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Roger Picon : histoire <strong>d'Antoine</strong> <strong>Martinez</strong><br />
ANNEXE 3<br />
Historique des opérations militaires d’Aout à Novembre 1914<br />
Il ne m’a pas paru nécessaire de continuer la transcription du journal de marche au-delà du<br />
25 Novembre 1914. Nous savons que le régiment a continué de se battre dans ce secteur du<br />
front jusqu’en janvier 1915. Son régiment a participé par la suite, en première ligne, à<br />
plusieurs batailles, notamment autour de VERDUN. Je doute qu’il ait pu en réchapper, au cas<br />
où il aurait traversé sain et sauf cette bataille de WYSTSCHAETE, à cet enfer qui a duré plus<br />
de quatre ans. Seuls, parmi ceux qui faisaient partie du contingent parti de la gare d’ALBI<br />
jusqu’à celle de MIRECOURT, me semble-t-il, seuls les blessés graves ou les prisonniers ont<br />
sauvé leur peau.<br />
A ce stade de la relation des opérations, il convient de se replacer dans le contexte<br />
historique de l’époque pour mieux comprendre ses allées et venues. Cet effort nous permettra<br />
de mieux situer le parcours de notre oncle pendant les trois mois durant lesquels il a été<br />
ballotté d’un endroit à l’autre. Nous parviendrons ainsi, sans pouvoir mesurer la somme de<br />
souffrances endurées, à comprendre quelle place était la sienne dans cette mécanique<br />
infernale.<br />
Si nous nous référons à ce fameux journal, et en le rapprochant d’autres sources de<br />
renseignements trouvées sur Internet, il est permis de retracer de manière très précise ses<br />
pérégrinations. Si je parle ainsi, c’est que la totalité de son parcours s’est déroulée pendant la<br />
phase « mouvante » de la guerre. Pendant les premiers mois de celle-ci, jusqu’à la bataille de<br />
Flandres qui l’a vu disparaître, les armées ont mené une guerre de mouvements. Chacune a<br />
cherché à déborder l’autre selon les plus purs préceptes de la tactique observée jusque là,<br />
depuis l’antiquité, par toutes les armées du monde. De la même façon, la guerre de 39-45 a été<br />
essentiellement une guerre de mouvements des plus classiques, comme celle de 1870. La<br />
seule différence a été que la stratégie s’est exercée à l’échelle planétaire et non plus à celle<br />
d’un seul ou de deux pays. La guerre de 1914-18 offre cette particularité, parmi les guerres<br />
« modernes » d’avoir été une guerre d’usure. Elle a cloué au sol plusieurs armées durant, du<br />
seul fait de l’usage des tranchées, des millions d’hommes réduits à l’état de vers de terre. La<br />
seule hantise pour les uns ou les autres a été la crainte que l’ennemi ne parvienne à forcer le<br />
dispositif ou, au contraire, l’espoir de parvenir enfin à percer le front adverse ! Ces<br />
« offensives » menées par des centaines de milliers de soldats, brisées dans l’œuf, ont causé<br />
une « densité » de morts jamais atteint dans un conflit. Citons l’affreuse boucherie de Verdun<br />
à l’initiative des allemands en 1916, le désastre de l’offensive sur le Chemin des dames en<br />
1917 voulue par le général NIVELLE, l’offensive des anglais en Flandres en 1915. Chaque<br />
fois les gains de territoire ont été de si faible ampleur eu égard aux forces jetées dans la<br />
bataille, que la guerre aurait pu s’éterniser sans la crise interne de l’Allemagne, qui a fait plus<br />
pour sa défaite que toutes les armées alliées coalisées.<br />
La lecture du journal de marche, au début de cette guerre, mentionne à plusieurs reprises la<br />
présence de tranchées. A cela rien de particulier. Celles-ci faisaient naturellement partie de la<br />
panoplie des moyens mis en œuvre pour se protéger de l’ennemi. Ce ne devaient être que des<br />
http://www.mekerra.fr<br />
le site des anciens du lycée Leclerc de Sidi-bel-Abbès et de la plaine de la Mekerra<br />
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