Cahiers_Lasur_PNR54 (pdf, 18 MiB) - Infoscience - EPFL
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10.<br />
De la recherche à la pratique<br />
Au regard de nos analyses, il est possible de lancer certaines pistes pour l’aménagement du territoire<br />
et les projets d’urbanisme et d’architecture. Nous proposons tout d’abord trois messages principaux<br />
qui synthétisent les enjeux de notre démarche. Puis, nous considérerons plus en détail 10 constats et<br />
recommandations qui résument les résultats de cette enquête et ouvrent des pistes pour un véritable<br />
urbanisme des modes de vie.<br />
10.1.<br />
Trois messages principaux<br />
1. Il est important de considérer les différences dans les modes de vie si l’on veut développer<br />
des quartiers urbains attrayants et durables à destination des familles. Ceci implique<br />
de développer un « urbanisme des modes de vie » qui vise à maximiser le « potentiel<br />
d’accueil » de l’environnement construit aux différentes manières de vivre des familles<br />
(modes de vie résidentiels).<br />
Les familles ont des modes de vie différents et il n’est pas possible de réduire leurs aspirations à un<br />
ensemble de besoins commun à toutes. L’urbanisme de demain doit être un urbanisme capable d’accueillir<br />
les individus et les familles dans leurs différents modes de vie sans les nier ou les écraser. Pour cela<br />
nous proposons un « urbanisme des modes de vie » qui se fonde sur les différences entre les manières<br />
de vivre des familles – leurs usages quotidiens - pour offrir un environnement construit aux qualités<br />
sensibles, sociales et fonctionnelles variables. Cet urbanisme défend l’idée que tout projet doit traiter<br />
ensemble ces différentes dimensions sans privilégier l’une au détriment des autres (par exemple, un projet<br />
esthétiquement riche mais socialement pauvre ou un projet socialement riche mais peu pratique).<br />
L’enjeu central d’un tel urbanisme est de maximiser le « potentiel d’accueil » de l’environnement construit<br />
– c’est-à-dire la mesure dans laquelle un quartier ou une commune est capable d’accueillir des modes<br />
de vie différents – et ainsi défendre les principes d’une vraie mixité. La diversité est souvent compromise<br />
dans les modèles urbanistiques du développement durable, car ceux-ci favorisent un certain mode de<br />
vie, celui de l’éco-quartier, au détriment des autres (l’éco-quartier régule fortement les modes de vie et<br />
tend à ne proposer qu’une mixité superficielle de revenus). Ces quelques résultats, qui demanderaient<br />
de plus amples recherches, parlent en faveur des architectes, qui ces dernières décennies, ont cherché à<br />
réinventer les formes de logement collectif en cassant les frontières du privé et du public tout en donnant<br />
aux immeubles des qualités d’habitat individuel (Challand & al., 2009).<br />
2. Les qualités de l’environnement de proximité jouent un rôle essentiel pour la qualité de<br />
vie des familles, elles sont en outre une source importante de réduction de consommation<br />
de gaz à effet de serre.<br />
Au-delà des différences entre les modes de vie familiaux, la qualité de vie au quotidien des familles dépend<br />
en grande partie, du fait de la présence des enfants, des caractéristiques des espaces de proximité.<br />
•<br />
Sur le plan fonctionnel, ces espaces doivent permettre l’autonomisation progressive des enfants en<br />
assurant : (1) des lieux préservés de la circulation et à portée de vue des parents pour les petits<br />
enfants, (2) des cheminements piétons sécurisés pour favoriser l’autonomie de déplacement des<br />
62 Quelles qualités pour le logement ?