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LA LUTTE CONTRE LA CRIMINALITE ORGANISEE EN DROIT ...

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202 gaetana morgante<br />

de pression sur le prévenu aux fins de la collaboration, il souligna<br />

que cette «pratique consistant à chercher la vérité dans les éléments<br />

dictés par l’intérêt s’expose au risque de s’en éloigner alors<br />

même qu’on pense la voir approcher (33)».<br />

La conviction que le prévenu possède des connaissances précieuses,<br />

mais peu crédibles, est largement répandue dans la pensée<br />

juridique moderne au point qu’une certaine doctrine pouvait, dès<br />

1986, conclure que le procès pénal «réduit à être un instrument de<br />

police, un expédient de caserne où trouvent refuge des espions, des<br />

délateurs et des confidents (34)» perd de sa crédibilité et finit par<br />

payer, à lui seul, le prix d’une dette contractée par la société dans<br />

son ensemble à l’égard de ses plus indignes créanciers : les criminels<br />

promus au rang de collaborateurs de la Justice. La procédure,<br />

toujours selon cette même école de pensée, se voit attribuer le rôle<br />

de messager symbolique vis-à-vis de la collectivité ignorante, dans<br />

la mesure où la condamnation repose sur des données incertaines,<br />

de nature seulement à apaiser la soif de justice sommaire de la collectivité,<br />

mais inaptes à soutenir l’examen critique des instances<br />

de jugement successives (35). L’élément fondamental semble donc<br />

se situer dans la «gestion administrativo-transactionnelle des affaires<br />

pénales» (36).<br />

Cependant, un autre élément perçu de longue date est le fait qu’il<br />

est difficile de se passer de ce puissant moyen de preuve et que, par<br />

conséquent, les risques liés à la gestion du collaborateur et au<br />

recours à ses connaissances ne pourront être affrontés adéquatement<br />

que par la mise en place d’une législation ad hoc et par la professionnalisation<br />

des juges appelés à «gérer» le phénomène des<br />

repentis (37).<br />

(33) G. Carmignani, Théorie des peines et des récompenses, in Œuvres, II, Bruxelles, 1829,<br />

p. 157.<br />

(34) G. Tranchina, Processo penale e società, Rivista italiana di diritto e procedura penale,<br />

1986, p. 40.<br />

(35) G. Di Chiara, «Chiamata di correo, garantismo e diritto di difesa», Rivista italiana di<br />

diritto e procedura penale, 1987, p. 235.<br />

(36) F. Cordero, Guida alla procedura penale, Torino, Utet, 1986, p. 468.<br />

(37) G. Neppi Modona, «Dichiarazioni dei pentiti e problemi della prova», Questione Giustizia,<br />

1985, p. 772.

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