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Cahiers_Lasur_PNR54 (pdf, 18 MiB) - Infoscience - EPFL

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6.2.2.<br />

Les différences dans le rapport à l’autre : rapports de voisinage, vie sociale, mixité<br />

L’analyse des axes confirme l’idée que le deuxième grand domaine de différentiation des modes de vie<br />

familiaux qui compte pour les choix résidentiels concerne la manière dont elles organisent leurs relations<br />

sociales et participent à la vie en société.<br />

A cet égard, il faut noter que jusqu’à maintenant, nous avons traité la dimension « sociale » des modes<br />

de vie comme un tout cohérent. Toutefois, la composition des axes de différentiation des préférences<br />

résidentielles nous invite au contraire à affiner notre lecture des aspects sociaux. En effet, trois des 6 axes<br />

peuvent être lus comme renvoyant à une dimension « sociale » (convivialité, tradition, élitisme) mais il<br />

s’agit à chaque fois des facettes différentes du social qu’il importe de bien distinguer.<br />

Dans l’axe « convivialité », on trouve les éléments sociaux qui renvoient à la vie publique, aux relations<br />

de voisinage dans le quartier. Cette dimension « publique » du social, qui concerne le rapport à des<br />

personnes à priori inconnues, peut être distinguée de la dimension plus « privée » des rapports familiaux<br />

et d’amitié, au cœur de l’axe « tradition ». Finalement, on peut distinguer encore une autre dimension<br />

du social - reflétée dans l‘axe « élitisme » - qui est celle des représentations et préjugés, à l’œuvre par<br />

exemple lorsque l’on considère la réputation d’un quartier ou des écoles pour les enfants.<br />

Ce qu’il est important de retenir, c’est que ces différentes dimensions du social peuvent se trouver en<br />

opposition dans les préférences résidentielles des familles. Ainsi, l’aspiration à un lieu de vie favorable<br />

au maintien d’un réseau amical et familial de proximité ne coïncide pas forcément avec la volonté de<br />

développer une convivialité de voisinage. Ou encore, une famille qui aura choisi un quartier pour sa bonne<br />

réputation ne valorisera pas forcément sa convivialité. Il est important d‘opérer ces distinctions car la<br />

dimension « sociale » des projets urbains est souvent peu explicitée et elle tend à regrouper de manière<br />

relativement indistincte ces différentes dimensions.<br />

Pour affiner cette analyse, on peut montrer encore que chacun de ces axes est lié à des pratiques sociales<br />

différenciées.<br />

Des pratiques conviviales<br />

Concernant l’axe « convivialité », on s’aperçoit que les personnes qui considèrent les relations de voisinage<br />

comme très importantes ont plus tendance à citer la vie associative et socioculturelle comme importante<br />

ou très importante (55% par rapport à 46% dans l’échantillon). De même les familles qui déclarent avoir<br />

leurs amis dans le quartier ou la commune prône plus facilement l’importance de la vie associative (66%<br />

vs 46%).<br />

L’importance accordée à la convivialité de proximité corrèle aussi avec des préférences en termes de types<br />

de logement. Ainsi les familles qui accordent de l’importance aux relations de voisinage préfèrent plutôt<br />

vivre dans des immeubles anciens ou de l’habitat pavillonnaire que dans des villas.<br />

Un ancrage local<br />

L’axe « tradition » renvoie à la préférence pour des lieux où la famille dispose au préalable d’un certain<br />

ancrage local (proximité des amis, de la famille, du travail), c’est-à-dire l’existence de liens constitués dans<br />

la durée qui nourrissent un attachement à un quartier ou une commune donnée. A cet égard, les familles<br />

sont plus ou moins ancrées dans un lieu en fonction de leur trajectoire résidentielle antérieure. Cela reflète<br />

aussi un mode de vie peu mobile qui s’organise localement et de manière relativement « privative » (on<br />

30 Modes de vie et aspirations résidentielles

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