T é m o i n a g e amis Mme May Arida Présidente du Festival international de Baalbeck En 2004, Joe Letayf, enseignant à l’Alba, est venu me trouver en me disant que le Doyen de l’Académie voulait me rencontrer à propos du spectacle de ses étudiants de 2ème année, qu’il voulait présenter à Baalbeck. Je l’ai donc reçu, avec le sourire que je lui ai toujours connu par la suite, et il m’a convaincue de ce qu’il voulait faire ! C’est un Doyen extraordinaire et irremplaçable. Il était tellement bon, il aimait tant ses élèves qui le lui rendaient bien. Grâce à lui, l’Alba est un lieu de rencontres et d’expositions merveilleuses. Quelque temps avant son départ, je suis allée lui rendre visite à son domicile de Baabda, où il venait d’emménager. Il m’a accueillie avec son beau sourire, en robe de chambre. Il m’a demandé : « Cette année, on refait l’Alba à Baalbeck ? ». Très émue, je lui ai renouvelé la réponse que je lui avais faite cinq ans auparavant… C’est sa figure d’ange, très souriante, très calme, que je garde jusqu’à présent… J’ai perdu un ami à qui je pense très souvent. J’admirais sa culture, son travail consciencieux, son sourire et son amour pour ses élèves. Il me manquera toujours. J’espère que les élèves de l’Alba penseront cette année rendre hommage à mon ami Georges ». Mme Myrna Boustani Présidente du Festival Al Bustan « Il y a une dizaine d’années, j’étais à la recherche de la date de naissance d’Alexis Boutros que je ne trouvais pas dans la biographie que lui a consacrée Denise Ammoun. J’ai alors appelé Georges Haddad qui m’a expliqué que Fouad Boutros disait qu’il était plus jeune que son cousin: pour ne pas créer de problème, la date a tout simplement été oubliée ! Georges avait un sens de l’humour magnifique ; nous riions beaucoup ensemble. J’aimais sa bonhomie, sa connaissance parfaite de chacun de ses élèves. Il présentait ses étudiants talentueux avec enthousiasme. Il en était toujours très fier. C’était un homme patient, très généreux de sa personne. Il savait arrondir les angles, sans que son professionnalisme n’en subisse les frais. Il travaillait beaucoup et ne se vantait jamais. Profond et courtois, il était toujours souriant et positif. <strong>No</strong>us avons invité l’Alba à présenter ses spectacles des 2èmes années, durant le festival Al Bustan: en 2000, « Don Giovanni » de Mozart, avec le théâtre d’ombres ; en 2003, « Le Voyage à Reims » de Rossini, avec les marottes. En 2007 enfin, « L’Heure espagnole » de Ravel, avec les marottes. Et il y avait aussi les spectacles à Baalbeck qui étaient inoubliables, surtout celui de 2009 avec un extrait de Tristan et Yseult de Wagner. C’est à Baalbeck, en juillet dernier, que j’ai vu Georges pour la dernière fois. Il faut garder sa marque, tout ce qu’il a fait ». Mme Mouna Haraoui Présidente de la Fondation Nationale du Patrimoine 1 2 Georges était une belle figure. Sous son égide, l’Alba a réalisé de grands pas vers le futur. Je l’ai connu il y a plus de vingt ans ; et nous avons coopéré ensemble dans plusieurs projets exécutés par la Fondation nationale du Patrimoine. Doté d’un esprit ouvert et d’un cœur généreux, Georges était compréhensif et tolérant, ferme certes, mais aussi tendre et foncièrement bon. Il a géré l’Alba en professionnel et en psychologue avisé. Il a inculqué à des générations de jeunes étudiants le sens du travail et le goût de l’innovation. Il a surtout réussi à promouvoir chez cette jeunesse l’esprit créatif, ce souffle ou ce « cri de dedans », indispensables pour l’élaboration de lendemains meilleurs.
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