Traitement des carcinoses péritonéales d'origine colo-rectale. Quoi ...
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et/ou de réparer les dommages à l’ADN). L’avantage de l’administration systémique est cependant la relative<br />
homogénéité de la distribution du médicament dans la masse tumorale par une vascularisation intacte.<br />
La C(H)IP aboutit à cette forte concentration locale qui peut détruire les cellules tumorales en saturant les<br />
processus cellulaire de détoxification ou de réparation. Certaines cellules sont néanmoins naturellement hyper-<br />
résistantes –résistance intrinsèque). Ainsi les lignées cancéreuses coliques humaines HT29 et HCT8 ne sont pas<br />
totalement tuées in vitro après une exposition de 30 à 60 minutes aux concentrations de cisplatine, de<br />
mitomycine, d’oxaliplatine ou d’irinotécan atteinte lors d’une C(H)IP. L’augmentation de la température de 37<br />
°C à 42 ° C est donc logique car elle accroit la cytotoxicité d’un facteur 2 en termes d’ IC50 (Facy, 2011).<br />
Il faut cependant relativiser la portée <strong>des</strong> résultats obtenus in vitro car les lignées de cancer colique ne sont pas<br />
<strong>des</strong> indicateurs fidèles de la sensibilité <strong>des</strong> cellules cancéreuses <strong>des</strong> patients tout-venant. L’efficacité clinique<br />
de la CHIP montre qu’une partie au moins <strong>des</strong> patients sont sensibles aux médicaments utilisés aux doses<br />
atteignables en C(H)IP. Néanmoins, il y a <strong>des</strong> maladies humaines qui sont résistantes d’emblée à toute forme<br />
de chimiothérapie systémique ou locale (environ 30 % de cancers coliques, la majorité <strong>des</strong> linites gastriques, les<br />
cancers de l’ovaire de type mucineux). Les lignées à fort niveau de résistance intrinsèque ou acquise pourraient<br />
aider à sélectionner <strong>des</strong> nouveaux médicaments contre ces maladies réfractaires.<br />
Choix de la technique de C(H)IP<br />
Si les cellules sont sensibles au médicament choisi et donné à la concentration maximale tolérée, la technique<br />
même de la C(H)IP devient primordiale pour que toutes les cellules soient bien exposées au médicament et à<br />
l’hyperthermie. Il faut notamment que le médicament pénètre en profondeur dans les nodules tumoraux<br />
résiduels et dans le tissu péritonéal microscopiquement contaminé. Les travaux de Los (1990) avaient montré<br />
que la pénétration du cisplatine n’était que de l’ordre du mm, expliquant pourquoi la cytoréduction<br />
chirurgicale CC-0 est si importante. Cette pénétration tumorale limitée s’explique par la conjonction de deux<br />
barrières. L’une d’ordre histologique est liée aux connections intercellulaires qui s’opposent à la diffusion <strong>des</strong><br />
médicaments de la cavité péritonéale vers le centre <strong>des</strong> nodules. L’autre barrière est fonctionnelle ; elle est en<br />
rapport avec le drainage rapide <strong>des</strong> médicaments hors <strong>des</strong> nodules tumoraux par le flux capillaire. De plus, la<br />
circulation <strong>des</strong> flui<strong>des</strong> dans une tumeur, qui se fait <strong>des</strong> vaisseaux vers les tissus, et l’absence de drainage<br />
lymphatique <strong>des</strong> tissus tumoraux qui provoque une augmentation de la pression interstitielle, gênent la<br />
pénétration <strong>des</strong> substances de la cavité péritonéale vers le tissu tumoral, comme le montrent bien les<br />
expériences utilisant un <strong>colo</strong>rant vital injecté par voie péritonéale à <strong>des</strong> rats porteurs de <strong>carcinoses</strong><br />
<strong>péritonéales</strong>.<br />
Une question qui se pose de prime abord quand une équipe décide d’utiliser une technique de CIP est celle du<br />
choix entre une technique de C(H)IP ouverte ou fermée. Ce choix peut être guidé par les étu<strong>des</strong><br />
expérimentales. Une technique ouverte permet une distribution plus homogène du médicament dans la cavité<br />
abdominale et pénétration tissulaire supérieure par rapport à une technique fermée (Elias, 2000 ; Ortega<br />
Deballon, 2010) . Il faut cependant remarquer qu’aucune étude clinique n’a pour l’instant validé ces données<br />
expérimentales en termes de différence d’efficacité clinique.<br />
FCC 8 - <strong>Traitement</strong> <strong>des</strong> <strong>carcinoses</strong> <strong>péritonéales</strong> <strong>d'origine</strong> <strong>colo</strong>-<strong>rectale</strong> - quoi de neuf depuis le<br />
rapport de l'AFC en 2008 ?