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LA LUTTE CONTRE LA CRIMINALITE ORGANISEE EN DROIT ...

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208 gaetana morgante<br />

3.2. – Criminalité organisée<br />

et collaboration avec la Justice<br />

Le «droit de la récompense» fut étendu de manière significative à<br />

la criminalité organisée lors de l’instauration de circonstances atténuantes<br />

particulières pour les personnes inculpées pour appartenance<br />

à des organisations de malfaiteurs se livrant au trafic de stupéfiants.<br />

Aux termes de l’article 74 al. 7 du D. P. R. n° 309/90, les<br />

personnes «s’étant engagées de manière significative afin de livrer<br />

les preuves de l’infraction ou pour soustraire à l’organisation des<br />

ressources décisives pour la commission des infractions» bénéficient<br />

d’une remise allant de la moitié à deux tiers de la peine.<br />

Il s’agit d’une disposition comportant une composante de récompense<br />

manifeste, dans laquelle la collaboration est valorisée du point<br />

de vue de la procédure probatoire. On estimait ainsi qu’il n’était plus<br />

suffisant d’avoir contribué à l’arrestation des coopérants. Il était<br />

également nécessaire de fournir des preuves relatives à la mise en<br />

œuvre de l’infraction. Le «dissocié» (dissociato, i. e. ayant coupé tout<br />

lien avec ses complices) devait s’employer efficacement à soustraire<br />

à l’organisation dont il avait fait partie les ressources d’approvisionnement<br />

permettant de perpétuer le trafic illégal, c’est-à-dire les biens<br />

financiers et les canaux d’approvisionnement de la drogue. L’introduction<br />

de ces circonstances atténuantes ne marqua cependant pas<br />

encore une inversion de tendance dans l’opposition manifeste à<br />

l’égard d’un tel élargissement. Et ce, alors même que la disposition<br />

s’inscrivait précisément dans le cadre d’une volonté politico-législative<br />

de lutter fermement contre l’usage et le trafic de stupéfiants,<br />

comme l’a montré l’application des circonstances atténuantes tant à<br />

l’égard du petit dealer que du mafieux.<br />

C’est seulement suite à divers événements sanglants survenus de<br />

1990 (homicide du juge Livatino) à 1992 (massacres à Capaci et à<br />

via D’Amelio) qu’on a adopté le décret-loi n° 152/1991, prévoyant<br />

des bénéfices pour les mafieux «dissociés» (art. 8) et, quelque temps<br />

après, le décret-loi n° 306/1992 qui introduisit de nouveaux avantages<br />

pour les collaborateurs mafieux.<br />

Toutefois, malgré la prise de conscience générale de la nécessité<br />

de résoudre les trois problèmes clés du «phénomène des repentis» (à<br />

savoir la définition de la notion de collaborateur de justice, la définition<br />

des conditions nécessaires pour bénéficier des bénéfices pré-

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