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LA LUTTE CONTRE LA CRIMINALITE ORGANISEE EN DROIT ...

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194 gaetana morgante<br />

1) de culpabilité aux termes de l’article 27 de la Constitution,<br />

puisque la volonté de la personne provoquée n’est pas libre;<br />

2) de légalité de l’action administrative aux termes de l’article 97<br />

Const., puisque les activités policières sont autorisées et gérées<br />

directement par le titulaire de l’enquête;<br />

3) de sujétion des juges à la loi aux termes de l’article 101 Const.,<br />

puisque les agents infiltrés peuvent être amenés à participer à la<br />

commission de l’infraction dans le cadre de leur activité.<br />

Cela étant, le caractère fragmentaire et épisodique de la réglementation<br />

en la matière, outre le fait de créer les conditions pour des<br />

différences de traitement considérables, contribue à soulever bon<br />

nombre de problèmes tant sur le plan interprétatif que du point de<br />

vue de la mise en œuvre.<br />

Sur le plan interprétatif, il suffit de mentionner le problème de la<br />

définition de la nature juridique du statut d’infiltré, duquel découle<br />

celui du fondement juridique de la «non punissabilité» des activités<br />

illicites mises en œuvre par l’agent infiltré. A ce propos, on<br />

s’accorde généralement (23) pour dire qu’il s’agirait bel et bien<br />

d’une cause de justification caractérisée par :<br />

1) la spécialité par rapport à l’article 51 C. pén., d’où l’imposition<br />

de devoirs particuliers de bonne conduite et d’information;<br />

2) le caractère personnel, d’où l’impossibilité d’appliquer le<br />

deuxième alinéa de l’article 119 C. pén. (caractère objectif ou réel<br />

permettant l’application à tous les participants);<br />

3) la prise en compte de l’élément subjectif par dérogation à la<br />

règle générale visée à l’article 59, al. 1 er C. pén. (24);<br />

4) la nécessité d’un contrôle supérieur par l’autorité qui autorise les<br />

opérations. Il s’agit du problème crucial de la réglementation du statut<br />

juridique de l’agent provocateur et, en même temps, du lien entre les<br />

questions interprétatives et les questions de mise en œuvre. Alors que<br />

même la jurisprudence penche vers une interprétation restrictive de<br />

l’article 55 du Code de procédure pénale (fonctions de la police judiciaire)<br />

en tant que source de la cause de justification générale de<br />

(23) Pour tous, cf. C. De Maglie, L’agente provocatore, Un’indagine dommatica e politico-criminale,<br />

Milano, Giuffré, 1991.<br />

(24) Cette disposition prévoit que les circonstances atténuantes ou d’exclusion de la peine sont<br />

prises en compte en faveur de l’auteur, même si celui-ci n’en connaissait pas l’existence ou<br />

croyait qu’elles n’existaient pas.

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