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M.I.L VIGILANCE - MIL la droite civique gaulliste et patriote

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Dans le domaine de l'édition <strong>et</strong> de <strong>la</strong> culture, l'appel à <strong>la</strong> désobéissance <strong>civique</strong><br />

voire l'apologie de l'émeute sont à <strong>la</strong> mode. Un p<strong>et</strong>it livre, L'Insurrection qui<br />

vient, est élu «coup de cœ ur» par de nombreux libraires, <strong>et</strong> fait penser à une<br />

suite de Vers <strong>la</strong> guerre civile, écrit en 1969 par Serge July <strong>et</strong> A<strong>la</strong>in Geismar.<br />

Les auteurs ­ anonymes, comme l'exige désormais tout bon «p<strong>la</strong>n média» en<br />

pareil cas ­ préconisent de s'inspirer de <strong>la</strong> Commune de Paris. Ils jouent avec<br />

l'idée de déclencher une révolution, sans aller toutefois, contrairement à leurs<br />

aînés en 1969, jusqu'au bout de leur logique de justification de <strong>la</strong> violence.<br />

Sur le front universitaire, <strong>la</strong> ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie<br />

Pécresse, condamne régulièrement «<strong>la</strong> violence, <strong>la</strong> séquestration des présidents<br />

<strong>et</strong> les menaces de boycott des jurys du bac». Mais celles­ci n'en continuent<br />

pas moins. Les présidents des universités de Rennes­II <strong>et</strong> d'Orléans ont<br />

été séquestrés mardi. Et certains enseignants­chercheurs de l'université de<br />

Rouen, proches du Snesup­FSU, ont annoncé mercredi leur intention de ne<br />

pas siéger aux jurys du bacca<strong>la</strong>uréat de leur académie.<br />

Les partis de gouvernement se divisent sur l'attitude à adopter à l'égard de ces<br />

mouvements. Si l'extrême gauche les approuve, sans surprise, <strong>la</strong> première<br />

secrétaire du PS, Martine Aubry, s'efforce de réconcilier l'inconciliable. Se<br />

p<strong>la</strong>çant d'abord sur un p<strong>la</strong>n juridique, <strong>la</strong> maire de Lille a déc<strong>la</strong>ré qu'«en aucun<br />

cas les violences, quand on porte atteinte à <strong>la</strong> liberté de circu<strong>la</strong>tion des personnes,<br />

ne peuvent être justifiées». Mais Aubry, reprenant ensuite à son<br />

compte le vocabu<strong>la</strong>ire de l'extrême gauche, a ajouté que «<strong>la</strong> violence sociale»<br />

<strong>et</strong> «<strong>la</strong> brutalité» expliquent qu'«on peut en arriver là». Dimanche, Ségolène<br />

Royal avait pour sa part constaté «l'illégalité» des séquestrations de cadres tout<br />

en ajoutant que «les sa<strong>la</strong>riés doivent forcer le barrage de l'injustice absolue».<br />

En termes plus pondérés, François Bayrou a estimé que «toute violence doit<br />

être condamnée (… ) mais il faut mesurer ce que ce<strong>la</strong> révèle du climat social<br />

dans notre pays, d'inquiétude, de colère, souvent de sentiment d'injustice».<br />

Les personnalités de <strong>droite</strong> partagent souvent le diagnostic du porte­parole de<br />

l'UMP, Frédéric Lefebvre, qui accuse le PS d'«inciter matin, midi <strong>et</strong> soir à <strong>la</strong><br />

violence dans notre pays» <strong>et</strong> de «surfer sur les angoisses des Français» pour<br />

«se refaire une santé». Les mêmes, contrairement à Lefebvre, associent toutefois<br />

rarement Bayrou à ce jugement sévère. Et il est vrai que le spectre de «<strong>la</strong><br />

chienlit», selon <strong>la</strong> célèbre expression du général de Gaulle en mai 68, est aussi<br />

un bon argument électoral pour <strong>la</strong> <strong>droite</strong>, qui peut espérer ressouder son camp<br />

à c<strong>et</strong>te occasion. L'inquiétude n'est pourtant pas feinte chez les députés UMP.<br />

«Chez moi, toutes les PME sont touchées par <strong>la</strong> crise, témoigne A<strong>la</strong>in Ferry,<br />

député du Bas­Rhin. Les séquestrations de patrons ne règlent rien, mais il est<br />

vrai que le mal est profond.»<br />

Le Figaro du 9 avril 2009<br />

DUR, DUR DE FAIRE DES LISTES…<br />

Nico<strong>la</strong>s Dupont­Aignan n’est pas au bout de ses peines. Après avoir dû changer<br />

de tête de liste en Ile­de­France, pour cause de défection de <strong>la</strong> candidate<br />

désignée, l’universitaire Anne­Marie Le Pourhi<strong>et</strong> (remp<strong>la</strong>cée par l’obscur maire<br />

de Saint­Prix, dans le Val d’Oise, Jean­Pierre Enjalbert), il avait à peine <strong>la</strong>ncé<br />

sa campagne qu’il apprenait que <strong>la</strong> tête de liste de Debout <strong>la</strong> République (DLR)<br />

dans l’Ouest avait sollicité Libertas (l’alliance entre le MPF <strong>et</strong> CPNT) pour<br />

financer sa campagne ! Sans doute un courriel envoyé par erreur…<br />

Dans <strong>la</strong> circonscription Sud­Est, qui réunit les régions Rhône­Alpes, Provence­<br />

Alpes Côte d’Azur <strong>et</strong> <strong>la</strong> Corse, <strong>la</strong> personnalité de <strong>la</strong> tête de liste de Debout <strong>la</strong><br />

République ne fait pas l’unanimité : Michèle Vianès, élue de Caluire (Rhône) <strong>et</strong><br />

enseignante à <strong>la</strong> r<strong>et</strong>raite, est en eff<strong>et</strong> <strong>la</strong> fondatrice du comité local de… Ni putes<br />

ni soumises Grand Lyon <strong>et</strong> Rhône ! Elle est aussi présidente de Regards de<br />

Femmes, une association créée en 1997 <strong>et</strong> dont l’un des buts est de « dénoncer<br />

les stéréotypes qui enferment filles <strong>et</strong> garçons dans des comportements<br />

attendus ». Regards de Femmes est par ailleurs membre d’une organisation<br />

qui gagne certainement à être connue : <strong>la</strong> Coordination française du lobby<br />

européen des femmes (Clef)…<br />

Deuxième de liste de Debout <strong>la</strong> République dans <strong>la</strong> circonscription Ouest<br />

(Br<strong>et</strong>agne, Pays de Loire, Poitou­Charentes), Christine Tasin, qui a troqué sa<br />

tignasse rousse contre une chevelure brune plus sage, est elle une ancienne<br />

militante <strong>et</strong> candidate du Parti socialiste. Elle l’a quitté avant <strong>la</strong> présidentielle de<br />

2002 (où elle a soutenu Chevènement), en désaccord avec <strong>la</strong> « politique de<br />

plus en plus libérale menée par Jospin »… Militante <strong>la</strong>ïque déterminée, elle est<br />

aussi <strong>la</strong> fondatrice de l’association Les Joyeux Jacobins, qui organise depuis<br />

2007 tous les ans en septembre des fêtes (votives ?) appelées « Les Sans­<br />

Culottides » ! Après tout, Christine Tasin ne fait que suivre le chemin emprunté<br />

par… le président de Debout <strong>la</strong> République. Même si celui­ci n’aime pas qu’on<br />

le lui rappelle, Dupont­Aignan a commencé sa carrière politique au Parti socialiste,<br />

comme l’a re<strong>la</strong>té « Politis » en novembre 1999 : « Membre des clubs<br />

Convaincre <strong>et</strong> du groupe des experts du premier ministre [Michel Rocard, Ndlr],<br />

il a rejoint le PS en 1989 sans parvenir à y percer. » Jacques Guyard, qui était<br />

alors député­maire PS d’Evry (Essonne), avait déjà raconté en 1995 dans<br />

« Libération » que Dupont­Aignan avait voulu obtenir l’investiture du PS pour<br />

les municipales de 1988 à Corbeil­Essonne, mais qu’il s’y était opposé car<br />

Dupont­Aignan était trop rocardien à son goût…<br />

Minute du 1er avril 2009<br />

UNIVERSITES : L'EXTREME GAUCHE A LA MANΠUVRE<br />

Le mouvement universitaire contre les réformes gouvernementales ­ décr<strong>et</strong><br />

modifiant le statut des enseignants­chercheurs, réforme de <strong>la</strong> formation des<br />

enseignants, suppressions de postes ­ perdure depuis dix semaines <strong>et</strong> tend à<br />

se radicaliser. Les signes de tensions se multiplient sur les campus. C<strong>et</strong>te<br />

semaine, deux présidents d'université, à Rennes­II <strong>et</strong> à Orléans, ont été séquestrés<br />

dans leurs bureaux par des étudiants. Le directeur du centre régional<br />

des œ uvres universitaires (Crous) <strong>et</strong> son adjoint ont également été brièvement<br />

r<strong>et</strong>enus à Paris. À Perpignan, certains membres de <strong>la</strong> direction ont été menacés<br />

<strong>et</strong> agressés alors qu'ils rem<strong>et</strong>taient en état des salles de cours. Selon<br />

Simone Bonnafous, porte­parole de <strong>la</strong> Conférence des présidents d'université<br />

(CPU), le mouvement est très responsable à certains endroits, mais, dans<br />

d'autres, «ça a dérapé, avec une violence plus forte que pendant <strong>la</strong> crise du<br />

CPE en 2006 ». À chaque fois, ces violences sont perpétrées par des groupuscules<br />

de quelques dizaines d'individus. Aux étudiants se mêlent parfois des<br />

personnes extérieures, qui s'efforcent de souffler sur les braises. Année après<br />

année, ces militants rêvent toujours à une hypothétique «jonction» des luttes.<br />

Militants d'extrême gauche, intermittents du spectacle, précaires, ces «Khmers<br />

rouges», comme les a qualifiés un jour le président de Rennes­II, Marc Gontard,<br />

sont souvent proches des idées du NPA, le parti d'Olivier Besancenot. Ils<br />

peuvent aussi se revendiquer du syndicat Sud ou, bien plus souvent, se proc<strong>la</strong>mer<br />

totalement hors système. L'Unef, syndicat étudiant proche du Parti<br />

socialiste, ne maîtrise absolument pas leurs actions, <strong>et</strong> les condamne. Dans les<br />

assemblées générales, ils votent <strong>la</strong> grève, mais aussi le soutien aux insurgés<br />

en Grèce, <strong>la</strong> fin du capitalisme, <strong>la</strong> destruction de l'ordre public, le boycottage de<br />

l'ensemble de <strong>la</strong> presse… Avec un moindre succès, certains tentent même<br />

parfois de faire voter «<strong>la</strong> prise du pouvoir par <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière».<br />

Des dizaines d'universités restent partiellement occupées ou perturbées par<br />

une minorité. Les paroles d'apaisement venues des rangs des présidents ne<br />

sont guère entendues. Les modifications aux différents proj<strong>et</strong>s consenties par<br />

le gouvernement sont, elles aussi, ba<strong>la</strong>yées d'un revers de main par le Snesup­<br />

FSU, le syndicat majoritaire chez les enseignants, qui continue à réc<strong>la</strong>mer le<br />

r<strong>et</strong>rait des réformes.<br />

Les revendications se sont durcies c<strong>et</strong>te semaine à l'approche des examens.<br />

Lundi, <strong>la</strong> «coordination nationale des universités», composée de représentants<br />

des universités en grève a appelé «à <strong>la</strong> désobéissance civile». Les «prétendues<br />

avancées obtenues ne sont que des trompe­l'œ il <strong>et</strong> ne modifient en rien <strong>la</strong><br />

logique des réformes », estime­t­elle. Outre l'abrogation de <strong>la</strong> loi LRU, à <strong>la</strong>quelle<br />

Nico<strong>la</strong>s Sarkozy a rappelé mardi son attachement, les membres de <strong>la</strong><br />

coordination demandent le r<strong>et</strong>rait des réformes du statut des enseignantschercheurs<br />

<strong>et</strong> de <strong>la</strong> formation des maîtres. Pour ces contestataires qui rêvent<br />

d'un nouveau Mai 68, des actions doivent également être menées «en direction<br />

des hôpitaux, de l'ensemble des services publics, des entreprises, des sanspapiers<br />

<strong>et</strong> des professions précaires». Toujours plus...<br />

Le Figaro du 9 avril 2009<br />

TGI DE BOBIGNY, COMPARUTIONS IMMEDIATES<br />

«Avec mes deux collègues, on avait été appelé sur La Courneuve pour un<br />

rodéo de moto, rapporte <strong>la</strong> jeune gardienne de <strong>la</strong> Paix. Sur <strong>la</strong> route, on dépasse<br />

une Clio. J’étais à l’arrière de <strong>la</strong> voiture <strong>et</strong> je regarde alors distraitement<br />

le conducteur. Là, je le vois me faire un grand sourire <strong>et</strong> me pointer très c<strong>la</strong>irement<br />

son doigt du milieu. J’en informe mon chef qui décide de l’interpeller.<br />

C’est comme ça que tout a commencé». Invité à se ranger sur le bas­côté, le<br />

jeune homme nie totalement avoir esquissé ce geste. La policière, elle, maintient<br />

sa version des faits : «Je te baise, je te pisse à <strong>la</strong> raie», lui aurait­il alors<br />

<strong>la</strong>ncé. Les policiers tentent de le menotter. Le prévenu se rebelle <strong>et</strong> blesse<br />

malencontreusement un policier à <strong>la</strong> lèvre : un jour d’ITT pour ce dernier.<br />

Ramzy, 20 ans, comparaît pour outrages <strong>et</strong> pour avoir résisté avec violence à<br />

son interpel<strong>la</strong>tion. «Logiquement, les policiers ne vous auraient pas arrêté s’il<br />

n’y avait eu ce doigt d’honneur», remarque <strong>la</strong> Présidente. Ramzy ne quitte pas<br />

son air étonné : «Ben justement, j’étais tranquillement en train de rouler, je ne<br />

vois pas pourquoi j’aurais fait un doigt à des policiers – ce serait illogique,<br />

débile». Actuellement en formation pour devenir brancardier, Ramzy a deux<br />

mentions au casier pour des faits de violence <strong>et</strong> deux mois de sursis au­dessus<br />

de <strong>la</strong> tête. L’enquête de personnalité dresse le portrait d’un jeune « en voie de<br />

stabilisation, sérieux <strong>et</strong> très motivé par ses nouveaux proj<strong>et</strong>s professionnels ».<br />

Le Procureur ne peut «imaginer» que des fonctionnaires de police aient pu<br />

«inventer une procédure <strong>et</strong> passer un après­midi entier au tribunal pour le<br />

simple p<strong>la</strong>isir». Il requiert trois mois de prison ferme. Le jugement. 105 heures<br />

de Travail d’Intérêt Général (TIG) <strong>et</strong> 300 € de dommages <strong>et</strong> intérêts pour<br />

chacun des trois p<strong>la</strong>ignants.<br />

Bakchich.info du 8 avril 2009<br />

<strong>MIL</strong>­<strong>VIGILANCE</strong> N° 18/2009<br />

Mouvement Initiative <strong>et</strong> Liberté, 75 rue L. Rouquier 92300 Levallois<br />

Imprimerie spéciale

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