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Le rituel agraire.pdf - Ayamun

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du et un groupe ou encore entre deux groupes. Un de ces<br />

moyens, dans le domaine religieux, était la debiha (arabe)<br />

ou tiyersi (berbère). Quelques exemples illustreront le véritable<br />

sens de la debiha. La debiha était employée pour obtenir<br />

la protection d'un autre parti.<br />

I <strong>Le</strong>s Todgha, tribu du Haut-Atlas, avaient la coutume<br />

suivante : dès qu'un assassin avait perpétré son crime,<br />

il s'enfuyait pour se mettre à l'abri chez la tribu voisine des<br />

A. Izdegg, emmenant avec lui 9 membres de sa famille.<br />

Puisque c'était une tribu hostile, l'assassin devait recourir<br />

à la debiha pour assurer sa propre sécurité et celle de ses<br />

parents. A leur arrivée, ils allaient voir le chef du village<br />

et lui achetaient un mouton. Ensuite ils déclaraient qu'ils<br />

étaient des réfugiés et qu'ils aimeraient qu'on leur désigne<br />

une famille à qui offrir la debiha. Devant la maison de la<br />

famille en question en égorgeait l'animal en enduisant de<br />

sang le seuil de la porte d'entrée. Dès que le propriétaire de<br />

la maison s'apercevait de ce qui se passait, il sortait et souhaitait<br />

la bienvenue au groupe (4).<br />

-- *<br />

II A Andjra, au nord du Maroc, si quelqu'un demandait<br />

la protection de tout un village, il accomplissait habituellement<br />

la debiha devant l'entrée de la mosquée au moment<br />

même où les fidèles quittaient l'édifice après le culte.<br />

En égorgeant l'animal il disait par exemple : Je suis dans le<br />

ear d'Allah, ô assemblée, et dans le vôtre et celui de vos enfants.<br />

Au nom d'Allah, regardez-moi et ne passez pas sans<br />

me voir. » Si l'animal dans ses derniers sursauts se redressait,<br />

alors le car (une contrainte de honte religieuse) était<br />

considéré comme très grave (5).<br />

III A Nesrat, une localité dans le sud du Maroc, on employait<br />

jadis la debiha lorsqu'on demandait la protec-<br />

4) E. UBACH et E. RACKOW, « Quellen zur ethnologischen Rechtsforschung<br />

von Nordafrika, Asien und Australien, Sitte und Recht in<br />

Nordafrika», Zeitschrift fur vergleichende Rechtswissenschaft, XL,<br />

Ergànzungsband, Stuttgart, 1923, pp. 140 sq.<br />

5) WESTERMARCK, op. cit., I, p. 528.

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