Cahiers_Lasur_PNR54 (pdf, 18 MiB) - Infoscience - EPFL
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7.<br />
Quelle importance a le revenu ?<br />
Une des idées parmi les plus répandues en matière de choix résidentiel – du moins dans les milieux<br />
économiques et politiques - est que le revenu joue un rôle déterminant dans ces questions et que les<br />
autres facteurs font office un peu de décorum. En d’autres termes, la localisation résidentielle et le type<br />
de logement seraient une fonction quasi-mécanique du revenu. Au regard de nos résultats, le revenu à un<br />
effet plus ambivalent. D’une part, le revenu a un impact sur le nombre de m2 à disposition des familles<br />
et sur la probabilité de devenir propriétaire ainsi que, dans une moindre mesure, sur la satisfaction<br />
résidentielle. D’autre part, les différences de revenu ne disent plus grand chose sur la question - au cœur<br />
de notre enquête - des préférences résidentielles, c’est-à-dire où et comment les gens veulent vivre.<br />
7.1.<br />
Revenu et discriminations en matière de logement<br />
Plus précisément :<br />
• Les membres des familles ayant un revenu supérieur à 11’000’ CHF disposent en moyenne de 10m2<br />
de plus pour vivre que ceux appartenant à des familles ayant un revenu inférieur ou égal à 6’000<br />
CHF.<br />
• Les familles disposant d’un revenu supérieur à 11’000 francs mensuel sont quatre fois plus nombreuses<br />
à être propriétaire (70% vs <strong>18</strong>%)<br />
• Les familles ayant des revenus supérieurs ont plus tendance à être tout à fait satisfaites que les bas<br />
revenus (31% vs 21%).<br />
On peut ainsi défendre l’idée que l’augmentation du revenu élargit la liberté de choix des familles et<br />
accroît leur chance de trouver une localisation et un logement qui leur conviennent.<br />
Ces relations ne nous renseignent cependant pas sur l’orientation plus spécifique des arbitrages<br />
résidentiels (où exactement veulent vivre les familles et dans quel type de logement ?). En effet, s’il y<br />
avait une relation directe entre le revenu et les aspirations résidentielles, toutes les familles d’une même<br />
classe de revenu voudraient vivre au même endroit. Nous avons suggéré tout au long de l’enquête que<br />
cela n’est pas le cas pour tout un ensemble de raisons, telles que les attaches sociales ou encore les<br />
préférences sensibles. Ce résultat se confirme si on regarde l’impact du revenu sur nos sept modes de vie<br />
résidentiels, c’est-à-dire dans quelle mesure les moyens financiers influencent le type de vie résidentielle<br />
que l’on adopte ou valorise.<br />
7.2.<br />
Faible impact du revenu sur l’orientation des choix résidentiels<br />
A la lecture de la figure 13, qui présente les sept modes de vie résidentiels en fonction des classes de<br />
revenu, on constate clairement que les différences de revenu jouent un rôle relativement faible dans la<br />
distribution des familles dans les différentes classes et de plus rarement linéaire. D’une manière générale,<br />
l’association est faible (V de Cramer de 0.13), et chaque classe de revenu se caractérise par une gamme<br />
très large de mode de vies. En d’autres termes, ce n’est pas principalement en raison de leur revenu que<br />
les familles adoptent tel ou tel mode de vie résidentiel. Les différents types identifiés dans cette enquête<br />
traversent la société de manière plus large et rendent compte de manière plus importante de l’orientation<br />
des choix résidentiels qu’un simple effet de revenu. Il existe toutefois certains effets qu’il est intéressant<br />
d’analyser, en particulier autour des classes moyennes (CHF 6’000-11’000).<br />
44 Quelle importance pour le revenu ?