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M.I.L VIGILANCE - MIL la droite civique gaulliste et patriote

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Chine ou le Viêtnam, p<strong>la</strong>ce à Thiers pour <strong>la</strong> coutellerie, aux p<strong>et</strong>ites vallées<br />

vosgiennes pour le linge de maison, à <strong>la</strong> vallée du Rhône pour <strong>la</strong> céramique.<br />

Sur ses nouveaux partenaires, Edmond Kassapian, président de <strong>la</strong> société<br />

Geneviève L<strong>et</strong>hu, ne tarit pas d’éloges : « Dans les arts de <strong>la</strong> table, le professionnalisme<br />

n’est pas en Chine, mais bien en France ! Ici, lorsque l’on décide<br />

de travailler avec un coutelier, on peut développer les produits ensemble,<br />

réaliser des proj<strong>et</strong>s communs ; rien de tel à attendre d’un partenaire chinois ».<br />

Et puis quelle belle image ! En ces temps de mondialisation douloureuse, le<br />

“made in France” est du meilleur eff<strong>et</strong> mark<strong>et</strong>ing… Les quelques entreprises<br />

qui se sont livrées à l’exercice, au r<strong>et</strong>our de Chine, d’Europe centrale ou du<br />

Brésil, ne manquent d’ailleurs pas de le faire savoir.<br />

La coopérative d’opticiens Atol, qui a décidé en 2006 de ramener dans le Jura<br />

<strong>la</strong> production de ses collections de lun<strong>et</strong>tes Ushuaia, a ainsi <strong>la</strong>rgement utilisé<br />

l’argument de vente tricolore. Objectif : que nul n’ignore un patriotisme économique<br />

auquel les Français seraient, paraît­il, sensibles. Les origines européennes<br />

sont d’autant plus rassurantes que des scandales comme ceux du <strong>la</strong>it<br />

additionné de mé<strong>la</strong>mine ou des jou<strong>et</strong>s dangereux ont fini par valoir une réputation<br />

sulfureuse au “made in China”. Ce n’est pas par hasard que Smoby, fabricant<br />

jurassien rach<strong>et</strong>é par le groupe allemand Simba, vient d’annoncer <strong>la</strong><br />

relocalisation de sa production de tricycles en Espagne.<br />

Le mark<strong>et</strong>ing n’est pourtant pas le seul argument développé par les entreprises<br />

qui font le choix d’une relocalisation partielle ou totale de leur activité. Première<br />

difficulté des imp<strong>la</strong>ntations lointaines, de toute évidence, de longs <strong>et</strong> complexes<br />

transports de marchandises. « Comme tout le monde va en Chine, déplore<br />

Edmond Kassapian, les ports sont encombrés, les bateaux pleins, les dé<strong>la</strong>is de<br />

traitement des chargements accroissent encore les temps de transport déjà<br />

longs. » Dans ces conditions, comment assurer <strong>la</strong> réactivité que l’organisation<br />

en “juste à temps” rend indispensable ? Ce sont ces dé<strong>la</strong>is de livraison qui ont<br />

convaincu Sul<strong>la</strong>ir Europe de rapatrier à Montbrison, dans <strong>la</strong> Loire, sa production<br />

de compresseurs à air destinés à <strong>la</strong> construction. Fabriqués en Chine, ces<br />

matériels étaient livrés environ cinq mois après <strong>la</strong> commande. Impossible, avec<br />

de tels dé<strong>la</strong>is, de maintenir les parts de marché en France.<br />

Même difficulté, provenant des temps de fabrication plus que d’acheminement,<br />

pour Georges Lustigman, président des ateliers de tricotage La Mascotte, à<br />

Roanne. À c<strong>et</strong>te PME qui conçoit <strong>et</strong> réalise pièces tricotées <strong>et</strong> pull­overs avec<br />

une quinzaine d’employés, <strong>la</strong> délocalisation vers l’Europe centrale <strong>et</strong> le Maghreb,<br />

à <strong>la</strong> fin des années 1990, était apparue comme <strong>la</strong> seule solution pour<br />

résister à l’invasion des textiles asiatiques. Quelques années plus tard, les<br />

temps de fabrication d’un pull­over – deux fois plus long qu’en France – ont<br />

ramené <strong>la</strong> PME à Roanne. D’autant que le gain sa<strong>la</strong>rial se révé<strong>la</strong>it modeste<br />

dans un métier où <strong>la</strong> main­d’œ uvre a une importance mineure. Nouveau choix<br />

du président : « Miser sur <strong>la</strong> proximité entre lieux de fabrication <strong>et</strong> de distribution,<br />

sur <strong>la</strong> créativité de nos équipes <strong>et</strong> sur leur rapidité d’exécution ; le tout<br />

nous perm<strong>et</strong> de livrer un produit évaluable <strong>et</strong> adaptable rapidement aux goûts<br />

changeants de <strong>la</strong> clientèle. »<br />

Un choix qui s’explique d’autant mieux que ces dernières années, les coûts du<br />

transport ont fortement augmenté. Une explosion des prix telle, observe un<br />

rapport publié récemment par <strong>la</strong> banque canadienne CIBC, qu’elle a un impact<br />

substantiel sur le niveau des exportations chinoises vers les États­Unis. Du<br />

coup, à choisir entre deux pays à faibles coûts de production pour y imp<strong>la</strong>nter<br />

une unité de production ou y choisir un site d’approvisionnement, nombre<br />

d’entreprises américaines tendraient désormais à préférer le Mexique à <strong>la</strong><br />

Chine, <strong>la</strong> proximité apparaissant comme un avantage comparatif décisif<br />

lorsqu’il s’agit de servir prioritairement le marché nord­américain.<br />

Autre avantage en voie d’affaiblissement des pays dits low cost, les coûts<br />

sa<strong>la</strong>riaux. Dans ce domaine, de très fortes disparités ont longtemps subsisté au<br />

sein même de l’Union européenne. En 2004, dans les nouveaux États membres<br />

de l’Union, un sa<strong>la</strong>rié coûtait en moyenne cinq fois moins cher que le<br />

même actif au sein de l’Europe des Quinze. Ce sont ces disparités qui ont fait<br />

de <strong>la</strong> Roumanie un véritable “atelier” de l’Europe de l’Ouest, notamment dans le<br />

textile, <strong>la</strong> chaussure ou le meuble… Malgré un mouvement réel de rattrapage,<br />

comparable à celui que l’on a observé en Grèce, en Espagne <strong>et</strong> au Portugal à<br />

<strong>la</strong> fin des années 1980, des différences de sa<strong>la</strong>ires demeurent, mais elles se<br />

sont estompées pour les hauts niveaux de qualification. De plus, les entreprises<br />

se sont vite aperçues sur le terrain que les coûts du personnel n’étaient pas <strong>la</strong><br />

seule variable à prendre en compte. Productivité, qualité des produits finis <strong>et</strong><br />

disponibilité des approvisionnements viennent souvent singulièrement compliquer<br />

<strong>la</strong> tâche des industriels fraîchement installés <strong>et</strong>, au bout du compte, accroître<br />

les coûts.<br />

Quant à l’Asie, les sa<strong>la</strong>ires changent rapidement. « En moyenne, le sa<strong>la</strong>ire<br />

annuel aurait augmenté en Chine de 20 % depuis 2003. Dans <strong>la</strong> même période,<br />

il ne progressait que de 3 % environ aux États­Unis », explique Jean­<br />

Pierre Chanteau, enseignant chercheur à l’université Grenoble­II.<br />

Pour les qualifications difficiles à trouver, c’est plutôt de f<strong>la</strong>mbée des prix qu’il<br />

faudrait parler : dans <strong>la</strong> région de Shanghai, les cadres supérieurs sont désormais<br />

rémunérés entre 40 000 <strong>et</strong> 80 000 euros annuels. Alors même que les<br />

universités chinoises ont mis près de 5 millions de diplômés sur le marché du<br />

travail en 2007, le problème d’adéquation entre l’offre <strong>et</strong> <strong>la</strong> demande de maind’œ<br />

uvre qualifiée est loin d’être réglé…<br />

Les entreprises qui imp<strong>la</strong>ntent une unité de production à l’étranger ont à affronter<br />

bien d’autres risques. Parmi eux, ceux que comporte tout transfert de<br />

technologie : travailler avec des partenaires locaux revient parfois tout simplement<br />

à former sa propre concurrence à venir. C’est aussi faciliter le travail<br />

d’une contrefaçon qui s’avère ensuite impossible à combattre. « Quand vous<br />

avez un modèle original, il est aussitôt copié. Il n’y a que <strong>la</strong> couleur qui change !<br />

Pour nous qui créons 1 500 produits tous les six mois, impossible de lutter !<br />

D’autant qu’il y a peu de recours », souligne encore Edmond Kassapian.<br />

Il serait bien imprudent d’en conclure que <strong>la</strong> localisation dans les pays low cost<br />

a perdu son intérêt pour les industriels ; les relocalisations en Europe<br />

d’entreprises revenues de destinations lointaines ne semblent pas concerner,<br />

en réalité, plus d’une cinquantaine d’entreprises chaque année : un chiffre<br />

marginal.<br />

Dans le même temps, <strong>la</strong> délocalisation se poursuit ; le plus souvent, il ne s’agit<br />

pas à proprement parler de déménager à <strong>la</strong> cloche de bois équipements <strong>et</strong><br />

machines mais plutôt de localiser hors d’Europe tout investissement nouveau,<br />

ou encore de multiplier les approvisionnements dans les pays à faibles coûts<br />

sa<strong>la</strong>riaux. Dans c<strong>et</strong>te acception du terme, le mouvement n’est pas près de<br />

s’inverser, a fortiori dans le contexte économique actuel particulièrement déprimé<br />

en Europe de l’Ouest.<br />

Reste pourtant que les déconvenues accumulées ont conduit les chefs<br />

d’entreprise à peser de plus en plus précisément les avantages comparés des<br />

différentes localisations avant de céder aux sirènes du low cost. Aujourd’hui,<br />

une imp<strong>la</strong>ntation en Asie sert au moins autant à servir l’immense marché<br />

régional qu’à réexporter vers l’Europe. De <strong>la</strong> même façon, de p<strong>et</strong>its pays<br />

comme les États baltes apparaissent davantage comme des tremplins vers <strong>la</strong><br />

grande Russie ou l’Ukraine voisines que comme des bases de réexportation<br />

vers l’Europe de l’Ouest. La problématique est différente en Europe centrale,<br />

plus proche. Mais on ne pourra bientôt plus vraiment y parler de low cost. « Les<br />

entreprises comprennent désormais qu’il faut calculer l’intégralité du coût d’une<br />

délocalisation avant d’y procéder <strong>et</strong> bien peser les avantages attendus »,<br />

souligne Emmanuel Stancu, directeur du cabin<strong>et</strong> Strategest Europe Consulting,<br />

spécialisé dans l’accompagnement des entreprises en Roumanie.<br />

Pour minoritaires qu’elles soient, les relocalisations ont ainsi un eff<strong>et</strong> positif<br />

col<strong>la</strong>téral inattendu, en prouvant qu’il en va des avantages comparatifs comme<br />

des trains : un coût – avantageux – peut en cacher un autre – désastreux – , <strong>et</strong><br />

un pays low cost peut, si l’on n’y prend pas garde, devenir un véritable gouffre !<br />

Valeurs Actuelles du 8 janvier 2009<br />

DES LYCEENS INTERDITS DE BAC A VIE<br />

POUR AVOIR DÉCHIRÉ L’EMBLÈME NATIONAL<br />

Ils seront traduits en conseil de discipline <strong>et</strong> en justice, comme prévu dans le<br />

Code pénal, pour avoir porté atteinte à l’emblème national. Quatre élèves des<br />

c<strong>la</strong>sses terminales du lycée Okba­ Ben Nafaâ à Bab El Oued viennent d’être<br />

interdits à vie à l’examen du bacca<strong>la</strong>uréat. Ils sont accusés d’outrage à <strong>la</strong><br />

République. Les faits remontent à <strong>la</strong> semaine dernière. Ces quatre lycéens,<br />

ayant bénéficié des cours de soutien institués par le ministère de l’Education<br />

nationale pour les c<strong>la</strong>sses d’examen, ont arraché l’emblème national flottant<br />

dans <strong>la</strong> cour de l’établissement, pour le déchirer <strong>et</strong> le remp<strong>la</strong>cer aussitôt par le<br />

drapeau français, rapporte le journal arabophone En­Nahar El Djadid. L’offense<br />

n’a été constatée que quelques minutes plus tard par les services pédagogiques<br />

de l’établissement. Après avoir pris connaissance de ces faits, ces derniers<br />

ont contacté le directeur de l’éducation de <strong>la</strong> wi<strong>la</strong>ya d’Alger pour prendre<br />

des mesures correctionnelles. Ce dernier a avisé à son tour le ministère de<br />

l’Education qui a pris l’affaire en main. Dans un entr<strong>et</strong>ien accordé au quotidien<br />

arabophone El Chourouk, le premier responsable du secteur, Benbouzid Boubekeur,<br />

a annoncé que ces élèves seront traduits en conseil de discipline, puis<br />

en justice pour avoir porté atteinte à l’emblème national, comme prévu dans le<br />

Code pénal. Offusqué par ce geste, il a appelé tous les acteurs pédagogiques à<br />

dénoncer <strong>et</strong> « lutter » contre ce genre de comportement dép<strong>la</strong>cé au sein des<br />

établissements sco<strong>la</strong>ires algériens, <strong>et</strong> de ne faire preuve d’aucune « indulgence».<br />

Il a également rappelé dans ce sil<strong>la</strong>ge, l’importance de « l’éducation<br />

<strong>civique</strong> », instaurée c<strong>et</strong>te année dans le cadre de <strong>la</strong> nouvelle réforme pédagogique<br />

dans toutes les c<strong>la</strong>sses <strong>et</strong> à tous les niveaux. Une autre source a, quant<br />

à elle, assuré que le département de Benbouzid suivra c<strong>et</strong>te affaire de manière<br />

rigoureuse <strong>et</strong> qu’aucun effort ne sera ménagé pour lutter contre ces « nouvelles<br />

attaques » menées directement ou indirectement l’encontre de l’un des symboles<br />

de <strong>la</strong> nation. Pour rappel, c<strong>et</strong>te affaire n’est pas <strong>la</strong> première du genre. Le<br />

secteur de l’éducation a vécu précédemment une affaire simi<strong>la</strong>ire lorsqu’un<br />

coupl<strong>et</strong> de l’hymne national a été supprimé du livre d’éducation <strong>civique</strong> de <strong>la</strong> 5e<br />

année primaire. Les auteurs qui ont c<strong>la</strong>mé leur innocence <strong>et</strong> p<strong>la</strong>idé une « erreur<br />

d’inattention » ont été sanctionnés. Ils ont été relevés de leurs fonctions, dans<br />

un premier temps, avant de se voir interdits d’exercer toute activité en re<strong>la</strong>tion<br />

avec l’é<strong>la</strong>boration de livres sco<strong>la</strong>ires.<br />

L’expression (Alger) du 3 janvier 2009<br />

<strong>MIL</strong>­<strong>VIGILANCE</strong> N° 5/2009<br />

Mouvement Initiative <strong>et</strong> Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois<br />

Imprimerie spéciale

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