Cahiers_Lasur_PNR54 (pdf, 18 MiB) - Infoscience - EPFL
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Constat 8 : Le besoin d’appropriation et de convivialité ne doit pas être sous-estimé.<br />
45% de l’échantillon considère la coopérative gérée par un collectif de familles comme une alternative<br />
intéressante (39% à Berne vs 51% à Lausanne ).<br />
A partir des entretiens et des résultats précédents, on peut faire l’hypothèse que ce résultat important<br />
renvoie au fait que les coopératives apparaissent pour une large partie des familles comme un lieu propice<br />
à la fois à une plus grande appropriation de son logement et au développement de relations de voisinage<br />
favorisant la vie avec des enfants (sécurité des espaces intermédiaires, solidarité de proximité pour la garde<br />
des enfants, etc). Les coopératives apparaissent ainsi comme une alternative intéressante à l’aspiration<br />
à l’habitat individuel. Dans cette perspective, la PPE, en constante augmentation ces dernières années,<br />
apparaît aussi comme une alternative intéressante.<br />
Recommandation 8 : Soutenir le développement de coopératives et de logements en<br />
propriété par étages.<br />
En favorisant les coopératives et les PPE, on contribue à élargir le spectre des formes de propriété du<br />
logement et la richesse des espaces de sociabilité. En particulier, les nouvelles formes de coopérative dites<br />
associatives déclinent de manière originale la distribution des espaces privés et publics (salles communes,<br />
studio pour invités à disposition des habitants, espaces intermédiaires généreux) tout en développant des<br />
modèle de gestion plus participatifs. Elles offrent ainsi – en lien avec un travail d’innovation architecturale<br />
- des voies pour renouveler les formes du logement collectif. Les PPE sont plus classiques dans leurs<br />
formes mais elles peuvent, à terme, aussi offrir des voies de combinaisons inédites entre propriété privée,<br />
densification du territoire et sociabilité.<br />
Constat 9 : Une partie des arbitrages résidentiels dépend de facteurs qui sont hors de<br />
portée directe des politiques sociales et d’aménagement du territoire.<br />
On constate dans notre enquête que la moitié de la population considère comme important voire très<br />
important la proximité de la famille ou des amis. Pour les familles les plus ancrés socialement c’est là une<br />
condition même essentielle. Dès lors, ces attachements ont un effet très fort sur les limites et l’orientation<br />
de la mobilité résidentielle. On touche ici aux limites de ce qui est planifiable et influençable. Dans les<br />
registres sensibles, on a aussi des éléments de ce type, comme le rejet sensible des environnements<br />
urbains (différent de la réputation sur laquelle on peut encore travailler).<br />
Recommandation 9 : Penser les limites des politiques du développement durable.<br />
Il est essentiel de penser les limites de ce que l’on peut influencer. En effet, le développement durable<br />
risque toujours de laisser penser qu’en multipliant les indicateurs on s’assure d’un monde meilleur. Dans<br />
le domaine du logement, on sait que les normes ne sont jamais complètement garantes de l’habitabilité<br />
d’un lieu. Plus largement, il faut donc penser aussi le développement d’un habitat durable comme un<br />
processus qui laisse une place à ces facteurs pour partie hors de portée directe des projets. Il est toutefois<br />
possible aussi d’avoir des politiques qui les favorisent. Ainsi une politique favorisant la mobilité résidentielle<br />
intracommune ou intra-quartier (ou même à l’intérieur d’un même bâtiment) peut être une solution pour<br />
concilier mobilité et respect des attachements.<br />
70 De la recherche à la pratique