L'introduction en Chine des techniques européennes de l ... - AFEC
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Les <strong>techniques</strong> europé<strong>en</strong>nes et l'industrie <strong>de</strong> la soie <strong>en</strong> <strong>Chine</strong><br />
Entre les <strong>de</strong>ux guerres <strong>de</strong> l'Opium : 1840-1860<br />
L'évolution <strong>de</strong> 1 ' industrie chinoise <strong>de</strong> la soie est <strong>en</strong> fait indirectem<strong>en</strong>t liée à<br />
celle <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> l'industrie du coton. Mal acclimaté au départ, le<br />
coton a bénéficié <strong>de</strong> l'évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>techniques</strong> et <strong>de</strong> ses avantages<br />
intrinsèques sur la soie, sa solidité et son coût modique qui le mettait à la<br />
portée du plus grand nombre. Son développem<strong>en</strong>t culmina à la fin <strong>de</strong> la<br />
dynastie <strong><strong>de</strong>s</strong> Ming, particulièrem<strong>en</strong>t sous le règne <strong>de</strong> Jiajing (1522-1566),<br />
lorsque beaucoup <strong>de</strong> provinces traditionnellem<strong>en</strong>t séricicoles délaissèr<strong>en</strong>t<br />
peu à peu la production <strong>de</strong> soie pour la culture du coton. Seule la région <strong>de</strong><br />
la vallée du bas-Yangzi, et quelques régions du Sichuan et du Shandong<br />
dont les sols et le climat étai<strong>en</strong>t peu favorables au coton, restèr<strong>en</strong>t fidèles à<br />
la sériciculture. Les taxes très importantes imposées par 1 ' État étai<strong>en</strong>t telles<br />
que seul l'élevage <strong><strong>de</strong>s</strong> vers à soie permettait aux paysans <strong>de</strong> doubler les<br />
rev<strong>en</strong>us <strong>de</strong> l'activité agricole t<br />
Au début du xvm e siècle, la pression démographique s'accrut et <strong>de</strong>vint<br />
une <strong><strong>de</strong>s</strong> premières préoccupations <strong><strong>de</strong>s</strong> souverains <strong><strong>de</strong>s</strong> Qing 5 . Sous le règne<br />
<strong>de</strong> Yongzh<strong>en</strong>g (1723-1735), l'agriculture vivrière et les cultures industrielles<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>tinées à la production <strong>de</strong> textiles fur<strong>en</strong>t <strong>en</strong>couragées pour t<strong>en</strong>ter <strong>de</strong><br />
4 Cf.P<strong>en</strong>gZeyi,Zhongguojindaishougongyeshiziliao, 1840-1949, vol. I,p. 210<br />
qui cite un passage <strong>de</strong> la monographie <strong>de</strong> la préfecture <strong>de</strong> Huzhou sous<br />
Qianlong : [la culture du coton] « comm<strong>en</strong>ce à l'époque <strong><strong>de</strong>s</strong> Song et <strong><strong>de</strong>s</strong> Yuan.<br />
Les régions <strong>de</strong> douanes frontières et les provinces du Shaanxi, Fujian et<br />
Guangdong <strong>en</strong> bénéfici<strong>en</strong>t les premières. P<strong>en</strong>dant les règnes <strong>de</strong> Hongwu ( 1368-<br />
1398) et Yongle (1403-1424), comme les profits obt<strong>en</strong>us par le coton étai<strong>en</strong>t<br />
c<strong>en</strong>t fois supérieurs à ceux <strong>de</strong> la soie et <strong>de</strong> la ramie, elle se répandit dans tout<br />
l'Empire. Dès lors, la population occupée à la sériciculture diminua. Mais la<br />
région <strong>de</strong> Huzhou, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> sa situation géographique basse et humi<strong>de</strong> (di<br />
beishi), n'est pas favorable au coton. Quand la terre est stérile et que les taxes<br />
sont lour<strong><strong>de</strong>s</strong> (tianji shuizhong), on ne peut que gagner à se consacrer à la<br />
sériciculture ».<br />
5 Dès la secon<strong>de</strong> moitié du XVI e siècle, la croissance considérable <strong>de</strong> la population<br />
chinoise fut l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> facteurs qui poussa les Ming à ouvrir les provinces côtières<br />
du Sud-Est au commerce maritime. Cf. Zhang Bincun, « Shiliu-shiba shiji<br />
Zhongguo haimao sixiang <strong>de</strong> yanjin », p. 49-51.<br />
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