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Roger Picon : histoire <strong>d'Antoine</strong> <strong>Martinez</strong><br />
excavations creusées à la hâte et nullement aménagées pour une longue durée. Elles étaient<br />
creusées pour la circonstance. Il faut noter que dans la première phase de la bataille de<br />
reconquête rêvée par JOFFRE, les soldats chargeaient à la baïonnette en masses compactes et<br />
n’avaient pas le reflexe de se mettre à l’abri dans la moindre tranchée quand ils étaient<br />
fauchés par les mitrailleuses ennemies !! L’exemple des allemands, toujours en avance d’une<br />
guerre, a été mis à profit, mais avec un temps de retard.<br />
Cependant, à ce stade des opérations, elles étaient sommairement creusées à une profondeur<br />
médiocre. Elles permettaient à la troupe, soit de se préparer à l’abri des regards pour servir de<br />
point de jaillissement ou, au contraire, pour se replier en cas de recul ou de bombardement par<br />
l’artillerie adverse. Elles n’avaient pas encore ce caractère permanent et « sophistiqué »<br />
qu’elles devaient acquérir par la suite, depuis le recul des allemands sur l’Aisne jusqu’à<br />
pratiquement l’arrivée des américains en Juillet 1918. Je rappelle ici que notre père est arrivé<br />
sur le front juste à cette période et qu’il n’a pas connu la vie des tranchées, du moins telle<br />
qu’elle avait été vécue par les troupes en présence, pendant pratiquement quatre ans !<br />
Précisons tout de suite que le 15ème Régiment d’Infanterie faisait partie de la 63 ème Brigade<br />
d’Infanterie, de la 32 ème Division d’Infanterie et du 16 ème Corps d’Armée. Je mentionnerai<br />
chaque fois l’unité dont il faisait partie en rouge. Pendant la durée de la campagne en<br />
Lorraine, il fait partie de la 2 ème Armée sous le commandement du général de CASTELNAU.<br />
Il faudra constamment avoir à l’esprit ces données car elles permettent de situer au plus près<br />
le parcours d’Antoine MARTINEZ.<br />
Quatre grandes périodes marquent ce début de la guerre pour les hommes partis d’Albi le 8<br />
Août 1914 : LA LORRAINE - LE SAILLANT DE ST-MIHIEL - L’AISNE – LA<br />
BELGIQUE<br />
I - Front de LORRAINE : Du 8 Août 1914 au 13 Septembre 1914.<br />
Avant d’entrer plus en détail dans les opérations de cette partie du front, il convient de le<br />
situer d’un point de vue géographique, mais aussi historique.<br />
Le traité de Versailles de 1871 par lequel l’Allemagne annexait l’Alsace et la Lorraine a<br />
alimenté pendant plus de quarante ans les fantasmes des français. Ils ont attendu pendant tout<br />
ce temps que le sort des armes nous permette enfin de récupérer ces trois départements (Haut<br />
et Bas-Rhin, Moselle). C’est ainsi que chaque ville de France a compté au moins une rue, ou<br />
une avenue, ou une place baptisée du nom de Strasbourg ou de Metz ou d’Alsace-Lorraine !<br />
Compte tenu de cet état d’esprit qui s’exprimait en toutes occasions et de façon non allusive,<br />
la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France a été considérée par tous comme une<br />
aubaine. Enfin nous tenions notre revanche ! Pendant ces quarante ans, la politique extérieure<br />
de la France a été orientée par le souci constant de nouer des alliances susceptibles de nous<br />
servir le jour où le conflit attendu et espéré aurait lieu. En ce début de siècle, la France<br />
n’avançait pas seule. Nous avions un empire colonial immense. Nous avions fait alliance avec<br />
l’Angleterre, elle-même à la tête d’un empire colonial non moins immense. Nous avions fait<br />
alliance avec la Russie, de l’autre côté de l’empire allemand, elle aussi immense et fort<br />
peuplée…<br />
http://www.mekerra.fr<br />
le site des anciens du lycée Leclerc de Sidi-bel-Abbès et de la plaine de la Mekerra<br />
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