76


La protéine TMEM16A présente 8 domaines transmembranaires (TMD), une bouc<strong>le</strong> p<br />

et <strong>de</strong>s domaines N-terminal et C-terminal cytosoliques (Figure 28).<br />

Figure 28 : Modè<strong>le</strong> présumé <strong>de</strong> <strong>la</strong> topologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TMEM16A.<br />

(D’après Hartzell et al., 2009)<br />

La séquence <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TMEM16A ne possè<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> domaine <strong>de</strong> liaison directe au<br />

calcium. On peut donc émettre l’hypo<strong>thèse</strong> que <strong>la</strong> dépendance au calcium est médiée par une<br />

autre protéine ou par une sous-unité additionnel<strong>le</strong> encore inconnue du canal. Il est éga<strong>le</strong>ment<br />

possib<strong>le</strong> que <strong>de</strong>s régions du TMEM16A riches en charge négatives soient impliquées dans <strong>la</strong><br />

fixation du calcium (Galietta, 2009). La protéine TMEM16A possè<strong>de</strong> plusieurs isoformes<br />

produites par un épissage alternatif du gène. Il existe une forme abc qui correspond à 70% <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> forme retrouvée dans un modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s bronchiques et une forme ac qui correspond au<br />

30% restant. De plus, il a été démontré que <strong>la</strong> forme ac est plus sensib<strong>le</strong> au calcium. Ces<br />

résultats suggèrent que l’épissage alternatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TMEM16A est peut-être <strong>le</strong><br />

mécanisme <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s propriétés du canal et serait à l’origine <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong><br />

courant et <strong>de</strong> sensibilité au calcium générés par <strong>le</strong> CaCC (Galietta, 2009).<br />

L’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TMEM16A dans un oocyte <strong>de</strong> Xénope ou dans <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s <strong>de</strong> mammifères induit un courant chlorure calcium dépendant rassemb<strong>la</strong>nt <strong>le</strong>s<br />

propriétés du courant induit par <strong>le</strong>s canaux CaCC. De plus, il a été décrit que <strong>la</strong> protéine<br />

77


TMEM16A présente une séquence <strong>de</strong> perméabilité anionique NO3 – > I – > Br – > Cl – >F –<br />

simi<strong>la</strong>ire à cel<strong>le</strong> rapportée pour <strong>le</strong> CaCC.<br />

La protéine TMEM16A est exprimée <strong>de</strong> façon prédominante dans <strong>le</strong>s tissus<br />

épithéliaux (Figure 29).<br />

Figure 29 : Expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TMEM16A dans <strong>le</strong>s tissus <strong>de</strong> souris.<br />

(D’après Kunzelmann et al., 2009)<br />

Une étu<strong>de</strong> récente basée sur <strong>la</strong> quantification <strong>de</strong>s ARNm <strong>de</strong>s principaux candidats<br />

molécu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s CaCC a mis en évi<strong>de</strong>nce une expression prédominante <strong>de</strong> l’ARNm<br />

TMEM16A dans <strong>le</strong>s poumons <strong>de</strong> souris CF (Braun et al., 2010). Il a aussi été décrit que <strong>la</strong><br />

protéine TMEM16A contribue à l’activation d’un courant et d’une sécrétion chlorure calcium-<br />

dépendante dans <strong>le</strong>s tissus épithéliaux <strong>de</strong>s voies respiratoires, coloniques, pancréatiques,<br />

salivaires et hépatocytaires chez <strong>la</strong> souris. Les souris n’exprimant pas TMEM16A<br />

(TMEM16A -/- ) présentent un défaut <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s ions chlorure et une pathologie simi<strong>la</strong>ire à<br />

<strong>la</strong> mucoviscidose. En effet, il a été observé chez <strong>le</strong>s souris TMEM16A -/- un rétrécissement et<br />

une accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> mucus dans <strong>la</strong> trachée. Ces observations représentent une preuve <strong>de</strong><br />

l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TMEM16A dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>irance mucociliaire <strong>de</strong>s voies respiratoires<br />

chez <strong>la</strong> souris. Le défaut <strong>de</strong> TMEM16A touche éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s salivaires et<br />

pancréatiques, <strong>le</strong>s hépatocytes et l’intestin.<br />

Cependant, au niveau <strong>de</strong>s voies aériennes et probab<strong>le</strong>ment éga<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>s autres<br />

épithéliums <strong>de</strong>s souris TMEM16A -/- , <strong>la</strong> sécrétion chlorure calcium-dépendante n’est pas<br />

complètement absente, ce qui suggère qu’un autre membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s TMEM16<br />

contribue à <strong>la</strong> conductance chlorure calcium dépendante dans ces tissus (Schreiber et al.,<br />

2010). Malheureusement, <strong>le</strong>s observations à plus long terme sont impossib<strong>le</strong>s, en effet, <strong>le</strong>s<br />

souris TMEM16A -/- meurent très rapi<strong>de</strong>ment après <strong>la</strong> naissance. A l’heure actuel<strong>le</strong>, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

78


sont en cours sur l’extinction conditionnel<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TMEM16A grâce au système Cre-<br />

LoxP. Il s’agit dans un premier temps <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s souris porteuses d’un allè<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>quel<br />

<strong>de</strong>ux sites loxP, p<strong>la</strong>cés dans <strong>le</strong>s séquences introniques, encadrent <strong>le</strong> gène d’intérêt. Les souris<br />

sont alors croisées avec une souris transgénique exprimant <strong>la</strong> recombinase (Cre) dans un type<br />

cellu<strong>la</strong>ire particulier. La recombinase entraîne l’excision <strong>de</strong>s séquences situées entre <strong>le</strong>s sites<br />

loxP et donc induit une mutation nul<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> type cellu<strong>la</strong>ire dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> transgène<br />

s’exprime.<br />

Des essais sont actuel<strong>le</strong>ment en cours, et permettront si ils aboutissent à une meil<strong>le</strong>ure<br />

compréhension du rô<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TMEM16A.<br />

En résumé, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> simi<strong>la</strong>rité entre <strong>le</strong> courant produit par <strong>la</strong> protéine TMEM16A et<br />

<strong>le</strong> courant produit par <strong>le</strong> CaCC suggère que <strong>le</strong> TMEM16A est un bon candidat molécu<strong>la</strong>ire<br />

pour <strong>le</strong> CaCC. Cependant, bien que <strong>le</strong>s résultats obtenus soit encourageants, il est nécessaire<br />

<strong>de</strong> rester pru<strong>de</strong>nt. En effet, différents scenari sont possib<strong>le</strong>s, TMEM16A est peut être <strong>la</strong> seu<strong>le</strong><br />

protéine nécessaire pour former <strong>le</strong>s canaux CaCC mais el<strong>le</strong> peut aussi constituer seu<strong>le</strong>ment<br />

une partie du canal et nécessiter un assemb<strong>la</strong>ge avec d’autres protéines non i<strong>de</strong>ntifiées.<br />

Fina<strong>le</strong>ment, bien que ce<strong>la</strong> soit moins probab<strong>le</strong> nous ne pouvons pas exclure <strong>la</strong> possibilité que<br />

<strong>la</strong> protéine TMEM16A ne fasse pas partie du CaCC mais serait nécessaire à l’activation ou au<br />

transport du canal CaCC.<br />

b. TMEM16B<br />

Schroe<strong>de</strong>r et col<strong>la</strong>borateurs ont mis en évi<strong>de</strong>nce que l’expression hétérologue <strong>de</strong><br />

TMEM16B produit un courant apparenté au courant chlorure calcium dépendant. Le<br />

TMEM16B est exprimé au niveau <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s olfactives et <strong>de</strong>s photorécepteurs, il joue donc<br />

un rô<strong>le</strong> important dans <strong>la</strong> transduction sensoriel<strong>le</strong>.<br />

La protéine TMEM16B présente une séquence <strong>de</strong> perméabilité anionique SCN – > I – > NO3 – ><br />

Br – >Cl – proche <strong>de</strong> cel<strong>le</strong> observée pour <strong>le</strong> CaCC. En effet ils présentent une conductance<br />

unitaire respectivement <strong>de</strong> 0.8 pS et <strong>de</strong> 8.3 pS. De plus, <strong>la</strong> cinétique du courant produit par<br />

TMEM16B est plus rapi<strong>de</strong>, et <strong>la</strong> protéine TMEM16B est moins sensib<strong>le</strong> au calcium.<br />

Les différences entre <strong>le</strong>s courants TMEM16A et B peuvent être uti<strong>le</strong>s pour mieux comprendre<br />

<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> structure et <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> ces protéines. En effet, comparer <strong>le</strong>s structures<br />

primaires <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux protéines pourrait permettre <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>le</strong>s simi<strong>la</strong>rités et <strong>le</strong>s<br />

79


divergences qui peuvent être associées à l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> domaines <strong>de</strong> liaison au calcium, <strong>la</strong><br />

sensibilité au voltage et <strong>le</strong> transport <strong>de</strong>s ions.<br />

c. Les autres TMEM16<br />

Très peu <strong>de</strong> choses sont connues sur <strong>le</strong>s autres protéines TMEM16. Le TMEM16C est<br />

particulièrement exprimé au niveau du système nerveux, mais son rô<strong>le</strong> physiologique est<br />

encore inconnu. La mutation du TMEM16E est impliquée dans une pathologie, <strong>la</strong> dysp<strong>la</strong>sie<br />

<strong>de</strong> Gnathodiaphyseal : un syndrome <strong>de</strong> lésions fibro-osseuses <strong>de</strong>s mâchoires et <strong>de</strong> fragilité <strong>de</strong>s<br />

os (Tsutsumi et al., 2004). Les protéines TMEM16F et K sont exprimées <strong>de</strong> façon ubiquitaire<br />

et <strong>la</strong> protéine TMEM16G est exprimée au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> prostate. Cependant, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> ou non <strong>de</strong><br />

ces protéines dans <strong>la</strong> conductance chlorure restent encore inconnue.<br />

Bien que <strong>le</strong> candidat molécu<strong>la</strong>ire du CaCC ne soit pas encore i<strong>de</strong>ntifié, <strong>de</strong>s pistes<br />

encourageantes sont actuel<strong>le</strong>ment explorées et el<strong>le</strong>s soulèvent l’intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> pharmacologie du<br />

CaCC dans <strong>le</strong> traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

80


Le travail présenté dans ce manuscrit a été réalisé, sous <strong>la</strong> co-direction du Docteur<br />

Caroline Norez et du Professeur Frédéric Becq, à l’Institut <strong>de</strong> Physiologie et Biologie<br />

Cellu<strong>la</strong>ires (IPBC, UMR 6187/CNRS) <strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Poitiers</strong>, dirigé par <strong>le</strong> Professeur<br />

Frédéric Becq. Mes travaux <strong>de</strong> <strong>thèse</strong> sont soutenus financièrement par l’association<br />

«Mucovie».<br />

I/ Con<strong>texte</strong> scientifique et objectifs<br />

Le groupe CFTR <strong>de</strong> l’équipe Physiopathologie et Pharmacologie <strong>de</strong>s Canaux Ioniques<br />

dans <strong>le</strong>quel j’ai réalisé ma <strong>thèse</strong> a pour thématique principa<strong>le</strong> <strong>la</strong> pharmacologie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mucoviscidose. Dans ce con<strong>texte</strong>, <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borations mises en p<strong>la</strong>ce avant mon arrivée avaient<br />

permis l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux molécu<strong>le</strong>s : <strong>le</strong> GPact-11a et <strong>le</strong> guanabenz. Ces <strong>de</strong>ux molécu<strong>le</strong>s<br />

ont été testées grâce à une station <strong>de</strong> crib<strong>la</strong>ge robotisée disponib<strong>le</strong> au <strong>la</strong>boratoire.<br />

1. GPact-11a<br />

En 2002, débutait une col<strong>la</strong>boration avec <strong>le</strong> Pr Jean-Luc Décout du Département <strong>de</strong><br />

Pharmacochimie Molécu<strong>la</strong>ire, UMR 5063, <strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> Grenob<strong>le</strong>. Cette col<strong>la</strong>boration<br />

visait à i<strong>de</strong>ntifier <strong>le</strong>s effets d’une nouvel<strong>le</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s sur l’activité du CFTR : <strong>le</strong>s<br />

adduits méthylglyoxal-alpha-aminoazahétérocyc<strong>le</strong>. Une première étu<strong>de</strong> avait permis <strong>de</strong> mettre<br />

en évi<strong>de</strong>nce <strong>le</strong> caractère inhibiteur <strong>de</strong> certains composés dont <strong>le</strong> GPinh-5a (Routaboul et al.,<br />

2007). Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> poursuite du crib<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> cette famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s, un nouveau composé est<br />

apparu comme présentant non pas un effet inhibiteur mais un effet potentiateur du CFTR : <strong>le</strong><br />

GPact-11a (Figure 30).<br />

Figure 30 : Structure chimique du GPact-11a.<br />

81


Le premier objectif <strong>de</strong> ma <strong>thèse</strong> a donc été <strong>de</strong> confirmer <strong>le</strong>s effets in vitro, ex vivo et in vivo<br />

du GPact-11a sur différents modè<strong>le</strong>s cellu<strong>la</strong>ires et animaux, puis d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s pistes sur son<br />

mécanisme d’action.<br />

2. Guanabenz<br />

Une col<strong>la</strong>boration avec <strong>le</strong> Pr Marc Blon<strong>de</strong>l <strong>de</strong> l’unité INSERM U613, Génétique<br />

molécu<strong>la</strong>ire et génétique épidémiologique <strong>de</strong> Brest a été mise en p<strong>la</strong>ce en 2004 afin<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier l’effet du guanabenz sur <strong>le</strong>s canaux chlorure. Lors du test d’efflux d’iodure, <strong>le</strong><br />

guanabenz (Wytensin ® ) était apparu comme un activateur du CaCC (Figure 31).<br />

Figure 31 : Structure chimique du guanabenz.<br />

Une première étu<strong>de</strong> réalisée en 2008 par Norez et col<strong>la</strong>borateurs a décrit l’effet activateur du<br />

CaCC du guanabenz par une entrée <strong>de</strong> Ca 2+ extracellu<strong>la</strong>ire (Norez et al., 2008c). Le second<br />

objectif <strong>de</strong> ma <strong>thèse</strong> a donc été <strong>de</strong> déterminer <strong>le</strong>s effets ex vivo et in vivo du guanabenz et<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier son mécanisme d’action.<br />

II/ Présentations <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

Ce manuscrit retrace donc <strong>le</strong>s principaux résultats obtenus pendant mes trois années <strong>de</strong><br />

<strong>thèse</strong> axées sur <strong>la</strong> caractérisation <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s pharmacologiques capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />

restaurer <strong>la</strong> sécrétion chlorure au niveau <strong>de</strong>s épithéliums mucoviscidosiques et <strong>de</strong> chercher à<br />

comprendre <strong>le</strong>ur mécanisme d’action. L’objectif étant <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s<br />

thérapeutiques dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

El<strong>le</strong> comprend <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s distinctes (Figure 32) :<br />

- l’i<strong>de</strong>ntification d’une nouvel<strong>le</strong> famil<strong>le</strong> d’activateurs <strong>de</strong> CFTR.<br />

- l’i<strong>de</strong>ntification d’une nouvel<strong>le</strong> voie d’activation du CaCC.<br />

82


Figure 32 : Représentation schématique <strong>de</strong>s transports ioniques d’une cellu<strong>le</strong> épithélia<strong>le</strong>.<br />

L’étu<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tive à chaque famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s à suivi <strong>le</strong> même protoco<strong>le</strong> :<br />

- détermination <strong>de</strong>s effets in vitro <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> grâce aux techniques <strong>de</strong> mesure<br />

d’efflux d’iodure radioactif et <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s variations du potentiel membranaire par<br />

l’utilisation d’une son<strong>de</strong> fluorescente. Ces expériences sont réalisées à <strong>la</strong> fois sur différentes<br />

lignées cellu<strong>la</strong>ires épithélia<strong>le</strong>s mucoviscidosique ou non (MM39, CF-KM4, CF15…) et sur<br />

<strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s issues <strong>de</strong> biopsies pulmonaires humaines obtenues grâce aux col<strong>la</strong>borations avec<br />

<strong>le</strong> CHU La Mi<strong>le</strong>trie <strong>de</strong> <strong>Poitiers</strong> (biopsies non-CF) et l’Hôpital Foch <strong>de</strong> Surnesnes (biopsies<br />

CF).<br />

- détermination <strong>de</strong>s effets ex vivo <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> grâce aux mesures <strong>de</strong>s courants<br />

transépithéliaux en chambre <strong>de</strong> Ussing. Ces expériences sont réalisées sur du colon <strong>de</strong> souris<br />

sauvages ou portant une mutation du gène CFTR.<br />

- détermination <strong>de</strong>s effets in vivo <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> grâce aux mesures <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion<br />

salivaire <strong>de</strong> souris sauvages ou mutées.<br />

- recherche du mécanisme d’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s pharmacologique,<br />

par <strong>de</strong>s essais sur différents mutants <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR ou par l’extinction d’une protéine<br />

d’intérêt par une stratégie <strong>de</strong> siRNA.<br />

CaCC<br />

CFTR<br />

La syn<strong>thèse</strong> <strong>de</strong> nos travaux sera réalisée dans <strong>la</strong> partie Discussions et Perspectives.<br />

83


I/ Matériels utilisés<br />

1. Le matériel cellu<strong>la</strong>ire<br />

Dans cette étu<strong>de</strong>, nous avons utilisé <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s humaines fraîchement dissociées<br />

issues <strong>de</strong> poumon CF et non-CF. Ces cellu<strong>le</strong>s représentent un bon modè<strong>le</strong> d’étu<strong>de</strong> mais <strong>le</strong>ur<br />

utilisation est limitée par <strong>la</strong> disponibilité réduite du matériel. Nous avons donc utilisé en<br />

complément différentes lignées cellu<strong>la</strong>ires qui ont l’avantage d’être toujours à disposition au<br />

<strong>la</strong>boratoire.<br />

1.1 Cellu<strong>le</strong>s primaires humaines<br />

a. Origine <strong>de</strong>s prélèvements<br />

Les fragments <strong>de</strong> tissus non mucoviscidosiques sont fournis par <strong>le</strong> service <strong>de</strong><br />

chirurgie cardiothoracique du CHU La Mi<strong>le</strong>trie <strong>de</strong> <strong>Poitiers</strong> en col<strong>la</strong>boration avec <strong>le</strong> Dr<br />

Christophe Jay<strong>le</strong>. Ils sont pré<strong>le</strong>vés lors <strong>de</strong> lobectomies indiquées généra<strong>le</strong>ment dans <strong>de</strong>s cas<br />

<strong>de</strong> carcinomes pulmonaires. Ils sont conservés à 4°C dans une solution dites <strong>de</strong><br />

« décontamination » contenant du DMEM/HAM-F12 supplémenté avec <strong>de</strong>s antibiotiques : <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> pénicilline/streptomycine (1 mg/ml), <strong>de</strong> l’amphotéricine B (100 µg/ml) et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gentamycine (0,5 mg/ml).<br />

Les fragments <strong>de</strong> tissus mucoviscidosiques sont fournis par <strong>le</strong> service <strong>de</strong> chirurgie<br />

thoracique <strong>de</strong> l’Hôpital Foch <strong>de</strong> Surnesnes avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration du Dr Bonnette. Ils sont<br />

pré<strong>le</strong>vés lors <strong>de</strong> transp<strong>la</strong>ntations pulmonaires. Ils sont éga<strong>le</strong>ment conservés à 4°C dans <strong>la</strong><br />

solution <strong>de</strong> « décontamination » supplémentée avec <strong>de</strong>ux antibiotiques : <strong>de</strong> <strong>la</strong> ceftazidime<br />

(500 µg/ml) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ticarciline (500 µg/ml).<br />

L’obtention <strong>de</strong> ces prélèvements est conforme à <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion française et approuvé<br />

par <strong>le</strong> comité <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s personnes OUESTIII.<br />

84


. Iso<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />

Au <strong>la</strong>boratoire, <strong>le</strong>s échantillons pulmonaires sont rapi<strong>de</strong>ment disséqués sous <strong>la</strong> loupe<br />

binocu<strong>la</strong>ire à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ciseaux <strong>de</strong> microdissection. Après l'ab<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s tissus conjonctifs, du<br />

carti<strong>la</strong>ge et <strong>de</strong>s tissus muscu<strong>la</strong>ires lisses, <strong>le</strong>s tissus épithéliaux sont découpés en petits<br />

morceaux. Les cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s sont ensuite dissociées mécaniquement en passant <strong>le</strong> tissu<br />

bronchique à plusieurs reprises dans <strong>de</strong>s pipettes pasteur <strong>de</strong> diamètre décroissant. Les cellu<strong>le</strong>s<br />

sont ensuite ensemencées sur <strong>de</strong>s boites <strong>de</strong> culture dans un milieu <strong>de</strong> culture DMEM/HAM-<br />

F12 contenant <strong>de</strong> l’insuline (5 µg/ml), <strong>de</strong> <strong>la</strong> transferine (7,5 µg/ml), <strong>de</strong> l’hydrocortisone (10 -6<br />

M), <strong>de</strong> <strong>la</strong> triiodothyronine (3,10 -8 M), <strong>de</strong> <strong>la</strong> L-glutamine (1 mM), <strong>de</strong> l’EGF (25 ng/ml), <strong>de</strong><br />

l’ECGS (2 µg/ml) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline /streptomycine (100 µg/ml). Les cellu<strong>le</strong>s pourront être<br />

utilisées au bout <strong>de</strong> quelques heures nécessaires à <strong>le</strong>ur adhésion dans <strong>la</strong> boite. Cette partie est<br />

réalisée au <strong>la</strong>boratoire par <strong>le</strong> Dr Luc Dannhoffer.<br />

1.2 Lignées cellu<strong>la</strong>ires<br />

a. Les cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 et MM39<br />

Pour cette étu<strong>de</strong> nous avons utilisé :<br />

- <strong>la</strong> lignée cellu<strong>la</strong>ire CF-KM4 : lignée d’origine trachéa<strong>le</strong> g<strong>la</strong>ndu<strong>la</strong>ire humaine<br />

transformée par <strong>le</strong> virus SV40 et provenant d’un patient homozygote pour <strong>la</strong> mutation<br />

F508<strong>de</strong>l-CFTR (Kammouni et al., 1999).<br />

- <strong>la</strong> lignée cellu<strong>la</strong>ire MM39 : lignée d’origine trachéa<strong>le</strong> g<strong>la</strong>ndu<strong>la</strong>ire humaine<br />

transformé par <strong>le</strong> virus SV40 et provenant d’un patient non mucoviscidosique (Merten et al.,<br />

1996).<br />

- <strong>la</strong> lignée cellu<strong>la</strong>ire CHO (Chinese Hamster Ovary) : système d’expression<br />

d’hétérologue, <strong>le</strong> clone initial CHO-K1 dérive <strong>de</strong> l’ovaire d’un hamster chinois adulte (Puck<br />

et al., 1957). Les lignées CHO que nous avons utilisées expriment <strong>de</strong> façon stab<strong>le</strong> <strong>le</strong> CFTR<br />

sauvage (CHO-CFTRwt).<br />

85


. Entretien <strong>de</strong>s lignées cellu<strong>la</strong>ires<br />

Les lignées sont cultivées à 37°C sous une atmosphère humi<strong>de</strong> composée <strong>de</strong> 5% <strong>de</strong><br />

CO2 et <strong>de</strong> 95% d’O2. Les cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 et <strong>le</strong>s MM39 sont cultivées dans un milieu <strong>de</strong><br />

culture DMEM/HAM-F12 avec rouge <strong>de</strong> phénol (Gibco ® ) contenant <strong>de</strong> l’amphotéricine B (2<br />

µg/ml), du glucose (Routaboul et al., 2007), du sodium pyruvate (0,22 g/L), <strong>de</strong> l’ultroser G<br />

100X (1%), <strong>de</strong> l’épinéphrine (10 µg/ml), <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminées (L-cystéine, iso<strong>le</strong>ucine, <strong>le</strong>ucine,<br />

valine : 0,1 g/L) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline/streptomycine (100 U/ml, 100 µg/ml). Les cellu<strong>le</strong>s CHO<br />

sont cultivées dans un milieu MEM modifié avec glutamax (Gibco ® ) enrichi par 7% <strong>de</strong> SVF<br />

(sérum <strong>de</strong> veaux fœtal). Ce milieu est complété <strong>de</strong> méthotrexate (Aménoptérine, Sigma) :100<br />

µM pour <strong>le</strong>s CHO CFTR wt et 150 µM pour <strong>le</strong>s CHO F508<strong>de</strong>l-CFTR. Le méthotrexate est un<br />

inhibiteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> DHFR, enzyme nécessaire à <strong>la</strong> syn<strong>thèse</strong> <strong>de</strong>s purines. Le p<strong>la</strong>smi<strong>de</strong> intégrant <strong>la</strong><br />

séquence codante du gène CF contient un gène <strong>de</strong> résistance au méthotrexate, ainsi, seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s transfectées vont donc survivre et proliférer<br />

Le repiquage <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s s’effectue une fois par semaine lorsque <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s sont à<br />

80% <strong>de</strong> confluence cellu<strong>la</strong>ire. Apres avoir éliminé <strong>le</strong> surnageant, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s sont rincées avec<br />

du milieu HBSS (Ca 2+ /Mg 2+ free) puis incubées en présence <strong>de</strong> trypsine (2,5 g/l) /EDTA (0,2<br />

g/l, Sigma). Une fois <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s décrochées <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur support p<strong>la</strong>stique, l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> trypsine<br />

est stoppée par l’ajout <strong>de</strong> 35 ml <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong> culture. Les cellu<strong>le</strong>s sont ensuite centrifugées à<br />

1100 rpm pendant 7 minutes et <strong>le</strong> culot est resuspendu dans du milieu <strong>de</strong> culture. Les cellu<strong>le</strong>s<br />

peuvent alors être ensemencées dans différents supports suivant <strong>le</strong> type d’expérience à<br />

réaliser. Pour <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 et MM39, <strong>le</strong>s f<strong>la</strong>cons <strong>de</strong> routine sont préa<strong>la</strong>b<strong>le</strong>ment traités<br />

avec du col<strong>la</strong>gène <strong>de</strong> type I (0,1 mg/ml).<br />

c. La congé<strong>la</strong>tion et décongé<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s lignées cellu<strong>la</strong>ires<br />

Pour <strong>la</strong> congé<strong>la</strong>tion, <strong>le</strong> culot est resuspendu dans du milieu <strong>de</strong> culture contenant 30%<br />

<strong>de</strong> DMSO suivant <strong>le</strong> type cellu<strong>la</strong>ire. Les échantillons sont ensuite congelés dans <strong>de</strong>s cryotubes<br />

pendant 48h à -80°C afin d’effectuer un refroidissement progressif, puis dans l’azote liqui<strong>de</strong><br />

(-180°C). Ils peuvent être ainsi conservés <strong>de</strong> nombreux mois.<br />

La décongé<strong>la</strong>tion doit être rapi<strong>de</strong> afin que <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s restent <strong>le</strong> moins longtemps<br />

possib<strong>le</strong> en contact avec <strong>le</strong> DMSO. Ainsi <strong>le</strong> contenu du cryotube est immédiatement versé<br />

dans un grand volume <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong> culture et centrifugé à 1100 rpm pendant 7 minutes.<br />

86


2. Les modè<strong>le</strong>s animaux<br />

Les animaux nécessaires à notre étu<strong>de</strong> sont fournis par <strong>le</strong> Centre d’E<strong>le</strong>vage, <strong>de</strong> Typage<br />

et d’Archivage animal (CNRS-CDTA, Orléans). Deux souches <strong>de</strong> souris ont été utilisées pour<br />

cette étu<strong>de</strong> (Figure 33) :<br />

- <strong>de</strong>s souris sauvages (wild type : WT) C57BL/6 cftr +/+ et <strong>de</strong>s souris invalidées pour <strong>le</strong><br />

gène cftr (knock-out : KO) C57BL/6 cftr -/- . Cette souche a été crée à partir <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s souches<br />

embryonnaires dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> gène cftr a été interrompu au niveau <strong>de</strong> l’exon 10 grâce à<br />

l’insertion par recombinaison homologue d’une cassette néomycine résistante (Snouwaert et<br />

al., 1992).<br />

- <strong>de</strong>s souris sauvages (WT) 129/FVB cftr +/+ et <strong>de</strong>s souris portant <strong>la</strong> mutation F508<strong>de</strong>l-<br />

CFTR 129/FVB cftr F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l . Cette souche a été crée à partir <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s souches<br />

embryonnaires grâce à une technique <strong>de</strong> « Hit and run » : dans ces cellu<strong>le</strong>s, l’exon 10 non<br />

muté a été remp<strong>la</strong>cé par un exon contenant <strong>la</strong> mutation F508<strong>de</strong>l-CFTR par doub<strong>le</strong><br />

recombinaison homologue et sé<strong>le</strong>ction grâce à <strong>de</strong>s cassettes <strong>de</strong> résistance (van Doorninck et<br />

al., 1995).<br />

Les souris sont soumises à un cyc<strong>le</strong> luminosité/obscurité <strong>de</strong> 12h/12h. El<strong>le</strong>s reçoivent à<br />

volonté une alimentation soli<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’eau contenant 30 g/l <strong>de</strong> Movicol ® afin <strong>de</strong> prévenir<br />

l’obstruction intestina<strong>le</strong> léta<strong>le</strong> fréquente chez <strong>le</strong>s souris C57BL/6 cftr -/- .<br />

Figure 33 : souris C57Bl/6 et 129/FVB utilisées dans nos étu<strong>de</strong>s. De gauche à droite:<br />

129/FVB cftr F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l , 129/FVB cftr +/+ , C57BL/6 cftr -/- et C57BL/6 cftr +/+ .<br />

87


II/ Techniques d’étu<strong>de</strong>s in vitro<br />

1. Les techniques <strong>de</strong> biologie molécu<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong> biochimie<br />

1.1 Technique <strong>de</strong> transfection <strong>de</strong> « petit ARN interferants» (siRNA)<br />

a. Principe<br />

La technique <strong>de</strong> siRNA permet d’éteindre l’expression d’une protéine d’intérêt grâce à<br />

<strong>de</strong> petits ARN doub<strong>le</strong> brins pouvant se lier spécifiquement à une séquence d'ARN messager<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine cib<strong>le</strong> et ainsi empêcher son expression en clivant cet ARN.<br />

b. Protoco<strong>le</strong> <strong>de</strong> transfection<br />

Les siRNA et <strong>le</strong>s milieux utilisés pour <strong>la</strong> transfection sont fournis par Santa Cruz<br />

Biotechnologie. L’ensemb<strong>le</strong> du protoco<strong>le</strong> est réalisé sous une hotte à flux <strong>la</strong>minaire.<br />

Les cellu<strong>le</strong>s sont cultivées dans <strong>de</strong>s boites <strong>de</strong> pétries en p<strong>la</strong>stique et sont transfectées<br />

lorsqu’el<strong>le</strong>s atteignent 60% <strong>de</strong> confluence. Les siRNA sont dilués dans 330 µl <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong><br />

dilution et utilisés à une concentration <strong>de</strong> 0,5 g/ml.<br />

Pour une boite <strong>de</strong> 35 mm <strong>de</strong> diamètre : <strong>de</strong>ux solutions A et B sont préparées.<br />

Solution A<br />

Milieu <strong>de</strong> transfection 100 µl<br />

siRNA 8 µl<br />

Solution B<br />

Milieu <strong>de</strong> transfection 100 µl<br />

Réactif <strong>de</strong> transfection 6 µl<br />

Tab<strong>le</strong>au 8 : Composition <strong>de</strong>s solutions A et B nécessaires à <strong>la</strong> transfection <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s par siRNA.<br />

Les solutions A et B sont mé<strong>la</strong>ngées et incubées 45 minutes à température ambiante.<br />

Au bout <strong>de</strong> 45 minutes, 0,8 ml <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong> transfection sont ajoutés à <strong>la</strong> solution AB. Les<br />

cellu<strong>le</strong>s sont ensuite rincées avec 2 ml <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong> transfection. Puis <strong>la</strong> solution AB est<br />

déposée sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s et incubée pendant 7 heures. Au bout <strong>de</strong> 7 heures, 1 ml <strong>de</strong> milieu 2<br />

fois supplémenté en milieu <strong>de</strong> croissance et en antibiotiques sont rajoutés sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s.<br />

88


El<strong>le</strong>s sont incubées pendant 24 heures. Ensuite <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s sont rincées et incubées dans un<br />

milieu <strong>de</strong> culture standard. Les cellu<strong>le</strong>s sont utilisées dans notre protoco<strong>le</strong> 48 heures après <strong>la</strong><br />

transfection.<br />

L’extinction <strong>de</strong>s ARN messager par <strong>le</strong> siRNA est ensuite vérifiée par RT-PCR quantitative<br />

(Dr Vincent Thoreau, IPBC).<br />

1.2 Technique <strong>de</strong> Western Blot<br />

a. Principe<br />

Cette technique permet <strong>de</strong> séparer <strong>le</strong>s protéines en fonction <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur poids molécu<strong>la</strong>ire<br />

(KDa). En effet, <strong>le</strong>s protéines sont extraites, séparées sur un gel <strong>de</strong> polyacry<strong>la</strong>mi<strong>de</strong> par<br />

é<strong>le</strong>ctrophorèse et transférées sur une membrane. La membrane est ensuite traitée avec un<br />

anticorps primaire correspondant à <strong>la</strong> protéine recherchée puis avec un anticorps secondaire<br />

couplé à un fluorochrome, un isotope ou une enzyme.<br />

b. Extraction et dosage <strong>de</strong>s protéines<br />

Les cellu<strong>le</strong>s sont rincées 3 fois dans un tampon PBS puis récupérées à l’ai<strong>de</strong> d’un<br />

grattoir dans 100 µl <strong>de</strong> tampon <strong>de</strong> lyse (Tab<strong>le</strong>au 9) additionné d’inhibiteur <strong>de</strong> protéases<br />

(Tab<strong>le</strong>au 10). Les cellu<strong>le</strong>s sont ensuite broyées à travers l’aiguil<strong>le</strong> d’une seringue à insuline<br />

puis <strong>le</strong> lysat cellu<strong>la</strong>ire est centrifugé à 14000 rpm pendant 5 minutes à 4°C. Le surnageant est<br />

alors pré<strong>le</strong>vé et dosé par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bradford afin <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> quantité tota<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

protéines contenues dans <strong>le</strong> lysat.<br />

Le Kit Bio-Rad Assay pour Bradford est dilué au 1/5 dans <strong>de</strong> l’eau distillée puis filtré<br />

à 0,8 µM. Les échantillons <strong>de</strong> protéines sont dilués au 1/10 : 10 µl <strong>de</strong> lysat protéique + 5 ml<br />

<strong>de</strong> réactif <strong>de</strong> Bradford. Le mé<strong>la</strong>nge est incubé pendant 15 minutes à température ambiante<br />

puis <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité optique (DO) est mesurée au spectrophotomètre à 595 nm. La concentration<br />

protéique est obtenue en reportant <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs <strong>de</strong> DO sur une courbe étalon réalisée<br />

préa<strong>la</strong>b<strong>le</strong>ment.<br />

89


Tampon <strong>de</strong> lyse<br />

Tris-HCl 50 mM<br />

NaCl 150 mM<br />

EDTA 1 mM<br />

DTT 1 mM<br />

Triton X-100 1%<br />

SDS 0,1%<br />

Na-Déoxycho<strong>la</strong>te 1%<br />

Tab<strong>le</strong>au 9 : Composition du tampon <strong>de</strong> lyse.<br />

Inhibiteurs <strong>de</strong> protéases<br />

Benzamidine 0,2 mg/ml<br />

Pepstatine A 1 µg/ml<br />

Phénylméthylsulfonyl fluori<strong>de</strong> (PMSF) 0,1 mM<br />

Aprotinine 20 µg/ml<br />

Leupeptine 20 µg/ml<br />

Tab<strong>le</strong>au 10 : Composition du cocktail d’inhibiteurs <strong>de</strong> protéases.<br />

c. E<strong>le</strong>ctrophorèse et transfert sur membrane<br />

Les échantillons protéiques sont dénaturés dans un volume égal <strong>de</strong> tampon <strong>de</strong> <strong>la</strong>emmli<br />

2X (Tab<strong>le</strong>au 11) pendant 20 minutes à température ambiante.<br />

Tampon du <strong>la</strong>emmli 2X<br />

Tris-HCl (pH 6,8) 0,38 g<br />

SDS 10% (p/v) 11,5 ml<br />

1-thioglycerol 5% 2,5 ml<br />

Glycerol 7,5 ml<br />

B<strong>le</strong>u <strong>de</strong> bromophénol 0,1% (p/v) 0,5 ml<br />

H2O 0,38 g<br />

Tab<strong>le</strong>au 11 : Composition du tampon <strong>de</strong> <strong>la</strong>emmli 2X.<br />

90


Ils sont ensuite déposés sur un gel avec un marqueur <strong>de</strong> poids molécu<strong>la</strong>ire coloré<br />

(Rainbow TM Recombinant, GE). Les échantillons sont concentrés dans un gel <strong>de</strong><br />

polyacry<strong>la</strong>mi<strong>de</strong> 5% et séparé dans un gel <strong>de</strong> polyacry<strong>la</strong>mi<strong>de</strong> 7% (Tab<strong>le</strong>au 12). Les gels sont<br />

coulés l’un après l’autre dans une cassette Invitrogen <strong>de</strong> 1 mm d’épaisseur. La migration <strong>de</strong>s<br />

protéines a lieu dans un tampon d’é<strong>le</strong>ctrophorèse (Tab<strong>le</strong>au 13) à 34 mA pendant environ 1<br />

heure.<br />

Tab<strong>le</strong>au 12 : Composition <strong>de</strong>s gels <strong>de</strong> polyacry<strong>la</strong>mi<strong>de</strong>.<br />

Tab<strong>le</strong>au 13 : Composition du tampon d’é<strong>le</strong>ctrophorèse 10X.<br />

Les protéines séparées par é<strong>le</strong>ctrophorèse sont ensuite transférées sur une membrane<br />

<strong>de</strong> PVDF. Le gel d’acry<strong>la</strong>mi<strong>de</strong> est p<strong>la</strong>cé sur <strong>la</strong> membrane préa<strong>la</strong>b<strong>le</strong>ment incubée 45 minutes<br />

dans un tampon <strong>de</strong> transfert afin <strong>de</strong> former un « sandwich » (2 mousses, papier wattman, gel,<br />

membrane, papier wattman, 2 mousses).<br />

Gel <strong>de</strong> séparation 7% Gel <strong>de</strong> concentration 7%<br />

H2O 2,6 ml 2,6 ml<br />

Tampon 4X pour gel <strong>de</strong> séparation 1,5 ml -<br />

Tampon 4X pour gel <strong>de</strong> concentration - 1 ml<br />

Acry<strong>la</strong>mi<strong>de</strong>-Bisacry<strong>la</strong>mi<strong>de</strong> 1,05 ml 400 µl<br />

TEMED 6 µl 4µl<br />

Persulfate d'ammonium 10 % (p/v) 60 µl 40 µl<br />

Le montage est effectué dans un dispositif Invitrogen. Le transfert a lieu dans du<br />

tampon <strong>de</strong> transfert (Tab<strong>le</strong>au 14) à 30 mV et 150 mA pendant 2 heures.<br />

CAPS 10X<br />

CAPS 22,19 g<br />

H2O qsp 1 L<br />

pH 11,8<br />

Tampon d'é<strong>le</strong>ctrophorèse 10X<br />

Tris base 0,025 M<br />

Glycine 0,192 M<br />

SDS (p/v) 0,1 %<br />

Tab<strong>le</strong>au 14 : Composition du tampon <strong>de</strong> transfert.<br />

Tampon <strong>de</strong> transfert<br />

Méthanol 100 % 20 ml<br />

CAPS 10X 20 ml<br />

H2O 160 ml<br />

91


d. Saturation et hybridation <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane<br />

Les sites non spécifiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane sont ensuite saturés pendant 3 heures à 4°C<br />

dans une solution <strong>de</strong> PBS-Tween 0,1% contenant 5% <strong>de</strong> <strong>la</strong>it écrémé. La membrane est ensuite<br />

rincée 3 fois avec du PBS-Tween 0,1% puis mise à incuber avec l’anticorps primaire<br />

correspondant à <strong>la</strong> protéine étudiée toute <strong>la</strong> nuit à 4°C (Tab<strong>le</strong>au 15).<br />

Anticorps Dilution Provenance<br />

Lapin anti-TRPC1 polyclonal 1/200e Sigma<br />

Chèvre anti-TRPC6 polyclonal 1/300e Santa Cruz Biotech<br />

Souris anti-GAPDH polyclonal 1/200e Invitrogen<br />

Tab<strong>le</strong>au 15 : Récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s anticorps primaires utilisés.<br />

Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main, <strong>la</strong> membrane est rincée <strong>de</strong> nouveau 3 fois avec du PBS-Tween 0,1%.<br />

El<strong>le</strong> est ensuite incubée pendant 1 heure avec un anticorps secondaire dirigé contre <strong>le</strong> type<br />

d’immunoglobuline <strong>de</strong> l’anticorps primaire (Tab<strong>le</strong>au 16) et dilué dans du PBS-Tween 0,1%<br />

contenant 3% <strong>de</strong> <strong>la</strong>it. L’anticorps secondaire est couplé à <strong>la</strong> peroxydase.<br />

Anticorps Dilution Provenance<br />

IgG d’âne anti-<strong>la</strong>pin 1/10000e Amersham Biosciences<br />

IgG <strong>de</strong> mouton anti-chèvre 1/10000e Santa Cruz Biotech<br />

IgG <strong>de</strong> mouton anti-souris 1/10000e Amersham Biosciences<br />

Tab<strong>le</strong>au 16 : Récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s anticorps secondaire utilisés.<br />

e. Révé<strong>la</strong>tion<br />

Avant <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion, <strong>la</strong> membrane est rincée 3 fois avec du PBS-Tween 0,1%. La<br />

révé<strong>la</strong>tion est une réaction enzymatique par chémiluminescence, effectuée grâce au kit ECL<br />

(Milipore). La révé<strong>la</strong>tion se fait par autoradiographie en apposant un film photographique<br />

Hyperfilm ECL (Amercham Biosciences) sur <strong>la</strong> membrane.<br />

92


2. Technique <strong>de</strong> physiologie cellu<strong>la</strong>ire<br />

2.1 Mesure <strong>de</strong> l’activité calcique intracellu<strong>la</strong>ire<br />

a. Principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> Fluo-4<br />

La son<strong>de</strong> Fluo-4 (Figure 34) ou acetomethly-ester (Fluo-4-AM , Fluoprobes ®) est une<br />

son<strong>de</strong> fluorescente qui dérive par modification chimique <strong>de</strong> ché<strong>la</strong>teurs calciques tels que<br />

l’EGTA ou <strong>le</strong> BAPTA, ce qui explique sa propriété <strong>de</strong> liaison spécifique du calcium.<br />

Figure 34 : Structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> Fluo-4-AM.<br />

La son<strong>de</strong> possè<strong>de</strong> un groupement ester qui lui permet <strong>de</strong> pénétrer et <strong>de</strong> s’accumu<strong>le</strong>r<br />

dans <strong>la</strong> cellu<strong>le</strong>. Une fois dans <strong>le</strong> cytop<strong>la</strong>sme, <strong>le</strong> groupement ester est hydrolysé par <strong>de</strong>s<br />

estérases intracellu<strong>la</strong>ires. La son<strong>de</strong> alors libérée <strong>de</strong> ce groupement ester va se lier<br />

spécifiquement au calcium (Figure 35).<br />

Membrane p<strong>la</strong>smique<br />

Excitation du<br />

Fluo-4 à 488 nm<br />

Ca2+ Ca lié aux<br />

protéines<br />

2+ lié aux<br />

protéines<br />

Fluo-4 liposolub<strong>le</strong><br />

car estérifiée<br />

Fluo-4 liposolub<strong>le</strong><br />

Ca2+ Ca libre 2+ libre<br />

Estérases<br />

cellu<strong>la</strong>ire<br />

Fluo-4 s<br />

Fluo-4 -<br />

Ca2+ Ca2+ Emission du Fluo-4 à<br />

522 nm<br />

(forme liée)<br />

Figure 35 : Principe <strong>de</strong> l’entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> Fluo-4-AM dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s.<br />

93


La longueur d’on<strong>de</strong> d’excitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> Fluo-4 se situe à 488 nm et cel<strong>le</strong><br />

d’émission à 522 nm. La quantité <strong>de</strong> fluorescence émise est directement proportionnel<strong>le</strong> à <strong>la</strong><br />

quantité <strong>de</strong> calcium intracellu<strong>la</strong>ire libre.<br />

b. Protoco<strong>le</strong> <strong>de</strong> charge<br />

Les cellu<strong>le</strong>s sont incubées pendant 20 minutes à température ambiante dans une<br />

solution <strong>de</strong> Krebs (Tab<strong>le</strong>au 17) contenant 3 µM <strong>de</strong> Fluo-4-AM, el<strong>le</strong>s sont ensuite rincées et<br />

disposées sur un support adapté sous <strong>le</strong> microscope confocal.<br />

L’activité calcique est enregistrée par <strong>le</strong> microscope confocal équipé d’un <strong>la</strong>ser<br />

Argon/Krypton 15 mW (Biorad, MRC 1024, Hemel Hempstead, UK).<br />

Krebs<br />

NaCl 118,4 mM<br />

KCl 4,7 mM<br />

CaCl2<br />

KH2PO4<br />

MgSO4<br />

NaHCO3<br />

c. Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />

2,5 mM<br />

1,2 mM<br />

1,2 mM<br />

25 mM<br />

Glucose 11,7 mM<br />

pH 7.4<br />

Tab<strong>le</strong>au 17 : Composition <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> Krebs.<br />

Le signal fluorescent est analysé sous <strong>le</strong> logiciel Software Lasershap 3.2 (Bio-Rad).<br />

Les résultats sont exprimés en (F/Fo)-1 ou F correspond au signal fluorescent et Fo à<br />

l’intensité <strong>de</strong> <strong>la</strong> fluorescence basa<strong>le</strong>.<br />

Le système d’acquisition permet <strong>la</strong> sé<strong>le</strong>ction <strong>de</strong> zone d’intérêt : différentes cellu<strong>le</strong>s au<br />

sein d’un même champ cellu<strong>la</strong>ire. Les variations <strong>de</strong> fluorescence au sein <strong>de</strong> chaque zone sont<br />

retransmises sous forme d’intensité <strong>de</strong> fluorescence en fonction <strong>de</strong> fonction du temps (Figure<br />

36).<br />

94


[Ca 2+ [Ca ] i<br />

2+ [Ca ] i<br />

2+ ] i<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

Molécu<strong>le</strong> agoniste<br />

Zone d’intérêt<br />

0.0 2.5 5.0 7.5<br />

Temps (min)<br />

Figure 36 : Tracés et images XY représentant l’évolution <strong>de</strong> fluorescence <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> Fluo-4 en fonction du<br />

temps suite à l’application d’un agoniste.<br />

Les résultats sont exploités après normalisation <strong>de</strong> l’aire sous <strong>la</strong> courbe, calculée sous<br />

<strong>le</strong> logiciel Origin 5.0, et présentés sous forme d’histogramme.<br />

2.2 Mesure du potentiel membranaire<br />

a. Principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> oxonol<br />

La son<strong>de</strong> oxonol (Figure 37) ou bis-(1,3-diethylthiobarbituric acid)trimethine oxonol<br />

([DiSBAC2(3)] Mo<strong>le</strong>cu<strong>la</strong>r Probes, Eugene, OR) est une son<strong>de</strong> fluorescente sensib<strong>le</strong> aux<br />

variations du potentiel membranaire.<br />

Figure 37 : Structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> [DiSBAC2(3)].<br />

95


L’oxonol est une son<strong>de</strong> chargée négativement. El<strong>le</strong> est capab<strong>le</strong> d’entrer dans <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s dépo<strong>la</strong>risées et <strong>de</strong> se lier aux protéines membranaires intracellu<strong>la</strong>ires. L’augmentation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité d’oxonol dans <strong>la</strong> cellu<strong>le</strong> va provoquer une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fluorescence<br />

émise. A l’inverse, l’hyperpo<strong>la</strong>risation, provoque une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité d’oxonol dans<br />

<strong>la</strong> cellu<strong>le</strong> et donc une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> fluorescence.<br />

La longueur d’on<strong>de</strong> d’excitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> oxonol se situe à 546 nm et cel<strong>le</strong><br />

d’émission à 580 nm. La fluorescence augmente lors que <strong>la</strong> membrane est dépo<strong>la</strong>risée et<br />

inversement, <strong>la</strong> fluorescence diminue lorsque <strong>la</strong> membrane est hyperpo<strong>la</strong>risée.<br />

b. Protoco<strong>le</strong> <strong>de</strong> charge<br />

Pour facilité <strong>le</strong> transport <strong>de</strong> Cl - , <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s sont incubées pendant 20 minutes à<br />

température ambiante dans une solution <strong>de</strong> Krebs (Tab<strong>le</strong>au 18) dépourvue <strong>de</strong> Cl - et contenant<br />

250 nM d’oxonol, el<strong>le</strong>s sont ensuite disposées dans un support adapté sous <strong>le</strong> microscope<br />

confocal.<br />

Krebs sans Cl -<br />

Na gluconate 101 mM<br />

K acetate 5 mM<br />

Ca gluconate 2 mM<br />

Mg acetate 2 mM<br />

Mannitol 50 mM<br />

Glucose 5 mM<br />

Hepes-Tris 5 mM<br />

pH 7.4<br />

Tab<strong>le</strong>au 18 : Composition <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> Krebs sans Cl - .<br />

c. Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />

La mesure d’oxonol est réalisée grâce à une station <strong>de</strong> microscopie confoca<strong>le</strong><br />

(FV1000, Olympus) équipée d’un microscope inversé à fluorescence (IX-81, Olympus).<br />

L’acquisition <strong>de</strong>s signaux et <strong>le</strong> traitement <strong>de</strong>s images sont réalisés à l’ai<strong>de</strong> du logiciel<br />

d’acquisition Fluoview v1.6. L’acquisition se fait à température ambiante et <strong>la</strong> fluorescence<br />

basa<strong>le</strong> est enregistrée pendant 3 minutes avant l’addition <strong>de</strong> <strong>la</strong> drogue. Le système<br />

96


d’acquisition permet <strong>la</strong> sé<strong>le</strong>ction <strong>de</strong>s différentes cellu<strong>le</strong>s au sein d’un même champ cellu<strong>la</strong>ire.<br />

Les variations <strong>de</strong> fluorescence au sein <strong>de</strong> chaque zone sont retransmises sous forme<br />

d’intensité <strong>de</strong> fluorescence en fonction du temps. Les résultats sont présentés en pourcentage<br />

<strong>de</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fluorescence (Fx) selon l’équation : Fx = ([Ft – Fo]/Fo) x 100 ou Ft et Fo sont<br />

respectivement l’intensité <strong>de</strong> fluorescence à un temps t et au temps t0 correspondant à<br />

l’addition <strong>de</strong> <strong>la</strong> drogue sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s (Figure 38). Les résultats sont exploités sous <strong>le</strong> logiciel<br />

Origin 5.0.<br />

[(Ft-F0)/F0]*100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

Figure 38 : Tracés et images XY représentant l’évolution <strong>de</strong> fluorescence <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> [DiSBAC2(3)] en<br />

fonction du temps suite à l’application d’un agoniste et d’un inhibiteur.<br />

2.3 Efflux d’iodure<br />

0<br />

-20<br />

a. Principe<br />

Molécu<strong>le</strong> agonist Inhibiteur<br />

0 5 10 15<br />

Temps (min)<br />

La technique <strong>de</strong>s efflux <strong>de</strong> radiotraceurs est un bon outil d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonctionnalité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s canaux ioniques. Pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s canaux chlorure, l’utilisation <strong>de</strong> l’iodure<br />

radioactif 125 I - est préférée au chlorure 36 Cl - pour plusieurs raisons : il a une courte <strong>de</strong>mi-vie<br />

(30 jours pour l’isotope 125 I - contre 300000 ans pour <strong>le</strong> 36 Cl - ), il est environ 10 fois moins<br />

97


onéreux que <strong>le</strong> 36 Cl - et <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s canaux chlorure présentent une plus gran<strong>de</strong> sé<strong>le</strong>ctivité à<br />

l’iodure (PI/PCl > 1,5).<br />

Cette technique repose sur <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> concentrations en traceur <strong>de</strong><br />

part et d’autre <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane cellu<strong>la</strong>ire. Cette mesure est rendue possib<strong>le</strong> par l’émission<br />

d’un rayonnement γ que l’on peut ensuite détecter par voie externe. Le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

technique <strong>de</strong>s efflux est <strong>le</strong> suivant : une petite quantité <strong>de</strong> radiotraceur est ajoutée dans <strong>le</strong><br />

compartiment extracellu<strong>la</strong>ire ; <strong>le</strong> traceur finit par s’équilibrer <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

membrane p<strong>la</strong>smique. La mesure <strong>de</strong> l’activité du transporteur s’effectue ensuite en<br />

déterminant <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> radiotraceur qui sort <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellu<strong>le</strong> après l’ajout <strong>de</strong> différents agents<br />

pharmacologiques.<br />

b. Protoco<strong>le</strong><br />

Les cellu<strong>le</strong>s, mises en culture dans <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ques 24 puits, sont rincées plusieurs fois<br />

avec du milieu d’efflux (Tab<strong>le</strong>au 19) pour éliminer <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s mortes. El<strong>le</strong>s sont ensuite<br />

incubées avec 500 µl <strong>de</strong> solution <strong>de</strong> charge (1 µCi/ml <strong>de</strong> 125 INa dans du milieu d’efflux)<br />

pendant 1 heure, au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>quel<strong>le</strong> l’iodure radioactif s’équilibre <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

membrane. La solution <strong>de</strong> charge contient un excès d’io<strong>de</strong> non radioactif par rapport à l’io<strong>de</strong><br />

radioactif afin <strong>de</strong> saturer <strong>le</strong>s sites <strong>de</strong> fixation aspécifique l’io<strong>de</strong>. Toutes <strong>le</strong>s étapes suivantes<br />

sont automatisées et réalisées à l’ai<strong>de</strong> d’un robot MultiPROBE ® II (Packard). Après <strong>la</strong> phase<br />

d’incubation, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s sont rincées avec <strong>le</strong> milieu d’efflux afin d’éliminer toutes <strong>la</strong><br />

radioactivité non incorporée, puis p<strong>la</strong>cées en présence <strong>de</strong> 500 µl <strong>de</strong> solution d’efflux. Le<br />

surnageant est ensuite col<strong>le</strong>cté toutes <strong>le</strong>s minutes dans <strong>de</strong>s tubes à hémolyse (pour un<br />

comptage ultérieur) et <strong>le</strong> milieu est remp<strong>la</strong>cé par un volume équiva<strong>le</strong>nt <strong>de</strong> milieu d’efflux. Les<br />

prélèvements <strong>de</strong>s trois premières minutes correspon<strong>de</strong>nt à l’efflux basal <strong>de</strong> radiotraceur (sortie<br />

passive <strong>de</strong>s ions 125 I). Les six prélèvements suivants sont obtenus en présence <strong>de</strong>s agents<br />

pharmacologiques à tester. La sortie <strong>de</strong> l’iodure est ainsi mesurée pendant 9 minutes. A <strong>la</strong><br />

dixième minute, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s sont lysées pendant environ 30 minutes sous agitation grâce à<br />

l’ajout <strong>de</strong> 500 µl <strong>de</strong> NaOH (0,1N) / 0,1% SDS (pH 7,4). Cette étape permet <strong>de</strong> récupérer <strong>la</strong><br />

radioactivité résiduel<strong>le</strong> contenue dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s. Enfin l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s fractions col<strong>le</strong>ctées<br />

dans <strong>le</strong>s tubes à hémolyses sont mesurées en coups par minute (cpm) grâce à un compteur<br />

gamma (Cobra ® II, Packard).<br />

98


Milieu d’efflux<br />

NaCl 136,9 mM<br />

KCl 5,4 mM<br />

KH2PO4<br />

NaH2PO4<br />

NaHCO3<br />

CaCl2<br />

MgCl2<br />

MgSO4<br />

0,3 mM<br />

0,3 mM<br />

4,2 mM<br />

1,8 mM<br />

0,8 mM<br />

0,4 mM<br />

HEPES 10 mM<br />

Glucose 5,6 mM<br />

Tab<strong>le</strong>au 19 : Composition du milieu d’efflux pour <strong>le</strong>s systèmes d’expression endogènes.<br />

c. Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />

Les résultats en cpm sont exprimés sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> sortie d’iodure<br />

radioactif (k) exprimé en min -1 et calculés d’après <strong>la</strong> formu<strong>le</strong> suivante : k = [ln( 125 I t1) – ln<br />

( 125 I t2)]/ t2-t1. 125 I t1 : cpm au temps t1, 125 I t2 : cpm au temps t2 (Figure 39).<br />

k (min-1)<br />

0.25<br />

0.20<br />

0.15<br />

0.10<br />

Agent à tester<br />

k pic<br />

0.05<br />

kbasal 0.00<br />

0 1 2 3 4 5 6 7 8<br />

Temps (min)<br />

Figure 39 : Représentation graphique <strong>de</strong>s efflux d’iodures.<br />

Afin <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong>s variations correspondantes à <strong>la</strong> sortie passive <strong>de</strong><br />

radioéléments, <strong>le</strong>s résultats sont exprimés en kpic-kbasal.<br />

99


III/ Techniques d’étu<strong>de</strong>s ex vivo et in vivo<br />

1. La technique <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> Ussing<br />

1.1 Principe<br />

Le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong> Ussing repose sur <strong>la</strong> propriété d’étanchéité <strong>de</strong><br />

l’épithélium, ainsi que sur l’existence d’une asymétrie <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s protéines <strong>de</strong><br />

transport. Il en résulte un flux d’ions et <strong>de</strong> solutés au travers du tissu. La technique <strong>de</strong><br />

chambre <strong>de</strong> Ussing est utilisée pour étudier <strong>le</strong>s transports ioniques au travers d’un épithélium<br />

d’un grand nombre <strong>de</strong> tissus ou <strong>de</strong> culture <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s.<br />

1.2 Système expérimenta<strong>le</strong><br />

Le système utilisé est composé <strong>de</strong> 6 chambres <strong>de</strong> Ussing (Easymount ® , EM-CSYS-6,<br />

Physiologic Instruments) thermorégulées (37°C) par un bloc chauffant et oxygénées par un<br />

mé<strong>la</strong>nge 95% O2 et 5% CO2. Les inserts sont montés entre <strong>de</strong>ux hémi-chambres en p<strong>le</strong>xig<strong>la</strong>s.<br />

Cel<strong>le</strong>s-ci indépendantes peuvent contenir <strong>la</strong> même solution expérimenta<strong>le</strong> ou <strong>de</strong>ux solutions<br />

différentes. Cette séparation permet aussi l’addition <strong>de</strong> drogues sur <strong>la</strong> face désirée (apica<strong>le</strong>,<br />

baso<strong>la</strong>téra<strong>le</strong> ou <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux). Le système est composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux paires d’é<strong>le</strong>ctro<strong>de</strong>s d’agar KCl<br />

3M reliées à un voltmètre : une paire d’é<strong>le</strong>ctro<strong>de</strong>s <strong>de</strong> voltage pour mesurer <strong>la</strong> différence <strong>de</strong><br />

potentiel (ddp) développée par <strong>le</strong> tissu en cours d’étu<strong>de</strong> et une paire d’é<strong>le</strong>ctro<strong>de</strong>s <strong>de</strong> courant<br />

pour mesurer <strong>le</strong> courant <strong>de</strong> court-circuit (Isc pour short circuit current). El<strong>le</strong>s sont situées dans<br />

chacune <strong>de</strong>s hémi-chambres <strong>de</strong> part et d’autre du tissu (Figure 40 ; Figure 41). Afin <strong>de</strong><br />

mesurer <strong>le</strong> courant <strong>de</strong> court-circuit, <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> « voltage c<strong>la</strong>mp » est utilisée :<br />

l’épithélium est « court-circuité » par l’injection d’un courant permettant <strong>de</strong> maintenir <strong>la</strong> ddp<br />

transepithelia<strong>le</strong> à 0 mV. Le courant <strong>de</strong> court-circuit correspond à <strong>la</strong> va<strong>le</strong>ur du courant<br />

nécessaire pour annu<strong>le</strong>r <strong>la</strong> ddp. Les é<strong>le</strong>ctro<strong>de</strong>s sont reliées à un amplificateur par <strong>le</strong> biais d’un<br />

pré-amplificateur (VCC MC2, Physiologic Instruments). L’amplificateur est relié à<br />

l’ordinateur par <strong>le</strong> biais d’une interface (DI-720-P, Physiologic Instruments). Les<br />

enregistrements sont réalisés à l’ai<strong>de</strong> du logiciel Acquire Analyse 2.3 (DATAQ ® Instruments<br />

100


Inc). Périodiquement, un voltage déterminé par l’expérimentateur et non nul (+2 mV lors <strong>de</strong><br />

nos expériences) est imposé afin d’obtenir une estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance transépithelia<strong>le</strong><br />

(Rte). Cel<strong>le</strong>-ci pourra être obtenue par l’équation d’Ohm : Rte( )= U(mV)/ Isc(µA).<br />

Hémi-chambre<br />

Insèrt <strong>de</strong> 2mm²<br />

contenant <strong>le</strong> tissu<br />

Figure 40 : Chambre <strong>de</strong> Ussing<br />

Figure 41 : Représentation schématique d’une chambre <strong>de</strong> Ussing<br />

1.3 Préparation <strong>de</strong>s tissus<br />

Enfin d’éviter l’utilisation d’anesthésiques chimiques, <strong>le</strong>s souris sont sacrifiées <strong>le</strong> plus<br />

rapi<strong>de</strong>ment possib<strong>le</strong> par dislocation cervica<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s sont ensuite p<strong>la</strong>cées en décubitus dorsal<br />

pour <strong>le</strong> prélèvement du côlon.<br />

Système<br />

d’oxygénation<br />

E<strong>le</strong>ctro<strong>de</strong> <strong>de</strong> voltage<br />

E<strong>le</strong>ctro<strong>de</strong> <strong>de</strong> courant<br />

101


Une ouverture ventra<strong>le</strong> est pratiquée, <strong>de</strong> l’extrémité inférieure du sternum jusqu’au<br />

pubis. Une portion <strong>de</strong> côlon <strong>de</strong> 2 cm environ est pré<strong>le</strong>vée et p<strong>la</strong>cée immédiatement dans une<br />

solution froi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Krebs (Tab<strong>le</strong>au 20). A l’ai<strong>de</strong> d’une seringue sans aiguil<strong>le</strong> remplie <strong>de</strong> Krebs,<br />

<strong>le</strong> contenu du côlon est éliminé. La couche muscu<strong>la</strong>ire est ôtée et <strong>le</strong> fragment <strong>de</strong> côlon est<br />

coupé longitudina<strong>le</strong>ment. Il est p<strong>la</strong>cé dans un insert qui est ensuite introduit entre <strong>le</strong>s 2 hémi-<br />

chambres. Il est nécessaire d’attendre entre 15 et 40 minutes pour que <strong>le</strong> courant <strong>de</strong> court-<br />

circuit basal soit stab<strong>le</strong> avant <strong>de</strong> commencer l’enregistrement. Cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>tence est due<br />

à <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion du tissu et au temps nécessaire pour que <strong>le</strong>s échanges se stabilisent.<br />

Krebs « normal »<br />

NaCl 107 mM<br />

KCl 4,5 mM<br />

CaCl2<br />

NaH2PO4<br />

Na2HPO4<br />

MgSO4<br />

NaHCO3<br />

1,2 mM<br />

0,2 mM<br />

1,8 mM<br />

1,2 mM<br />

25 mM<br />

Glucose 12 mM<br />

pH 7.4<br />

Tab<strong>le</strong>au 20 : Composition <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> Krebs « normal ».<br />

1.4 Protoco<strong>le</strong> <strong>de</strong> dépo<strong>la</strong>risation<br />

Afin <strong>de</strong> favoriser <strong>la</strong> mesure d’un courant chlorure induit par <strong>le</strong> CFTR, un protoco<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

dépo<strong>la</strong>risation est appliqué au niveau du tissu. En effet, un gradient <strong>de</strong> concentrations en ions<br />

chlorure favorisant <strong>la</strong> sécrétion d’ion chlorure est créé en utilisant une solution <strong>de</strong> Krebs<br />

dépourvue d’ions chlorure sur <strong>la</strong> face apica<strong>le</strong> (107 mM K-gluconate, 4.5 mM KCl, 25 mM<br />

NaHCO3, 1 mM MgS04, 1.8 mM Na2HPO4, 0.2 mM NaH2PO4, 5.75 mM, Ca-gluconate et 12<br />

mM D-glucose) et une solution <strong>de</strong> Krebs « normal » sur <strong>la</strong> face baso<strong>la</strong>téra<strong>le</strong> du tissu (111.5<br />

mM KCl, 25 mM NaHCO3, 1 mM MgS04, 1.8 mM Na2HPO4, 0.2 mM NaH2PO4, 1.25 mM<br />

CaCl2 et 12 mM D-glucose).<br />

102


2. Mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion salivaire<br />

2.1 Principe<br />

La sécrétion salivaire est une technique fiab<strong>le</strong> et peu onéreuse qui permet d’évaluer in<br />

vivo l’effet <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s modu<strong>la</strong>trices du CFTR et du CaCC. En effet, <strong>le</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s salivaires<br />

<strong>de</strong>s souris cftr -/- sont réfractaires à <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion ß-adrénergique (Sato & Sato, 1984). En se<br />

basant sur cette donnée, Best et Quinton ont mis au point en 2005 une technique <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> sécrétion salivaire chez <strong>la</strong> souris (Best & Quinton, 2005). En effet, ils ont mis en évi<strong>de</strong>nce<br />

qu’il existe <strong>de</strong>ux voies <strong>de</strong> signalisation induisant <strong>la</strong> sécrétion salivaire, une voie dépendante<br />

<strong>de</strong>s récepteurs ß-adrénergique, l’activation <strong>de</strong> cette voie induit une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

quantité d’AMPc intracellu<strong>la</strong>ire et par conséquent une activation <strong>de</strong>s canaux CFTR et une<br />

voie dépendante <strong>de</strong>s récepteurs muscarinique, l’activation <strong>de</strong> cette voie induit une<br />

augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> Ca 2+ et par conséquent une activation <strong>de</strong>s CaCC (Figure 42).<br />

CFTR<br />

2.2 Protoco<strong>le</strong> et analyse<br />

Figure 42 : Schéma <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s salivaires<br />

Les souris sont anesthésiées par l’injection intrapéritonéa<strong>le</strong> d’une solution <strong>de</strong> NaCl<br />

0.9% contenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> kétamine (10 mg/ml) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> xy<strong>la</strong>zine (1,5mg/ml) à raison <strong>de</strong> 100µl<br />

pour 10 grammes <strong>de</strong> poids vif. Une fois endormies, <strong>le</strong>s souris sont p<strong>la</strong>cées en décubitus dorsal<br />

et maintenues dans cette position à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ruban adhésif.<br />

<br />

Cl -<br />

AMPc<br />

Cl -<br />

Ca 2+<br />

βAR M<br />

CaCC<br />

Isoprénaline Acétylcholine<br />

Atropine<br />

103


Les drogues sont dissoutes dans du NaCl 0,9% et injectées par voie sous cutanée dans <strong>la</strong> face<br />

externe <strong>de</strong> <strong>la</strong> joue. La salive est recueillie grâce à <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong><strong>le</strong>ttes <strong>de</strong> papier Whatman <strong>de</strong> 2<br />

mm <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge et 25 mm <strong>de</strong> long. El<strong>le</strong>s sont p<strong>la</strong>cées dans <strong>la</strong> bouche <strong>de</strong> l’animal contre <strong>la</strong> joue<br />

qui a reçue l’injection. Toutes <strong>le</strong>s 3 minutes, <strong>la</strong> ban<strong>de</strong><strong>le</strong>tte est remp<strong>la</strong>cée par une autre<br />

ban<strong>de</strong><strong>le</strong>tte et p<strong>la</strong>cée dans un tube eppendorf. La masse <strong>de</strong> salive secrétée pendant <strong>le</strong>s 3<br />

minutes est calculée en soustrayant <strong>le</strong> poids du tube avant et après <strong>la</strong> col<strong>le</strong>cte. La sécrétion <strong>de</strong><br />

salive est représentée sous forme d’une vitesse <strong>de</strong> sécrétion exprimée en µg <strong>de</strong> salive par<br />

minutes et par gramme <strong>de</strong> souris. La masse tota<strong>le</strong> <strong>de</strong> salive secrétée en réponse à <strong>la</strong> drogue est<br />

éga<strong>le</strong>ment calculée en additionnant toutes <strong>le</strong>s masses col<strong>le</strong>ctées et en rapportant cette somme<br />

au poids <strong>de</strong> l’animal, el<strong>le</strong> est exprimée en mg par gramme <strong>de</strong> souris.<br />

IV/ Métho<strong>de</strong>s statistiques<br />

Les résultats sont exprimés selon <strong>le</strong>ur moyenne ± SEM, <strong>la</strong> significativité statistique<br />

entre <strong>le</strong>s différentes conditions est calculée par <strong>le</strong> test <strong>de</strong> stu<strong>de</strong>nt (t test) : ns : non significatif ;<br />

* : P


I/ I<strong>de</strong>ntification d’une nouvel<strong>le</strong> famil<strong>le</strong> d’activateurs<br />

<strong>de</strong> CFTR<br />

1. Con<strong>texte</strong> <strong>de</strong> travail<br />

Le groupe CFTR <strong>de</strong> l’équipe PPCI dans <strong>le</strong>quel j’ai réalisé ma <strong>thèse</strong> a pour thématique<br />

principa<strong>le</strong> <strong>la</strong> pharmacologie du CFTR. Ses axes <strong>de</strong> recherche reposent sur l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong><br />

molécu<strong>le</strong>s pouvant activer, inhiber ou corriger <strong>la</strong> protéine CFTR sauvage ou mutée.<br />

Lors <strong>de</strong> mon arrivée, <strong>le</strong>s effets inhibiteurs d’une nouvel<strong>le</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s adduits<br />

méthylglyoxal-alpha-aminoazahétérocyc<strong>le</strong> avaient été i<strong>de</strong>ntifiés suite à une col<strong>la</strong>boration avec<br />

<strong>le</strong> Département <strong>de</strong> Pharmacochimie Molécu<strong>la</strong>ire, UMR 5063, <strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> Grenob<strong>le</strong><br />

dirigé par <strong>le</strong> Pr Jean-Luc Décout. Il s’agit <strong>de</strong> composés hétérocyc<strong>le</strong>s non-toxiques et solub<strong>le</strong>s<br />

dans l’eau obtenus par <strong>la</strong> réaction entre <strong>le</strong> méthylglyoxal et l’-aminoazahétérocyc<strong>le</strong><br />

(Routaboul et al., 2002 ; Figure 43).<br />

Figure 43 : Réaction entre <strong>le</strong> méthylglyoxal et l’-aminoazahétérocyc<strong>le</strong>.<br />

(D’après Routaboul et al., 2002)<br />

Cette réaction induit <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux isomères a et b, l’isomère a représente <strong>la</strong> forme<br />

majoritaire du mé<strong>la</strong>nge et l’isomère b, <strong>la</strong> forme minoritaire.<br />

Les composés issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction sont actifs sur <strong>le</strong>s protéines CFTR sauvages, F508<strong>de</strong>l<br />

corrigées, G551D, G1349D et présentent <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité d’agir à <strong>de</strong> faib<strong>le</strong>s concentrations<br />

(Tab<strong>le</strong>au 21).<br />

méthylglyoxal<br />

-aminoazahétérocyc<strong>le</strong><br />

a : Isomère majoritaire<br />

b : Isomère minoritaire<br />

105


Tab<strong>le</strong>au 21 : Détermination <strong>de</strong> l’IC50 (concentration du composé inhibant 50 % <strong>de</strong> l'effet observé) <strong>de</strong>s<br />

adduits méthylglyoxal <strong>le</strong>s plus efficaces, testés en efflux d’iodure.<br />

Moyenne ± SEM, avec n = 4 à 8 pour chaque conditions testées. Les cellu<strong>le</strong>s F508<strong>de</strong>l-CFTR sont incubées avant<br />

l’expérience pendant 24h à 27°C. Les expériences sont réalisées en présence <strong>de</strong> 1 µM forskoline (WT-CFTR), 10<br />

µM forskoline + 30 µM génistéine (G551D-CFTR) ou 10 µM forskoline + 250 µM MPB-91 (G1349D-CFTR).<br />

Lors du crib<strong>la</strong>ge et <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation d’une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> structure-activité sur cette famil<strong>le</strong><br />

<strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> composé GPact-11a a été i<strong>de</strong>ntifié, non pas comme un inhibiteur, mais<br />

comme un potentiateur du CFTR (Figure 44).<br />

Figure 44 : Exemp<strong>le</strong>s <strong>de</strong> tracés d’efflux iodure représentant <strong>la</strong> potentialisation par <strong>le</strong> GPact-11a et<br />

l’inhibition par <strong>le</strong> GPinh-5a <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse forskoline (Fsk) dans <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CHO-CFTRwt (n = 4).<br />

IC50<br />

Molécu<strong>le</strong>s WT-CFTR F508<strong>de</strong>l-CFTR G551D-CFTR G1349D-CFTR<br />

5a<br />

(GPinh-5a)<br />

93,3 ± 1,3 pM 67,3 ± 1,3 pM 43,1 ± 1,5 nM 72,3 ± 1,1 pM<br />

8a,b 15,7 ± 1,1 nM 8.7 ± 1,2 nM 190 ± 2 nM 79,4 ± 2 nM<br />

7a,b 2,3 ± 1,5 nM 6,3 ± 2,1 nM 154 ± 2 nM 7,0 ± 1,1 nM<br />

3a,b 11,2 ± 1,6 µM 7,0 ± 1,4 M 35,5 ± 1,6 µM 9,0 ± 1,8 M<br />

4a,b 11,9 ± 1,7 µM 6,0 ± 3,3 M 110 ± 2 µM 2,9 ± 1,4 M<br />

k (min -1 )<br />

0.50<br />

0.25<br />

0.00<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (min)<br />

Fsk 1µM + GPact-11a 3µM<br />

Fsk 1µM<br />

Fsk 1µM + GPinh-5a 1µM<br />

106


Ces résultats sont d’autant plus surprenants que <strong>le</strong> GPact-11a présente une structure chimique<br />

très proche du GPinh-5a, qui a été décrit comme l’inhibiteur <strong>le</strong> plus efficace <strong>de</strong> cette famil<strong>le</strong><br />

<strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s (Figure 45).<br />

A<br />

HO<br />

O<br />

OH<br />

GPinh-5a<br />

Figure 45 : Structure chimique du GPinh-5a et du GPact-11a.<br />

Il est alors apparu intéressant <strong>de</strong> confirmer et <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r l’effet activateur du GPact-11a<br />

par différentes techniques et sur différents modè<strong>le</strong>s cellu<strong>la</strong>ires.<br />

Dans une première étu<strong>de</strong>, nous avons donc mis en avant l’effet in vitro, ex vivo et in vivo du<br />

GPact-11a (Bertrand et al., 2010)<br />

2. Etu<strong>de</strong> d’un nouvel activateur <strong>de</strong> CFTR : <strong>le</strong> GPact-11a<br />

2.1 Artic<strong>le</strong> 1<br />

N<br />

N<br />

COO<br />

OH<br />

HN<br />

N<br />

N<br />

OH<br />

B<br />

N<br />

N<br />

HN<br />

N<br />

N<br />

GPact-11a<br />

COO<br />

OH<br />

OH<br />

GPact<br />

107


108


109


110


111


112


113


114


115


116


117


118


119


2.2 Résultats complémentaires<br />

Des expériences additionnel<strong>le</strong>s ont été conduites afin d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>le</strong> mécanisme<br />

d’action du GPact-11a et <strong>de</strong> comprendre <strong>le</strong>s différences d’EC50 (concentration du composé<br />

nécessaire pour obtenir 50% d’effet) obtenues in vitro (EC50 = 2,1 ± 1,3 µM) ou ex vivo (EC50<br />

= 175.6 ± 1,1 µM) dans l’artic<strong>le</strong> 1.<br />

a. Accessibilité du GPact-11a<br />

Dans l’artic<strong>le</strong> 1, nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce, par l’utilisation <strong>de</strong> nystatine (agent<br />

antifongique qui perméabilise <strong>le</strong>s membranes), que <strong>le</strong> GPact-11a agit sur une conductance à <strong>la</strong><br />

membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’épithélium colonique. Pourtant, l’addition <strong>de</strong> GPact-11a, uniquement<br />

au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> du tissu, n’induit qu’une faib<strong>le</strong> augmentation du courant <strong>de</strong><br />

court-circuit ( Isc = 2,26 ± 1,01 µA/cm², n = 7 ; Figure 46).<br />

A<br />

Isc (µA/cm²)<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

amilori<strong>de</strong> 100µM<br />

GPact-11a 1mM<br />

apical<br />

baso<strong>la</strong>teral<br />

Glibenc<strong>la</strong>mi<strong>de</strong> 500µM<br />

10 min<br />

Figure 46: Effet du GPact-11a sur <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> et/ou baso<strong>la</strong>téra<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’épithélium colonique.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> mesure du courant <strong>de</strong> court-circuit en chambre <strong>de</strong> Ussing sur <strong>le</strong> côlon <strong>de</strong> souris cftr +/+ .<br />

B- Histogrammes présentant <strong>le</strong>s moyennes <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> court-circuit induites par GPact-11a (1 mM) sur <strong>le</strong><br />

côlon <strong>de</strong> souris cftr +/+ au niveau <strong>de</strong>s membranes apica<strong>le</strong> (ap) et baso<strong>la</strong>tera<strong>le</strong> (bl) en comparaison d’une<br />

application <strong>de</strong> GPact-11a au niveau <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux membranes (ap + bl).<br />

Au contraire, ajouté au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane baso<strong>la</strong>téra<strong>le</strong> du tissu, <strong>le</strong> GPact-11a induit une<br />

augmentation du courant <strong>de</strong> court-circuit ( Isc = 9,05 ± 1,71 µA/cm², n = 5) non<br />

B<br />

∆Isc (µA/cm²)<br />

15 **<br />

10<br />

5<br />

0<br />

GPact-11a ap + bl<br />

ns<br />

16 7 5<br />

GPact-11a ap<br />

GPact-11a bl<br />

120


significativement différente <strong>de</strong> cel<strong>le</strong> obtenue lorsqu’il est présent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

membrane ( Isc = 11,89 ± 1,69 µA/cm², n = 16 ; Figure 46).<br />

Ces résultats suggèrent soit un mécanisme d’action indirect du GPact-11a via une protéine<br />

présente au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane baso<strong>la</strong>téra<strong>le</strong>, soit un problème d’accessibilité du GPact-<br />

11a au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong>.<br />

Afin <strong>de</strong> tester <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> hypo<strong>thèse</strong>, <strong>le</strong> mucus du coté apical a été perméabilisé avec<br />

un détergent spécifique : <strong>le</strong> dithiothreitol (DTT) qui réduit <strong>le</strong>s ponts disulfures (Ohara et al.,<br />

1993). Les résultats sont présentés Figure 47.<br />

Figure 47 : Effet du GPact-11a sur l’épithélium colonique en présence et en absence <strong>de</strong> DTT.<br />

Histogrammes présentant <strong>le</strong>s moyennes <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> court-circuit induits par <strong>le</strong> GPact-11a (1 mM) sur <strong>le</strong> côlon<br />

<strong>de</strong> souris cftr +/+ en présence ou en absence <strong>de</strong> DTT. ap : GPact-11a appliqué au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong>,<br />

ap + bl : GPact-11a appliqué au niveau <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux membranes.<br />

Lorsque <strong>le</strong> mucus est solubilisé, <strong>le</strong> GPact-11a ajouté en apical induit une augmentation du<br />

courant <strong>de</strong> court-circuit ( Isc = 10,4 ± 2,2 µA/cm², n=7) i<strong>de</strong>ntique à cel<strong>le</strong> obtenue lorsqu’il<br />

est présent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane ( Isc = 11,89 ± 1,69 µA/cm², n = 16 ; Figure 47).<br />

L’absence d’effet du GPact-11a lorsqu’il est ajouté uniquement au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane<br />

apica<strong>le</strong> correspond donc bien à un défaut d’accessibilité ou à une dégradation du GPact-11a<br />

par l’un <strong>de</strong>s composants du mucus.<br />

∆Isc (µA/cm²)<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

GPact-11a ap + bl<br />

**<br />

ns<br />

16 7 7<br />

GPact-11a ap<br />

GPact-11a ap + DTT<br />

121


Afin d’augmenter l’accessibilité du GPact-11a au niveau <strong>de</strong>s tissus, l’équipe du Pr<br />

Décout nous a fourni <strong>de</strong> <strong>la</strong> cystéine et <strong>de</strong> <strong>la</strong> -cyclo<strong>de</strong>xtrine dans <strong>le</strong> but <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s<br />

comp<strong>le</strong>xes molécu<strong>la</strong>ires avec <strong>le</strong> GPact-11a. En effet, <strong>la</strong> cystéine possè<strong>de</strong> un groupement thiol<br />

qui permet <strong>de</strong> réduire <strong>le</strong>s mucines composant <strong>le</strong> mucus. Les cyclo<strong>de</strong>xtrines quant à el<strong>le</strong>s, sont<br />

<strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s-cages d’origines naturel<strong>le</strong>s qui vont encapsu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> GPact-11a et masquer ses<br />

charges ioniques (Figure 48).<br />

Figure 48 : Effet du GPact-11a sur <strong>le</strong> colon en présence <strong>de</strong> DTT, <strong>de</strong> cystéine et <strong>de</strong> -cyclo<strong>de</strong>xtrine.<br />

Histogrammes présentant <strong>le</strong>s moyennes <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> court-circuit induit par GPact-11a (1 mM) sur <strong>le</strong> côlon <strong>de</strong><br />

souris cftr +/+ en présence soit <strong>de</strong> DTT (10 mM), <strong>de</strong> cysteine ou <strong>de</strong> -cyclo<strong>de</strong>xtrine (1 mM). ap : GPact-11a<br />

appliqué au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong>.<br />

Les résultats obtenus ne montrent pas d’amélioration <strong>de</strong> l’accessibilité du GPact-11a en<br />

présence <strong>de</strong> cystéine ou <strong>de</strong> cyclo<strong>de</strong>xtrine (Figure 48). Cependant, il s’agit <strong>de</strong> résultats<br />

préliminaires, il est nécessaire <strong>de</strong> faire varier <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> ces molécu<strong>le</strong>s pour favoriser<br />

<strong>la</strong> formation <strong>de</strong> comp<strong>le</strong>xes avec <strong>le</strong> GPact-11a afin <strong>de</strong> confirmer ces résultats. De plus, d’autres<br />

molécu<strong>le</strong>s, tel que <strong>le</strong> tryptophane qui rendrait <strong>le</strong> GPact-11a plus hydrophobe, doivent encore<br />

être testées.<br />

∆Isc (µA/cm²)<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

GPact-11a ap<br />

7 7 4 3<br />

GPact-11a ap + DTT<br />

GPact-11a ap + Cysteine<br />

GPact-11a + γ-Cyclo<strong>de</strong>xtrin<br />

GPact-11a ap + bl<br />

122


. Effet du GPact-11a sur <strong>le</strong>s mutants <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse III<br />

L’utilisation d’activateurs <strong>de</strong> CFTR est une pharmacologie adaptée plus<br />

particulièrement aux mutants <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse III. En effet, avec ce type <strong>de</strong> mutations, CFTR est<br />

correctement localisé à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s mais présente un défaut d’activation.<br />

Le GPact-11a a donc éga<strong>le</strong>ment été testé sur <strong>de</strong>s mutants CFTR <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse III (Figure 49).<br />

A<br />

kpeak-kbasal (min-1)<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0.0<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (min)<br />

G551D-CFTR<br />

Fsk10µM<br />

+1µM GPact-11a<br />

+10µM GPact-11a<br />

+100µM GPact-11a<br />

+ Gst 30µM<br />

G551D-CFTR<br />

Figure 49: Effet du GPact-11a sur <strong>de</strong>s mutants <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse III.<br />

G1349D-CFTR<br />

A- Efflux d’iodure induit par <strong>de</strong>s concentrations croissantes <strong>de</strong> GPact-11a sur <strong>le</strong> mutant G551D-CFTR en<br />

présence <strong>de</strong> forskoline (Fsk) 10 µM. B- Histogrammes résumant l’effet du GPact-11a sur <strong>le</strong>s mutants G551D-,<br />

G1349D- et G551D/G1349D(2GD)-CFTR. Les cocktails forskoline + genistéine (Gst) ou forskoline + MPB-91<br />

sont utilisés comme contrô<strong>le</strong>s positifs, n = 4 pour chaque condition testée.<br />

2GD-CFTR<br />

La Figure 49 démontre l’absence d’effet potentiateur du GPact-11a sur <strong>le</strong>s mutants <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse<br />

III, G551D-, G1349D- et sur <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> mutant G551D/G1349D-CFTR. Les mutants G551D et<br />

G1349D sont situés respectivement dans <strong>le</strong> domaine NBD1 et NBD2 et modifient <strong>la</strong> liaison et<br />

l’hydrolyse <strong>de</strong> l’ATP ainsi que <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion du domaine R. L’absence d’effet du GPact-<br />

11a sur ces mutants nous permet d’émettre une hypo<strong>thèse</strong> sur <strong>le</strong> mécanisme d’action <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

molécu<strong>le</strong>. En effet, <strong>le</strong> GPact-11a pourrait interagir directement avec <strong>le</strong> CFTR sur l’un <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux sites <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong> l’ATP. Pour vali<strong>de</strong>r cette hypo<strong>thèse</strong>, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s complémentaires<br />

seront nécessaires, notamment <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> « binding » entre <strong>le</strong> GPact-11a et <strong>la</strong><br />

protéine CFTR et <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> mutagénèse dirigée pour i<strong>de</strong>ntifier son site <strong>de</strong> fixation.<br />

B<br />

kpeak-kbasal (min -1 )<br />

0.20<br />

0.15<br />

0.10<br />

0.05<br />

0.00<br />

Fsk + GPact-11a<br />

Fsk + Gst or MPB-91<br />

123


3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> structure-activité<br />

Les composés inhibiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s adduits méthylglyoxal-alpha-<br />

aminoazahétérocyc<strong>le</strong> présentent une efficacité <strong>de</strong> l’ordre du picomo<strong>la</strong>ire, au contraire <strong>le</strong><br />

GPact-11a présente une efficacité <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> dizaine <strong>de</strong> micromo<strong>la</strong>ires. Une étu<strong>de</strong><br />

structure-activité a donc été réalisée en col<strong>la</strong>boration avec <strong>le</strong> Pr Jean-Luc Décout afin<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier l’activateur <strong>le</strong> plus actif <strong>de</strong> cette famil<strong>le</strong>.<br />

Grâce à cette stratégie, <strong>le</strong> GPact-26a a été i<strong>de</strong>ntifié comme activateur du CFTR. Il ne diffère<br />

du GPact-11a que par <strong>le</strong> remp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaine hydrophobe propyl par une chaine<br />

hydrophobe allyl (Figure 50).<br />

GPact-11a<br />

Figure 50 : Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure du GPact-11a vers <strong>le</strong> GPact-26a.<br />

Dans un premier temps, grâce aux efflux d’iodure, nous avons démontré que <strong>le</strong> GPact-<br />

26a active <strong>le</strong> CFTR sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CHO-CFTRwt, avec une EC50 <strong>de</strong> 7,5 µM (Figure 51).<br />

% d'activation maxima<strong>le</strong><br />

125 EC50 = 7.5 ± 1.7 µM<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

-7 -6 -5 -4<br />

Log[GPact-26a] (M)<br />

Figure 51 : Evaluation <strong>de</strong> l’effet du GPact-26a sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CHO-CFTRwt<br />

par <strong>la</strong> technique d’efflux iodure.<br />

GPact-11a GPact-26a<br />

Courbe dose-réponse <strong>de</strong> l’efflux d’iodure induit par <strong>le</strong> GPact-26a sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CHO-CFTRwt, n = 4.<br />

124


Dans un <strong>de</strong>uxième temps, par <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> fluorescence avec <strong>la</strong> son<strong>de</strong> oxonol,<br />

nous avons déterminé l’effet du GPact-26a sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s trachéa<strong>le</strong>s humaines MM39 qui<br />

expriment <strong>le</strong> CFTR <strong>de</strong> manière endogène (Figure 52).<br />

A<br />

Fx<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

-20<br />

Fsk<br />

GPact-26a<br />

CFTR inh-172<br />

0 2 4 6 8 10 12 14<br />

Temps (min)<br />

Figure 52 : Effet du GPact-26a sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s MM39 par <strong>la</strong> technique d’oxonol.<br />

Exemp<strong>le</strong>s <strong>de</strong> tracés représentatifs obtenus après l’addition <strong>de</strong> 100 µM <strong>de</strong> GPact-26 sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s MM39 en<br />

présence (A) ou en absence (B) <strong>de</strong> 1 µM forskoline (Fsk), n = 12 cellu<strong>le</strong>s pour chaque expériences.<br />

La Figure 52 montre que l’addition <strong>de</strong> GPact-26a induit une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fluorescence<br />

en présence <strong>de</strong> forskoline mais éga<strong>le</strong>ment en absence <strong>de</strong> forskoline. Cette réponse est inhibée<br />

par un inhibiteur spécifique du CFTR, <strong>le</strong> CFTRinh-172. Le GPact-26a est donc à <strong>la</strong> fois un<br />

potentiateur et un activateur <strong>de</strong> CFTR.<br />

Bien que l’EC50 in vitro du GPact-26a ne soit pas plus efficace que cel<strong>le</strong> du GPact-<br />

11a, une étu<strong>de</strong> plus approfondie <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> à tout <strong>de</strong> même été menée in vivo. Nous avons<br />

déterminé l’effet du GPact-26a, in vivo, sur <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> souris cftr +/+ par <strong>la</strong> technique <strong>de</strong><br />

mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion salivaire sur <strong>de</strong>s souris sauvages (Figure 53).<br />

B<br />

Fx<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

GPact-26a<br />

CFTR inh-172<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (min)<br />

125


A<br />

Moyenne <strong>de</strong> secretion<br />

salivaire (µg.min-1.g-1)<br />

18<br />

12<br />

6<br />

0<br />

Figure 53 : Sécrétion salivaire induite par <strong>le</strong> GPact-26a sur <strong>le</strong>s souris cftr +/+ .<br />

A- Tracés représentant <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion salivaire tota<strong>le</strong> induite par <strong>le</strong> GPact-26a en présence ou en<br />

absence d’isoprénaline. B- Histogrammes représentant <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion salivaire tota<strong>le</strong> induite par <strong>le</strong><br />

GPact-26a en présence ou en absence d’isoprénaline.<br />

L’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> ces résultats révè<strong>le</strong>nt un effet activateur in vitro mais aussi in vivo d’un<br />

second composé <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s adduits méthylglyoxal-alpha-aminoazahétérocyc<strong>le</strong> : <strong>le</strong><br />

GPact-26a. Ces résultats font l’objet d’une publication en cours d’écriture.<br />

4. Discussion<br />

Isoprénaline 10µM (N=9)<br />

Iso + GPact-26a 30µM (N=10)<br />

GPact-26a 30µM (N=5)<br />

0 3 6 9 12 15 18 21 24 27 30<br />

Temps (min)<br />

L’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> ces travaux a permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>ux nouveaux activateurs<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR, <strong>le</strong> GPact-11a et <strong>le</strong> GPact-26a.<br />

0.4 *<br />

De part <strong>le</strong>urs caractères hydrosolub<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>urs absences <strong>de</strong> toxicité, <strong>le</strong>s GPact représentent <strong>de</strong>s<br />

candidats intéressants pour <strong>le</strong> développement d’une thérapie pharmacologique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mucoviscidose. Bien que <strong>le</strong> GPact-11a présente une EC50 re<strong>la</strong>tivement é<strong>le</strong>vée, il est sé<strong>le</strong>ctif du<br />

CFTR. En effet, <strong>le</strong> GPact-11a n’a aucun effet sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF non corrigées ou sur <strong>le</strong>s<br />

souris cftr -/- . D’autre part, <strong>le</strong> GPact-11a active <strong>le</strong> CFTR en absence d’une préactivation par <strong>la</strong><br />

forskoline, contrairement à <strong>de</strong> nombreuses molécu<strong>le</strong>s pharmacologiques (Il<strong>le</strong>k et al., 1995;<br />

Pe<strong>de</strong>monte et al., 2005a; Noel et al., 2006). Il apparaît donc à <strong>la</strong> fois, comme un activateur et<br />

un potentiateur du CFTR. De plus, lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, nous avons démontré que <strong>le</strong> GPact-11a<br />

présente un effet activateur sur <strong>le</strong>s lignées cellu<strong>la</strong>ires et <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s issues <strong>de</strong> biopsies<br />

B<br />

Sécretion salivaire tota<strong>le</strong> (mg.g -1 )<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0.0<br />

Isoprenaline 10µM<br />

Iso + GPact-26a 30µM<br />

GPact-26a 30µM<br />

9 10 5<br />

126


pulmonaires portant <strong>la</strong> mutation F508<strong>de</strong>l-CFTR, or peu d’activateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine F508<strong>de</strong>l-<br />

CFTR ont été caractérisés et proposés pour thérapie.<br />

L’absence d’effet du GPact-11a sur <strong>le</strong> taux d’AMPc et sur <strong>le</strong>s mutants G551D-,<br />

G1349D- et <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> mutant G551D/G1349D, suggère un effet direct <strong>de</strong> ce composé sur <strong>le</strong><br />

CFTR. Les mutations G551D et G1349D sont situés respectivement dans <strong>le</strong>s domaines NBD1<br />

et NBD2 au niveau <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> liaisons et d’hydrolyse <strong>de</strong> l’ATP. Dans <strong>la</strong> littérature, <strong>la</strong><br />

génistéine a éga<strong>le</strong>ment été décrite comme incapab<strong>le</strong> <strong>de</strong> stimu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> CFTR portant <strong>la</strong> mutation<br />

G1349D et <strong>la</strong> doub<strong>le</strong> mutation G551D/G1349D (Derand et al., 2002; Melin et al., 2004). En<br />

effet, <strong>la</strong> glycine 551 dans <strong>le</strong> domaine NBD1 est un site important pour l’inhibition du CFTR<br />

par <strong>la</strong> génistéine alors que <strong>la</strong> glycine 1349 dans <strong>le</strong> domaine NBD2 est un site majeur pour<br />

l’activation du CFTR par <strong>la</strong> génistéine. La genisteine agit avec un « effet cloche » sur <strong>le</strong><br />

CFTR, en effet el<strong>le</strong> active CFTR pour <strong>de</strong>s concentrations inférieur à 50 µM mais <strong>de</strong>vient<br />

inhibitrice pour <strong>de</strong>s concentrations plus é<strong>le</strong>vées (Derand et al., 2002; Lans<strong>de</strong>ll et al., 2000;<br />

Melin et al., 2004). Bien que <strong>le</strong> GPact-11a ne soit pas inhibiteur <strong>de</strong> CFTR à fortes<br />

concentration, <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s adduits méthylglyoxal-alpha-aminoazahétérocyc<strong>le</strong> auquel il<br />

appartient comprend à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong>s inhibiteurs et <strong>de</strong>s activateurs <strong>de</strong> CFTR. L’hypo<strong>thèse</strong> d’une<br />

action directe du GPact-11a sur <strong>le</strong> CFTR et plus particulièrement sur <strong>le</strong>s sites <strong>de</strong> fixations <strong>de</strong><br />

l’ATP peut donc être émise. Bien que cette hypo<strong>thèse</strong> doit encore être vérifiée, el<strong>le</strong> renforce<br />

l’intérêt <strong>de</strong> ces molécu<strong>le</strong>s pour <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

Les composés GPinh-5a, GPact-11a et GPact-26a sont issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction entre <strong>de</strong>ux<br />

composés <strong>le</strong> méthylglyoxal et un composé 9-propy<strong>la</strong>dénine. Ils sont constitués d’un noyau<br />

aromatique <strong>de</strong> bases puriques (en b<strong>le</strong>u, Figure 54) avec <strong>de</strong> part et d’autres, une chaine propyl<br />

hydrophobe (en rouge, Figure 54) et un noyau hydrophi<strong>le</strong> (en noir, Figure 54) formé par <strong>la</strong><br />

con<strong>de</strong>nsation du méthylglyoxal et <strong>de</strong> <strong>la</strong> 9-propy<strong>la</strong>dénine (Figure 54).<br />

HO<br />

OH<br />

O<br />

N<br />

N<br />

HN<br />

N<br />

N<br />

COO<br />

OH<br />

OH<br />

Figure 54 : Structure chimique du GPinh-5a et du GPact-11a.<br />

N<br />

N<br />

HN<br />

N<br />

N<br />

COO<br />

OH<br />

OH<br />

127


En col<strong>la</strong>boration avec <strong>le</strong> Pr Jean-Luc Décout, nous avons émis l’hypo<strong>thèse</strong> que <strong>la</strong> partie<br />

hydrophi<strong>le</strong> chargée <strong>de</strong> ces molécu<strong>le</strong>s constituerait <strong>le</strong> pharmacophore. Le motif structural<br />

minimum du pharmacophore serait alors constitué <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction carboxylique COO - et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

fonction azotée HN +, communes au GPinh-5a et au GPact-11a (Figure 55).<br />

Figure 55 : Motif structural minimum du pharmacophore supposé.<br />

Ce pharmacophore se fixerait aux aci<strong>de</strong>s aminés chargés au niveau <strong>de</strong>s sites NBD1 ou NBD2<br />

du CFTR. Cette hypo<strong>thèse</strong> est corroborée par <strong>le</strong> fait que d’autres modu<strong>la</strong>teurs <strong>de</strong> CFTR<br />

possè<strong>de</strong>nt éga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>ux charges opposés au niveau <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs structures chimiques, tel que<br />

<strong>le</strong>s quinolizinium comme <strong>le</strong> MPB-91 et <strong>le</strong> MPB-104 (Figure 56 ; Becq, 2006).<br />

Figure 56 : Structure chimique <strong>de</strong>s quinolizium.<br />

Cette hypo<strong>thèse</strong> est éga<strong>le</strong>ment soutenue par <strong>le</strong> fait qu’un grand nombre d’inhibiteurs <strong>de</strong><br />

CFTR possè<strong>de</strong>nt une fonction carboxylique, parmi eux, <strong>la</strong> phloxine B (Pe<strong>de</strong>monte et al.,<br />

2005a), l’ibuprofène (Devor & Schultz, 1998), l’aci<strong>de</strong> niflumique, l’aci<strong>de</strong> flufénamique<br />

(Verkman & Galietta, 2009), et <strong>le</strong> CFTRinh-172 (cf figure 13 ; Ma et al., 2002).<br />

La chaine hydrophobe (en rouge Figure 54) qui diffère entre <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s <strong>de</strong> cette famil<strong>le</strong><br />

déterminerait quand à el<strong>le</strong> l’effet inhibiteur ou activateur du composé. Les activateurs<br />

permettraient après fixation une stabilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme ouverte du canal CFTR alors que <strong>le</strong>s<br />

inhibiteurs déstabiliseraient cette forme ouverte aboutissant à <strong>la</strong> fermeture du canal. Partant <strong>de</strong><br />

ce principe, <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> structure-activité sont actuel<strong>le</strong>ment menées dans <strong>le</strong> but<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong> nouveaux modu<strong>la</strong>teurs du CFTR.<br />

N +<br />

O -<br />

128


En conclusion, <strong>de</strong> part <strong>le</strong>urs différentes caractéristiques (hydrosolub<strong>le</strong>s, peu toxiques,<br />

spécifiques), <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s activatrices <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s adduits méthylglyoxal-alpha-<br />

aminoazahétérocyc<strong>le</strong> apparaissent comme une alternative séduisante <strong>de</strong> thérapie<br />

pharmacologique. En effet, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un traitement commun avec un activateur, tel<br />

que <strong>le</strong> GPact-11a, et un correcteur <strong>de</strong> CFTR représente une stratégie intéressante pour <strong>le</strong>s<br />

patients présentant une mutation F508<strong>de</strong>l, soit plus <strong>de</strong> 90% <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s.<br />

129


II/ Etu<strong>de</strong> d’une nouvel<strong>le</strong> voie d’activation du CaCC<br />

1. Con<strong>texte</strong> <strong>de</strong> travail<br />

Une étu<strong>de</strong> réalisée dans notre <strong>la</strong>boratoire en 2008 a mis en évi<strong>de</strong>nce un nouvel<br />

activateur du CaCC : <strong>le</strong> guanabenz (Norez et al., 2008c). Cette molécu<strong>le</strong> active <strong>le</strong> CaCC par<br />

une entrée <strong>de</strong> Ca 2+ extracellu<strong>la</strong>ire avec une EC50 <strong>de</strong> 831 nM sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s<br />

nasa<strong>le</strong>s humaines CF (CF15 ; Figure 57).<br />

A<br />

k (min -1 )<br />

0.20<br />

0.15<br />

0.10<br />

0.05<br />

0.00<br />

guanabenz 100µM<br />

basal<br />

0 2 4 6 8<br />

Temps (min)<br />

Figure 57 : Effet du guanabenz sur l’activation du CaCC dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF15.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> tracés représentatifs <strong>de</strong> l’activation d’un efflux d’iodure sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF15 stimulées par <strong>le</strong><br />

guanabenz ou non stimulées (Boucher et al., 1986), n = 20. B- Courbe dose-réponse correspondante (n = 4).<br />

(Norez et al., 2008c)<br />

Plus récemment, lors <strong>de</strong> son doctorat au sein <strong>de</strong> notre groupe, Fabrice Antigny a<br />

démontré une dérégu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’homéostasie calcique dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF (Antigny et al.,<br />

2008). Lors d’une secon<strong>de</strong> étu<strong>de</strong>, il a aussi démontré <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s canaux TRP (TRPC1,<br />

C6, V1, V2 et V3) dans nos lignées cellu<strong>la</strong>ires et en particulier il a mis en évi<strong>de</strong>nce une<br />

activité plus importante <strong>de</strong> TRPC6 dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF (Antigny et al., 2010).<br />

La secon<strong>de</strong> étu<strong>de</strong> qui m’a été confiée, a donc eu pour but, d’une part <strong>de</strong> confirmer<br />

l’effet du guanabenz sur différents modè<strong>le</strong>s cellu<strong>la</strong>ires, sur <strong>de</strong>s tissus murins et in vivo sur<br />

différents modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> souris. D’autre part, d’étudier s’il existait une re<strong>la</strong>tion entre TRPC6 et<br />

l’activation du CaCC par <strong>le</strong> guanabenz.<br />

B<br />

k peak-k basal (min -1 )<br />

0.15<br />

0.10<br />

0.05<br />

EC 50 = 831 ± 0.94 nM<br />

0.00<br />

-9 -7 -5 -3<br />

Log [Guanabenz] (M)<br />

130


2. Con<strong>texte</strong> bibliographique<br />

Les canaux TRP ont été isolés chez <strong>la</strong> Drosophi<strong>le</strong> (Sun et al., 2002). L’iso<strong>la</strong>tion du<br />

gène trp a conduit à l’i<strong>de</strong>ntification d’un canal perméab<strong>le</strong> au calcium activé par une voie<br />

impliquant <strong>la</strong> rhodopsine et <strong>la</strong> phospholipase C. La superfamil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s TRP contient <strong>de</strong><br />

nombreuses entités (Figure 58).<br />

Figure 58 : Arbre phylogénétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s canaux TRP humains.<br />

Il est possib<strong>le</strong> <strong>de</strong> regrouper ces différentes protéines en trois c<strong>la</strong>sses appelées TRPC<br />

(pour canonical), TRPV (pour vanilloid) et TRPM (pour me<strong>la</strong>statin). Il existe d’autres canaux<br />

qui peuvent être apparentés aux TRP (TRPA, TRPP, TRP-N, TRP-ML) mais dont<br />

l’homologie <strong>de</strong> séquence est restreinte à quelques segments transmembranaires (C<strong>la</strong>pham et<br />

al., 2003).<br />

1.1 TRPV<br />

La famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s TRPV compte 6 membres (TRPV1-TRPV6). Les TRPV1 à TRPV4<br />

sont <strong>de</strong>s canaux cationiques non sé<strong>le</strong>ctifs et faib<strong>le</strong>ment perméab<strong>le</strong>s au Ca 2+ . Les canaux<br />

TRPV1 à V3 sont sensib<strong>le</strong>s aux fortes températures (Benham et al., 2003) et <strong>le</strong>s TRPV4 sont<br />

activés par <strong>le</strong> gonf<strong>le</strong>ment cellu<strong>la</strong>ire (Arniges et al., 2004).<br />

131


Les propriétés <strong>de</strong>s canaux TRPV5 et TRPV6 sont différentes. Ils possè<strong>de</strong>nt une forte<br />

sé<strong>le</strong>ctivité pour <strong>le</strong> Ca 2+ et sont régulés par <strong>le</strong> Ca 2+ intracellu<strong>la</strong>ire (Nilius et al., 2000). Ils<br />

jouent un rô<strong>le</strong> important dans <strong>le</strong>s transports transépithéliaux <strong>de</strong> Ca 2+ et agissent comme une<br />

voie d’influx <strong>de</strong> Ca 2+ dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s non excitab<strong>le</strong>s (Nijenhuis et al., 2003). Les canaux<br />

TRPV sont inhibés par <strong>le</strong> rouge <strong>de</strong> ruthénium (Tab<strong>le</strong>au 22).<br />

Protéines Activation Inhibition<br />

TRPV1<br />

Capsaicin, 2-APB, dépo<strong>la</strong>risation, forte température<br />

>43°C<br />

Rouge <strong>de</strong> ruthénium<br />

Capsazepine<br />

TRPV2 Forte température >53°C Rouge <strong>de</strong> ruthénium<br />

TRPV3<br />

TRPV4<br />

2-ABP<br />

23°C53°C<br />

Gonf<strong>le</strong>ment cellu<strong>la</strong>ire<br />

PMA<br />

TRPV5 Constitutivement actif<br />

TRPV6 Constitutivement actif<br />

Rouge <strong>de</strong> ruthénium<br />

La 3+<br />

Rouge <strong>de</strong> ruthénium<br />

La 3+ , Gd 3+<br />

Rouge <strong>de</strong> ruthénium<br />

Pb 2+ , Cu 2+ , Gd 3+<br />

Rouge <strong>de</strong> ruthénium<br />

La 3+ , Cd 3+ , Mg 2+<br />

Tab<strong>le</strong>au 22: Résumé <strong>de</strong>s caractéristiques d’activation et d’inhibition <strong>de</strong>s canaux TRPV.<br />

1.2 TRPC<br />

La famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s TRPC compte 7 membres : <strong>de</strong> TRPC1 à TRPC7.<br />

Les canaux TRPC1, TRPC4 et TRPC5 sont très simi<strong>la</strong>ires structurel<strong>le</strong>ment et<br />

fonctionnel<strong>le</strong>ment. Le canal TRPC1 a été <strong>le</strong> premier TRPC i<strong>de</strong>ntifié chez <strong>le</strong>s mammifères, il<br />

est exprimé au niveau neuronal, dans <strong>le</strong>s musc<strong>le</strong>s et dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s bronchiques<br />

humaines (Corteling et al., 2004). Les canaux TRPC1, TRPC4 et TRPC5 sont fortement<br />

perméab<strong>le</strong>s au Ca 2+ et activab<strong>le</strong>s par <strong>la</strong> déplétion <strong>de</strong>s stocks calciques intracellu<strong>la</strong>ires (SOC :<br />

Store-Operated Channel, Ga<strong>la</strong>n et al., 2010 ; Wor<strong>le</strong>y et al., 2007 ; Beech, 2005). Cependant,<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ont décrit que lorsque <strong>la</strong> protéine TRPC1 est exprimée <strong>de</strong> manière hétérologue,<br />

el<strong>le</strong> peut être activée <strong>de</strong> manière indépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> vidange <strong>de</strong>s stocks calciques<br />

intracellu<strong>la</strong>ires (Montell, 2005).<br />

Le TRPC2 est un pseudogène chez l’homme, c'est-à-dire qu’il possè<strong>de</strong> une séquence d’ADN<br />

associée à un gène fonctionnel mais qui n’est pas transcrit à cause <strong>de</strong> mutations ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte<br />

<strong>de</strong> séquences <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion (Wes et al., 1995).<br />

132


Les canaux TRPC3, TRPC6 et TRPC7 possè<strong>de</strong>nt entre eux 75 % d’homologie au niveau <strong>de</strong>s<br />

aci<strong>de</strong>s aminés et une sensibilité commune au DAG (Hofmann et al., 1999). Les canaux<br />

TRPC3 et TRPC6 sont <strong>de</strong>s RAC (Receptor Activated Channel), <strong>le</strong>ur activation n’est pas<br />

dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> vidange calcique (Bou<strong>la</strong>y et al., 1997) et ils sont activés par <strong>le</strong> DAG (Tab<strong>le</strong>au<br />

23). Cependant, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s recentes montrent que <strong>le</strong>s canaux TRPC3 et TRPC6 sont<br />

éga<strong>le</strong>ment regulés par <strong>la</strong> proteine STIM1 (Ga<strong>la</strong>n et al., 2010 ; Wor<strong>le</strong>y et al., 2007). Les<br />

canaux TRPC3 et TRPC6 sont localisés à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s<br />

po<strong>la</strong>risées. Enfin, <strong>le</strong> canal TRPC7 est <strong>le</strong> <strong>de</strong>rnier TRPC découvert. En 2004, Lievremont et<br />

col<strong>la</strong>borateurs ont montré que TRPC7 pouvait être à <strong>la</strong> fois un RAC et un SOC (Lievremont<br />

et al., 2004; Tab<strong>le</strong>au 23).<br />

Protéines Activation Inhibition<br />

TRPC1 SOC<br />

Gd 3+ , La 3+ ,<br />

2-APB, SKF96365<br />

TRPC2 Analogue du DAG 2-APB<br />

TRPC3 RAC, OAG<br />

TRPC4 SOC<br />

TRPC5<br />

TRPC6<br />

SOC,<br />

La 3+ , Gd 3+<br />

RAC, OAG,<br />

AIF4, flufenamate, hyperforine, H2O2<br />

TRPC7 RAC, OAG<br />

Gd 3+ , La 3+ ,<br />

2-ABP, SKF96365, Pyr3<br />

La 3+ ,<br />

2-ABP<br />

La 3+ ,<br />

SKF96365<br />

Gd 3+ , La 3+ , amilori<strong>de</strong>,<br />

2-ABP, SKF96365<br />

La 3+ ,<br />

SKF96365, amilori<strong>de</strong><br />

Tab<strong>le</strong>au 23 : Résumé <strong>de</strong>s caractéristiques d’activation et d’inhibition <strong>de</strong>s canaux TRPC.<br />

En résumé <strong>le</strong>s canaux TRPV et TRPC possè<strong>de</strong>nt <strong>le</strong>s caractéristiques et <strong>la</strong> localisation<br />

nécessaires pour jouer un rô<strong>le</strong> dans l’entrée du calcium induite par <strong>le</strong> guanabenz dans nos<br />

modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s humaines.<br />

Au cours <strong>de</strong> ce travail, nous avons décrit l’effet in vitro, ex vivo et in vivo du<br />

guanabenz. Ensuite, nous avons déterminé son mécanisme d’action, en nous basant sur <strong>le</strong>s<br />

données bibliographiques et sur <strong>le</strong>s résultats obtenus par notre <strong>la</strong>boratoire (Antigny et al.,<br />

2010).<br />

133


3. Effet du guanabenz in vitro, ex vivo et in vivo<br />

3.1 Effet du guanabenz in vitro<br />

Dans un premier temps, nous avons cherché à confirmer l’effet du guanabenz, sur nos<br />

modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s trachéa<strong>le</strong>s humaines CF (Kammouni et al., 1999) et non-CF<br />

(MM39). Les résultats obtenus sont résumés dans <strong>la</strong> Figure 59.<br />

A guanabenz<br />

guanabenz + DIDS<br />

B<br />

B<br />

0.25 basal<br />

k (min -1 k (min )<br />

-1 )<br />

0.20<br />

0.15<br />

0.10<br />

0.05<br />

0.00<br />

CF-KM4<br />

0 2 4 6 8<br />

Temps (min)<br />

Figure 59 : Effet du guanabenz sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF15, CF-KM4 et MM39.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> tracés représentatifs <strong>de</strong> l’activation d’un efflux d’iodure induit par <strong>le</strong> guanabenz et inhibé par <strong>le</strong><br />

DIDS dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4. B- Histogrammes récapitu<strong>la</strong>tifs <strong>de</strong> l’effet du guanabenz sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF15,<br />

CF-KM4 et MM39. Les concentrations utilisées sont 100 µM <strong>de</strong> guanabenz et 500 µM <strong>de</strong> DIDS, n = 4 pour<br />

chaque condition testée.<br />

La Figure 59 montre que <strong>le</strong> guanabenz active un efflux d’iodure, inhibé par <strong>le</strong> DIDS, dans <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s mucoviscidosiques nasa<strong>le</strong>s CF15, trachéa<strong>le</strong>s CF-KM4 et non-mucoviscidosiques<br />

trachéa<strong>le</strong>s MM39. Cet efflux est inhibé par <strong>le</strong> DIDS, un inhibiteur <strong>de</strong>s canaux CaCC. Cette<br />

première série d’expériences confirme que <strong>le</strong> guanabenz est un activateur du CaCC dans <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s et démontre que son effet est indépendant <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

mucoviscidosiques <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s.<br />

kpeak-kbasal (min -1 kpeak-kbasal (min )<br />

-1 )<br />

-0.05<br />

guanabenz guanabenz<br />

+ + DIDS DIDS<br />

basal basal<br />

guanabenz guanabenz<br />

+ + DIDS DIDS<br />

basal basal<br />

guanabenz guanabenz<br />

+ + DIDS DIDS<br />

basal basal<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps, nous avons déterminé l’effet du guanabenz sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />

fraîchement dissociées issues <strong>de</strong> biopsies pulmonaires humaines, grâce aux mesures <strong>de</strong><br />

0.15<br />

0.10<br />

0.05<br />

0.00<br />

CF15 CF-KM4 MM39<br />

n = 4<br />

134


variations <strong>de</strong> fluorescence avec <strong>la</strong> son<strong>de</strong> oxonol. Ce test a été réalisé sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s non-CF<br />

et <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF homozygotes ou hétérozygote pour <strong>la</strong> mutation F508<strong>de</strong>l (F508<strong>de</strong>l/H1085R ;<br />

F508<strong>de</strong>l/R1066C) : ces mutants correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s mutants d’adressage <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine<br />

CFTR. Cette technique a été préférée aux efflux d’iodure car el<strong>le</strong> permet <strong>de</strong> manipu<strong>le</strong>r sur un<br />

nombre restreint <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s. Les résultats obtenus sont présentés Figure 60.<br />

A B<br />

Fx<br />

40 guanabenz<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

DIDS<br />

n = 3<br />

0 5<br />

Temps (min)<br />

10<br />

Figure 60 : Effet du guanabenz sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s pulmonaires humaines.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> tracé représentatif <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fluorescence induit par <strong>le</strong> guanabenz et inhibé par <strong>le</strong><br />

DIDS sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s issues <strong>de</strong> poumons non-CF. B- Histogrammes représentants l’effet du guanabenz sur <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s humaines non-CF et <strong>de</strong> CF portant différentes mutations d’adressage. Les concentrations<br />

utilisées sont 100 µM <strong>de</strong> guanabenz et 500 µM <strong>de</strong> DIDS.<br />

Ces résultats montrent que <strong>le</strong> guanabenz induit une augmentation <strong>de</strong> fluorescence inhibée par<br />

<strong>le</strong> DIDS dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s pulmonaires humaines fraîchement dissociées non-CF ou CF. Cette<br />

<strong>de</strong>uxième série d’expériences confirme par une secon<strong>de</strong> technique l’effet non-<br />

mucoviscidosique-dépendant <strong>de</strong> l’activation du CaCC par <strong>le</strong> guanabenz. D’autre part, ces<br />

résultats montrent que <strong>le</strong> guanabenz active <strong>le</strong>s CaCC non seu<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s lignées cellu<strong>la</strong>ires<br />

épithélia<strong>le</strong>s mais aussi <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s fraîchement dissociées.<br />

F508<strong>de</strong>l/H1085R<br />

F508<strong>de</strong>l/H1085R<br />

F508<strong>de</strong>l/H1085R<br />

F508<strong>de</strong>l/H1085R<br />

F508<strong>de</strong>l/R1066C<br />

F508<strong>de</strong>l/R1066C<br />

F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l<br />

F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l<br />

Ensuite, afin <strong>de</strong> constituer une monocouche <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s po<strong>la</strong>risées, <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s humaines issues <strong>de</strong> biopsies pulmonaires non-CF ont été mises en culture sur <strong>de</strong>s<br />

inserts (Corning, pore 4 µM) constitués d’une membrane semi-perméab<strong>le</strong> <strong>de</strong> polycarbonate en<br />

interface air-liqui<strong>de</strong> : ces conditions permettent <strong>de</strong> recréer un environnement physiologique<br />

∆Fx ∆Fx<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

non-CF<br />

CF<br />

6 13 7 6<br />

135


nécessaire pour <strong>le</strong> développement d’un épithélium. Les inserts montés en chambre <strong>de</strong> Ussing,<br />

nous permettent <strong>de</strong> déterminer l’effet du guanabenz sur un épithélium reconstitué <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s<br />

po<strong>la</strong>risées (Figure 61).<br />

A B<br />

10µA/cm 2<br />

5min<br />

Figure 61 : Effet du guanabenz sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s pulmonaires po<strong>la</strong>risées non-CF.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> tracé représentatif <strong>de</strong> l’augmentation du courant <strong>de</strong> court-circuit (Isc) obtenue après l’addition <strong>de</strong><br />

guanabenz en présence d’amilori<strong>de</strong> et inhibé par <strong>le</strong> DIDS. B- Histogramme récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong> l’effet du guanabenz<br />

sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s humaines po<strong>la</strong>risées. Les concentrations utilisées sont 100 µM <strong>de</strong> guanabenz, 500 µM <strong>de</strong> DIDS<br />

et 100 µM d’amilori<strong>de</strong>.<br />

L’amilori<strong>de</strong>, un inhibiteur <strong>de</strong>s canaux ENaC, est utilisé pour tester <strong>la</strong> viabilité <strong>de</strong> nos inserts.<br />

La Figure 61 montre que <strong>le</strong> guanabenz induit une augmentation du courant <strong>de</strong> court-circuit<br />

inhibée par <strong>le</strong> DIDS sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s po<strong>la</strong>risées issues <strong>de</strong> poumons humains. Ces résultats sont<br />

concordants avec ceux publiés précé<strong>de</strong>mment (Norez et al., 2008c) démontrant un effet du<br />

guanabenz sur un épithélium reconstitué à partir <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s <strong>de</strong> lignées CF, CF15. Ces<br />

éléments démontrent que l’effet activateur <strong>de</strong> CaCC du guanabenz n’est pas dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

po<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s.<br />

Amilori<strong>de</strong><br />

guanabenz<br />

En conclusion, nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>le</strong> guanabenz active <strong>le</strong>s canaux CaCC<br />

dans l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s cellu<strong>la</strong>ires utilisés, qu’ils soient CF ou non-CF, po<strong>la</strong>risés ou non<br />

d’origine nasa<strong>le</strong>, trachéa<strong>le</strong> ou pulmonaire. Des expériences additionnel<strong>le</strong>s ont ensuite été<br />

conduites, dans <strong>le</strong> but <strong>de</strong> déterminer <strong>le</strong>s effets du guanabenz ex vivo et in vivo sur <strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s<br />

<strong>de</strong> souris cftr -/- et cftr F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l .<br />

DIDS<br />

∆Isc (µA/cm 2 )<br />

25<br />

0<br />

-50<br />

-75<br />

-100<br />

5<br />

amilori<strong>de</strong><br />

5<br />

guanabenz<br />

136


3.2 Effet du guanabenz ex vivo<br />

Dans un premier temps, <strong>le</strong>s effets ex vivo du guanabenz sur l’épithélium colonique <strong>de</strong><br />

souris cftr -/- ont été testés par <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> Ussing (Figure 62).<br />

A<br />

A<br />

Isc (µA/cm²)<br />

5<br />

0<br />

-5<br />

-10<br />

-15<br />

3µM<br />

1µM<br />

10µM<br />

30µM<br />

Guanabenz<br />

100µM<br />

300µM<br />

500µM<br />

10min<br />

Figure 62 : Effet du guanabenz sur l’épithélium colonique <strong>de</strong> souris cftr -/- .<br />

A- Tracé représentatif <strong>de</strong> l’augmentation dose-dépendante du courant <strong>de</strong> court-circuit induite par <strong>de</strong>s<br />

concentrations croissantes <strong>de</strong> guanabenz, après <strong>la</strong> solubilisation du mucus apical par 10 mM <strong>de</strong> dithiothreitol.<br />

B- Courbe dose-réponse correspondante. Ces expériences sont réalisées en présence d’amilori<strong>de</strong>, un inhibiteur<br />

du canal sodium ENaC, présent comme <strong>le</strong> CFTR à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s.<br />

La Figure 62 met en évi<strong>de</strong>nce que <strong>le</strong> guanabenz induit une augmentation dose-dépendante du<br />

courant <strong>de</strong> court-circuit chez <strong>le</strong>s souris cftr -/- avec une EC50 <strong>de</strong> 93 µM. Le guanabenz est donc<br />

un activateur, ex vivo, du CaCC sur <strong>le</strong> colon <strong>de</strong> souris cftr -/- .<br />

3.3 Effet du guanabenz in vivo<br />

Les effets in vivo du guanabenz sur <strong>le</strong> CaCC ont ensuite été testés par <strong>la</strong> technique <strong>de</strong><br />

mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion salivaire sur <strong>le</strong>s souris cftr -/- (Figure 63). Le guanabenz a été testé en<br />

présence d’acétylcholine qui permet une activation <strong>de</strong>s CaCC chez ces souris (Best &<br />

Quinton, 2005). La Figure 63 démontre que <strong>le</strong> guanabenz potentialise <strong>la</strong> sécrétion salivaire<br />

induite par l’acétylcholine chez <strong>le</strong>s souris cftr -/- . Cette potentialisation est dose-dépendante, et<br />

<strong>de</strong>vient significativement différente pour 500 µM <strong>de</strong> guanabenz.<br />

B<br />

B<br />

% d'activation maxima<strong>le</strong><br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

EC50 = 93 ± 1.3 µM<br />

-6 -5 -4 -3<br />

Log [Guanabenz] (M)<br />

137


A<br />

Figure 63 : Sécrétion salivaire induite par <strong>le</strong> guanabenz sur <strong>de</strong>s souris cftr -/- .<br />

A- Tracé représentant <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion salivaire tota<strong>le</strong> induite par <strong>le</strong> guanabenz en présence ou en<br />

absence d’acétylcholine. B- Histogrammes représentant <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion salivaire tota<strong>le</strong> induite par<br />

<strong>le</strong> guanabenz en présence d’acétylcholine.<br />

Les souris cftr F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l représentant un meil<strong>le</strong>ur modè<strong>le</strong> d’étu<strong>de</strong> pour <strong>la</strong><br />

mucoviscidose que <strong>le</strong>s souris cftr -/- , nous avons réalisé <strong>de</strong>s expériences i<strong>de</strong>ntiques sur ce type<br />

<strong>de</strong> souris. Les résultats sont présentés Figure 64.<br />

A<br />

Moyenne <strong>de</strong> secretion<br />

salivaire (µg.min-1.g-1)<br />

Moyenne <strong>de</strong> secretion<br />

salivaire (µg.min-1.g-1)<br />

60 Acetylcholine 100µM (N=14)<br />

40<br />

20<br />

0<br />

100 Acetylcholine 100µM (N=24)<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

+ Guanabenz 500µM (N=14)<br />

0 3 6 9 12 15<br />

Temps (min)<br />

+ Guanabenz 700µM (N=9)<br />

6 9 12 15 18 21<br />

Temps (min)<br />

Figure 64 : Sécrétion salivaire induite par <strong>le</strong> guanabenz sur <strong>de</strong>s souris cftr -/- .<br />

A- Tracé représentant <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion salivaire tota<strong>le</strong> induite par <strong>le</strong> guanabenz en présence ou en<br />

absence d’acétylcholine. B- Histogrammes représentant <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion salivaire tota<strong>le</strong> induite par<br />

<strong>le</strong> guanabenz en présence d’acétylcholine.<br />

B<br />

Sécretion salivaire tota<strong>le</strong><br />

(mg.g -1 )<br />

B<br />

Sécretion salivaire tota<strong>le</strong><br />

(mg.g -1 )<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0.0<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0.0<br />

24 23<br />

Acetylcholine 100µM<br />

+ Guanabenz 100µM<br />

+ Guanabenz 500µM<br />

*<br />

14 7 14<br />

Acetylcholine 100µM<br />

+ Guanabenz 500µM<br />

+ Guanabenz 700µM<br />

*<br />

9<br />

138


La Figure 64 montre que <strong>le</strong> guanabenz potentialise <strong>la</strong> sécrétion salivaire induite par<br />

l’acétylcholine chez <strong>le</strong>s souris cftr F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l . Cette potentialisation <strong>de</strong>vient significativement<br />

différente pour 700µM <strong>de</strong> guanabenz.<br />

L’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s résultats présentés Figure 63 et Figure 64 démontrent que <strong>le</strong> guanabenz est un<br />

activateur, in vivo, du CaCC dans <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> souris cftr -/- et cftr F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l .<br />

En conclusion <strong>de</strong> cette première partie, nous avons démontré l’efficacité in vitro, ex<br />

vivo et in vivo du guanabenz sur différentes lignées cellu<strong>la</strong>ires et différents modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> souris<br />

CF ou non. Ces résultats bien que préliminaires sont encourageants dans <strong>le</strong> cadre du<br />

développement d’une pharmacologie alternative pour <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

4. Mécanisme d’action du guanabenz<br />

Le guanabenz est une molécu<strong>le</strong> commercialisée pour être un agoniste 2-adrénergique.<br />

Nous nous sommes donc intéressés à <strong>la</strong> possib<strong>le</strong> implication <strong>de</strong>s récepteurs 2-adrénergiques<br />

dans <strong>la</strong> réponse du guanabenz. Ayant précé<strong>de</strong>mment démontré que l’action du guanabenz se<br />

faisait via une entrée <strong>de</strong> calcium extracellu<strong>la</strong>ire (Norez et al., 2008c). Nous avons par <strong>la</strong> suite<br />

testé l’effet du guanabenz sur <strong>le</strong>s canaux TRPC et TRPV qui possè<strong>de</strong>nt <strong>le</strong>s caractéristiques<br />

nécessaires pour jouer un rô<strong>le</strong> dans l’entrée <strong>de</strong> calcium induite par <strong>le</strong> guanabenz.<br />

4.1 Le guanabenz : un agoniste 2-adrénergique<br />

Le guanabenz est un agoniste 2-adrénergique utilisé pour <strong>le</strong> traitement <strong>de</strong><br />

l’hypertension (Wytensin ® ). Pour tester l’implication <strong>de</strong> ces récepteurs dans <strong>la</strong> réponse au<br />

guanabenz, nous avons déterminé l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> clonidine, un agoniste 2-adrénergique, et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

cirazoline, un antagoniste 2-adrénergique et un agoniste 1-adrénergique sur <strong>le</strong>s canaux<br />

CaCC (Figure 65).<br />

139


A B<br />

k peak-k basal (min -1 )<br />

0.25<br />

0.20<br />

0.15<br />

0.10<br />

0.05<br />

0.00<br />

guanabenz<br />

Figure 65 : Comparaison <strong>de</strong>s effets du guanabenz, <strong>de</strong> <strong>la</strong> clonidine et <strong>de</strong> <strong>la</strong> cirazoline<br />

sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC.<br />

A- Histogrammes représentants l’efflux d’iodure induit par <strong>le</strong> guanabenz, <strong>la</strong> clonidine et <strong>la</strong> cirazoline.<br />

B- Histogrammes représentants <strong>la</strong> fluorescence induite par <strong>le</strong> guanabenz, <strong>la</strong> clonidine et <strong>la</strong> cirazoline. Les<br />

concentrations utilisées sont 100 µM <strong>de</strong> guanabenz, 100 µM <strong>de</strong> clonidine et 100 µM <strong>de</strong> cirazoline.<br />

Par <strong>de</strong>ux techniques différentes, nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce dans <strong>la</strong> Figure 65 que <strong>la</strong><br />

clonidine et <strong>la</strong> cirazoline ne présentent aucun effet sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC. Bien que<br />

<strong>de</strong>mandant a être confirmés (autres agonistes 2-adrénergiques, différentes concentrations…),<br />

ces résultats semb<strong>le</strong>nt démontrer que l’activation <strong>de</strong>s CaCC par <strong>le</strong> guanabenz est<br />

indépendante <strong>de</strong>s récepteurs 2-adrénergiques.<br />

4.2 Effet du guanabenz sur <strong>le</strong>s canaux TRPC et TRPV<br />

a. Effet <strong>de</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong>s canaux TRPC et TRPV<br />

Afin <strong>de</strong> déterminer l’implication <strong>de</strong>s canaux TRPC et TRPV dans l’activation <strong>de</strong>s<br />

CaCC par <strong>le</strong> guanabenz, nous avons utilisé <strong>de</strong>ux inhibiteurs spécifiques : <strong>le</strong> rouge <strong>de</strong><br />

ruthénium (RR), un inhibiteur <strong>de</strong>s canaux TRPV et <strong>le</strong> SKF96365, un inhibiteur <strong>de</strong>s canaux<br />

TRPC (Figure 66).<br />

**<br />

ns<br />

clonidine<br />

ns<br />

cirazoline<br />

basal<br />

n = 12<br />

∆Fx<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

63<br />

guanabenz<br />

43<br />

clonidine<br />

33<br />

cirazoline<br />

140


Figure 66 : Effet du guanabenz sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC en présence <strong>de</strong> rouge <strong>de</strong> ruthénium ou <strong>de</strong> SKF.<br />

Histogrammes représentants l’efflux d’iodure (A) et l’augmentation <strong>de</strong> fluorescence (B) induits par <strong>le</strong> guanabenz<br />

en présence <strong>de</strong> rouge <strong>de</strong> ruthénium (RR) et <strong>de</strong> SKF96365. Les concentrations utilisées sont 100 µM <strong>de</strong><br />

guanabenz, 50 µM <strong>de</strong> rouge <strong>de</strong> ruthénium et 10 µM <strong>de</strong> SKF96365.<br />

La Figure 66 montre, par <strong>de</strong>ux techniques différentes, que l’activation <strong>de</strong>s CaCC par <strong>le</strong><br />

guanabenz est inhibée uniquement par <strong>le</strong> SKF96365 alors que <strong>le</strong> rouge <strong>de</strong> ruthénium ne<br />

présente aucun effet. Le SKF96365 est un inhibiteur spécifique <strong>de</strong>s canaux TRPC, ces<br />

résultats suggèrent donc une action du guanabenz sur <strong>le</strong>s canaux TRPC.<br />

Précé<strong>de</strong>mment, notre <strong>la</strong>boratoire a décrit <strong>la</strong> présence dans ces trois modè<strong>le</strong>s cellu<strong>la</strong>ires<br />

(CF15, CF-KM4 et MM39) <strong>de</strong>s canaux TRPC1 et TRPC6 (Antigny et al., 2010). Dans <strong>la</strong><br />

secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous nous sommes donc intéressés plus particulièrement à<br />

l’effet du guanabenz sur <strong>le</strong>s canaux TRPC1 et TRPC6 par <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une stratégie <strong>de</strong><br />

siRNA.<br />

A B<br />

% d'activation maxima<strong>le</strong><br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

guanabenz<br />

b. Effet du guanabenz sur <strong>le</strong>s canaux TRPC1<br />

Par <strong>la</strong> transfection <strong>de</strong> siRNA TRPC1, nous avons induit l’extinction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine<br />

TRPC1 dans notre modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 et avons ensuite mesuré <strong>la</strong> mobilisation<br />

calcique et l’activation <strong>de</strong>s CaCC induites par <strong>le</strong> guanabenz dans <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s transfectées<br />

avec <strong>le</strong> siRNA TRPC1 en comparaison <strong>de</strong>s réponses obtenues dans <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s transfectées<br />

avec du siRNA contrô<strong>le</strong> (Ctrl) ou <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s non-traitées (NT). Dans un premier temps, nous<br />

avons vérifié l’extinction <strong>de</strong> notre protéine d’intérêt par western-blot. Les résultats sont<br />

présentés Figure 67.<br />

ns<br />

+ RR<br />

***<br />

+ SKF<br />

ns<br />

basal<br />

n = 12<br />

% d'activation maxima<strong>le</strong><br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

guanabenz<br />

ns<br />

+ RR<br />

***<br />

37 17 21<br />

+ SKF<br />

141


A B<br />

86 KDa<br />

70 KDa<br />

NT<br />

siRNA<br />

Ctrl<br />

Figure 67 : Effet du siRNA contrô<strong>le</strong> et TRPC1 sur l’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC1 dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-<br />

KM4, en comparaison avec une protéine <strong>de</strong> référence.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> western-blot représentatif <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC1 en présence <strong>de</strong> siRNA TRPC1.<br />

B- Histogrammes représentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> protéine TRPC1 par rapport à <strong>la</strong> protéine <strong>de</strong> référence.<br />

La Figure 67 montre une extinction <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC1. Dans ces<br />

expériences une protéine <strong>de</strong> référence, <strong>la</strong> protéine Hsp70 a été utilisé et une transfection par<br />

un siRNA contrô<strong>le</strong> a servi <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong> négatif. Le siRNA TRPC1 permet donc une extinction<br />

efficace mais partiel<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC1.<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps, nous avons mesuré <strong>la</strong> mobilisation <strong>de</strong> calcium induite par <strong>le</strong><br />

guanabenz sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 préa<strong>la</strong>b<strong>le</strong>ment transfectées avec <strong>le</strong> siRNA contrô<strong>le</strong> ou <strong>le</strong><br />

siRNA TRPC1 (Figure 68).<br />

siRNA<br />

TRPC1<br />

WB: TRPC1<br />

WB: Hsp70<br />

A B<br />

10mM<br />

50s<br />

Guanabenz<br />

siRNA Ctrl<br />

siRNA TRPC1<br />

Figure 68 : Effet <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> TRPC1 sur <strong>la</strong> mobilisation calcique induite par <strong>le</strong> guanabenz sur <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées avec un siRNA contrô<strong>le</strong> ou un siRNA TRPC1.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> représentatif <strong>de</strong> l’augmentation du calcium intracellu<strong>la</strong>ire induite par <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion avec 100 µM <strong>de</strong><br />

guanabenz. B- Histogramme représentant <strong>la</strong> normalisation <strong>de</strong> l’aire sons <strong>la</strong> courbe en réponse à <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion.<br />

Ratio TRPC1/Hsp70<br />

1.25<br />

1.00<br />

0.75<br />

0.50<br />

0.25<br />

0.00<br />

Aires sous <strong>la</strong> courbe<br />

normalisées<br />

NT<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

siRNA Ctrl<br />

siRNA Ctrl<br />

siRNA TRPC1<br />

ns<br />

16 14<br />

siRNA TRPC1<br />

n = 3<br />

142


Le guanabenz induit une mobilisation du calcium extracellu<strong>la</strong>ire i<strong>de</strong>ntique dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />

CF-KM4 transfectées par <strong>le</strong> siRNA contrô<strong>le</strong> ou <strong>le</strong> siRNA TRPC1. Le canal TRPC1 ne semb<strong>le</strong><br />

donc pas impliqué dans l’entrée <strong>de</strong> calcium extracellu<strong>la</strong>ire induite par <strong>le</strong> guanabenz.<br />

Dans un troisième temps, nous avons étudié l’activation du CaCC par <strong>le</strong> guanabenz sur<br />

<strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées ou non par <strong>le</strong> siRNA TRPC1 (Figure 69).<br />

A<br />

k (min -1 )<br />

0.20<br />

0.15<br />

0.10<br />

0.05<br />

0.00<br />

n = 4<br />

0 2 4 6 8<br />

Temps (min)<br />

Figure 69 : Effet <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> TRPC1 sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC par <strong>le</strong> guanabenz dans <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />

CF-KM4 transfectées ou non avec un siRNA contrô<strong>le</strong> ou un siRNA TRPC1.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> tracés représentatifs <strong>de</strong> l’activation d’un efflux d’iodure induit par 100 µM <strong>de</strong> guanabenz sur <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées ou non. B- Histogrammes récapitu<strong>la</strong>tifs l’activation du CaCC par 100 µM <strong>de</strong><br />

guanabenz, inhibée par 10µM <strong>de</strong> SKF96365 sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées ou non.<br />

Le guanabenz induit une activation du CaCC non significativement différentes dans <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées par du siRNA TRPC1, du siRNA contrô<strong>le</strong> ou non transfectées.<br />

Le canal TRPC1 ne semb<strong>le</strong> donc pas impliqué dans l’activation du CaCC induite par <strong>le</strong><br />

guanabenz.<br />

En conclusion, <strong>le</strong> siRNA TRPC1 induit une extinction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC1 mais<br />

aucune modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilisation calcique et <strong>de</strong> l’activation du CaCC induit par <strong>le</strong><br />

guanabenz. Ces résultats suggèrent que <strong>le</strong> mécanisme d’action du guanabenz est indépendant<br />

du TRPC1.<br />

guanabenz<br />

NT<br />

siRNA Ctrl<br />

siRNA TRPC1<br />

B<br />

% d'activation maxima<strong>le</strong><br />

125<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

NT siRNA Ctrl siRNA TRPC1<br />

guanabenz<br />

+ SKF<br />

basal<br />

ns<br />

guanabenz<br />

+ SKF<br />

basal<br />

ns<br />

guanabenz<br />

+ SKF<br />

basal<br />

n = 4<br />

143


c. Effet du guanabenz sur <strong>le</strong>s canaux TRPC6<br />

De <strong>la</strong> même façon, nous avons étudié l’effet <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC6 sur<br />

<strong>la</strong> mobilisation calcique et l’activation <strong>de</strong>s CaCC induites par <strong>le</strong> guanabenz.<br />

Dans un premier temps, nous avons vérifié l’extinction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC6 après<br />

transfection avec du siRNA TRPC6 par western-blot. La protéine ß-tubuline a servi <strong>de</strong><br />

protéine référence lors <strong>de</strong> ces expériences. Les résultats sont présentés Figure 70.<br />

Figure 70 : Effet du siRNA contrô<strong>le</strong> et TRPC6 sur l’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC6 dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-<br />

KM4, en comparaison avec une protéine <strong>de</strong> référence.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> gel représentatif <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC6 en présence <strong>de</strong> siRNA TRPC6.<br />

B- Histogrammes représentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> protéine TRPC6 par rapport à <strong>la</strong> protéine <strong>de</strong> référence.<br />

Nous avons démontré que <strong>le</strong> siRNA TRPC6 induit l’extinction d’environ 50% <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine<br />

TRPC6.<br />

A B<br />

100 KDa<br />

55 KDa<br />

NT<br />

siRNA<br />

TRPC6<br />

WB: TRPC6<br />

WB: ß-Tubulin<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps, nous avons testé l’effet du siRNA TRPC6 sur <strong>la</strong><br />

mobilisation calcique induite par <strong>le</strong> guanabenz (Figure 71). Nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce que<br />

l’extinction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC6 provoque une diminution d’environ 40% <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilisation<br />

calcique induite par <strong>le</strong> guanabenz. Le canal TRPC6 semb<strong>le</strong> donc impliqué dans l’entrée <strong>de</strong><br />

calcium extracellu<strong>la</strong>ire induite par <strong>le</strong> guanabenz.<br />

Ratio TRPC6/βtubulin<br />

1.25<br />

1.00<br />

0.75<br />

0.50<br />

0.25<br />

0.00<br />

NT<br />

***<br />

siRNA TRPC6<br />

n = 2<br />

144


A<br />

10mM<br />

50s<br />

Guanabenz<br />

siRNA Ctrl<br />

siRNA TRPC6<br />

Figure 71 : Effet <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> TRPC6 sur <strong>la</strong> mobilisation calcique induite par <strong>le</strong> guanabenz sur <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées avec un siRNA contrô<strong>le</strong> ou un siRNA TRPC6.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> représentatif <strong>de</strong> l’augmentation du calcium intracellu<strong>la</strong>ire induite par <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion avec 100 µM <strong>de</strong><br />

guanabenz. B- Histogramme représentant <strong>la</strong> normalisation <strong>de</strong> l’aire sons <strong>la</strong> courbe en réponse à <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion.<br />

B<br />

Aires sous <strong>la</strong> courbe<br />

normalisées<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

siRNA Ctrl<br />

***<br />

34 33<br />

siRNA TRPC6<br />

145


Enfin, nous avons testé l’effet du siRNA TRPC6 sur l’activation du CaCC induite par <strong>le</strong><br />

guanabenz (Figure 72).<br />

A<br />

k (min -1 )<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

guanabenz<br />

0.0<br />

n = 4<br />

0 2 4 6 8<br />

Temps (min)<br />

NT<br />

siRNA Ctrl<br />

siRNA TRPC6<br />

Figure 72 : Effet <strong>de</strong> l’extinction <strong>de</strong> TRPC6 sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC par <strong>le</strong> guanabenz dans <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />

CF-KM4 transfectées ou non avec un siRNA contrô<strong>le</strong> ou un siRNA TRPC6.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> tracés représentatifs <strong>de</strong> l’activation d’un efflux d’iodure induit par 100 µM <strong>de</strong> guanabenz sur <strong>de</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées ou non. B- Histogrammes récapitu<strong>la</strong>tifs l’activation du CaCC par 100 µM <strong>de</strong><br />

guanabenz, inhibée par 10 µM <strong>de</strong> SKF96365 sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 transfectées ou non.<br />

Nous avons montré que cette diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilisation calcique s’accompagne<br />

d’une diminution d’environ 50% <strong>de</strong> l’activation <strong>de</strong>s CaCC par <strong>le</strong> guanabenz. Les 50% <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

réponse restant sont inhibé par <strong>le</strong> SKF96365.<br />

L’extinction même partiel<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine TRPC6 induit à <strong>la</strong> fois une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mobilisation <strong>de</strong> calcium et d’activation <strong>de</strong>s CaCC induite par <strong>le</strong> guanabenz. Ces résultats<br />

suggèrent que <strong>le</strong> canal TRPC6 est impliqué dans l’activation <strong>de</strong>s CaCC par <strong>le</strong> guanabenz en<br />

permettant une entrée du calcium extracellu<strong>la</strong>ire dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s. Notre travail a donc permis<br />

l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> <strong>la</strong> cib<strong>le</strong> ou d’une <strong>de</strong>s cib<strong>le</strong>s du guanabenz : <strong>le</strong> canal calcique TRPC6.<br />

4.3 I<strong>de</strong>ntification d’une nouvel<strong>le</strong> voie d’activation <strong>de</strong>s CaCC<br />

Le canal TRPC6 est impliqué dans l’activation <strong>de</strong>s CaCC par <strong>le</strong> guanabenz,<br />

l’activation <strong>de</strong> ce canal peut donc être considérée comme une nouvel<strong>le</strong> voie d’activation <strong>de</strong>s<br />

CaCC dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s. Pour vérifier cette hypo<strong>thèse</strong>, nous avons testé l’effet<br />

B<br />

% d'activation maxima<strong>le</strong><br />

125<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

guanabenz<br />

+ SKF<br />

basal<br />

NT siRNA Ctrl siRNA TRPC6<br />

ns<br />

guanabenz<br />

+ SKF<br />

basal<br />

***<br />

guanabenz<br />

+ SKF<br />

basal<br />

4


d’un activateur connu du canal TRPC6, l’OAG (O<strong>le</strong>oyl-2-Acetyl-sn-Glycerol), sur<br />

l’activation <strong>de</strong>s CaCC.<br />

Nous avons d’abord vérifié que l’OAG induit une mobilisation <strong>de</strong> calcium inhibée par<br />

<strong>le</strong> SKF96365 dans notre modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s CF-KM4 (Figure 73).<br />

Figure 73 : Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> tracé représentatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilisation calcique induite par l’OAG et inhibée par <strong>le</strong><br />

(Figure 74).<br />

50nM<br />

100s<br />

SKF96365 dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4.<br />

Ensuite, nous avons testé l’effet <strong>de</strong> l’OAG sur l’activation du CaCC en efflux d’iodure<br />

A B<br />

k (min -1 )<br />

0.20<br />

0.15<br />

0.10<br />

0.05<br />

OAG<br />

basal<br />

0.00<br />

n = 4<br />

0 2 4 6 8<br />

Temps (min)<br />

k (min -1 )<br />

Figure 74 : Effet <strong>de</strong> l’OAG sur l’activation <strong>de</strong>s CaCC sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF-KM4.<br />

A- Exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> tracés représentatifs <strong>de</strong> l’activation d’un efflux d’iodure induite par 100 µM d’OAG.<br />

B- Histogramme récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> 100 µM d’OAG en présence <strong>de</strong> 10 µM CFTRinh-172, <strong>de</strong> 10 µM <strong>de</strong><br />

OAG<br />

+SKF<br />

0.15<br />

0.10<br />

0.05<br />

0.00<br />

-0.05<br />

OAG<br />

-172<br />

inh<br />

OAG+CFTR<br />

OAG+DIDS<br />

OAG+RR<br />

DIDS, <strong>de</strong> 50 µM <strong>de</strong> rouge <strong>de</strong> ruthénium et <strong>de</strong> 10 µM <strong>de</strong> SKF96365.<br />

ns<br />

ns<br />

*** *** ***<br />

OAG+SKF<br />

basal<br />

n = 4<br />

147


Nous avons démontré que l’OAG induit l’activation d’un efflux d’iodure inhibé par <strong>le</strong> DIDS<br />

mais pas par <strong>le</strong> CFTRinh-172. L’OAG est donc un activateur <strong>de</strong>s CaCC. De plus, cette réponse<br />

est inhibée par <strong>le</strong> SKF96365 mais pas par <strong>le</strong> rouge <strong>de</strong> ruthénium. Ces résultats suggèrent que<br />

l’OAG est un activateur <strong>de</strong>s CaCC par l’intermédiaire <strong>de</strong> l’activation du canal TRPC6.<br />

Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> découverte d’une cib<strong>le</strong> du guanabenz, notre étu<strong>de</strong> a donc permis<br />

l’i<strong>de</strong>ntification d’une nouvel<strong>le</strong> voie d’activation <strong>de</strong>s CaCC via <strong>le</strong> canal TRPC6. Cette<br />

découverte présente un intérêt thérapeutique dans <strong>la</strong> mucoviscidose en proposant <strong>le</strong> TRPC6<br />

comme nouvel<strong>le</strong> cib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s approches pharmacologiques. Ce travail fait l’objet d’un<br />

artic<strong>le</strong> en cours d’écriture.<br />

5. Discussion<br />

Le guanabenz (Wytensin ® ) est une molécu<strong>le</strong> prescrite pour <strong>le</strong> traitement <strong>de</strong><br />

l’hypertension. Précé<strong>de</strong>mment, nous avions démontré que <strong>le</strong> guanabenz permettait l’activation<br />

<strong>de</strong>s canaux chlorure calcium-dépendants dans <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s nasa<strong>le</strong>s CF, CF15.<br />

Cette nouvel<strong>le</strong> étu<strong>de</strong>, nous a permis dans un premier temps <strong>de</strong> confirmer l’effet<br />

activateur du CaCC par <strong>le</strong> guanabenz en utilisant <strong>de</strong>s lignées cellu<strong>la</strong>ires trachéa<strong>le</strong>s CF et non<br />

CF (CF-KM4 et MM39) et <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s humaines bronchiques fraichement dissociées issues<br />

<strong>de</strong> poumons CF ou non-CF. En effet nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>le</strong> guanabenz est un<br />

activateur <strong>de</strong> CaCC aussi bien sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s CF présentant différentes mutations<br />

d’adressage <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR (F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l ; F508<strong>de</strong>l/H1085R ; F508<strong>de</strong>l/R1066C)<br />

que sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s non-CF, sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s po<strong>la</strong>risées ou non et sur plusieurs modè<strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>la</strong>ires (trachéal, nasal et bronchique). Nous avons ensuite démontré l’activation du CaCC<br />

par <strong>le</strong> guanabenz ex vivo sur du colon <strong>de</strong> souris cftr F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l et in vivo grâce à <strong>de</strong>s mesures<br />

<strong>de</strong> sécrétion salivaire.<br />

Ces résultats sont prometteurs et ouvrent <strong>de</strong>s pistes pour une nouvel<strong>le</strong> application<br />

pharmacologique du guanabenz dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose. En effet, bien que <strong>la</strong> voie<br />

<strong>de</strong>s CaCC ait été proposée comme une alternative dans <strong>la</strong> mucoviscidose, peu d’agent ont été<br />

développé. L’exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus abouti concerne Moli1901 qui fait aujourd’hui l’objet d’essais<br />

148


cliniques ayant donnés <strong>de</strong>s résultats encourageants. Ces essais montrent que <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong><br />

stimu<strong>le</strong> <strong>le</strong> transport <strong>de</strong>s ions chlorures in vivo au niveau <strong>de</strong> l’épithélium nasal. De plus, <strong>le</strong><br />

traitement est apparu sans danger pour <strong>le</strong>s patients ado<strong>le</strong>scents et adultes présentant une<br />

altération modérée <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur fonction pulmonaire (Grasemann et al., 2007; Zeitlin et al., 2004).<br />

D’autre part, il n’existe à l’heure actuel<strong>le</strong> que peu d’activateurs connus du CaCC. Ces<br />

résultats concernant <strong>le</strong> guanabenz, s’ils venaient à se confirmer sur <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s non-<br />

épithélia<strong>le</strong>s, apporterait alors un nouvel outil dans <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> scientifique et pourrait être<br />

intéressants dans <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> pathologie ou une déficience <strong>de</strong> l’activité du CaCC a été observée.<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps, nous avons cherché à i<strong>de</strong>ntifier <strong>le</strong> mécanisme d’action du<br />

guanabenz. Nous avons démontré par l’utilisation <strong>de</strong> clonidine et <strong>de</strong> cirazoline,<br />

respectivement un agoniste et un antagoniste 2-adrénergique, que <strong>le</strong> guanabenz agit <strong>de</strong> façon<br />

indépendante <strong>de</strong>s récepteurs adrénergiques. En effet, <strong>la</strong> clonidine et <strong>la</strong> cirazoline n’activent<br />

pas <strong>le</strong> CaCC, au contraire du guanabenz.<br />

Dans <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>le</strong> guanabenz active <strong>le</strong> CaCC,<br />

via l’entrée <strong>de</strong> calcium extracellu<strong>la</strong>ire par <strong>le</strong> canal TRPC6. Le mécanisme d’action du<br />

guanabenz sur <strong>le</strong> TRPC6 reste inconnu, sa structure chimique ne présente pas d’analogie avec<br />

<strong>le</strong>s activateurs connus du TRPC6 tel que <strong>le</strong> DAG (diacylglycérol ; Figure 75).<br />

Guanabenz<br />

Figure 75 : Structure chimique du guanabenz, du DAG et d’un dérivé actif <strong>de</strong> l’hyperforine.<br />

En 2007, un composé <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s phloroglucinols, l’hyperforine a été décrite comme<br />

étant un nouvel activateur spécifique du TRPC6 (Leuner et al., 2007). Récemment une étu<strong>de</strong><br />

structure-activité <strong>de</strong> cette famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s a été réalisée afin d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>le</strong><br />

pharmacophore nécessaire à l’activation du canal TRPC6 (Leuner et al., 2010). Cette étu<strong>de</strong> a<br />

mis en évi<strong>de</strong>nce l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure 2,4-diacylphloroglucinols pour l’activation du<br />

TRPC6 (Leuner et al., 2010). Cependant <strong>le</strong> guanabenz ne présente pas d’analogie <strong>de</strong> structure<br />

149


avec <strong>le</strong>s 2,4- diacylphloroglucinols (Figure 75). Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> structure-activité à partir <strong>de</strong><br />

dérivés du guanabenz est donc en cours en col<strong>la</strong>boration avec l’équipe du Dr Marc Blon<strong>de</strong>l<br />

(INSERM U613, équipe génétique molécu<strong>la</strong>ire et génétique épidémiologique <strong>de</strong> Brest) afin<br />

<strong>de</strong> déterminer <strong>le</strong> pharmacophore <strong>de</strong> cette famil<strong>le</strong> et <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s plus<br />

spécifiques du TRPC6.<br />

L’i<strong>de</strong>ntification d’un nouvel activateur <strong>de</strong> TRPC6 présente éga<strong>le</strong>ment un intérêt<br />

thérapeutique. En effet, <strong>le</strong> TRPC6 semb<strong>le</strong> jouer un rô<strong>le</strong> critique dans <strong>la</strong> constriction <strong>de</strong>s<br />

petites artères et artério<strong>le</strong>s (Welsh et al., 2002), il a aussi été décrit comme ayant un rô<strong>le</strong><br />

important dans <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion du volume vascu<strong>la</strong>ire (Inoue et al., 2001) et dans <strong>la</strong> contraction<br />

du musc<strong>le</strong> lisse bronchique (Gosling et al., 2005). Il a éga<strong>le</strong>ment été décrit comme étant<br />

impliqué dans l’hypertension pulmonaire (Loot et al., 2010), <strong>le</strong>s ma<strong>la</strong>dies cardiovascu<strong>la</strong>ires<br />

(Rowell et al., 2010) et <strong>la</strong> glomérulosclérose foca<strong>le</strong> segmentaire (Winn et al., 2005). De plus,<br />

il semb<strong>le</strong> jouer un rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> développement <strong>de</strong> nombreux cancer tel que <strong>le</strong> cancer du sein<br />

(Guilbert et al., 2008), <strong>le</strong> cancer <strong>de</strong>s poumons (Zhang et al., 2010), <strong>le</strong>s cancers <strong>de</strong> l’œsophage<br />

et <strong>de</strong> l’estomac (Prevarskaya et al., 2007). Or à ce jour, <strong>la</strong> pharmacologie du TRPC6 reste<br />

pauvre. Depuis sa découverte en 2007 (Leuner et al., 2007) l’hyperforine a été décrite comme<br />

ayant <strong>de</strong>s effets neurobiologiques positifs en vue d’une thérapie pour <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die d’Alzheimer<br />

(Griffith et al., 2010). Ces travaux ouvrent <strong>de</strong>s perspectives intéressantes pour <strong>de</strong> potentiel<strong>le</strong>s<br />

applications du guanabenz.<br />

En conclusion, cette secon<strong>de</strong> étu<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> mettre en lumière l’intérêt que pouvait<br />

représenter <strong>le</strong> guanabenz dans <strong>la</strong> mucoviscidose tout en re<strong>le</strong>vant une nouvel<strong>le</strong> voie origina<strong>le</strong><br />

d’activation du CaCC via TRPC6. L’i<strong>de</strong>ntification d’un nouvel agent pharmacologique<br />

activateur du TRPC6 et indirectement du CaCC ainsi que d’une nouvel<strong>le</strong> voie d’activation du<br />

CaCC représente une avancée scientifique importante pouvant se répercuter sur <strong>de</strong><br />

nombreuses pathologies.<br />

150


Conclusions généra<strong>le</strong>s et perspectives<br />

La mucoviscidose est une ma<strong>la</strong>die héréditaire, causée par <strong>la</strong> mutation du canal CFTR.<br />

L’objectif principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> thérapie pharmacologique consiste donc à restaurer <strong>la</strong> sécrétion <strong>de</strong>s<br />

ions chlorures au niveau <strong>de</strong>s épithéliums mucoviscidosiques. Les étu<strong>de</strong>s présentées dans ce<br />

manuscrit ont été axées sur <strong>de</strong>ux famil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> restaurer cette sécrétion<br />

chlorure. La première famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> molécu<strong>le</strong>s étudiées agit en activant <strong>la</strong> protéine CFTR (Figure<br />

76) : <strong>le</strong> membre <strong>le</strong> plus efficace <strong>de</strong> cette famil<strong>le</strong> est <strong>le</strong> GPact-11a. Le second composé étudié<br />

active une voie alternative <strong>de</strong> sécrétion <strong>de</strong>s ions chlorure dépendante du CaCC (Figure 76), il<br />

s’agit du guanabenz.<br />

Activateur du CaCC :<br />

Guanabenz<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Activateurs du CFTR :<br />

GPact-11a et GPact-26a<br />

Figure 76 : Répresentation schématique <strong>de</strong> l’effet du guanabenz, du GPact11a et du GPact-26a<br />

sur <strong>le</strong>s transports ioniques à <strong>la</strong> surface d’une cellu<strong>le</strong>.<br />

La première partie <strong>de</strong> ma <strong>thèse</strong> correspond à l’étu<strong>de</strong> d’une nouvel<strong>le</strong> famil<strong>le</strong><br />

d’activateurs <strong>de</strong> CFTR, <strong>le</strong>s adduits méthylglyoxal-alpha-aminoazahétérocyc<strong>le</strong>, en<br />

col<strong>la</strong>boration avec <strong>le</strong> Département <strong>de</strong> Pharmacochimie Molécu<strong>la</strong>ire dirigé par <strong>le</strong> Pr Jean-Luc<br />

Décout. Bien que <strong>le</strong>s premières molécu<strong>le</strong>s <strong>de</strong> cette famil<strong>le</strong> aient été caractérisée comme <strong>de</strong>s<br />

inhibiteurs <strong>de</strong> CFTR, i.e <strong>le</strong> GPinh-5a (Routaboul et al., 2007), cette nouvel<strong>le</strong> étu<strong>de</strong> nous a<br />

permis i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>ux activateur : <strong>le</strong> GPact-11a et <strong>le</strong> GPact-26a. En effet, nous avons décrit<br />

l’effet activateur du GPact-11a sur différentes lignées cellu<strong>la</strong>ires (EC50 <strong>de</strong> 2 µM), et sur <strong>de</strong>s<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

151


cellu<strong>le</strong>s issues <strong>de</strong> biopsies pulmonaires non-CF ou CF préa<strong>la</strong>b<strong>le</strong>ment corrigées par <strong>le</strong><br />

miglustat. Nous avons éga<strong>le</strong>ment démontré que <strong>le</strong> GPact-11a stimu<strong>le</strong> ex vivo et in vivo<br />

l’activité du CFTR. Cependant <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s complémentaires ont démontré un défaut<br />

d’accessibilité du GPact-11a à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’épithélium colonique causé par<br />

l’épaisse couche <strong>de</strong> mucus au niveau subapical. La première perspective <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>,<br />

consiste donc à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> comp<strong>le</strong>xes avec <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> solubiliser ou<br />

d’encapsu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> GPact-11a. Dans <strong>la</strong> littérature, <strong>de</strong>s travaux ont décrit une amélioration <strong>de</strong><br />

l’absorption intestina<strong>le</strong> lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> co-administration d’un composé d’intérêt avec un agent<br />

mucolytique ou un surfactant non-ionique (Takatsuka et al., 2006a; Takatsuka et al., 2006b;<br />

Takatsuka et al., 2008). Bien que <strong>le</strong>s premiers résultats préliminaires que nous avons obtenus<br />

avec <strong>la</strong> cystéine et <strong>la</strong> cyclo<strong>de</strong>xtrine ne soient pas concluant, nous allons continuer ces<br />

expériences en testant avec différents types d’agents mucolytiques et <strong>de</strong> surfactants non-<br />

ioniques.<br />

La perspective <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, consiste à réaliser <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> gavage intrapéritonéa<strong>le</strong><br />

et ora<strong>le</strong> <strong>de</strong> souris cftr F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l avec <strong>le</strong> GPact-11a et un correcteur <strong>de</strong> CFTR tel que <strong>le</strong><br />

miglustat. Ces expériences <strong>de</strong> gavages permettront d’évaluer <strong>le</strong>s effets d’un traitement à long<br />

terme sur <strong>la</strong> survie et <strong>la</strong> sécrétion salivaire <strong>de</strong>s souris. Les résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> pourraient<br />

avoir un intérêt majeur dans l’optique d’une bithérapie <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose et d’un futur essai<br />

clinique.<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps, une étu<strong>de</strong> structure-activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s adduits méthylglyoxal-<br />

alpha-aminoazahétérocyc<strong>le</strong> a permis l’i<strong>de</strong>ntification d’une autre molécu<strong>le</strong> activatrice du<br />

CFTR : <strong>le</strong> GPact-26a (EC50 = 7.5 µM). L’effet activateur <strong>de</strong> cette molécu<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment été<br />

confirmé ex vivo et in vivo. Nous allons donc poursuivre l’étu<strong>de</strong> structure-activité que nous<br />

réalisons en col<strong>la</strong>boration avec <strong>le</strong> Pr Jean-Luc Décout afin d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s plus<br />

efficaces et spécifiques du CFTR.<br />

Dans un troisième temps, <strong>la</strong> recherche du mécanisme d’action <strong>de</strong> ces composés représente une<br />

perspective importante. Des pistes sur <strong>le</strong> mécanisme d’action du GPact-11a ont été i<strong>de</strong>ntifiées<br />

lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>. L’absence d’effet du GPact-11a sur <strong>le</strong> taux d’AMPc et son inefficacité à<br />

stimu<strong>le</strong>r <strong>la</strong> sécrétion chlorure <strong>de</strong>s mutants G551D-, G1349D-, et du doub<strong>le</strong> mutant<br />

G551D/G1349D-CFTR suggèrent un effet direct <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécu<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> domaine NBD1 et/ou<br />

NDB2 du CFTR au niveau <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> fixations et d’hydrolyse <strong>de</strong> l’ATP. Cette famil<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

molécu<strong>le</strong>s comprend à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong>s inhibiteurs et <strong>de</strong>s activateurs <strong>de</strong> CFTR, <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur<br />

152


inhibiteur et <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur activateur ont une structure chimique très proche, il est donc probab<strong>le</strong><br />

qu’ils se lient sur <strong>le</strong> même site <strong>de</strong> fixation et y entrainent <strong>de</strong>ux actions opposées (Figure 77).<br />

A<br />

HO<br />

Figure 77 : Structure chimique du GPinh-5a, GPact-11a et GPact-26a.<br />

La partie hydrophi<strong>le</strong> et chargée commune à ces trois molécu<strong>le</strong>s (entourée en noir, Figure 77)<br />

constituerait <strong>le</strong> site <strong>de</strong> fixation du GPact-11a sur <strong>le</strong> CFTR et <strong>la</strong> chaine hydrophobe qui diffère<br />

(entourée en rouge, Figure 77) déterminerait l’effet inhibiteur ou activateur.<br />

Afin d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>le</strong> site <strong>de</strong> fixation exacte du GPact-11a sur <strong>le</strong> CFTR, <strong>de</strong>s expériences<br />

complémentaires <strong>de</strong> « binding » doivent être menées, et pour ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong><br />

mutagénèses dirigées seront nécessaires. Ce type d’expérience est déjà réalisé, dans notre<br />

équipe, par Arnaud Bil<strong>le</strong>t, dans <strong>le</strong> but d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>le</strong> site <strong>de</strong> fixation du MBP-91 sur <strong>le</strong> CFTR.<br />

Nous disposons donc <strong>de</strong>s compétences et <strong>de</strong>s outils nécessaires pour <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong> cette<br />

étu<strong>de</strong>. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s constructions récentes <strong>de</strong> modè<strong>le</strong>s en trois dimensions du CFTR<br />

réalisées entre autres par <strong>le</strong> Dr Cal<strong>le</strong>baut (Mornon et al., 2008; Mornon et al., 2009)<br />

permettraient <strong>de</strong>s approches d’étu<strong>de</strong>s in silico pour l’i<strong>de</strong>ntification du site <strong>de</strong> liaison du<br />

GPact-11a sur <strong>le</strong> CFTR.<br />

La secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> mon travail <strong>de</strong> <strong>thèse</strong> est basée sur l’étu<strong>de</strong> d’un nouvel activateur<br />

du CaCC, <strong>le</strong> guanabenz, i<strong>de</strong>ntifié en col<strong>la</strong>boration avec l’équipe <strong>de</strong> génétique molécu<strong>la</strong>ire et<br />

génétique épidémiologique du Dr Marc Blon<strong>de</strong>l. Tout d’abord, nous avons confirmé l’effet<br />

activateur du guanabenz sur <strong>le</strong> CaCC en utilisant <strong>de</strong>ux lignées cellu<strong>la</strong>ires trachéa<strong>le</strong>s et<br />

bronchiques humaines CF et non CF. Puis nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>le</strong> guanabenz<br />

stimu<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion chlorure CaCC ex vivo et in vivo.<br />

De plus, <strong>la</strong> recherche du mécanisme d’action du guanabenz a permis l’i<strong>de</strong>ntification d’une<br />

nouvel<strong>le</strong> voie d’activation du CaCC via une entrée <strong>de</strong> calcium extracellu<strong>la</strong>ire par <strong>le</strong> canal<br />

TRPC6.<br />

O<br />

N<br />

N<br />

HN<br />

N<br />

OH<br />

GPinh-5a<br />

COO<br />

OH<br />

N<br />

OH<br />

GPact-11a<br />

GPact-11a GPact-26a<br />

153


Nous avons démontré une re<strong>la</strong>tion entre <strong>le</strong> CaCC et <strong>le</strong> TRPC6 cependant nous ne pouvons pas<br />

conclure quand à <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> cel<strong>le</strong>-ci. En effet, l’interaction entre ces <strong>de</strong>ux canaux peut être<br />

physique ou uniquement fonctionnel<strong>le</strong>. Une étu<strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nte réalisée dans notre équipe par<br />

Fabrice Antigny a déjà mis en évi<strong>de</strong>nce un coup<strong>la</strong>ge fonctionnel entre <strong>le</strong> canal TRPC6 et <strong>le</strong><br />

CFTR dans un comp<strong>le</strong>xe molécu<strong>la</strong>ire (Antigny et al., 2010). De plus, plusieurs étu<strong>de</strong>s<br />

précé<strong>de</strong>ntes ont mis en évi<strong>de</strong>nce une re<strong>la</strong>tion entre <strong>le</strong> canal CFTR et <strong>le</strong> CaCC (Kunzelmann et<br />

al., 1997; Wei et al., 2001). On peut donc envisager que <strong>le</strong>s canaux TRPC6, CaCC et CFTR<br />

fassent partie du même comp<strong>le</strong>xe molécu<strong>la</strong>ire. De plus, nous émettons l’hypo<strong>thèse</strong> que<br />

l’augmentation <strong>de</strong> calcium provoquée par <strong>le</strong> guanabenz est un phénomène local et sous<br />

membranaire, dans ce cas <strong>le</strong> TRPC6 et <strong>le</strong> CaCC seraient physiquement proches. Cependant<br />

nous ne pouvons pas exclure l’hypo<strong>thèse</strong> que <strong>le</strong> TRPC6 induit une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

quantité tota<strong>le</strong> <strong>de</strong> calcium dans <strong>la</strong> cellu<strong>le</strong>. L’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> ces hypo<strong>thèse</strong>s seront testées afin<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>le</strong> véritab<strong>le</strong> lien qui unit ces <strong>de</strong>ux protéines.<br />

Un gavage <strong>de</strong> souris cftr -/- et cftr F508<strong>de</strong>l/F508<strong>de</strong>l au guanabenz peut éga<strong>le</strong>ment être envisagé afin<br />

d’évaluer <strong>le</strong>s effets d’un traitement à long terme sur <strong>la</strong> survie <strong>de</strong>s souris. Des gavages <strong>de</strong><br />

souris au guanabenz ont déjà été réalisés, dans l’équipe du Dr Marc Blon<strong>de</strong>l, sur un modè<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

souris présentant une ma<strong>la</strong>die à prions. Le gavage au guanabenz ne pas induit d’effets<br />

secondaires indésirab<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s animaux (Tribouil<strong>la</strong>rd-Tanvier et al., 2008).<br />

A plus long terme, <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité molécu<strong>la</strong>ire du CaCC dans nos modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />

cellu<strong>le</strong>s trachéa<strong>le</strong>s apparait comme une perceptive séduisante. Il serait d’abord nécessaire<br />

pour cette étu<strong>de</strong> d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>le</strong>s protéines TMEM16, bestrophines et SL26 présentent dans nos<br />

cellu<strong>le</strong>s. Par exemp<strong>le</strong>, une étu<strong>de</strong> récente a permis <strong>la</strong> quantification <strong>de</strong>s ARNm <strong>de</strong> différents<br />

candidats molécu<strong>la</strong>ire du CaCC dans plusieurs tissus, par <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> RT-PCR<br />

quantitative (Braun et al., 2010).<br />

L’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> ces résultats nous permettent aujourd’hui d’abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong> nouveaux<br />

champs d’investigation et <strong>de</strong> découverte <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose. La pharmacologie<br />

associée à <strong>la</strong> mucoviscidose est <strong>de</strong> plus en plus riche et diversifiée (Figure 78).<br />

154


Figure 78 : Schéma représentatif <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s pharmacologiques existantes dans <strong>le</strong> traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mucoviscidose.<br />

Les c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> mutation <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine CFTR sont encerclée en b<strong>le</strong>u et numérotée <strong>de</strong> I à IV.<br />

ENac : canaux sodiques épithéliaux, RE : réticulum endop<strong>la</strong>smique, GI et GII : glucosidases I et II,<br />

HSP : protéine <strong>de</strong> choc thermique, IBMX : isobutyl méthlyxanhine, MPB : benzoquinolizinium,<br />

PDE : phosphodiesterases, SERCA : pompe calcium ATPase, Ub : ubiquitine.<br />

Au vue du grand nombre <strong>de</strong> cib<strong>le</strong>s pharmacologiques pour <strong>le</strong> traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose,<br />

il est possib<strong>le</strong> <strong>de</strong> concevoir <strong>de</strong>s thérapies multip<strong>le</strong>s associant par exemp<strong>le</strong> un correcteur <strong>de</strong><br />

CFTR, et un activateur <strong>de</strong>s CaCC afin <strong>de</strong> potentialiser au maximum <strong>la</strong> sécrétion chlorure au<br />

niveau <strong>de</strong>s épithéliums.<br />

En conclusion, dans notre étu<strong>de</strong>, l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nouvel<strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />

molécu<strong>le</strong>s capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> restaurer <strong>la</strong> sécrétion chlorure au niveau <strong>de</strong>s épithéliums CF et d’une<br />

voie d’activation du CaCC apparaissent désormais comme autant <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s stratégies <strong>de</strong><br />

traitement pharmacologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

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178


LISTE DES PUBLICATIONS<br />

I<strong>de</strong>ntification of a novel water solub<strong>le</strong> activator of wild-type and F508<strong>de</strong>l CFTR: GPact-<br />

11a.<br />

J Bertrand, B Boucher<strong>le</strong>, A Bil<strong>le</strong>t, P Melin, L Dannhoffer, C Van<strong>de</strong>brouck, C Jay<strong>le</strong>, C<br />

Routaboul, M Molina, J Décout, F Becq and C Norez. Eur Respir J. 36, 311-322. 2010 Jan<br />

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TRPC6 links Ca 2+ mishandling to CFTR channel dysfunction in cystic fibrosis.<br />

F Antigny, C Norez, L Dannhoffer, J Bertrand, D Raveau, P Corbi, C Jay<strong>le</strong>, F Becq, and C<br />

Van<strong>de</strong>brouck. Am J Respir Cell Mol Bio. 2010 Marsh 4. DOI :10.1165/rcmb.2009-0347OC.<br />

179


Présentations ora<strong>le</strong>s:<br />

LISTE DES COMMUNICATIONS<br />

- I<strong>de</strong>ntification of TRPC6 as a novel potential target to activate CaCC in human CF<br />

airway epithelial cells.<br />

The 33 rd European Cystic Fibrosis Conference, 16-19 June 2010, Va<strong>le</strong>ncia, France.<br />

Résumé publié : Journal of Cystic Fibrosis (volume 9, Juin 2010) S16<br />

- Pharmacological activation of Ca 2+ -<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt Cl - channels in human and mouse<br />

epithelial cells.<br />

5 ème congrès <strong>de</strong> Physiologie, Pharmacologie et thérapeutique, 23-25 Marsh 2010, Bor<strong>de</strong>aux,<br />

France.<br />

Résumé publié : Fundamental and Clinical Pharmacology (volume 24, Avril 2010) 8 et 348<br />

- Pharmacological characterization of a novel water-solub<strong>le</strong> activator of F508<strong>de</strong>l-CFTR.<br />

The 32 nd European Cystic Fibrosis Conference, 10-13 June 2009, Brest, France.<br />

Résumé publié : Journal of Cystic Fibrosis (volume 8, Juin 2009) S25<br />

Résumé récompensé par <strong>le</strong> prix du jeune chercheur.<br />

- GPact-11a: new CFTR activator.<br />

2 nd European CF Young Investigator Meeting, 27-29 August 2008, Lil<strong>le</strong>, France.<br />

Présentations poster:<br />

- I<strong>de</strong>ntification of TRPC6 as a novel potential target to activate CaCC in human CF<br />

airway epithelial cells.<br />

The 33 rd European Cystic Fibrosis Conference, 16-19 June 2010, Va<strong>le</strong>ncia, France.<br />

Résumé publié : Journal of Cystic Fibrosis (volume 9, Juin 2010) S16<br />

- Evaluation of a novel activator of Ca 2+ -<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt Cl - channel in Cystic Fibrosis and<br />

knock-out mo<strong>de</strong>ls : guanabenz<br />

The 23 nd annual North American Cystic Fibrosis Conference, 15-17 October 2009,<br />

Minneapolis, USA.<br />

Résumé publié : Pediatric Pulmonology (2009) 261<br />

- Pharmacological characterization of a novel water-solub<strong>le</strong> activator of F508<strong>de</strong>l-CFTR.<br />

The 32 nd European Cystic Fibrosis Conference, 10-13 June 2009, Brest, France.<br />

180


Résumé publié : Journal of Cystic Fibrosis (volume 8, Juin 2009) S25<br />

Résumé récompensé par <strong>le</strong> prix du jeune chercheur.<br />

- Evaluation <strong>de</strong>s effets ex vivo et in vivo d’un nouvel activateur du courant chlorure<br />

Ca 2+ -dépendant : <strong>le</strong> guanabenz<br />

10 ème Colloque <strong>de</strong>s Jeunes chercheurs en mucoviscidose, 16 Marsh 2009, Paris, France.<br />

- In vivo evaluation and mechanism of action of a new CFTR activator: GPact-11a.<br />

The 22 nd annual North American Cystic Fibrosis Conference, 23-25 October 2008, Or<strong>la</strong>ndo,<br />

USA.<br />

Résumé publié : Pediatric Pulmonology (2008)58<br />

- GPact-11a: new CFTR activator.<br />

2 nd European CF Young Investigator Meeting, 27-29 August 2008, Lil<strong>le</strong>, France.<br />

- Découverte d’un nouvel activateur sé<strong>le</strong>ctif <strong>de</strong> CFTR : <strong>le</strong> GPact-11a.<br />

9 ème Colloque <strong>de</strong>s Jeunes chercheurs en mucoviscidose, 21 Marsh 2008, Paris, France.<br />

181


Johanna BERTRAND<br />

Née <strong>le</strong> 12/08/1984 à Niort (79)<br />

Adresse personnel<strong>le</strong> : Adresse professionnel<strong>le</strong> :<br />

Rési<strong>de</strong>nce Compostel<strong>le</strong> Institut <strong>de</strong> Physiologie et <strong>de</strong> Biologie Cellu<strong>la</strong>ire<br />

8 bou<strong>le</strong>vard Marat CNRS UMR 6187, PBS<br />

Appt D 135 Pô<strong>le</strong> Biologie Santé <strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Poitiers</strong><br />

86000 <strong>Poitiers</strong>, France 1, rue Georges Bonnet<br />

86022 <strong>Poitiers</strong> Ce<strong>de</strong>x<br />

Tel: 06 88 09 19 86 Tél: 05 49 45 39 31<br />

Couriel: johanna.bertrand@etu.univ-poitiers.fr<br />

FORMATION<br />

2007 : MASTER Science Biologiques et Médica<strong>le</strong>s <strong>Université</strong> NANTES<br />

Option biologie, biotechnologies et recherche thérapeutique.<br />

2005 : LICENCE Biologie Biochimie <strong>Université</strong> NANTES<br />

Option biologie cellu<strong>la</strong>ire et physiologie anima<strong>le</strong>.<br />

2004 : DEUG Science <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>Université</strong> LA ROCHELLE<br />

ACTIVITE DE RECHERCHE<br />

Depuis Septembre 2007 : Doctorat<br />

Projet : Thérapie pharmacologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> mucoviscidose.<br />

Co-direction scientifique : Pr Fré<strong>de</strong>ric Becq et Dr Caroline Norez.<br />

Institut <strong>de</strong> Physiologie et <strong>de</strong> Biologie Cellu<strong>la</strong>ires, UMR CNRS 6187, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Poitiers</strong>, France.<br />

Avril 2006 - Juin 2007 : Stage MASTER<br />

Projet : Thérapie pharmacologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> dystrophie muscu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Duchenne.<br />

Direction scientifique : Dr Corinne Huchet-Cadiou.<br />

UMR CNRS 6204, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> NANTES, France.<br />

Mai - Juin 2005 : Stage LICENCE<br />

Projet : Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s protéines contracti<strong>le</strong>s.<br />

Direction scientifique : Dr Corinne Huchet-Cadiou.<br />

UMR CNRS 6204, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> NANTES, France.<br />

DOMAINES DE COMPETENCES<br />

Techniques:<br />

Techniques <strong>de</strong> biochimie et biologie molécu<strong>la</strong>ire :<br />

182


Transfection <strong>de</strong> siRNA, RT-PCR, Immunoprécipitation et Western-Blotting.<br />

Techniques <strong>de</strong> biologie cellu<strong>la</strong>ire :<br />

Culture cellu<strong>la</strong>ire.<br />

Techniques <strong>de</strong> physiologie cellu<strong>la</strong>ire :<br />

Mesure <strong>de</strong> calcium (Fluo-4), mesure <strong>de</strong> potentiel membranaire (Oxonol) et mesure <strong>de</strong> courant<br />

transepitheliaux sur cellu<strong>le</strong>s po<strong>la</strong>risées en chambre <strong>de</strong> Ussing.<br />

Techniques <strong>de</strong> physiologie anima<strong>le</strong> :<br />

Mesure <strong>de</strong> sécrétion salivaire sur <strong>la</strong> souris et <strong>le</strong> rat, mesure <strong>de</strong> courant transepitheliaux sur organes<br />

isolés en chambre <strong>de</strong> Ussing, prélèvement et microdissection manuel<strong>le</strong> <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>s muscu<strong>la</strong>ires<br />

sque<strong>le</strong>ttiques (souris), mesure <strong>de</strong> contraction muscu<strong>la</strong>ire (fibres perméabilisées, musc<strong>le</strong> isolé) et tests<br />

<strong>de</strong> motricité sur <strong>la</strong> souris (Grip strength - Wire test - Rotarod test- Dép<strong>la</strong>cement -Curiosité).<br />

Manipu<strong>la</strong>tion et Expérimentation sur animaux <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire :<br />

Dissection et manipu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> souris, prélèvement sanguin, gavage et gestion <strong>de</strong> l’é<strong>le</strong>vage <strong>de</strong> souris<br />

(entretien et reproduction).<br />

Informatique :<br />

Photoshop, confocal assitant, Acquire et analyse, Origin, GraphPrism et logiciels courants sous<br />

windows.<br />

Langues étrangères:<br />

Ang<strong>la</strong>is : lu parlé écrit notion<br />

Espagnol : lu parlé notion<br />

RESPONSABILITES COLLECTIVES<br />

2008-2010 : Trésorière <strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong>s Doctorants en Biologie et Environnement <strong>de</strong> <strong>Poitiers</strong><br />

2008-2009 : Membre du comité <strong>de</strong> rédaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> gazette <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> Physiologie <strong>de</strong> Biologie<br />

Cellu<strong>la</strong>ire.<br />

FONCTION D’ENCADREMENT<br />

2009 : Encadrement d’un étudiant en troisième année <strong>de</strong> licence Physiologie Animal et Neuroscience.<br />

Stage <strong>de</strong> 6 semaines « Mesure <strong>de</strong> l’effet in vivo du GPact-11a sur <strong>le</strong> rat par <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> sécrétion<br />

salivaire ».<br />

183


ACTIVITES D’ENSEIGNEMENT<br />

2010-2011 8 h <strong>de</strong> travaux pratiques <strong>de</strong> physiologie (Licence 3)<br />

2009-2010 18 h <strong>de</strong> cours magistraux <strong>de</strong> biologie cellu<strong>la</strong>ire (Licence 3)<br />

28 h <strong>de</strong> travaux pratiques <strong>de</strong> physiologie (Master 1)<br />

8 h <strong>de</strong> travaux pratiques <strong>de</strong> physiologie (Licence 3)<br />

2008-2009 6 h <strong>de</strong> travaux dirigés <strong>de</strong> biologie cellu<strong>la</strong>ire (Licence 2)<br />

PRIX<br />

12 h <strong>de</strong> travaux pratiques <strong>de</strong> physiologie (Licence 2)<br />

Prix du jeune chercheur à <strong>la</strong> 32 ième « European Cystic Fibrosis Conference » du 10 au 13 Juin 2009,<br />

Brest, France.<br />

184


Titre : Approches pharmacologiques <strong>de</strong> CFTR et <strong>de</strong> CaCC dans <strong>la</strong> mucoviscidose<br />

Résumé<br />

La mucoviscidose résulte <strong>de</strong> <strong>la</strong> mutation du gène codant pour <strong>la</strong> protéine CFTR<br />

(Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regu<strong>la</strong>tor) induisant un défaut <strong>de</strong> sécrétion <strong>de</strong>s<br />

ions chlorure à <strong>la</strong> membrane apica<strong>le</strong> <strong>de</strong>s épithéliums respiratoires, digestifs et reproducteurs.<br />

L’objectif <strong>de</strong> ce travail était <strong>de</strong> caractériser <strong>de</strong>s molécu<strong>le</strong>s capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> restaurer une<br />

sécrétion chlorure dans <strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s mucoviscidosiques in vitro, ex vivo et in vivo. Dans un<br />

premier temps, nous avons i<strong>de</strong>ntifié <strong>de</strong>ux composés <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s adduits méthylglyoxa<strong>la</strong>lpha-aminoazahétérocyc<strong>le</strong><br />

(ie <strong>le</strong> GPact-11a et <strong>le</strong> GPact-26a) comme activateurs non-toxiques<br />

et hydrosolub<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s CFTR sauvages et F508<strong>de</strong>l. Dans une secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, nous<br />

avons i<strong>de</strong>ntifié un nouvel activateur <strong>de</strong>s canaux TRPC6 : <strong>le</strong> guanabenz. Nous avons mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce que <strong>le</strong> guanabenz induit l’activation <strong>de</strong>s canaux chlorures calcium-dépendant<br />

(CaCC) via une entrée <strong>de</strong> calcium extracellu<strong>la</strong>ire par <strong>le</strong> canal TRPC6.<br />

La restauration <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion chlorure grâce à l’activation du F508<strong>de</strong>l-CFTR ou du<br />

CaCC représente une approche pharmacologique efficace et mesurab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> traitement <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> mucoviscidose. De plus, l’i<strong>de</strong>ntification d’une nouvel<strong>le</strong> voie d’activation du CaCC via<br />

TRPC6 représente une avancée scientifique pouvant se répercuter sur d’autres pathologies.<br />

Mots clés : Pharmacologie, CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regu<strong>la</strong>tor),<br />

CaCC (Calcium Activated Chlori<strong>de</strong> Channel), mucoviscidose, souris transgéniques.<br />

Summary<br />

Cystic Fibrosis (CF) is a genetic disor<strong>de</strong>r characterized by mutations on the CFTR<br />

(Cystic Fibrosis Tran membrane conductance Regu<strong>la</strong>tor) protein resulting in a failure of<br />

CFTR <strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt chlori<strong>de</strong> conductance in epithelial cells.<br />

The aim of this work was focused on i<strong>de</strong>ntifying compounds ab<strong>le</strong> to restore chlori<strong>de</strong><br />

secretion in Cystic Fibrosis mo<strong>de</strong>l using in vitro, ex vivo and in vivo techniques. Firstly, we<br />

i<strong>de</strong>ntified two methylglyoxal-alpha-aminoazaheterocyc<strong>le</strong> adducts (GPact-11a and GPact-26a)<br />

as new water-solub<strong>le</strong> and non-toxic wt- and F508<strong>de</strong>l-CFTR activators. In a second part of this<br />

study, we i<strong>de</strong>ntified guanabenz as a new TRPC6 channel activator. We <strong>de</strong>monstrated that<br />

guanabenz activates CaCC by an entry of extracellu<strong>la</strong>r calcium through TRPC6 channel.<br />

Restoration of chlori<strong>de</strong> secretion by the activation of F508<strong>de</strong>l-CFTR or CaCC<br />

represents an effective and measurab<strong>le</strong> pharmacological approach for Cystic Fibrosis<br />

treatments. Furthermore, i<strong>de</strong>ntification of TRPC6 as a new target to activate CACC represents<br />

a scientific breakthrough with several therapeutic applications.<br />

Keywords: Pharmacology, CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regu<strong>la</strong>tor),<br />

CaCC (Calcium Activated Chlori<strong>de</strong> Channel), Cystic Fibrosis, transgenic mice.<br />

Travaux réalisés au sein <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> Physiologie et Biologie Cellu<strong>la</strong>ires,<br />

CNRS, UMR 6187,<br />

1, rue Georges Bonnet, 86022 POITIERS ce<strong>de</strong>x<br />

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