64 REGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE - Ancestramil

CHAPITRE V
Quatrième coalition. – Campagne de 1806. Combat de Saalfeld (10 octobre 1806). – Bataille
d’Iéna (14 octobre 1806). – Poursuite de l’armée prussienne. – Opérations sur la Vistule
(novembre). Bataille de Pultusk (26 décembre 1806). Hiver de 1806 – 1807. Cantonnement
sur la Vistule. – Combats d’Ostroleka (16 février et 12 mai 1807). Défense de la redoute de
Bialloboregi (12 mai). – Combat de Borki (10 juin). Traité de Tilsitt (8 juillet 1807). –
Cantonnement en Silésie (juillet 1807 – septembre 1808). – Retour en France (octobre 1808).
QUATRIEME COALITION
Campagne de 1806
Les Prussiens avaient vu, avec peine, nos succès de la campagne précédente : alliés infidèles
et neutres par crainte, ils avaient constamment armé.
Le roi FRÉDÉRIC GUILLAUME, poussé par l’Angleterre, par la Russie, par sa cour, par le
peuple prussien même, avait fini par se placer, vis-à-vis de l’Empereur NAPOLÉON, dans
une situation telle, que la guerre était devenue la seule solution possible.
L’armée française était presque toute entière dans la vallée du Main ; elle se mit en marche
vers les défilés de la Franconie.
Le maréchal LANNES, qui était resté en France pendant la paix, se hâta de venir prendre son
commandement : il rejoignit le 5 e corps d’armée à Schweinfurt (5 octobre 1806).
Le 64 e et le 88 e formaient toujours la 3 e brigade de la division SUCHET (1 e division) et
étaient commandés par le général VEDEL.
COMBAT DE SAALFELD
(10 octobre 1806)
Le lendemain, le 6, le corps d’armée franchissait les collines qui séparent les eaux du Main
de celles de l’Elbe, par Zeil (cantonnement), Hemensdorf (cantonnement), Combourg
(bivouac) et Graffenthal (bivouac) ; il arriva le 10 au matin sur les hauteurs de Saalfeld, et
trouva cette ville couverte par le corps du prince Louis Ferdinand de PRUSSE qui, adossé à
la Schwarza, affluent de la Saale, attendait de pied ferme avec 7.000 fantassins et 2.000
cavaliers.
Le maréchal donna aussitôt le signal de l’attaque ; le 17 e léger et le 34 e , lancés en avant contre
des forces bien supérieures, avaient déjà repoussé l’aile gauche des prussiens, et leur avaient
pris 15 pièces de canon lorsque le 64 e et le 40 e , formés en échelons, arrivèrent sur le point
d’attaque.
En moins de deux heures, le prince LOUIS vit ses bataillons, rompus, poussés confusément
jusque sous les murs de Saalfeld, sa cavalerie vigoureusement ramenée et jetée en désordre
dans les marécages de la Schwarza ; chargeant lui-même comme un simple officier, il fut tué
à la tête de ses escadrons.
Nos troupes firent 15 ou 1.800 prisonniers, prirent 4 drapeaux, 33 pièces de canon et leurs
caissons attelés. (VICTOR, chef d’Etat major du 5 e corps, rapport officiel)
La division SUCHET entra dans Saalfeld ; le lendemain 11, elle bivouaqua à Neustadt ; le 12
à Winzerli, après en avoir chassé les Prussiens ; le 13, au point du jour, elle marcha à
l’ennemi qui, à la faveur d’un brouillard épais, s’était retiré dans la direction de Weimar ; elle
s’empara de la vallée de Mühlthal et occupa, le soir, le plateau qui domine la rive gauche de la
Saale, au dessus d’Iéna.
27