Un ange ne vaut pas un radis - Je me livre ... Eric Vincent
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<strong>Un</strong> <strong>ange</strong> <strong>ne</strong> <strong>vaut</strong> <strong>pas</strong> <strong>un</strong> <strong>radis</strong><br />
La jeu<strong>ne</strong> fem<strong>me</strong>, au compte bancaire garni, au corps de rêve et aux envies sans limite,<br />
craquait régulière<strong>me</strong>nt pour le shopping. Rares étaient les week-ends où elle <strong>ne</strong> s'adonnait <strong>pas</strong><br />
à l'<strong>un</strong> de ses vices dominants : acheter de manière compulsive. Seule<strong>me</strong>nt, mademoiselle<br />
April était loin de se douter qu'<strong>un</strong> jour, elle <strong>pas</strong>serait autant de temps dans <strong>un</strong> magasin aussi<br />
curieux que celui où elle se trouvait depuis u<strong>ne</strong> demi-heure, à essayer des paires d'ailes d'<strong>ange</strong>.<br />
Com<strong>me</strong> la gentillesse, la bonté, l'amour, les senti<strong>me</strong>nts positifs servaient à propulser les â<strong>me</strong>s<br />
au pa<strong>radis</strong>, Ja<strong>ne</strong>, pourrie com<strong>me</strong> <strong>un</strong> ministre de république bananière, faisait du sur-place.<br />
Ange I<strong>ne</strong> se l'était coltinée jusqu'au magasin d'ailes <strong>ne</strong>uves et d'occasion, suant sang et eau<br />
pour soulever cette â<strong>me</strong> lourde de péchés graves et jamais absolus depuis sa première<br />
comm<strong>un</strong>ion.<br />
- Essayez celles-ci ! Proposa le tenancier de l'échoppe.<br />
- Vous n'avez rien de plus sexy ? Minauda Ja<strong>ne</strong>.<br />
Ange I<strong>ne</strong> se prit la tête en les ailes et les mains, désespéré par <strong>un</strong> tel amoncelle<strong>me</strong>nt de<br />
corruption et de mauvaises pensées.<br />
- Ben, fit le vendeur, si vous voulez de l'exotique, des ailes en autruche, il faut aller chez Inès<br />
de la Fresse Ange. Elle fait de la haute couture, cette demoiselle.<br />
- Nous n'avons <strong>pas</strong> le temps, objecta Ange I<strong>ne</strong>. Choisis et finissons-en !<br />
- OK ! OK ! Admit Ja<strong>ne</strong>.<br />
- <strong>Je</strong> crois que j'ai ce qu'il vous faut ! Coupa l'<strong>ange</strong> vendeur d'ailes, u<strong>ne</strong> lueur de malice dans les<br />
yeux.<br />
Il se dirigea vers le fond du magasin et revint les bras chargés d'ailes très aérodynamiques,<br />
très effilées. Elles étaient blanches, bien entendu mais Ja<strong>ne</strong> jurerait qu'<strong>un</strong> reflet rouge lui<br />
faisait clig<strong>ne</strong>r les yeux lorsqu'elle les observait sous <strong>un</strong> angle précis.<br />
- Elles sont d'occasion mais elles ont appartenu à l'<strong>ange</strong> des circuits, l'as des as en person<strong>ne</strong> :<br />
Juan Manuel Fangio.<br />
Ja<strong>ne</strong> endossa la tenue et éprouva immédiate<strong>me</strong>nt u<strong>ne</strong> sensation de bien-être, com<strong>me</strong> si l'â<strong>me</strong><br />
du plus célèbre pilote argentin, du plus célèbre pilote tout court, habitait encore ce costu<strong>me</strong>.<br />
"Le reflet rouge… <strong>Je</strong> n'ai <strong>pas</strong> rêvé !" Songea Ja<strong>ne</strong>.<br />
Le reflet rouge de la Scuderia Ferrari avait suivi jusqu'au pa<strong>radis</strong>.<br />
- Essayer, c'est les adopter ! <strong>Je</strong> les prends ! Conclut l'avocate.