Traitement des carcinoses péritonéales d'origine colo-rectale. Quoi ...
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Le second look chirurgical a été décrit pour la première fois par Wangensteen en 1949 (1). Le principe était<br />
basé sur l’exploration chirurgicale de l’abdomen chez <strong>des</strong> patients opérés de tumeur maligne à haut risque<br />
de développer une récidive (tumeur avec envahissement ganglionnaire, ou de résection incomplète ou<br />
occlusive). Cette laparotomie exploratrice était réalisée 6 mois après la résection de la tumeur primitive,<br />
avec résection de la récidive chaque fois que possible. Un programme de second-look systématique tous les<br />
6 mois chez ces patients définis comme a haut risque de développer une récidive a été conduit jusque dans<br />
les années 60 (6). Parmi 234 patients asymptomatiques opérés initialement d’un cancer abdominal N+<br />
(<strong>colo</strong>n, rectum, estomac, ovaires), une récidive était diagnostiquée dans 51% <strong>des</strong> « second look ». La<br />
mortalité postopératoire était de 6,8%, et seuls 10% <strong>des</strong> patients ont eu une résection à visée curative de la<br />
récidive. La définition <strong>des</strong> patients à haut risque de récidive, le délai arbitraire de 6 mois, et le traitement<br />
réalisé en cas de récidive (chirurgie seule) ne semblent pas optimaux de nos jours.<br />
• Sélection <strong>des</strong> patients<br />
Depuis, de nombreux travaux ont été réalisés afin d’analyser les patients à risque de développer une<br />
carcinose péritonéale après résection d’un adénocarcinome <strong>colo</strong><strong>rectale</strong>. Ce sont les patients ayant une<br />
carcinose limitée synchrone, les patientes ayant <strong>des</strong> métastases ovariennes synchrones, les patients opérés<br />
d’une tumeur perforée, ou de stade T4 ou en occlusion. Ainsi, le risque de développer une carcinose varie de<br />
14 à 58% lorsque la tumeur primitive est perforée (7-9), de 27 à 56% lorsqu’elle est associée à <strong>des</strong> métastases<br />
ovariennes (10,11) et de 64 à 91% lorsqu’il existe une carcinose minime synchrone réséquée (12,13).<br />
Concernant le caractère péjoratif de la cytologie péritonéale, les résultats <strong>des</strong> nombreuses étu<strong>des</strong> sont<br />
contradictoires, conduisant à ne pas réaliser de façon systématique une cytologie lors de la résection d’un<br />
adénocarcinome <strong>colo</strong>rectal.<br />
Expérience de Gustave Roussy<br />
Depuis les années 1990, le traitement de la carcinose péritonéale a été bouleversé, par le principe de<br />
cytoréduction complète suivie de chimiohyperthermie intra-péritonéale. Ce traitement permet d’obtenir, chez<br />
<strong>des</strong> patients sélectionnés, <strong>des</strong> survies à 5 ans proche de 50%, et une médiane de survie de 63 mois (14).<br />
L’extension de la maladie péritonéale est un <strong>des</strong> principaux facteurs pronostiques après CCRS+CHIP. De plus, la<br />
morbi-mortalité post-opératoire est étroitement corrélée à l’extension de la maladie et à l’extension de la<br />
résection. Par conséquent, un diagnostic précoce de la récidive péritonéale suivi d’un traitement par<br />
CCRS+CHIP devrait améliorer la survie de ces patients.<br />
Seule l’exploration chirurgicale peut permettre de diagnostiquer une carcinose à un stade précoce, chez ces<br />
patients asymptomatiques, sans aucun signe de récidive radiologique ou biologique.<br />
Nous avons donc réalisé une étude à l’Institut Gustave Roussy, dont le but était d’évaluer les résultats d’un<br />
second look chirurgical chez <strong>des</strong> patients à haut risque de récidive péritonéale (15). Il s’agissait :<br />
1. de patients ayant une carcinose localisée synchrone réséquée avec la tumeur primitive,<br />
2. de patientes ayant <strong>des</strong> métastases ovariennes synchrones et<br />
FCC 8 - <strong>Traitement</strong> <strong>des</strong> <strong>carcinoses</strong> <strong>péritonéales</strong> <strong>d'origine</strong> <strong>colo</strong>-<strong>rectale</strong> - quoi de neuf depuis le<br />
rapport de l'AFC en 2008 ?