64 REGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE - Ancestramil

Le duc de TRÉVISE passa la journée du 7 à installer des contrebatteries en têt du village
d’El Puente del Arzobispo.
Le lendemain 8, il fit sonder le Tage par deux compagnies de nageurs, qui découvrirent à
quelques cent toises au dessus du pont, un gué praticable à l’infanterie et à la cavalerie.
Toutes les dispositions furent prises pour commencer l’attaque à midi, heure à laquelle les
Espagnols ont l’habitude faire la « méridienne » (sieste).
On fit passer d’abord quatre brigades de cavalerie, puis les 34 e et 40 e régiments traversèrent le
Tage en colonne serrée par pelotons, ayant souvent de l’eau au dessus de la poitrine ; tandis
que les 64 e et 88 e , franchissaient rapidement le pont que venait d’enlever un bataillon du 64 e .
Les deux brigades réunies, après s’être formées au pas de course, sur la rive gauche, se
dirigèrent sur le bois qui couronnait le plateau où l’infanterie ennemie s’était retirée et avait
pris position.
Cette infanterie, attaquée vivement, fut mise dans une déroute complète. L’ennemi, poursuivit
par la cavalerie, se sauva dans le plus affreux désordre, à travers les montagnes et les rochers,
par cent chemins différents, laissant en notre pouvoir, 30 pièces de canon, 45 caissons, 1.600
prisonniers et plus de 400 chevaux.
Les vivres étaient trop rares et la saison trop chaude pour continuer les opérations dans le sud
de l’Espagne ; les régiments en étaient réduits à moissonner pour leur compte et vivaient au
jour le jour du grain récolté, que, souvent même, on ne pouvait moudre ; la troupe, depuis
deux mois, n’avait plus ni vin, ni eau-de-vie, ni vinaigre ; et souvent même manquait d’eau,
les hôpitaux régimentaires regorgeaient de malades, faute de moyens de transport pour les
évacuer sur Talavera et Madrid.
L’armée française rétrograda lentement vers Madrid.
Le 5 e corps arriva le 4 octobre à Talavera de la Reina, le 14 novembre à Tolède, le 16, il reçut
l’ordre de venir prendre position à Aranjuez, entre Illescas et Valdémoro ; Don JUAN de
AREIZAGA ayant réuni 50.000 hommes de bonne infanterie, 7 à 8.000 bons cavaliers et 80
bouches à feu bien servies, était venu border le Tage au dessus d’Aranjuez aux environs de
Tarancon.
BATAILLE D’OCANA
(19 novembre)
MORTIER ayant pris le commandement des 4 e et 5 e corps, vint prendre position à Ocana,
que AREIZAGA semblait menacer par Santa Cruz de la Zarza.
Le maréchal confia la tête de l’attaque au général LEVAL, qui menait avec lui les Polonais et
les Allemands, il le fit appuyer par les excellents régiments du général GIRARD. (THIERS.
Histoire de l’Empire, tome II, page 144). A onze heures du matin, le général LEVAL, abordant
bravement la droite de l’armée ennemie, traversa le ravin à sa naissance, et se présenta en
colonne serrée par bataillon.
Le général AREIZAGA, devinant l’intention de Français, porta sur sa droite toute son
artillerie, avec ses meilleures troupes.
Cette artillerie, bien servie, couvrit de projectiles les Allemands et les Polonais qui n’en furent
point ébranlés.
Cependant, l’infanterie espagnole s’était approchée d’un pli de terrain qu’il fallait franchie et,
faisant des feux bien nourris de mousqueterie, produisit un certain trouble dans les rangs de
nos alliés.
Le général LEVAL fut blessé grièvement, deux de ses aides de camp furent tués, plusieurs de
ses pièces furent démontées.
Le maréchal MORTIER ordonna alors au général GIRARD d’entrer immédiatement en
action en passant par les intervalles de notre première ligne.
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