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Un ange ne vaut pas un radis - Je me livre ... Eric Vincent

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<strong>Un</strong> <strong>ange</strong> <strong>ne</strong> <strong>vaut</strong> <strong>pas</strong> <strong>un</strong> <strong>radis</strong><br />

Dieu s'apprêtait à se montrer au peuple élu et à édicter les commande<strong>me</strong>nts lorsqu'il se<br />

ravisa. Ces êtres nus, rampants dans la f<strong>ange</strong>, aux corps similaires à ceux de nos chenilles<br />

terrestres, bariolés com<strong>me</strong> nos plus excentriques p<strong>un</strong>ks, <strong>ne</strong> pouvaient raisonnable<strong>me</strong>nt <strong>pas</strong><br />

incar<strong>ne</strong>r les fers de lance du nouveau peuple élu. Décidé<strong>me</strong>nt, sa tournée était <strong>un</strong> échec.<br />

Depuis u<strong>ne</strong> longue année, Dieu cherchait <strong>un</strong> peuple apte à recevoir sa parole, à respecter ses<br />

commande<strong>me</strong>nts à la lettre et capable de montrer l'exemple au reste de l'<strong>un</strong>ivers. Non… Ces<br />

chenilles vague<strong>me</strong>nt humai<strong>ne</strong>s se laisseraient peut-être subjuguer par ses paroles<br />

bienveillantes mais, au jeu de la conviction et de l'évangélisation des autres peuples, elles <strong>ne</strong><br />

tiendraient <strong>pas</strong> deux ro<strong>un</strong>ds face à des zigotos de la trempe de Terriens.<br />

Pourtant, le peuple hébreu faisait <strong>un</strong> bon peuple élu. Souffrant, martyr face au joug égyptien,<br />

pauvre com<strong>me</strong> Job, <strong>un</strong> peuple itinérant, sans possession, esclave et malgré tout, heureux. Eh<br />

bien non ! Cela avait capoté. Moïse avait échoué. Dieu avait tenté u<strong>ne</strong> nouvelle approche en<br />

envoyant directe<strong>me</strong>nt <strong>un</strong> <strong>me</strong>mbre de la famille, son propre fils. Nouvel échec.<br />

Si seule<strong>me</strong>nt Judas n'avait <strong>pas</strong> foutu le bazar ! Mais non ! Monsieur Judas avait voulu jouer les<br />

originaux, en trahissant les siens, en livrant le propre fils de Dieu à l'en<strong>ne</strong>mi romain. Le pire,<br />

c'est que Jésus l'avait su avant mê<strong>me</strong> la survenance de la trahison. Quelle idée, aussi,<br />

d'envoyer son fils en Palesti<strong>ne</strong> ! En Palesti<strong>ne</strong> ! Quand on voyait ce que la Palesti<strong>ne</strong> était<br />

devenue, depuis… Après tout, elle n'avait <strong>pas</strong> changé. Elle était toujours le théâtre<br />

d'affronte<strong>me</strong>nts ethniques durant depuis plus de deux mille ans. La plus longue guerre de<br />

l'histoire de l'humanité.<br />

Non, vrai<strong>me</strong>nt, les chenilles <strong>ne</strong> convaincraient person<strong>ne</strong>. Il fallait élire <strong>un</strong> autre peuple. A<br />

condition d'en trouver suffisam<strong>me</strong>nt docile pour l'écouter. De nos jours, avec l'avancée<br />

technologique baignant chaque foyer de l'<strong>un</strong>ivers, avec la prédominance des explications<br />

scientifiques sur les explications irration<strong>ne</strong>lles, il devenait de plus en plus coton d'organiser et<br />

de crédibiliser <strong>un</strong> bon vieux miracle. Il se trouvait toujours u<strong>ne</strong> majorité, dans l'assistance,<br />

pour affir<strong>me</strong>r qu'il y avait <strong>un</strong> truc, que c'était bidon, que la grêle enflammée, les grenouilles, la<br />

pestilence et autres fléaux, ce n'était que des sor<strong>ne</strong>ttes pour adolescents attardés.<br />

Dieu songea alors qu'il devrait se rendre aux confins de l'<strong>un</strong>ivers, au bord de la ceinture<br />

<strong>un</strong>iverselle, là où la vie naissait depuis peu, là où les planètes poussaient encore des<br />

hurle<strong>me</strong>nts accompagnant les soubresauts de la formation. Oui ! C'était la solution !<br />

S'adresser directe<strong>me</strong>nt aux peuples sortis de l'âge de la pierre, <strong>pas</strong> trop nombreux, disposant<br />

de territoires suffisam<strong>me</strong>nt vastes pour <strong>ne</strong> <strong>pas</strong> <strong>pas</strong>ser leur temps à s'entretuer pour quelques<br />

ares supplé<strong>me</strong>ntaires. Mais, cette fois-ci, il prendrait ses précautions. Il verrouillerait le<br />

systè<strong>me</strong>, son systè<strong>me</strong>, en édictant et en gravant <strong>un</strong> recueil de commande<strong>me</strong>nts dig<strong>ne</strong> du code<br />

civil napoléonien, <strong>ne</strong> comportant <strong>pas</strong> moins de mille articles. En effet, tôt ou tard, le peuple<br />

élu découvrirait le systè<strong>me</strong> judiciaire américain per<strong>me</strong>ttant de faire <strong>un</strong> procès pour tout ce qui<br />

n'est <strong>pas</strong> écrit noir sur blanc. Dès lors, le peuple élu s'autoriserait des écarts sous prétexte<br />

qu'aucu<strong>ne</strong> loi divi<strong>ne</strong> <strong>ne</strong> l'interdisait. Et le grand foutoir reprendrait…

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