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Histoire d'Antoine Martinez - Accueil

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Roger Picon : histoire <strong>d'Antoine</strong> <strong>Martinez</strong><br />

Ce croquis, tiré d’un témoignage d’un rescapé de cette bataille, est précieux à plus d’un<br />

titre. C’est dommage que je n’en aie eu connaissance qu’après notre retour, car il nous aurait<br />

permis de nous faire une meilleure idée de la disposition exacte des troupes du 15è RI. Ce<br />

document ne se limite pas à la position 143 ème . On lit, si on veut se pencher de près, que les<br />

postions du 15 ème , et même semble-il du 80 ème , sont indiquées ! On voit bien que le 15 ème est<br />

positionné sur la route qui relie Wytschaëte à Kemmel. Et, mieux que ça, la fameuse chapelle,<br />

objectif de l’attaque de la 10 ème Cie, y est clairement mentionnée ! Lors de notre visite, nous<br />

avons eu beau écarquiller les yeux, nous n’avons pas vu cette chapelle qui a dû être rasée du<br />

paysage !<br />

Je crois avoir tout dit sur la bataille elle-même, sur son importance, les enjeux stratégiques<br />

etc… mais on ne peut se faire une idée aussi exacte que possible de ce qui s’est réellement<br />

passé que si on s’est rendu sur le lieu même de cette rencontre, pour se rendre compte, de<br />

visu, des à-côtés de l’affaire. Tout d’abord, Le village lui-même n’offre aucune particularité.<br />

Nous nous sommes présentés à la mairie, ou ce qui semble la mairie, où deux jeunes femmes<br />

nous ont reçu, qui, dans un français épouvantable, n’ont rien pu nous dire ! On se demande<br />

même si elles savaient qu’il y avait eu une bataille dans le secteur 100 ans auparavant ! En<br />

tout cas, aucun écho des français qui s’étaient fait trouer la peau en 1914. Tout le secteur est<br />

consacré en priorité aux anglais. Ceux-ci ont très bien fait les choses. Chaque cadavre a été<br />

enterré séparément, contrairement à la France qui a entassé dans des ossuaires les restes de ses<br />

soldats. C’est ainsi que lorsque nous nous sommes rendus au mont Kemmel où plus de 5000<br />

soldats français sont morts pendant la dernière offensive allemande de mars 1918, le carré où<br />

ils reposent ne fait pas plus de 50 mètres de côté (voir photos) ! De nombreux cimetières<br />

regroupent, ça et là, les tombes des « tommies » tombés dans le secteur, parfois dans de petits<br />

cimetières perdus au milieu des cultures, mais toujours impeccablement entretenus ! On peut<br />

affirmer aujourd’hui que notre espoir que les 600 soldats inconnus du cimetière anglais de<br />

Wytschaete soient ceux des français disparus en novembre 1914 est totalement infondé. Nos<br />

morts sont amalgamés à la terre flamande et nul n’en a jamais plus entendu parler ! On peut<br />

chercher tant qu’on voudra, nulle stèle, nul caillou, ne vient rappeler que dans ces champs<br />

bucoliques (enfin, c’est une image, parce qu’en novembre ce ne pas être très gai dans ce bled,<br />

guerre ou pas guerre !) des hommes jeunes se sont volatilisés. Les allemands, et je regrette<br />

que nous n’ayons pas eu assez de flair pour s’en rendre compte, ont conservé tout un réseau<br />

de tranchées sur le côté Est du village. Si vous examinez de près la photo de l’église vous<br />

pouvez lire sur la plaque indicatrice en bleu « Bayernwald ». Il aurait fallu y aller mais, bon,<br />

on pourra toujours y retourner ! Un jour…<br />

Un peu d’histoire cependant avant de refermer la page : les britanniques ont tenu le secteur à<br />

partir de Novembre 1914, jusqu’à la fin de la guerre. Aussi loin qu’on se déplace dans la zone<br />

où ils cantonnaient, tout porte l’empreinte de l’ « english way of life », si j’ose m’exprimer<br />

ainsi. Notamment à Ypres, où une église est entièrement consacrée au culte anglican avec une<br />

multitude de témoignages sur leurs morts et disparus ! Mais leur présence n’a pas été de tout<br />

repos. En effet, si le village était resté aux mains des allemands à la fin du mois de Novembre<br />

1914, les anglais l’avaient repris en Mai 1917, sans doute au prix de pertes sensibles, puis<br />

l’avaient reperdu en Mars 1918, comme je viens de le dire au cours de l’offensive allemande<br />

qui avait failli mettre en terme à la guerre en leur faveur ! Selon un document anglais que j’ai<br />

lu à Ypres, il arrivait souvent que les cimetières soient ravagés par des bombardements et que<br />

les morts soient absolument « perdus » pour toujours! C’est ce qui a dû se produire pour notre<br />

oncle.<br />

http://www.mekerra.fr<br />

le site des anciens du lycée Leclerc de Sidi-bel-Abbès et de la plaine de la Mekerra<br />

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