64 REGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE - Ancestramil

Ce dernier, formant aussitôt en colonne les 34 e , 40 e et 64 e régiments d’infanterie, pendant
qu’il opposait le 88 e à la cavalerie espagnole qui menaçait son flanc gauche, franchit le ravin,
passa ensuite à travers les intervalles laissés entre les Polonais et les Allemands, opéra ce
passage de lignes avec un aplomb remarquable, sous le feu de l’artillerie ennemie et aborda
résolument les Espagnols.
Devant cette attaque exécutée avec autant de précision que de vigueur, les Espagnols
commencèrent à céder le terrain en rétrogradant sur Ocana.
Les régiments de la première division du 5 e corps, appuyés de ceux du 4 e , qui s’étaient ralliés
à leur suite, poursuivirent leur attaque et bientôt on vit se manifester quelque désordre dans la
masse de l’armée ennemie.
Le général DESSOLLE, franchissant le ravin dès que les Espagnols parurent ébranlés,
s’empara d’Ocana. Notre cavalerie lancée à propos sur le flanc, fit le reste.
Ce ne fut bientôt plus qu’une horrible confusion ; 46 bouches à feu, 32 drapeaux, 1.500
prisonniers, 3.000 chevaux et des bagages considérables restèrent en notre pouvoir.
L’ordre du jour de la division cite, comme s’étant particulièrement distingués parmi les
militaires du 64 e , le colonel PESCHERIE, blessé d’un coup de feu à la tête, le chef de
bataillon MEUNIER, officier distingué, qui commanda le régiment après que le colonel ait
été blessé, les chefs de bataillon ASTRUC et PICHARD, les capitaines LORRAIN et
MOUILLAUD, le lieutenant BRET, qui commandait une compagnie de grenadiers, luimême
blessé et dont 47 hommes avaient été mis hors de combat, et le sous-lieutenant
COLLET.
L’aigle du 64 e avait été atteinte par des balles et des coups de mitraille.
Par décret du 17 décembre 1809, l’Empereur en récompense de leur belle conduite, nomma le
commandant MEUNIER au grade de lieutenant colonel ; le lieutenant BRET, capitaine et le
sous lieutenant COLLET, lieutenant.
Le capitaine LORRAIN, qui s’était déjà fait remarquer sur la Narew le 12 mai 1807, fut
nommé chef de bataillon. Le même décret nommait officiers de la Légion d’honneur le
colonel PESCHERIE, les chefs de bataillon PICHARD et ASTRUC, et le capitaine
MOUILLAUD.
Le sergent de voltigeurs ROBLAT, qui avait pris un drapeau au milieu des ennemis, reçut
l’étoile de la Légion d’honneur.
Le lendemain 20 novembre, les troupes du 5 e corps enregistraient l’ordre du jour suivant :
Soldats du 5 e Corps,
Vous avez dignement justifié dans la journée d’hier la haute opinion que le plus grand des
capitaines s’était formée de votre valeur lorsque, naguère, il vous proclamait les premiers
soldats du monde. Formant à peine une armée de 24.000 combattants, vous avez défait une
armée de plus de 55.000 hommes, tués 6.000 ennemis, fait 25.000 prisonniers, pris 50 pièces
de canon et 30 drapeaux.
Conservez ce fier et noble sentiment que vous avez de votre force et de votre courage, ce
dévouement à notre auguste Empereur, qui ne connaît point d’obstacles lorsqu’il s’agit de
vaincre, et cette confiance si bien sentie dans les généraux et les officiers qui vous
commandent ; vos ennemis tremblent au seul bruit de notre approche, vous serez toujours
invincibles.
Citer tous ceux qui se sont distingués dans cette glorieuse affaire serait trop long ; il faudrait
citer chacun de vous. Je ferai connaître à l’Empereur ceux qui, dans les rangs des braves ont
été les plus braves, et je provoquerai les récompenses qu’ils ont méritées.
Le maréchal duc de TRÉVISE.
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