Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Roger Picon : histoire <strong>d'Antoine</strong> <strong>Martinez</strong><br />
25 Novembre Le 3è et 1 er Bat/on sont relevés à 22 heures par le 80è<br />
Le 2è Bat/on est relevé à 20 heures<br />
Tout le régiment se porte à Reninghelst<br />
26 Novembre Cantonnement de repos à Reninghest<br />
J’aurais pu continuer comme ça jusqu’au 11 Novembre 1918, juste, à quelques jours près,<br />
quatre ans après sa disparition. Mais à quoi bon ? Ce qui se dégage de la lecture de ce journal<br />
c’est l’inanité de tous ces efforts qui sont à la base des actions microscopiques menées par<br />
chaque unité. C’est la prise de conscience de l’effarante cascade d’ordres donnés et exécutés<br />
la plupart du temps, et je pourrais dire tout le temps, sans en comprendre la portée. C’est aussi<br />
la tristesse de ce sentiment de fatalité qui a voulu que chaque unité se soit trouvée précipitée à<br />
tel ou tel endroit, tel un pion sur l’échiquier, là où la pluie de ferraille était la moins dense ou<br />
au contraire la plus drue. C’est surtout, en bout de chaine, le partage de l’angoisse de chaque<br />
bidasse attendant la mort dans les secondes à venir.<br />
Toute cette gigantesque organisation, laisse perplexe quand on la compare au résultat<br />
obtenu. Sachant cela, on reste sidéré par ce que représente cette seule phase de la guerre si on<br />
la compare à l’ensemble des opérations pendant toute la durée de celle-ci.<br />
J’en étais arrivé quasiment à la fin de la rédaction de ce document auquel je me propose<br />
d’adjoindre la transcription des lettres adressées à ses parents quand PASCAL (NDLR : mon<br />
fils) m’a suggéré de demander à DANIELLE (Picon, épouse Heinzer) qui vit en Allemagne,<br />
de consulter, comme nous l’avons fait pour Antoine, le journal de marche des unités<br />
allemandes qui se trouvaient en face du 15è RI. Décidément, Internet est un outil merveilleux.<br />
Je n’ai pas eu grand mal à dénicher un article dont je reproduis ci-après la copie. Je l’ai<br />
volontairement charcuté pour faire rentrer le texte dans le format A4 et si le résultat n’est pas<br />
brillant, il est très instructif.<br />
Je savais déjà que les bavarois et les français du 15è s’étaient frotté les côtes en Lorraine et<br />
en Belgique. De la même façon que les français avaient prélevé des troupes sur le front<br />
stabilisé de Lorraine, les allemands en avaient fait autant ! Et ce mimétisme va très loin car ce<br />
sont les mêmes unités qui se sont trouvé confrontées de nouveau quelques semaines après<br />
avoir eu maille à partir au mois d’Août.<br />
En effet on voit apparaitre dans ce résumé succinct les mêmes noms de lieu et, Ô stupeur, le<br />
nom de WYTSCHAETE ! Donc, on peut raisonnablement penser que ce sont les fantassins du<br />
5è RI bavarois qui sont responsables de la mort de notre oncle ! Mais à ce jeu là, il n’y a ni<br />
perdant, ni gagnant, puisque tout le monde y allait franco de port et d’emballage et que<br />
chacun se réjouissait des pertes de l’ennemi!<br />
J’attire cependant l’attention sur les dernières lignes qui apportent une touche d’humanité à<br />
ce compte-rendu plus que sommaire, quand il est mentionné des images horribles et les corps<br />
déchirés des amis ou des ennemis…<br />
Je joins donc, sans plus attendre, le compte-rendu de la bataille vue du côté allemand.<br />
http://www.mekerra.fr<br />
le site des anciens du lycée Leclerc de Sidi-bel-Abbès et de la plaine de la Mekerra<br />
45