Le rituel agraire.pdf - Ayamun
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Ainsi à Djemâa Saharidj, on frappe avec des branches rapportées<br />
le dos des bêtes de l'étable afin d'écarter d'elles tous<br />
les maux. Ce faisant on dit :<br />
Tasetta ilili,<br />
elmal-iw ad yettili !<br />
O branche de laurier-rose, puisse mon bétail prospérer !<br />
Ailleurs, à Taguemount Azouz et aux Ouadhias, une partie<br />
des branches cueillies sera réservée pour la maison. Une<br />
vieille les prendra, fera le tour de l'habitation en frappant<br />
les murs, les coins et les récipients à provisions afin d'en<br />
écarter vers et insectes. Elle ne cessera de prononcer au<br />
cours de cette opération la formule utilisée pour la plantation<br />
dans les champs. Puis elle déposera les branches sous<br />
le toit où elles se dessécheront et serviront par la suite à des<br />
fumigations contre les maladies provoquées par les djenouns.<br />
Ce rite apparenté aux « iheskulen (sorcelleries) » est<br />
parfois l'affaire des vieilles uniquement. Elles choisiront<br />
une variété spéciale de laurier dite « royale (agellid ilili) »<br />
et qui a ses feuilles groupées par quatre et non par trois<br />
comme dans l'espèce ordinaire. Cette variété serait, selon<br />
la croyance populaire, celle dont Adam et Eve auraient utilisé<br />
le feuillage pour protéger leur nudité. (Cf. Sourate VII,<br />
El 'Araf, v. 22 et Sourate XX, Ta Ha, v. 121.)<br />
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