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Cahiers_Lasur_PNR54 (pdf, 18 MiB) - Infoscience - EPFL

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10.2.<br />

Implications et recommandations pour la pratique et la science<br />

Constat 1 : Les inégalités de revenu ont un effet discriminant sur la taille du logement mais<br />

elles jouent seulement un rôle secondaire dans l’explication des différences en matière de<br />

préférences résidentielles et de modes de vie.<br />

Nos résultats montrent que les différences de revenu ont un effet discriminant général en matière de<br />

taille du logement à disposition, de statut d’occupation et, dans une certaine mesure, de satisfaction<br />

résidentielle. Par contre, elles ne permettent pas d’expliquer de manière significative la variation des<br />

préférences résidentielles, c’est-à-dire où et comment veulent vivre les gens. A un même niveau de revenu<br />

– bas ou élevé –, on constate des différences importantes dans les arbitrages résidentielles. En d’autres<br />

termes, à revenu équivalent, on peut valoriser différents modes de vie.<br />

Trop souvent, les analyses économiques courantes du marché immobilier se calent sur des analyses en<br />

termes de cycle de vie et de revenus disponibles des ménages. L’effet mitigé du revenu suggère qu’il n’est<br />

plus possible de réduire le choix résidentiel à une simple comparaison en matière de prix et de taille de<br />

logement ou de composition du ménage. Par exemple, la fiscalité s’avère relativement peu cités (31% de<br />

la population et 19ème position dans les critères de choix). Ce résultat dément les discours sur la fiscalité<br />

comme moteur de la périurbanisation ainsi que les analyses mettant en avant le revenu comme premier<br />

critère explicatif de la mobilité résidentielle.<br />

Recommandation 1 : Dépasser les logiques rationnelles et fonctionnelles dans l’analyse des<br />

choix résidentiels.<br />

Pour comprendre les arbitrages résidentiels, il est nécessaire de prendre en considération des éléments<br />

plus complexes comme le statut social du logement, les expériences passées des personnes, l’appréciation<br />

des qualités morphologiques du logement et de son contexte, l’ancrage social dans un quartier. Pour cela,<br />

il faut développer de nouveaux modèles explicatifs et prédictifs de la mobilité résidentielle intégrant non<br />

seulement les variables classiques socio-économiques mais aussi les variables de « modes de vie ».<br />

Il ne s’agit pas ici de remplacer simplement une approche plus fonctionnelle par une approche sociale, en<br />

faisant du statut social ou des pratiques culturelles les causes ultimes des arbitrages résidentiels mais, au<br />

contraire de les intégrer dans un même cadre d’analyse. L’approche en termes de modes de vie permet de<br />

rendre compte de toute l’épaisseur et de toute la complexité de notre rapport à l’environnement construit<br />

en considérant ensemble ses dimensions sensibles, sociales et fonctionnelles.<br />

Dans cette perspective, la qualité de l’habitat ne dépend pas seulement des « qualités » objectives<br />

de l’environnement construit. Elle est le résultat de l’adéquation entre les caractéristiques sociales et<br />

matérielles de l’environnement et le mode de vie des habitants. Il n’y a donc pas une « qualité de l’habitat<br />

» valable pour tous mais autant de qualité(s) de l’habitat qu’il y a de modes de vie.<br />

64 De la recherche à la pratique

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